Rectorat – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Wed, 14 May 2025 12:15:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Joseph Deiss: «L’Université de Fribourg a été mon terroir intellectuel» /alma-georges/articles/2025/joseph-deiss-luniversite-de-fribourg-a-ete-mon-terroir-intellectuel /alma-georges/articles/2025/joseph-deiss-luniversite-de-fribourg-a-ete-mon-terroir-intellectuel#respond Wed, 14 May 2025 12:05:25 +0000 /alma-georges?p=22310 Face au risque de coupes budgétaires, les représentant·e·s du corps estudiantin de l’Université de Fribourg ont organisé une soirée de conférences. L’occasion de rappeler l’apport important, pour le canton, d’une institution forte de plus de 10’000 étudiant·e·s et 2500 collaborateur·trice·s. 

Quelle mouche a donc piqué les étudiant·e·s de l’Université de Fribourg (Unifr) pour qu’ils/elles se lancent dans une telle promotion de l’Alma Mater? Un cri du cœur même. «La communauté étudiante ressent une profonde inquiétude face aux menaces de réductions budgétaires, que ce soit au niveau cantonal ou fédéral», déclare Jérôme Meyer, membre du comité exécutif de l’Association générale des étudiants de l’Université de Fribourg (AGEF).

Joseph Deiss, ancien président de la Confédération, Katharina Fromm, rectrice et Sylvie Bonvin-Sansonnens, conseillère d’Etat

La rencontre du 7 mai 2025 à Fribourg, intitulée «Fribourg, eine Universität, un canton», mise sur pied par l’organisation estudiantine, avait justement pour but de faire passer le message. «Il est important que les autorités politiques comprennent nos inquiétudes», souligne l’étudiant au terme d’une soirée lors de laquelle l’ensemble de l’association s’est mobilisée. Avec une idée: rappeler l’apport important de l’Université à son terreau fribourgeois.

Relever le défi ensemble
La soirée était ponctuée par diverses interventions. Celles de Katharina Fromm, rectrice de l’Unifr, de la conseillère d’Etat fribourgeoise Sylvie Bonvin-Sansonnens, cheffe de la Direction de la formation et des affaires culturelles, mais aussi de Martine Stoffel, présidente du comité de l’association Alumni et amis de l’Unifr, du professeur d’économie publique Mark Schelker. Sans oublier l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss, ancien professeur d’économie qui a étudié dans ces murs, qui a pris la parole ce soir-là dans l’auditoire portant son nom.

Membres de l’AGEF

De leurs côtés, les membres du comité de l’AGEF se sont également exprimés. A l’image de Jacques Deillon, qui concluait par un appel: «Il ne s’agit pas d’une complainte estudiantine, mais bien de dire que l’AGEF est prête à relever le défi avec vous». De quel défi s’agit-il? Pour l’université, il s’agit de mobiliser les forces économiques, mais surtout politiques, en sa faveur. De convaincre du rôle essentiel qu’elle joue pour le canton et de souligner les risques en cas de coupes budgétaires.

Fribourg, une université efficace
Car la menace est à la porte. Elle frappe par un acronyme qui sonne comme une catastrophe: PAFE, pour Programme d’assainissement des finances de l’Etat. Un plan de diète quasi généralisé, en consultation jusqu’au 15 juin 2025, décidé par le Conseil d’Etat fribourgeois en cours de législature et sur lequel se prononcera le Grand Conseil. Motif avancé par le Canton: un contexte d’allégement des finances fédérales et une baisse des revenus de la péréquation.

Mark Schelker, Professeur d’économie

Une cure qui doit amener 490 millions de francs dans les caisses de l’Etat d’ici 2028. Pour l’Université, le PAFE prévoit une réduction de l’enveloppe budgétaire de 2,5 millions de francs sur les trois prochaines années. Montant qui ne rend que plus austère le régime déjà entamé par l’Unifr depuis l’été 2024. Résultat: les économies devraient s’élever en tout à 21,6 millions de francs pour la période 2025-2028. Sans compter la perspective d’une baisse des ressources provenant de la Confédération pour environ 10 millions de francs ces prochaines années.

Une situation d’autant plus dure pour l’Unifr que celle-ci n’est pas l’institution la plus coûteuse du pays. En comparaison, Bâle, d’une taille similaire à Fribourg avec environ 12’000 étudiant·e·s, possédait en 2023 un budget plus de deux fois plus élevé avec 766 millions de francs, contre 310 millions pour Fribourg. «Cela fait de Fribourg une université terriblement efficace», a commenté dans une présentation chiffrée Mark Schelker, prof. d’économie publique à l’UniFr.

