Violence – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Wed, 12 Apr 2023 14:47:05 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Mit der Universität Freiburg verbundene christliche Gewaltopfer der NS-Zeit – dem Vergessen entreissen /alma-georges/articles/2023/mit-der-universitat-freiburg-verbundene-christliche-gewaltopfer-der-ns-zeit-dem-vergessen-entreissen /alma-georges/articles/2023/mit-der-universitat-freiburg-verbundene-christliche-gewaltopfer-der-ns-zeit-dem-vergessen-entreissen#respond Tue, 11 Apr 2023 09:00:48 +0000 /alma-georges?p=17965 Zahlreiche Personen, die vor und während des zweiten Weltkrieges Widerstand gegen die Nationalsozialisten leisteten, und ihren Einsatz mit dem Leben bezahlten, haben an der Universität Freiburg studiert. Prälat Prof. Dr. Helmut Moll setzt sich dafür ein, dass ihre Schicksale nicht in Vergessenheit geraten. Am 26. April 2023 erzählt er an der Universität Freiburg ihre Geschichten.

1994 beauftragte Papst Johannes Paul II die Kirche, eine umfangreiche Aufarbeitung der Martyrer_innen des 20. Jahrhunderts zu erstellen und ihr Zeugnis zu bewahren – unter ausdrücklichem Miteinbezug auch nicht-katholischer Verfolgter. Die Deutsche Bischofskonferenz betraute Prälat Prof. Dr. Helmut Moll vom Erzbistum Köln mit dieser Aufgabe, die 1999 mit der Publikation des Werks «Zeugen für Christus. Das deutsche Martyrologium des 20. Jahrhunderts» ihren Abschluss fand. In seiner aktuellsten Fassung wurde das Werk 2019 in überarbeiteter siebter Auflage veröffentlicht.

Unter Mitarbeit von 180 Fachgelehrten entstand von 1996 bis zur neuesten überarbeiteten Fassung ein Verzeichnis mit den Lebensbildern deutscher Martyrerinnen und Martyrer, die nach der Spezifikation von Papst Paul VI in folgende Kategorien eingeteilt werden:

  • Gewaltopfer des Nationalsozialismus
  • Gewaltopfer des Kommunismus
  • Reinheitsmartyrien von Frauen, Mädchen, Ordensschwestern und ihren Beschützern
  • Gewaltopfer in Missionsgebieten

Opfer nationalsozialistischer Gewalt mit Verbindungen nach Freiburg
Unter den 900 portraitierten Gewaltopfer im Martyrologium finden sich auch die Schicksale folgender Blutzeugen der nationalsozialistischen Herrschaft, die eng mit Freiburg und der Universität verbunden sind:

  • Pius Egger, Kartäusermönch, studierte Theologie in Freiburg
  • Max Josef Metzger, international tätiger Ökumeniker und Freiburger Diözesanpriester, studierte Theologie in Freiburg
  • Max Ulrich Graf von Drechsel, Gerichtsreferendar, studierte Rechtswissenschaften in Freiburg
  • Friedrich Karl Petersen, Pfarrvikar, studierte Theologie in Freiburg
  • Richard Kuenzer, Wirklicher Legationsrat, studierte Rechtswissenschaften in Freiburg
  • Robert Limpert, studierte Philosophie und Orientalistik in Freiburg
  • Edith Stein, Philosophin, suchte Zuflucht im Kloster Le Paquier bei Freiburg
  • Rupert Mayer, Jesuitenpater, studierte Philosophie und Theologie in Freiburg, starb kurz nach Ende des Krieges

In Anbetracht erneut aufflammender rechtsextremer Tendenzen in der Gesellschaft gibt Professor Moll diesen Personen ein Gesicht und entreisst sie so dem Vergessen, damit sich ihre Geschichten nie wiederholen.

Das Referat findet auf Einladung der Interfakultären Bibliothek für Geschichte und Theologie am 26. April 2023 um 18:30 Uhr im Saal MIS3016 statt.

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«Il y aurait des massacres et des génies à tous les coins de rues!» /alma-georges/articles/2019/il-y-aurait-des-massacres-et-des-genies-a-tous-les-coins-de-rues /alma-georges/articles/2019/il-y-aurait-des-massacres-et-des-genies-a-tous-les-coins-de-rues#respond Mon, 25 Feb 2019 12:33:13 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=7834 Y a-t-il un lien direct entre musique et violence? En examinant son utilisation dans les processus de violence extrême, Luis Velasco-Pufleau, attaché à l’Institut d’études médiévales, tord le cou à certains clichés et suggère que la musique a le sens qu’on lui accorde.

Luis Velasco-Pufleau, les effets directs de la musique sur les gens relèvent-ils du mythe ou d’un véritable constat scientifique?
On a tendance à penser que la musique existe et agit en elle-même, qu’elle peut déclencher des actions positives ou négatives, motiver la violence ou induire le calme, indépendamment de la volonté des personnes qui l’écoutent. Prenez l’exemple du fameux «effet Mozart»: écouter ses compositions rendrait plus intelligent. De même, écouter du heavy metal ne déclenche pas en soi des envies de meurtre. Si c’était le cas, il y aurait des massacres tous les jours et des génies par milliers. Cela relève de la pensée magique. C’est une explication trop simple à des phénomènes complexes. Mozart a créé une œuvre considérable avec des pièces très différentes. On ne peut pas essentialiser ainsi l’œuvre, si vaste, de Mozart, ni donner un tel pouvoir à la musique de façon générale.


