Photo – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Mon, 14 Jun 2021 16:54:21 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Photographier la naissance d’un océan /alma-georges/articles/2021/photographier-la-naissance-dun-ocean /alma-georges/articles/2021/photographier-la-naissance-dun-ocean#respond Mon, 14 Jun 2021 16:54:21 +0000 /alma-georges?p=13919 Valentin Rime a remporté le concours de photographie scientifique 2021 du Fonds national suisse dans la catégorie «Les lieux et les outils». Sur cette image volcanique, c’est tout l’enjeu de la recherche qui se joue.
En tant que scientifique, pourquoi participer à un concours photo?
En tant que scientifique, nous travaillons sur des domaines pointus, qui semblent parfois incompréhensible au grand public. Pourtant la recherche est faite pour la société et c’est, par ailleurs, elle qui la finance. Je considère donc que devons partager nos expériences et nos résultats avec elle. Participer à un concours photo me permet de toucher le grand public avec une photo qui illustre non seulement l’intérêt de nos recherches, mais qui me permet aussi de partager un moment fort que j’ai eu la chance de vivre grâce à la recherche.


Valentin Rime devant les paysage de l’Afar, Ethiopie

Est-ce que vous voyez un lien entre votre travail scientifique et la pratique de la photographie?
La photographie est un outil de recherche scientifique particulièrement important dans le cadre d’exploration de terrain. En géologie, une quantité impressionnante d’informations peut déjà être exploité à partir d’une photo de paysage. Mais parfois, ces photos révèlent aussi un intérêt artistique.


La photo, intitulée «Witnessing the birth of a new ocean» a remporté le 1er prix de la catégorie «Les lieux et les outils».

Vous avez gagné le premier prix d’une rubrique bien particulière. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit? Que représente votre image?
J’ai gagné le prix de la catégorie «Les lieux et les outils».  Ma photo représente un cratère volcanique actif survolé par un drone qui effectuait des relevés photogrammétriques. Dans ce sens, elle représente le lieu, l’outil de mesure, mais également l’objet de l’étude. Le cratère est entouré de coulée de laves vieilles de seulement 3 ans qui représentent, à toute petite échelle, le début de la formation d’une nouvelle croûte océanique. En zoomant, on peut voir des géologues sur le bord du cratère, ce qui souligne le gigantisme de ces phénomènes naturels.

Avez-vous d’autres projets?
Durant mon travail de terrain, j’ai essayé de filmer nos activités et je souhaite monter un film pour montrer au grand public ce que représente un voyage d’exploration scientifique.

«La science dans les régions reculées est toujours un défi»

Le volcan Erta Ale est situé dans le rift Danakil, en Éthiopie, où le déchirement d’un vieux continent forme lentement un nouvel océan exprimé par ces coulées de lave. Cette photo montre la caldeira du sommet qui expulse des gaz volcaniques brûlants. Les coulées de lave magnifiquement structurées ont été déposées lors d’une éruption majeure en 2017. «Lorsque nous avons capturé ce moment, une éruption était en cours sur le flanc du volcan, à moins de 3 kilomètres de là, explique Valentin Rime. Les géologues qui se tiennent sur le bord de la caldeira (en haut à droite) soulignent le gigantisme de ces processus naturels. La science dans les régions reculées est toujours un défi. Au milieu d’un désert brûlant, avec très peu de temps pour la collecte de données, nous avons travaillé toute la nuit pour mesurer l’activité volcanique. Au petit matin, nous avons lancé une aile volante pour une étude photogrammétrique. Nous nous sommes mis au défi de prendre une photo de celle-ci au-dessus de la caldeira avec un deuxième drone. La caldeira a un diamètre de 120 mètres.»
Jury impressionné
La photo, qui a remporté le 1er prix dans la catégorie «Les lieux et les outils» a provoqué un commentaire élogieux du jury: «Cette photo très esthétique a impressionné le jury par sa qualité photographique: elle montre la caldeira d’un volcan d’un point de vue saisissant mais reste suffisamment abstraite pour susciter également de nombreux autres types d’interprétations. Le volcan géant et puissant contraste avec un détail minuscule qui, à y regarder de plus près, semble être un drone, volant à plus basse altitude et capturé par un autre drone. D’un point de vue épistémologique, ce type d’observation de second ordre symbolise la nécessité ultime d’une remise en question permanente dans la recherche, car il révèle la fabrication de la recherche elle-même, en abordant ses outils de manière transparente.»
  • est doctorant FNS au Département de géosciences.
  • Pour en savoir plus sur le
]]>
/alma-georges/articles/2021/photographier-la-naissance-dun-ocean/feed 0
Une exposition explore le lien entre archéologie et photographie /alma-georges/articles/2019/une-exposition-explore-le-lien-entre-archeologie-et-photographie /alma-georges/articles/2019/une-exposition-explore-le-lien-entre-archeologie-et-photographie#respond Tue, 24 Sep 2019 09:27:41 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=9372 Le 25 septembre la Chaire d’histoire de l’Antiquité se joint à l’Association des Amis de la Bibliothèque d’Andritsena pour présenter une exposition originale de photographies archéologiques de Stavros Andriotis Impressions et émotions sous l’égide de l’Ambassade de Grèce en Suisse. Le vernissage sera précédé d’une conférence du Prof. Jean-Yves Marc de l’Université de Strasbourg, intitulée Photographie et archéologie​. Cédric Brélaz, professeur d’Histoire de l’Antiquité, nous présente le projet.