Les mots de Joseph Deiss
Pour ce spécialiste, pas de doute, il existe un lien symbiotique entre les deux institutions. «Une université forte conduit à un canton fort. Et réciproquement.» L’Université, par sa nature même, permet à l’Etat de remplir deux de ses rôles (l’éducation et la recherche). Et lui amène une ressource essentielle: le capital humain. Au lieu de rogner les budgets et préserver l’existant, Mark Schelker est d’avis que le canton gagnerait à repenser les conditions cadres susceptibles d’attirer davantage d’entreprises sur son sol. Et de rappeler que l’Unifr, citant une étude, a contribué à la création de valeur cantonale pour 227 millions de francs en 2015. La même année, son apport au pouvoir d’achat du canton se montait à 85 millions.

Bien qu’ancien professeur d’économie à l’Unifr, Joseph Deiss a préféré quant à lui souligner la dimension symbolique. «Cet endroit a été mon terroir intellectuel», a commencé par rappeler celui qui y a d’abord étudié. Très opposé au récent projet de la Confédération de doubler les taxes universitaires, une manière d’économiser à bon compte sur le dos des étudiant·e·s, le Fribourgeois voit dans l’Unifr l’un des ciments du canton, forte des valeurs latines inscrites au-dessus des portes de son Aula Magna : Scientia et sapientia (science et sagesse). Un lieu, non pas qui fait de la politique, mais permet à la politique de se faire, «un forum pour les grandes questions de la société et du monde».

Réduire l’offre de l’Université diminuerait son attractivité
Rectrice de l’Unifr, Katharina Fromm partage pour sa part l’inquiétude des étudiant·e·s. La difficulté, selon elle, ne tient pas dans la capacité de l’institution à se réinventer — «elle le fait en permanence» —, mais bien dans la mise sous pression, qui plus est sur un temps court. Elle craint que cela ne conduise à des coupes sur les postes de travail. «Une réduction de l’offre diminuerait l’attractivité de l’Université», dit-elle. Et plus loin, dans le sillage de cette spirale, le risque d’une baisse des ressources financières provenant de la Confédération est bien réel.

Une perspective d’autant plus dramatique que l’UniFr «se trouve aujourd’hui dans une dynamique positive qui va à l’encontre de la logique de ces coupes», continue la rectrice. Parmi les fruits de cette évolution, elle cite l’Adolphe Merkle Institute (AMI), la recherche sur les biomatériaux, qui place l’université fribourgeoise en 3e position dans ce domaine, après les écoles polytechniques fédérales, ou encore la formation en droit et en médecine.

Un vent favorable, mais fragile, et qui pourrait bien retomber. L’Université de Fribourg ayant peu de graisse en réserve, pour reprendre une image du prof.  Markus Schelker, il faudrait, en cas de coupes, entamer la chair, le muscle, voire le squelette. «Ce serait très dangereux», insiste Katharina Fromm, attachée à la diversité des disciplines actuelles à Fribourg. Cette offre large permet de traiter les problèmes de façon pluridisciplinaire et holistique. «C’est l’un de nos points forts», dit-elle, citant le Food Center ou le cluster «Future of Switzerland».

Forte concurrence dans le pays
«Avec ces restrictions, le risque est que l’on n’arrive pas à décoller», continue-t-elle. Et se développer est d’autant plus vital pour Fribourg que la concurrence s’accroit entre les universités et les hautes écoles du pays. Que ce soit à Lucerne, Neuchâtel, Bienne, ou encore le projet de transformer Unidistance en Université du Valais, on investit dans de nouvelles constructions pour la formation supérieure. Là où Fribourg peine à entretenir le bâti existant.

Portant la voix du Conseil d’Etat mercredi soir, Sylvie Bonvin-Sansonnens fait le même constat: la concurrence s’accroit dans le pays au niveau de la formation supérieure. Une situation qu’elle regrette. «Cela devient presque malsain», juge-t-elle. Sur les perspectives budgétaires de l’Unifr, la ministre précise que cette «baisse» représente en fait une diminution de l’augmentation initialement prévue au budget pour la législature. Question de vocabulaire. Car pour l’Unifr cela constituera bel et bien une diminution de ressources financières.

«Il ne fait pas de doute que l’Université de Fribourg est importante pour le canton», a rappelé Sylvie Bonvin-Sansonnens, tout en évoquant qu’il est demandé à chacun et chacune de faire un effort dans le cadre du PAFE. Elle s’est dit touchée par les prises de paroles de la soirée et invite tout un chacun à participer durant cette phase de consultation, soulignant l’importance, pour le canton, d’avoir des éléments chiffrés pour avancer.