Alma&Georges vous offre tout de même un best of du compositeur. Un peu de pensée magique n’a jamais fait de mal à personneÌý;).

Vous décrivez la musique comme une action.
Oui, l’écoute est un processus actif qui s’intègre dans une dynamique plus large et plus complexe. C’est seulement ainsi qu’elle prend du sens. Écouter la Marseillaise dans sa chambre, c’est différent qu’écouter ou chanter la Marseillaise dans une manifestation ou à un match de football, parce qu’il y a une dimension collective, des émotions partagées et tout un imaginaire derrière. De même, une chanson de Noël, entendue quand on était enfant, entraîne des souvenirs, des sensations, des espaces, des personnes, des moments qui relèvent d’une mémoire épisodique très particulière. Sur quelqu’un qui ne l’associe à rien, cette même chanson n’aura aucun effet, ou presque. Il ne faut pas essentialiser la musique. Il faut du temps pour la vivre ou pour en faire. La musique, c’est un art du temps.


Un classique du Noël français: Douce nuit chantée par les Petits chanteurs à la Croix de bois.

Mais à l’intérieur d’un espace-temps spécifique, la musique peut-elle jouer un rôle déclencheur? Pourrait-elle induire un effet supplémentaire qui ne se serait pas produit sans elle?
Tout à fait, mais pour cela il faut que la chanson soit déjà symbolisée auparavant, qu’elle soit une référence à des expériences et à des imaginaires communs partagés par celles et ceux qui la chantent ou l’écoutent. Pour continuer avec la Marseillaise: chantée de manière spontanée dans une manifestation ou un rituel politique en France, elle renvoie aussitôt à un imaginaire commun (la Révolution française, la prise de la Bastille…). Les participants placent leur action dans la lignée de cet imaginaire social partagé. Évidemment, cela va déclencher des réactions émotionnelles puissantes. Mais ce n’est pas la musique en soi, c’est tout le travail de symbolisation et de partage du social catalysés par la musique.


Selon ce qu’il y met, une même musique prend pour l’auditeur une résonnance différente.

Pas de lien intrinsèque entre musique et violence, donc. Mais entre musique et émotion?
Oui, mais c’est multifactoriel. C’est un des biais des études de psychologie de la musique en laboratoire: asseoir quelqu’un devant un appareil, lui mettre un casque et lui demander ce qu’il ressent. Le problème est qu’on n’écoute jamais la musique dans ces conditions et de cette façon-là. L’écoute musicale est en lien avec les personnes qui nous entourent, notre vie, notre langue… Il s’agit d’un processus actif, pendant lequel on va chercher certains éléments, on en filtre d’autres, on associe de l’information, on décode…

Un son aussi peut provoquer de l’émotion. Quelle est la différence alors?
Toutes les musiques sont des sons, mais tous les sons ne sont pas de la musique. La frontière dépend de nombreux facteurs, aussi bien historiques qu’esthétiques. Qualifier une musique de bruit, c’est une façon de la délégitimer. Il y a des cas limites bien sûr, par exemple certaines musiques électro-acoustiques ou la soundscape composition. La musique, c’est l’acte de donner du sens au sonore, de composer avec des sources et des matières sonores.


John Cage considérait le monde comme une vaste composition sonore. Alors musique ou non?

La musique est donc le résultat d’une action humaine, le résultat d’une volonté.
Oui, même si le concept de «musique» n’existe pas dans toutes les langues. Certaines populations n’ont pas de mot pour le traduire comme nous l’entendons, même si elles chantent et produisent des sons que nous pouvons considérer comme musicaux. Par exemple, on peut ne pas considérer une berceuse comme de la musique mais comme faisant partie de l’action d’endormir le bébé. Donc, on ne va jamais sortir la berceuse de son contexte et l’écouter seulement pour le plaisir. Elle est tellement intégrée à cette action qu’il serait inconcevable de l’en isoler.

En se concentrant sur les liens entre musique et violence en Europe, y a-t-il des éléments communs à travers l’histoire?
Oui, au Moyen Age comme aujourd’hui, on chante avant et après le combat. En analysant les sources, ce n’est pas facile d’identifier ce que les combattants de l’époque chantaient. Mais aujourd’hui, certains ethnomusicologues ont pu mener des enquêtes en Irak ou en Afghanistan. Les soldats racontent comment ils se retrouvent pour chanter ou écouter la musique. Généralement, ce sont des chansons qu’ils écoutaient déjà avant, qui maintiennent un lien hors de la temporalité de la guerre avec leurs amis ou leur famille. Parfois ce sont aussi des morceaux qu’ils apprennent à aimer au travers de nouvelles rencontres sur le terrain et qui vont créer une mémoire commune. La musique se symbolise grâce à ce partage. Dans ce processus, plusieurs facteurs entrent en jeu. D’abord l’ontologie de la musique, c’est-à-dire ce qu’on pense qu’est la musique et le pouvoir qu’on lui octroie. Ensuite, sa capacité à être intégrée dans des rituels et des processus au sein du groupe en le renvoyant à une identité commune. Par exemple, les suprématistes d’extrême droite, comme Anders Behring Breivik, le terroriste norvégien, qui développent tout un imaginaire sur l’Occident chrétien assiégé par des ennemis islamistes ou communistes se réfèrent constamment aux chants des «croisés». Mais les chants dont ils parlent sont totalement reconstruits et imaginés. Pour autant, ils ont une grande importance pour eux.


L’illustration musicale de ces images de propagande du manifeste du terroriste norvégien cherche à éveiller un héritage chrétien fantasmé.

Allons sur la scène de la violence. La musique est également utilisée pour délimiter un espace sonore. Qu’est-ce que cela signifie?
La musique s’insère toujours dans un espace et dans une temporalité spécifiques. Dans les chroniques de la première croisade, le son est utilisé pour délimiter un espace et l’inscrire dans une histoire sacrée. Par exemple, il est écrit qu’après la prise de Jérusalem les chants des croisés et les sons des trompettes ont fait résonner les vallées et les montagnes. Cette métaphore sonore place le théâtre des hostilités dans un espace d’autant plus vaste que le son est puissant. Et cette puissance représente, bien sûr, la puissance des armées chrétiennes.

La musique peut-elle alors devenir une source de motivation pour les combattants?
Elle est plutôt un amplificateur du processus de violence déjà en route. Les soldats ne sont pas là, le matin, refusant de se lever et puis on leur met de la musique et ils partent au combat. Encore une fois, la musique s’insère dans un processus complexe: pourquoi ces gens sont-ils là, quelles sont leurs raisons politiques, économiques ou religieuses? Tout cela relève à la fois de l’intime et du collectif. Il ne s’agit pas d’une décision ou d’un ordre qui vient d’en haut, mais de pratiques qui existent et qui prennent du sens pour leurs acteurs. Le son et la musique font partie intégrante des processus de violence extrême.

Mais tout de même, cette réflexion sur les possibles effets psychologiques de la musique existe, non? Par exemple dans ces cas de tortures sur fond de hard rock ou de techno.
Oui, mais elle ne se place pas toujours là où on imagine. Des musicologues en parlent dans le numéro «Musique et conflits armés après 1945» de la revue Transposition que j’ai coordonné en 2014 (https://journals.openedition.org/transposition/1057): les soldats de l’armée des États-Unis racontent souvent qu’ils utilisent simplement la musique qu’ils écoutent dans leur propre appareil. Ce n’est donc pas l’état-major qui décide; ce sont les interrogateurs. C’est un fait connu que des actes de torture ont été conduits sur le générique de l’émission pour enfants Sésame Street par exemple. Au-delà du choix musical, d’autres paramètres entrent en jeu. La puissance du son, par exemple: ce qui compte c’est moins ce qu’on met que le fait de le mettre très fort et pendant longtemps. Parfois, ce sont même plusieurs chansons qui passent en même temps à un volume assourdissant, dans un espace confiné, pendant des heures, combinées à une privation de sommeil, des températures extrêmes, ainsi que des sévices physiques.


De la musique pour enfant utilisée à des fins de torture. Peut-être un choix par défaut, mais probablement efficace.

Ce sont donc souvent des musiques qui ont une référence «positive» pour le soldat…
Oui et cette opposition peut se situer à de nombreux niveaux. Par exemple, au cours des actes de torture comportant des humiliations sexuelles, la musique de Christina Aguilera ou Britney Spears a été utilisée accompagnée d’images de femmes nues, afin de heurter profondément les systèmes de valeurs de certains prisonniers.

La musique peut aussi servir de catharsis. Je pense à la capoeira, aux gospels des descendants d’esclaves africains… Dernièrement encore, un artiste comme Childish Gambino a critiqué la violence subie par les Afro-Américains dans une chanson…. Peut-on établir un lien entre violences sociétales et ce type de réponses musicales?
L’exemple de Childish Gambino est intéressant, même s’il n’est pas . L’ambivalence, la richesse et la densité symbolique de sa chanson This Is America permettent une multitude d’interprétations, pour la plupart avec un fort contenu politique. La musique a la capacité de faire partie des luttes pour la justice sociale et des mouvements de résistance politique.


Critique sociale ou simple produit commercial surfant sur une vague à la mode?

Le chant peut aussi servir d’expression pour la mémoire. Les anciens combattants ou les femmes chantent la guerre.
Cela s’intègre souvent au sein de rituels mémoriels de (re)construction d’identités communes. Des chants comme ceux des brigades internationales pendant la Guerre civile espagnole sont des chants collectifs qui vont définir des objectifs, des caractéristiques ou des origines communes. Ces chants vont transmettre une identité et un imaginaire au travers de cette mémoire sonore de l’événement, du temps et de l’espace avant, pendant et après le combat. Ils reconstruisent les expériences vécues pendant la guerre, ce qu’on veut garder de l’événement et parfois ce qu’on veut oublier.

Il y a des cas intéressants où la même chanson est partagée par les deux camps ennemis avec, évidemment, une symbolisation ou un imaginaire différent. C’est souvent le cas lors de guerres civiles lorsqu’un chant commun avant la guerre se voit doté de paroles différentes par chacun des camps. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la chanson Lili Marlène était écoutée autant par les soldats alliés que par les soldats allemands. On raconte même que, sur le front africain, alors que les deux lignes ennemies se trouvaient loin des pays d’origines, plongeant les soldats dans un état d’isolement et de nostalgie, il y avait une trêve lorsque la chanson passait à la radio.