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Apéritif de la Rectrice: un Biergarten au Jardin botanique /alma-georges/articles/2024/aperitif-de-la-rectrice-un-biergarten-au-jardin-botanique /alma-georges/articles/2024/aperitif-de-la-rectrice-un-biergarten-au-jardin-botanique#respond Tue, 04 Jun 2024 13:17:35 +0000 /alma-georges?p=20305 Katharina Fromm a proposé son premier Apéritif de la Rectrice au Jardin botanique. Sous un soleil radieux, les participant·e·s ont profité d’un moment d’échange convivial et festif.

 

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La Fondation de l’Université invite ses partenaires /alma-georges/articles/2023/la-fondation-de-luniversite-invite-ses-partenaires /alma-georges/articles/2023/la-fondation-de-luniversite-invite-ses-partenaires#respond Fri, 23 Jun 2023 09:08:11 +0000 /alma-georges?p=18480 Le 7 juin 2023, la Fondation de l’Université a renoué avec son traditionnel Dîner annuel organisé à l’attention de ses donatrices et donateurs, de ses partenaires et des amis de notre institution. Une table ronde consacrée aux liens entre «Science et Politique» a réuni la Prof. Samia Hurst-Majno, directrice de l’Institut Ethique, Histoire, Humanités et consultante pour le Conseil d’éthique clinique des Hôpitaux universitaires genevois, la Sénatrice Isabelle Chassot et Servan Grüninger, président de Reatch. La Vice-rectrice et Professeure de chimie Katharina Fromm a ensuite proposé un show de chimie, avant que les invité·e·s rejoignent un cocktail dînatoire placé sous le signe du partage et de la convivialité.
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  • Photos: © Stéphane Schmutz /
  • de la Fondation de l’Université de Fribourg
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Rectorat 2024-2029: qui reprendra la barre? /alma-georges/articles/2023/rectorat-2024-2029-qui-reprendra-la-barre /alma-georges/articles/2023/rectorat-2024-2029-qui-reprendra-la-barre#respond Thu, 23 Mar 2023 16:34:03 +0000 /alma-georges?p=17843 Le 4 avril 2023, nous saurons qui sera la nouvelle ou le nouveau capitaine de notre bateau Unifr. En lice Katharina Fromm, professeure de chimie et vice-rectrice Recherche et Innovation, et Christian Bochet, lui aussi professeur de chimie et ancien doyen de la Faculté des sciences et de médecine. A quelques jours de l’élection, les deux candidat·e·s ont accepté de répondre à quelques questions.

En quelques mots, qui êtes-vous ?
Katharina Fromm: Eine mehrsprachige, interdisziplinär interessierte Chemikerin, die passioniert für ihren Job (der auch ihr Hobby ist) und ihre Uni lebt, die in Freiburg Heimat gefunden hat und die sich für guten Wein und Kunst interessiert.

Christian Bochet: Un passionné! Depuis toujours, je suis animé par le désir de comprendre le monde autour de moi. Je tiens de mon père genevois, chimiste également, la rigueur intellectuelle du scientifique. En même temps, je tiens de ma mère, issue d’une famille d’agriculteurs zurichois, le pragmatisme et le respect de la réalité. Et j’ai toujours suivi cette ligne: une idée, aussi audacieuse soit-elle, n’a aucun avenir si elle n’est pas accompagnée d’un chemin pour la réaliser. J’ai fait un parcours académique assez classique: études universitaires à Genève, post doctorat à Stanford, puis retour en Suisse comme maître-assistant à Genève et enfin professeur à Fribourg. En parallèle de mes études, j’ai aussi pratiqué la musique et je suis encore maintenant violoniste à l’Orchestre symphonique genevois depuis plus de 35 ans. Et dans un orchestre, jouer sans écouter les autres conduit immanquablement au désastre! Je me suis également engagé au profit de ma commune en siégeant pendant trois législatures à son conseil communal.

A ce point de votre carrière académique, pourquoi vous proposer candidat·e?
Christian Bochet: Cela fait plus de vingt ans que je travaille à l’Unifr et j’y suis profondément attaché. Je souhaite ainsi partager et développer ma vision d’une université tournée vers l’avenir, tout en respectant les valeurs qui font de Fribourg un lieu unique (humanisme, bilinguisme, respect). Un Rectorat n’est pas une machine administrative; il doit donner une impulsion et une direction. C’est un moteur et un gouvernail, et c’est le moment pour moi de transmettre ma passion et mon énergie… chose que j’ai déjà eu l’occasion de faire dans mon propre Département puis dans ma Faculté en tant que doyen.