Une même musique pour deux camps différents réunis par la même nostalgie.

Réappropriation par les deux camps. Pour boucler la boucle, retrouvons notre Marseillaise du début. En se la réappropriant, Gainsbourg a su lui donner une nouvelle dimension.
Il a touché à l’hymne national et questionné son interprétation univoque. L’État n’était plus le seul habilité à lui donner du sens. Par définition la musique est polysémique et équivoque. Dès qu’on veut délimiter son sens, on entre dans des processus de propagande. En temps de guerre c’est une arme incontournable.


La version reggae de la Marseillaise de Gainsbourg montre parfaitement comment même un hymne peut servir des messages différents suivant comment il est symbolisé.

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  • est chercheur postdoctorant, attaché à l’Institut d’études médiévales dans le cadre d’un certificat de spécialisation en études médiévales. Il tient également le blog «».
  • Les 12 et 13 novembre dernier s’est tenu à l’Unifr le colloque «» organisé par , Luis Velasco-Pufleau et , soutenu et encadré par l’de l’Université de Fribourg.
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Revue de presse – avril 2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-avril-2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-avril-2016#respond Fri, 13 May 2016 13:26:27 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2439 L’Université de Fribourg dans la presse du 31 mars au 30 avril 2016.

«Das Verhältnis der monotheistischen Religionen zur Gewalt ist schon immer ambivalent und widersprüchlich gewesen.»
, Leiter des Schweizerischen Zentrums für Islam und Gesellschaft, , 29.4.2016

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«Die rätoromanische Sprache ist kein Pflegefall.»
, Professor für Rätoromanisch, , 29.4.2016

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«La formation des imams en Suisse ou en Allemagne pourrait empêcher la radicalisation et rendre le financement plus transparent. Les imams pourraient étudier en Allemagne et suivre des formations continues en Suisse. En outre, il est du devoir des associations d’approfondir la formation pratique de leurs imams. Ce serait une contribution à la lutte contre la radicalisation et la coexistence constructive.» , directeur du Centre Suisse Islam et Société, , 28.04. 2016

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«A l’époque, nous pensions que les réseaux étaient destinés aux produits commerciaux. Mais les expériences des universités américaines nous ont convaincus de leur utilité pour une institution. Le site Internet joue certes un rôle important, mais les réseaux apportent une plus grande visibilité et un potentiel de communication énorme.»
– , co-responsable de la communciation à la Faculté des sciences économiques et sociales, , 20.04.2016

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«Il faut soigner cette voie-là [le gymnase], car l’université a un rôle culturel: c’est un espace de recul et de liberté pour l’auto-analyse de la société. Les jeunes qui y arrivent ont appris la manière d’approcher les problèmes, grâce aux mathématiques et à l’histoire par exemple. Dans la vie, on doit savoir prendre de la distance avant de prendre une décision. Il faut aussi avoir des connaissances de base auxquelles rattacher des événements et, lorsqu’on en a besoin, savoir où chercher.»
– , rectrice, , 25.04.2016

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«Die Schweiz ist reicher, als es diese Zahlen zeigen.»
– , Leiter des Seminars für Finanzwissenschaft, , 26.4.2016

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«L’Autriche est le seul pays en Europe qui a un parti – le FPÛ – qui n’a jamais rompu avec le nazisme.»
, professeur en Etudes Européennes, , 26.04.2016

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«Heimweh sollte nie ein Grund sein, einem Kind ein Lager vorzuenthalten.»
, Psychologin am Institut für Familienforschung und –beratung, , 25.4.2016

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«Es geht vielmehr um soziale und um Schweiz-spezifische Fragen. Dazu gibt es vonseiten muslimischer Verbände und Imame ein grosses Interesse.»
– , Leiter des Schweizerischen Zentrums für Islam und Gesellschaft, zum Weiterbildungsprogramm für Imame, , 24.4.2016

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«L’Union a été bâtie trop vite et de façon superficielle, ce qui la mène aujourd’hui au bord de l’éclatement – Grexit, Brexit. Elle se résume à une union monétaire, alors qu’il faudrait une union politique aussi pour qu’elle fonctionne.»
– , professeur au Département d’économie politique,, 23.04.2016

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«On ne peut pas parler de drogue, mais presque: recevoir un upvote, c’est comme un petit chocolat, ça booste, et on en veut à nouveau.»
Andreas Fahr, professeur au Département des sciences de la communication, à propos du réseau social Jodl, , 22.04.2016

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«La crise économique de l’Euroland ainsi que la crise des migrants et le terrorisme islamiste qui frappent l’Europe ne vont pas disparaître tant que l’idéologie dominante sera celle qui vise à réduire, sans solution de continuité, le ‹coût du travail› afin d’augmenter sans cesse le rendement du capital financier, ignorant les règles de la méritocratie au détriment de l’intérêt général. Tant que la radicalisation néolibérale de la pensée économique évitera coûte que coûte de considérer la cause finale de la situation de crise et de terreur en Europe, la haine autodestructrice mortelle l’emportera sur tout le reste. Asinus asinum fricat…»
–, professeur au Département d’économie politique, , 21.04.2016

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«Rappeler l’‹idéal› permet de poser les bonnes questions dans chaque contexte et de trouver quel est le ‹meilleur choix possible›. Mais le souverain pontife invite à valoriser tout ce que les autres types d’union et de famille comportent de vrai, de bon, de stable pour que chacun-e puisse se sentir intégré-e dans l’Eglise, reconnu-e et entendu-e dans sa liberté et sa responsabilité, et invité-e à poursuivre son chemin de conversion permanente. Sur cet arrière-fond, un discernement peut s’opérer. Distinguer les relations homosexuelles des mariages sacramentels entre une femme et un homme ne signifie pas rejeter les premières. Plutôt que le slogan du soi-disant ‹mariage pour tous›, François préférerait sans doute celui de ‹l’amour pour tous›.»
– , professeur au Département de théologie pratique, , 20.04.2016

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«Les stéréotypes nous permettent de pallier nos capacités mentales qui sont relativement limitées. C’est simplement que cela nous prendrait énormément de capacité pour traiter toute l’information qu’on a autour de nous. Donc on utilise des simplifications du monde qui nous permettent d’évoluer sans avoir tout le temps mal à la tête.»
– , lecteur au Département de psychologie, RTS La Première, , 20.04.2016

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«Bei einem Bau, der schon ewig lang steht, sollen die Behörden gemäss Verwaltungsrecht mit Augenmass handeln.»
Peter Hänni, Professor für Verwaltungsrecht, zur Berner Gemeinde, die nachträglich Baugesuche für kleine Hütten und Ställe forderte, , 19.4.2016

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«J’aimerais que l’Allemagne ait un jour son Coluche.»
– , professeur en Etudes Européennes, RTS la Première, , 18.04.2016

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«Bei Zwangsmassnahmen gibt es keine Erfolgsgarantien.»
Christof Riedo, Strafrechtsprofessor, zur Berner Strafverfolgung, , 18.4.2016

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«Les vidéos de propagande [de l’EI] sont systématiquement développées à l’intention d’un certain public. Celles qui s’adressent aux Français ne sont pas les même que celles qui s’adressent aux Néerlandais, aux Palestiniens ou aux Somaliens. Elles partent toujours des conditions structurelles à partir desquelles la personnes se sent exclue pour conforter son image de victime et lui proposer un autre projet de vie. Cela se passe essentiellement sur Internet. A ma connaissance, il n’y pas de prêches qui vont dans ce sens dans les mosquées.»
– , responsable de la recherche au CSIS, RTS LA Première, , 16.04.2016

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«Die Vorurteile nehmen zu.»
– , Soziologin, zu muslimischen Kindern im Schulzimmer, , 10.4.2016

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«L’adultère est courant dans les jeunes générations qui se caractérisent par un sérieux moins prononcé dans leur implication dans une relation.»
– , professeur au Département de psychologie, , 08.04.2016

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«Ganz klar, die Schweiz müsste bei der EU-Asylpolitik mitziehen.»
– , Professor für Europastudien, zum Verteilschlüssel für Asylbewerber, , 7.4.2016

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«Il sera nécessaire de développer une toujours plus grande compréhension de ce que l’informatique peut apporter aux métiers de la communication, et des changements que la révolution numérique induit, notamment au niveau de la régulation et de la protection des jeunes. Mais aussi de ce qu’elle implique comme changements pour les médias.»
Manuel Puppis, président du Département des sciences de la communication et des médias, , 07.04.2016

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«Avec le revenu de base, on libère des forces créatrices.»
– , professeur au Département d’économie politique, RTS1, , 06.04.2016

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«Gerade in einer Zeit der Informationsüberlastung bleiben neue Logos und Auftritte beim Kunden so oder so schlecht hängen.»
Prof. Silke Bambauer-Sachse, Inhaberin des Lehrstuhls für Marketing, zum Rebranding der Bank Valiant, , 6.4.2016

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«Le dialogue islamo-chrétien n’est donc pas une ‹branche à option› pour la Faculté de théologie et l’Université de Fribourg, mais une nécessité, selon le vÅ“u-même du Magistère catholique. Afin de favoriser l’intégration effective dans la société suisse de nos frères et soeurs en humanité de tradition musulmane, et donc d’approfondir la connaissance mutuelle du christianisme et de l’islam. C’est pour cela que nous ne parlons pas d’un ‹Centre islam› de l’Université, mais d’un ‹Centre islam et société›.»
– , professeur au Département de théologie pratique, , 06.04.2016

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«Bei Zahlungen mit mobilen Geräten ist es unmöglich, vollumfängliche IT-Sicherheit zu garantieren.»
– , Professor für Makroökonomie und Geldwirtschaft, zur Relevanz von Bargeld, , 5.4.2016

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«Angesichts dieser Resultate beurteile ich die Thurgauer Pläne sehr skeptisch.»
– ,
Professor am Institut für Mehrsprachigkeit, zur Abschaffung des Frühfranzösisch im Thurgau, , 2.4.2016

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«L’insécurité dure trop longtemps. J’entends, par exemple, dire que des professeurs renoncent à venir travailler dans les universités suisses, car ils ne sont pas sûrs de pouvoir participer aux projets de recherche européens.»
– , rectrice, , 31.03.2016

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«II ne faut jamais oublier qu’à la fin de la chaîne d’innovation se trouvent des produits concrets! Pour parvenir à implémenter avec succès une idée dans un produit, il est essentiel que les partenaires académiques et industriels maintiennent un contact étroit.»
– , directeur associé de l’Institut Adolphe Merkle, , 31.03.2016

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Revue de presse – mars 2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-mars-2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-mars-2016#respond Tue, 19 Apr 2016 13:05:13 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2267  L’Université de Fribourg dans la presse du 1er au 30 mars 2016.