Katharina Fromm: Als Vize-Rektorin wird einem die Bandbreite der verschiedenen Aufgaben im Rektorat und die damit verbundene Verantwortung bewusst. Durch diese Tätigkeit konnte ich viel über die lokale Politik, Gesellschaft und Wirtschaft lernen und mich gut vernetzen. Meine Erfahrung als Forschungsrätin, Präsidentin der interdisziplinären Abteilung «Programme» des SNSF und als Vizepräsidentin des Forschungsrats bis Ende 2019 hilft mir, über den eigenen Tellerrand hinauszuschauen und andere Disziplinen zu verstehen und zu vertreten. Durch die Arbeit auf internationalen Expertenpanels zur Evaluation von Exzellenzzentren lerne ich ebenfalls sehr viel zum Thema Strategie in der Forschung und in der Lehre. All das zusammen genommen ist sicher ein gutes «Ausstattungs-Paket», um in der logischen Folge aus dem Vize-Rektorat heraus ein Rektoratsmandat zu stemmen.

L’Université de Fribourg en 2030 en quelques mots clés?
Katharina Fromm: Eine Unifr-Familie mit Herz und Verstand, voller Elan, toleranter Diskussionskultur, Weltoffenheit, die anerkannt und bekannt, vom Kanton mit Begeisterung und Stolz getragen wird.

Christian Bochet: Dynamique, sérieuse, complète, bilingue, accueillante!

Pourquoi êtes-vous la candidate ou le candidat idéal?
Christian Bochet: Ideal ist ein etwas hochtrabendes Wort! Aber ich hatte das Privileg, am Aufschwung der Naturwissenschaftlichen und Medizinischen Fakultät teilhaben zu dürfen, und ich habe gesehen, wie sehr die Persönlichkeit des Dekans den Lauf der Ereignisse direkt beeinflusst. Mit klaren Zielen und einem wohlwollenden Ohr für alle beteiligten Partner kann man wirklich Berge versetzen. Und ich habe vor, dies auf der Ebene der gesamten Universität fortzusetzen.

Katharina Fromm: Je suis passionnée par l’Uni de Fribourg! Je la vois comme institution que je veux faire avancer, mais je vois aussi l’Unifr dans son environnement, donc la Ville, le Canton et la Suisse (et au-delà). Cette vue d’ensemble, the big picture, est importante pour le futur développement de l’Université et pour sa stratégie. En plus, je suis très connectée, créative, dynamique et (re)connue.

Et si vous perdez…?
Katharina Fromm: …werde ich sicher nicht Daumen drehend im Büro sitzen – es gibt soooo viel zu tun!

Christian Bochet: En tous les cas, l’Université sera dans de bonnes mains!

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  • Page de Katharina Fromm
  • Page de Christian Bochet
  • Page du Rectorat
  • vers les statuts de l’Unifr
  • Photo de une: © Pedro Pires | Portraits: Katharina Fromm © STEMUTZ, Christian Bochet © Université de Fribourg
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Apéro mit der Rektorin /alma-georges/articles/2022/apero-mit-der-rektorin /alma-georges/articles/2022/apero-mit-der-rektorin#respond Thu, 09 Jun 2022 09:27:14 +0000 /alma-georges?p=15999 Der traditionelle Aperitif 2022 von Rektorin Astrid Epiney fand am 1. Juni im Botanischen Garten statt. Die Universitätsgemeinschaft liess sich nicht von ein paar Regentropfen einschüchtern und nutzte die Gelegenheit, sich über abgeschlossene und kommende Projekte auszutauschen, Abschiede und Neuanfänge zu feiern und gemeinsam einen schönen Nachmittag zu erleben. 

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«Si l’Université s’ouvre aux Fribourgeois, les Fribourgeois s’ouvriront à l’Université» /alma-georges/articles/2022/si-luniversite-souvre-aux-fribourgeois-les-fribourgeois-souvriront-a-luniversite /alma-georges/articles/2022/si-luniversite-souvre-aux-fribourgeois-les-fribourgeois-souvriront-a-luniversite#respond Wed, 06 Apr 2022 08:15:53 +0000 /alma-georges?p=15589 En novembre dernier, Sarah Progin-Theuerkauf a rejoint Antoinette de Weck à la présidence du Sénat, l’organe délibératif suprême de l’Unifr. En compagnie de la Rectrice Astrid Epiney, elles forment un triumvirat féminin bien décidé à s’attaquer aux priorités de l’Alma mater.