«A l’inscription, personne ne lit les conditions générales de Facebook, Apple ou Twitter. Mais en les approuvant, un utilisateur accepte l’application du droit californien en matière de protection et d’accès aux données. Que faire de ses informations personnelles à la mort de l’internaute? Tous les pays tâtonnent, car ils réfléchissent en termes de droit national alors que nous sommes dans un contexte international. Ils ont tous une conception différente de la sphère privée, du droit à la propriété.»
– Antoine Eigenmann, chargé de cours au Département de droit privé, , 30.03.2016

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«Kinder können mehrere Sprachen aufs Mal lernen. Es ist aber relativ wichtig, dass dies früh passiert. Beispielsweise nimmt die Fähigkeit, gewisse Laute zu unterscheiden, schnell ab.»
– , Institut für Familienforschung und –beratung, , 29.3.2016

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«Au final, il est possible que la consommation piétine, les investissements deviennent rares et les entreprises délocalisent à l’étranger.»
– , professeur au Département d’économie politique, RTS1, , 24.03.2016

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«La réincarnation s’accommode fort bien de notre époque moderne. Proche de la nature dans son déroulement, elle semble réaliste. Par ailleurs, elle est aisément associée au progrès, idée phare de la modernité, bien davantage que la résurrection. La réincarnation suppose aussi une autorédemption. Nous sommes responsables de notre vie et donc capables de nous délivrer nous-mêmes des maux que nous avons créés par notre comportement. Enfin, pour bon nombre de personnes, elle a les habits de la nouveauté. Elle n’est pas liée à l’histoire du christianisme avec ses zones d’ombre que sont par exemple les croisades ou l’Inquisition.»
– , professeur d’histoire comparée des religions à la Faculté de théologie, , 24.03.2016

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«Nous sommes dans une société où l’émotionnel prend le dessus et où la frontière entre l’intime et le public est devenue plus floue. Le fait de rendre sa vie publique permet d’exister au travers du regard d’autrui. On quête la reconnaissance sociale pour construire son identité propre.»
– , maître d’enseignement et de recherche au Domaine sciences des sociétés, des cultures et des religions, à propos des fêtes prénatales, , 21.03.2016

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«Le paysage helvétique des langues n’est point une jungle, c’est un magnifique jardin à l’équilibre délicat. Cultivons-le, afin de pouvoir léguer aux générations futures ce patrimoine linguistique exceptionnel.»
– , lecteur au Centre de langues, , 18.03.2016

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«In einem mehrsprachigen Land ist es wichtig, sich mit der Sprache und damit auch mit Kultur und Denkweise der jeweils anderen Sprachgemeinschaft auseinanderzusetzen, um so das Verständnis für den jeweils anderen Landesteil und die dortigen Realitäten zu entwickeln»
– , Rektorin und Professorin für Europarecht, zur Zweisprachigkeit der Universität Freiburg, , 17.3.2016

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«Indem die Kosovaren pauschal als Gewaltverbrecher bezeichnet würden und gleichzeitig dazu aufgerufen werde, diese Gruppe nicht mehr im Land zu lassen, werde dieser das Recht abgesprochen in der Schweiz gleichberechtigt zu leben.»
– Gerhard Fiolka,
Strafrechtsprofessor, zum Schuldspruch gegen SVP-Kader wegen Rassendiskriminierung, , 16.3.2016

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«Il faudrait réduire notre consommation de 40% environ pour atteindre les recommandations de l’OMS. La consommation de sel est clairement liée à une augmentation des risques cardio-vasculaires, mais cette courbe a la forme d’un U: trop de sel, comme pas assez de sel, augmente les risques. L’optimum se trouve vraisemblablement vers les recomandations de l’OMS, soit 5 grammes de sel par jour.»
– , professeur au Département de médecine, , 15.03.2016

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«Toute grande femme politique reste fidèle à ses positions et Madame Merkel sait qu’il vaut mieux avoir historiquement raison que faire des arrangements politiques pour faire plaisir à ses amis.»
– , professeur ordinaire en Etudes européennes, RTS La Première, , 14.03.2016

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«Ich habe grosse Zweifel, ob das verhältnismässig ist»
– Peter Hänni, Professor für Staats- und Verwaltungsrecht, zur Reitschulinitiative, , 12.3.2016

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«Bei Gender, davon bin ich überzeugt, gibt es jede nur denkbare Variante.»
– Anna Lauber-Biason, Professorin für Endokrinologie, zur Geschlechtsentwicklung, , 12.3.2016

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«Tout comme la littérature de Suisse romande, [la littérature québécoise] est souvent considérée comme périphérique, subordonnée à la littérature de France.»
– , professeur d’histoire contemporaine, , 12.03.2016

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«Effectivement, je crois qu’on peut faire une croix sur le Bon Sauvage de Rousseau. Ce n’est pas la civilisation qui corrompt l’homme, mais elle va plutôt endiguer et canaliser la violence. La morale, la différence entre le bien et le mal, l’empathie: tout cela est géré entre autres par le cortex préfrontal. Mais contrairement aux pulsions qui sont innées, les systèmes de valeurs sont appris.»
– , assistante docteure au Département de médecine, , 14.03.2016

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«Vouloir calculer l’impact économique [des baisses d’impôt] reviendrait ainsi à vouloir comparer deux paniers de service qui ne sont pas comparables. Pour faire extrêmement simple, dans le milliard en moins, l’Etat pourrait, par exemple, diminuer le dépistage et les prestations de logopédie nécessaires en début de vie scolaire; le contribuable privé qui n’a pas eu à payer l’impôt équivalent peut s’offrir un supplément de vacances. Je peux comparer le franc d’impôt abandonné au franc d’impôt dépensé pour des vacances, mais je ne peux pas comparer l’utilité du franc de logopédie au bien-être de vacances supplémentaires – ce qui serait l’impact économique.»
– , professeur au Département d’économie, , 13.03.2016

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«Wichtig ist, Ängste der Kinder ernst zu nehmen und ihnen zugleich Mut zu machen.»
– , Institut für Familienforschung und –beratung, zum Zügeln mit Kindern, , 10.3.2016

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«Wir sind ein langweiliges Land! Warum können gewisse Kreise das einfach nicht akzeptieren?»
– , Leiter des Lehrstuhls für Theorie der Finanz- und Wirtschaftspolitik, zu Klagen über finanzielle Ungleichheit, , 7.3.2016

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– via

«On est encore aux balbutiements du Data science, du big data.»
– , professeur au Département d’informatique, RTS La Première, , 07.03.2016

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«Man erhofft sich immer wieder, dass die Kirche mit solchen Äusserungen einen Schwenk vollzieht und Mittel zur Empfängniskontrolle grundsätzlich als eine Möglichkeit zur Familienplanung ansieht».
– , Professor für Moraltheologie und Ethik, zur Sexualmoral des Vatikans, , 5.3.2016

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«Il me paraît impossible d’imaginer une coexistence de deux Eglises parallèles au sein de la même Eglise catholique si la Fraternité Saint- Pie X n’accepte pas les documents du concile Vatican II.»
– , professeur au Département de théologie pratique, , 05.03.2016

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«Ich frage mich, ob das nicht eine Verkennung der Verhältnisse ist, wenn man glaubt, dass die Schweiz die EU unter Druck setzen kann.»
– , Professorin für Europarecht und Rektorin, , 5.3.2016

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– via

«Les données, c’est le pétrole du XXIe siècle.»
– , professeur au Département d’informatique, RTS1, , 05.03.2016

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«Das Priestertum aller Gläubigen bedeutete für Luther die Ebenbürtigkeit aller Christenmenschen beiderlei Geschlechts.»
– , Ord. Prof. für Geschichte der Neuzeit, , 3.3.2016

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«Sender müssen für den Konsum, nicht für die Produktion bezahlt werden.»
– , Leiter des Lehrstuhls für Theorie der Finanz- und Wirtschaftspolitik, zum Finanzierungsmodell des Service public, , 3.3.2016

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«Man kann Theologie studieren, ohne an Gott zu glauben. Denn die Frage nach Gott deutet schon an, dass Gott im höchsten Masse frag-würdig ist (…)»
– , Lehrstuhlinhaber Fundamentaltheologie, , 3.3.2016

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«Une large part de la population s’est levée, elle n’est plus prête à tolérer la haine, l’inconvenance et l’alarmisme de l’UDC.»
– , sous-assistante au Département d’histoire contemporaine, , 03.03.2016

 

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Briser la spirale /alma-georges/articles/2016/briser-la-spirale /alma-georges/articles/2016/briser-la-spirale#respond Sun, 17 Apr 2016 10:30:35 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2215 Délinquance, récidive, prison et radicalisation: un engrenage qui effraie. Comment prévenir ce choix et préparer la réinsertion? Entretien avec Géraldine Duvanel Aouida, lectrice au Domaine de sociologie, politiques sociales et travail social.

Comment empêcher l’entrée dans la délinquance?
La délinquance traverse le temps; ce sont la place et la forme des délits, les parcours personnels, les contextes généraux qui changent. Nous disposons aujourd’hui de pistes concrètes et utiles: le sentiment d’incompétence, le manque de confiance et de prévisibilité au quotidien, l’absence de soutiens et d’engagements forment des contextes d’inquiétude et d’isolement. L’intervention peut travailler dans ce sens pour prévenir et atténuer la souffrance sociale dont certains chercheraient à sortir par des voies moins recevables. Le travail sur le décrochage scolaire est un début fondamental. Favoriser l’inclusion pour que le passage de l’adolescence à l’âge adulte ne soit pas vécu comme une déchirure.