Quels sont les principaux défis actuels liés à l’Université de Fribourg?
Astrid Epiney
: LE grand défi, c’est la planification financière de notre institution. Ou plus précisément, une augmentation raisonnable et nécessaire des moyens alloués à l’Unifr. Par rapport à d’autres universités comparables, nos moyens financiers sont très limités au regard des tâches à accomplir, et ce sur plusieurs plans.

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Astrid Epiney:
D’une part, en ce qui concerne le rapport entre le nombre d’étudiant·e·s et les dépenses. Tandis que l’Unifr dispose de 22’000 francs par étudiant·e, les Universités de Bâle, Lausanne, Berne ou encore Genève en ont toutes plus de 30’000. A Bâle, tout comme à Zurich d’ailleurs, ce montant dépasse même 40’000 francs. D’autre part, en ce qui concerne le pourcentage des dépenses supportées par le Canton par rapport au budget total de l’institution, il est inférieure chez nous à ceux des autres cantons universitaires. Seuls Lucerne, Saint-Gall et le Tessin font moins bien. Mais leurs universités ne sont pas complètes.

A combien ce pourcentage se monte-t-il dans le Canton de Fribourg?
Astrid Epiney:
Pour l’année 2019, il était d’environ 43%, contre 56% dans le Canton de Berne, 63% dans les Cantons de Vaud et de Bâle ou encore 67% dans celui de Genève. Certes, jusqu’à présent, nous sommes parvenus à faire aussi bien que les autres avec moins de moyens. Mais la situation devient très difficile.

Antoinette de Weck: Il est utile de préciser que l’Unifr a déjà fait des efforts conséquents en haussant les taxes des étudiant·e·s et en réallouant des ressources à l’interne. Mais cela n’est de loin pas suffisant. Si nous souhaitons maintenir le rayonnement de notre Université au-delà des frontières cantonales, conserver sa position au niveau national, il faut revoir à la hausse la contribution du Canton. Car sans argent, vous avez beau être bon, vous ne faites pas le poids. La question que j’ai déposée l’an dernier avec mon collègue député Grégoire Kubski auprès du Conseil d’Etat va dans ce sens. Faut-il le rappeler? Sans son Université, Fribourg n’est pas Fribourg. Et là, je parle aussi bien de la Ville que du Canton.

Concrètement, en quoi l’augmentation des capacités financières de l’Unifr pourrait-elle contribuer à son rayonnement?
Antoinette de Weck:
Prenons l’exemple des bâtiments: ils sont particulièrement importants pour conférer une image forte à une Université. Le site de Miséricorde, qui est la figure de proue de notre institution, mériterait d’être modernisé.

En parlant de Miséricorde: le dossier de la Tour Henri n’a pas fini de donner du fil à retordre aux instances dirigeantes de l’Alma mater…
Astrid Epiney:
En effet, il est probablement à l’origine d’une bonne partie de nos cheveux blancs! (Rires) Pour mémoire, ce projet, devisé à 100 millions de francs, prévoit la construction d’un nouveau bâtiment pour la Faculté de droit sur le site jouxtant la tour médiévale emblématique. Or, alors que la décision de concrétiser à cet endroit l’extension de l’Unifr date d’il y a plus de dix ans, les travaux n’ont toujours pas démarré.

Antoinette de Weck: Pourtant, avec la tour Henri, nous aurions vraiment la possibilité de dynamiser l’image de l’Université…

Astrid Epiney: Pour en revenir à la toute première question que vous avez posée, celle des principaux défis de l’Unifr: comme vous le constatez, le développement des infrastructures et des bâtiments est définitivement l’un d’entre eux. Hormis la tour Henri, on peut aussi citer les locaux de la Faculté des sciences et de médecine sur le site de Pérolles. Ils datent des années 1970 et ne répondent plus aux exigences et aux besoins d’aujourd’hui. Des projets sont en cours ici aussi.

Entre gros sous et grosses pierres, le Sénat et le Rectorat de l’Unifr ont de quoi s’occuper; quels sont les autres dossiers prioritaires?

Sarah Progin-Theuerkauf: L’internationalité de l’Unifr nous tient particulièrement à cœur, ainsi que l’accès aux fonds de recherche. Sans oublier la question de la diversité, notamment la lutte contre le racisme et le sexisme, ainsi que la meilleure intégration des étudiant·e·s en situation de handicap. Sur ce dernier point, les choses avancent gentiment mais sûrement. L’Université comporte une Commission égalité, diversité et inclusion, ainsi qu’un nouveau règlement ad hoc, entré en vigueur en juin 2021. Mais idéalement, il faudrait aller encore plus loin, davantage éduquer l’ensemble de la communauté universitaire à cette thématique à l’aide d’affiches, de conférences, de petites vidéos formatives, etc.