Peut-on établir un lien entre délinquance juvénile et départs pour le djihad?
Il faut éviter les amalgames. Les jeunes en situation de délinquance en Suisse ne doivent pas être vus comme des candidats au djihad. Ce qui est intéressant, c’est de se pencher sur l’expérience de non considération et de vulnérabilité que font les jeunes délinquants. Dans une logique de survie, ils tentent de déjouer cette situation de souffrance en se transformant, en se dotant d’un certain pouvoir. Ils investissent la marge dans laquelle ils sont pris. L’accès à un statut de caïd doit leur permettre d’éprouver un sentiment de pouvoir et de contrôle. Il est envisagable que cette expérience de souffrance sociale et cette volonté de la déjouer soient communes. L’insertion durable dans la délinquance est une réponse à une souffrance  qu’on peut même qualifier d’expérience d’aliénation.

Une déradicalisation est-elle possible?
La déradicalisation est, à mon sens, une utopie politique. Il importe, avant tout, d’éviter la radicalisation, que l’on peine par ailleurs à définir,  en offrant mieux et plus tôt. Miser sur l’insertion sociale des plus vulnérables, permettre à la jeunesse contemporaine d’accéder à une forme d’autonomie et d’accomplissement minimal, éveiller l’espoir de trouver sa place. C’est autour de ce projet que les forces devraient se concentrer.

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Après avoir obtenu son diplôme en pédagogie spécialisée,  travaille en tant qu’éducatrice d’internat. Elle décroche sa licence, puis son doctorat en pédagogie spécialisée à l’Université de Fribourg. Sa thèse, «Rester pour s’en sortir. Logiques de récidive chez les jeunes en situation de délinquance» est récompensée par le Prix Vigener de la Faculté des lettres en 2015.

A lire:

  • «La spirale de la délinquance juvénile», un article sur sa thèse dans , mars 2016
  • , un article de Géraldine Duvanel Aouida paru dans la Revue d’information sociale REISO
  • Rester délinquant. Comprendre les parcours des jeunes récidivistes, le livre tiré de la thèse, à paraître au printemps 2016 aux

 

 

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Les cicatrices neurologiques de la violence /alma-georges/articles/2016/les-cicatrices-neurologiques-de-la-violence /alma-georges/articles/2016/les-cicatrices-neurologiques-de-la-violence#comments Thu, 10 Mar 2016 15:29:56 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2069 Il est aujourd’hui prouvé que la violence, en plus du traumatisme psychique, laisse des traces profondes dans la structure du cerveau. Quelles en sont les conséquences et peut-on les soigner? A l’occasion de la Semaine du cerveau, Mélanie Kaeser de l’Institut de neurophysiologie répond à nos questions.

La violence laisse-t-elle des traces neurologiques dans le cerveau des victimes?
Oui, les personnes victimes de traumatismes, physiques ou psychiques, montrent des modifications cérébrales fonctionnelles et structurelles en particulier de régions impliquées dans les émotions et la gestion de situations stressantes, dont les interactions sociales conflictuelles. De fait, une personne ayant subi des traumatismes devient moins capable de gérer de telles situations, qu’elle aura tendance à résoudre par l’agression physique ou verbale. Les études s’accordent à démontrer que les traumatismes sont parmi les principaux facteurs environnementaux qui conduisent à des troubles psychiques, tels qu’angoisse, dépression, troubles de l’attention, abus de substances, etc., ainsi qu’à des comportements violents et agressifs.

Peut-on alors affirmer que la violence entraîne forcément la violence?
Heureusement non. Si les études indiquent que 80 à 100% des personnes violentes ont subi des traumatismes, elles montrent aussi que 30 à 70% des personnes qui ont subi des traumatismes ne vont pas devenir violentes. On sait que certaines variantes génétiques prédisposent aux comportements violents. La fréquence et l’intensité des traumatismes jouent également un rôle, ainsi que, en ce qui concerne les enfants, l’âge auquel le traumatisme est subi et le stade de développement de l’appareil psychique à ce moment-là. Des facteurs environnementaux positifs entrent également en jeu, tels que le style d’attachement et de parentalité. Si un parent est dysfonctionnel et que l’autre est solide et sécurisant, le schéma ne va pas forcément se répéter. Si l’enfant côtoie des amis, tisse des relations positives ou rencontre plus tard un partenaire de vie qui le rééquilibre, le cercle vicieux peut se briser.

Est-il possible de soigner les traumatismes psychiques et ainsi éviter le cercle vicieux ?
Effectivement, c’est l’objectif de certaines thérapies, telles que l’EMDR, la thérapie cognitivo-comportementale, les thérapies narratives, les thérapies familiales orientées sur la communication intra-familiale et le soutien parental, en association, parfois, avec des traitements médicamenteux. L’objectif est de parvenir à une résilience, un dépassement positif du traumatisme et de l’angoisse qui y est associée. Il faut permettre au cerveau de transformer une sensation traumatique en un souvenir, avec une charge émotionnelle négative certes, mais qui soit intégré dans la mémoire autobiographique. La personne devra également acquérir de nouvelles compétences sociales et de nouvelles ressources communicationnelles pour réagir de manière adéquate face aux situations stressantes ou conflictuelles auxquelles elle sera confrontée.

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A l’occasion de la , Mélanie Kaeser présentera une conférence intitulée «Notre cerveau joue-t-il un rôle dans la transmission de la violence à travers les générations?».
> Lundi 14 mars à 20h00, Grand auditoire de l’Institut de physiologie, Ch. du Musée 5, 1700 Fribourg

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