Quid de l’écoresponsabilité, qui est sur toutes les lèvres dans notre société?
Sarah Progin-Theuerkauf:
Dans ce domaine aussi, de nets progrès ont été réalisés grâce au travail main dans la main de la Commission durabilité et du Groupe NEUF, qui s’engage pour la promotion des pratiques durables à l’intérieur et à l’extérieur de l’Unifr. Parmi les actions et projets de ce dernier figure le jardin communautaire de Pérolles, la location gratuite de gobelets réutilisables ou encore l’agenda durabilité. Ce que je constate, c’est que les étudiant·e·s tendent à être de meilleurs élèves en la matière que les enseignant·e·s. Peut-être est-ce un point sur lequel on pourrait travailler spécifiquement.

Il a été question précédemment du rayonnement de l’Unifr, ainsi que de son importance pour la Ville et le Canton de Fribourg. Pensez-vous que cette institution bénéficie d’une vraie culture?
Astrid Epiney:
Oui, j’ai vraiment l’impression que l’ensemble de la communauté universitaire s’identifie fortement à l’Unifr. Nous essayons par divers moyens d’encourager ce phénomène, d’autant plus en période de crise sanitaire. L’Université met aussi beaucoup d’énergie dans le dialogue avec la société. Elle participe aux grands débats d’aujourd’hui à travers ses recherches, son enseignement et ses manifestations, tout en couvrant une large palette de domaines scientifiques remplissant ainsi aussi un certain rôle culturel.

Antoinette de Weck: En effet, l’Université ne peut pas – ou devrais-je dire «ne peut plus» – être une tour d’ivoire du haut de laquelle une élite intellectuelle observe le reste de la population. Dans une société qui devient de plus en plus transversale, les hautes écoles se doivent de l’être aussi. Les représentants du Grand Conseil au Sénat ont un rôle-clé à jouer: faire remonter les besoins de la population auprès des instances dirigeantes de l’institution. Si l’Unifr s’ouvre aux Fribourgeois, les Fribourgeois s’ouvriront à l’Unifr! Quitte à me répéter: elle doit rester un phare dans le Canton, et pas seulement pour former les cerveaux.

Pouvez-vous donner un exemple concret de ce que l’Université peut apporter à l’ensemble de la population?
Antoinette de Weck: Un très bon exemple est le futur Centre pour les sciences de l’alimentation. Cet institut interdisciplinaire rassemblera sous un même toit l’expertise des différentes facultés. Les thèmes abordés comprendront entre autres la production alimentaire (notamment la protection des plantes et l’agriculture durable), la transformation des aliments (fermentation, digestion, emballage), ainsi que l’interface avec les consommatrices et consommateurs.

Cette volonté d’ancrage régional ne contraste-t-il pas avec les ambitions internationales de l’Unifr?
Astrid Epiney:
Non, l’un n’exclut pas l’autre. Sans un ancrage et un soutien régional forts, les ambitions internationales ne pourraient pas être réalisées. Au fond, il s’agit des deux faces de la même médaille. Moi aussi, ce thème me tient très à cœur.

Un autre thème vous tient-il particulièrement à cœur?
Astrid Epiney:
La liberté académique! Je suis fondamentalement convaincue que la société a besoin d’institutions académiques indépendantes et autonomes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les hautes écoles sont presque toujours les premières victimes des régimes totalitaires. Notre devoir est de cultiver le dialogue ainsi que le débat d’idées dans le respect d’autrui, un aspect essentiel pour la formation des étudiants.

Sarah Progin-Theuerkauf: En effet cela ne va pas forcément de soi. Le côté «formaté» de certains étudiant·e·s me surprend parfois. Ils s’étonnent, par exemple, du fait que je puisse ne pas être d’accord avec une décision du Tribunal fédéral. Bien sûr, on ne peut pas généraliser. Mais il me semble clair que le rôle de l’Université est de former des esprits critiques, toutes facultés confondues. Surtout à une époque où l’on se retrouve facilement noyé sous l’information.

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  • Sarah Progin-Teuerkauf est vice-présidente du Sénat et professeure en droit européen et en droit européen des migrations à l’Unifr. Elle y codirige par ailleurs le Centre de droits des migrations.
  • est la présidente du Sénat de l’Unifr. Avocate et ancienne vice-syndique de la Ville de Fribourg, elle est cheffe du groupe PLR au Grand Conseil fribourgeois.
  • Astrid Epiney est la rectrice de l’Unifr, où elle enseigne le droit international, le droit européen et le droit public suisse. Elle y dirige en outre l’Institut de droit européen.
  • Le Sénat est l’organe délibératif suprême de l’Université. Il est composé de douze membres, dont six sont désignés par l’Etat et six par la communauté universitaire. Il constitue un bureau en vue de la préparation des délibérations. En plus de compétences stratégiques, qualitatives et financières, il s’occupe de tâches législatives et dispose de compétences d’élections.
  • Photos: Stéphane Schmutz,
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100 Prozent für die Sache /alma-georges/articles/2021/100-prozent-fur-die-sache /alma-georges/articles/2021/100-prozent-fur-die-sache#respond Fri, 09 Jul 2021 07:00:37 +0000 /alma-georges?p=13991 Ob es eines Tages Möglichkeiten geben wird, das Down-Syndrom zu behandeln? Professor Csaba Szabo von der Abteilung Medizin glaubt fest daran. Jetzt hat er ein grosszügiges Stipendium erhalten, um zu erforschen, wie die Krankheit im Körper genau funktioniert und welche Behandlungsmethoden sich daraus entwickeln lassen. Am 7. Juli 2021 bekam der Wissenschaftler nun wichtigen Besuch aus Paris – Repräsentant_innen der Stiftung Jérôme Lejeune trafen sich mit ihm und Rektorin Astrid Epiney an der Unifr zum Austausch. Ein Interview mit Bildern des Treffens.

Stellen Sie sich vor, Sie müssen Ihre Forschung in einem Tweet zusammenfassen. Worum geht es?
Wir haben entdeckt, dass sich Schwefelwasserstoff, ein giftiges Gas, im Gehirn von Menschen mit Down-Syndrom anreichert. Wir haben jetzt ein grosses 3-Jahres-Stipendium erhalten, um pharmakologische Wege zu finden, diesen Effekt zu verhindern bzw. einen neuen Weg zur Verbesserung der kognitiven Funktion bei Down-Syndrom. Wir arbeiten in experimentellen Systemen im Labor (und nicht mit menschlichen Proband_innen), aber diese sind so nah an den menschlichen Bedingungen wie möglich. Zum Beispiel werden wir Neuronen untersuchen, die aus differenzierten menschlichen Stammzellen bestehen, die von Personen mit Down-Syndrom isoliert wurden.

Ok, das war länger als ein Tweet, aber es ist auch informativer. Ich bin sowieso nicht verrückt nach diesem Tweet-Zeug.

Sie werden von einem der wahrscheinlich grössten akademischen Stipendien unterstützt, die die Lejeune-Stiftung in Paris je vergeben hat. Was geht Ihnen in diesem Moment durch den Kopf?
Das ist natürlich eine Ehre und zeigt, dass die Stiftung die wissenschaftliche Qualität unserer Gruppe und die Fortschritte, die wir auf diesem Gebiet bereits gemacht haben, anerkennt. Aber es ist auch eine grosse Verantwortung. Wir müssen diese Mittel so gut wie möglich einsetzen. Wir wissen, wie schwer es ist, Spenden für das Down-Syndrom zu sammeln: Die Stiftung erhält ihr gesamtes Geld von privaten Spendern, die einen signifikanten Fortschritt auf diesem Gebiet erwarten. Das bedeutet, dass die Spender_innen erwarten, dass die Stiftung jene wissenschaftlichen Entdeckungen unterstützt, die in absehbarer Zeit auch in einen echten klinischen Nutzen umgewandelt werden können.

Derzeit gibt es keine Behandlung für das Down-Syndrom. Das heisst aber nicht, dass eine Behandlung unmöglich ist. Was gibt Ihnen und Ihrem Team den nötigen Antrieb? Welche Fortschritte oder Auswirkungen erhoffen Sie sich von diesem Stipendium?
Wir arbeiten an einem neuen pharmakologischen Ziel namens CBS. Das ist ein Protein, das die Down-Syndrom-Individuen in ihrem Gehirn und anderen Organen im Übermass haben. (Das liegt daran, dass CBS auf Chromosom 21 kodiert wird, und das ist das Chromosom, von dem Down-Syndrom-Individuen 3 haben, statt der normalen 2). CBS produziert ein toxisches Molekül, genannt Schwefelwasserstoff. Unsere Daten deuten darauf hin, dass dieses Molekül die Zellen vergiftet und ihre Fähigkeit zur Energiegewinnung beeinträchtigt. Diese metabolische Vergiftung scheint ein zentrales pathophysiologisches Ereignis beim Down-Syndrom zu sein. Wir werden das Stipendium nutzen, um mehr von diesen CBS-assoziierten toxischen Prozessen auf der Ebene der Grundlagenforschung zu verstehen, aber auch, um neue pharmakologische Wirkstoffe zu entwickeln, die die Produktion dieses toxischen Gases unterbrechen und hoffentlich die Zellfunktion beim Down-Syndrom verbessern können.

Wie wird die Lebensqualität von Menschen mit Down-Syndrom in zehn, vielleicht zwanzig Jahren dank Ihres Forschungsbeitrags aussehen?
Das hoffen wir natürlich. Die Stiftung hat die Ressourcen, um unsere wissenschaftlichen Fortschritte in einen möglichen Nutzen für die Patienten zu verwandeln. Sie ist die grösste Organisation, die sich der Betreuung, Erforschung und Behandlung des Down-Syndroms verschrieben hat, und da die meisten Pharmafirmen nicht an der Entwicklung von Therapien für diese Erkrankung interessiert sind, liegt es fast ausschliesslich an dieser Stiftung (und an den Wissenschaftler_innen und Kliniker_innen, die sie unterstützen), den wissenschaftlichen Fortschritt auf diesem Gebiet zu katalysieren. Die Stiftung hat im Laufe der Jahre eine Menge Grundlagenforschung unterstützt, aber auch klinische Studien wurden in der Vergangenheit gefördert. Wenn die Forschungsdaten die Umsetzung in klinische Studien rechtfertigen – werden sie einen Weg finden, erhebliche finanzielle Mittel zu sichern und unsere Wissenschaft in eine Therapie für Menschen mit Down-Syndrom umzusetzen. Ich wusste bereits, dass ihr Engagement aufrichtig ist, aber ihr Besuch in Freiburg und die Gespräche, die ich mit ihnen geführt habe, haben dies noch verstärkt. Sie setzen sich zu 100 % für diese Sache ein.

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VÅ“ux de Noël d’Astrid Epiney, rectrice de l’UNIFR /alma-georges/articles/2020/voeux-de-noel-dastrid-epiney-rectrice-de-lunifr /alma-georges/articles/2020/voeux-de-noel-dastrid-epiney-rectrice-de-lunifr#respond Wed, 16 Dec 2020 12:00:48 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=12580 D’un point de vue académique, l’année 2019-2020 ne laissera pas un souvenir impérissable: cours et examens à distance, télétravail. Bien consciente que de nombreux membres de la communauté universitaire traversent une passe difficile, Mme Astrid Epiney a tenu à transmettre  ses vÅ“ux pour les Fêtes de fin d’année, avec un espoir: qu’en 2021, l’Université de Fribourg retrouve son rythme trépidant!

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  • Et pourquoi ne pas écouter ou réécouter les lues par les membres de la communautés universitaires?
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Pot de Fries – #10 /alma-georges/articles/2020/pot-de-fries-10 /alma-georges/articles/2020/pot-de-fries-10#respond Mon, 23 Nov 2020 13:03:51 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=12184 Le Centre Fries met la culture et l’actualité en pot! Des invité·e·s, des avis, des coups de coeur et des coups de gueule à partager comme autour d’un verre entre ami·e·s. Laissez-vous chatouiller les oreilles par ce podcast à savourer chaque semaine durant tout le semestre.
Cette semaine, le Centre Fries invite (EqualOpportunities), la commission de l’Association générale des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg (AGEF) qui a pour tâche de sensibiliser les étudiant·e·x·s sur les questions concernant l’équité et la justice sociale. Ses représentantes, Lara et Marie, posent un regard critique sur la campagne contre le harcèlement menée à l’Unifr durant tout le mois d’octobre. Cet épisode répond aussi au qui présentait la campagne.

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  • d’Equopp
  • de l’AGEF
  • de la campagne contre le harcèlement
  • sur la campagne contre le harcèlement dans le magazine scientifique universitas
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Organisation de l’Unifr en temps de coronavirus /alma-georges/articles/2020/organisation-de-lunifr-en-temps-de-coronavirus /alma-georges/articles/2020/organisation-de-lunifr-en-temps-de-coronavirus#respond Fri, 27 Mar 2020 11:42:30 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=10645 Ces deux dernières semaines de nombreux défis ont dû être relevés par la communauté universitaire. Astrid Epiney a tenu à souligner tous les efforts consentis et remercie chacune et chacun pour sa flexibilité, son inventivité et sa solidarité.

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  • Toutes les informations concernant l’organisation actuelle de l’Université de Fribourg se trouvent ici.

 

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