Cédric Brélaz, l’exposition et la conférence qui l’introduit veulent établir le lien entre photographie et archéologie au XIXe siècle. Comment ce lien se noue-t-il ?
L’archéologie, qui était une science en cours de constitution dans la première moitié du XIXe siècle, s’est emparée, dès ses premières expérimentations, de l’innovation majeure qu’a été la photographie. Au XVIIIe siècle déjà, les amateurs d’antiquités furent sensibles à l’intérêt que représentait la reproduction illustrée, alors par le biais de la gravure et de la peinture, pour l’étude des vestiges et des œuvres d’art, comme le montrent par exemple les vues de Piranèse. Lorsque les premières fouilles systématiques eurent lieu dans les dernières décennies du XIXe siècle dans le bassin méditerranéen, la photographie fut utilisée comme moyen de documentation et d’étude des ruines, même si ce n’était pas de manière systématique. Certains archéologues furent néanmoins à l’avant-garde et constituèrent des archives photographiques. Ces fonds de plaques de verre sont très précieux pour l’histoire de la prospection archéologique et livrent également un témoignage ethnographique sur les contrées explorées. Le Professeur Jean-Yves Marc, Directeur de l’Institut d’archéologie classique et de la Faculté des sciences historiques de l’Université de Strasbourg, est curateur du Musée Adolf Michaelis (qui doit son nom au premier professeur d’archéologie de l’université, alors allemande, de Strasbourg, et qui conserve notamment un fonds photographique ancien exceptionnel). C’est un expert de l’histoire de l’archéologie.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Ce lien a-t-il changé ? Evolué ? Quel est l’impact des nouvelles technologies ?
L’image est désormais omniprésente et incontournable dans la recherche archéologique. Il ne s’agit plus seulement de prises de vue, qui sont évidemment numériques aujourd’hui, mais de traitement de l’image avec toutes les fonctionnalités que cela comprend. L’image et son traitement informatique permettent des reconstitutions, des modélisations et sont devenus à part entière des outils d’analyse et d’interprétation pour la recherche archéologique contemporaine. Comme toutes les autres sources et méthodes à la disposition de l’historien de l’Antiquité et de l’archéologue, la prise de vue ne parle cependant jamais d’elle-même et ne comporte pas de vérité intrinsèque. L’image ne saurait se substituer à une démonstration raisonnée.

L’exposition s’intitule «Impression et émotion». Il ne s’agit donc pas que d’images documentaires… L’émotion a-t-elle sa place dans une branche scientifique telle que l’archéologie ?
Si la conférence du Professeur Marc a pour but d’aborder la question de l’apport de l’image à la recherche archéologique et de son importance dans l’histoire de la discipline, l’exposition, due au photographe grec Stavros Andriotis, se veut, pour sa part, un écho artistique à ces réflexions épistémologiques et méthodologiques sur le rapport entre image et science. L’émotion, la passion même parfois, sont certainement ce qui guide l’archéologue et l’historien lorsqu’ils explorent un site. Mais cette motivation initiale ne doit jamais l’emporter sur l’objectivité que requiert l’analyse scientifique. Bien que l’archéologie et l’histoire soient des disciplines devenues en effet très techniques ces dernières décennies, le travail de terrain sur les sites de Méditerranée orientale peut conserver une forme de poétique. Cette exposition invite à une approche esthétique de sites et d’objets archéologiques, une perspective qui n’a plus cours dans la photographie archéologique scientifique. L’exposition, organisée par l’Association des Amis de la Bibliothèque d’Andritsena (une association culturelle, basée à Fribourg et présidée par le Dr. Dimitrios Tselepis, visant à la promotion d’une bibliothèque érudite constituée au début du XIXe siècle et conservée en Grèce), est, en quelque sorte, une évocation artistique de la recherche archéologique.

Stavros Andriotis a étudié la photographie à l’International Center of Photography à New York et participé à plusieurs expositions individuelles et collectives à Athènes, Thessalonique, Rome, Londres et aux Etats-Unis. Ses réalisations ont été distinguées par de nombreux prix. Il travaille actuellement comme photojournaliste en Grèce et aux Etats-Unis et enseigne la photographie à la Leica Academy à Athènes. Il collabore également avec divers journaux et revues internationaux. Par ses photos de sites et d’objets archéologiques, Stavros Andriotis ne cherche pas à emporter l’adhésion, mais l’émotion. Il nous réapprend la subjectivité du regard. Plutôt que la permanence des choses que pourrait suggérer l’évocation d’objets archéologiques anciens de plusieurs siècles, c’est leur relativité et leur fugacité qui sont révélées par ses photographies.

__________

  • est professeur d’Histoire de l’Antiquité à la Faculté des lettres et des sciences humaines.
  • de l’exposition aura lieu le mercredi 25 septembre 2019, 18h00-19h30, salle MIS03 Auditoire C.
  • Photos:  © Stavros Andriotis​ et Association des Amis de la Bibliothèque d’Andritsena.
]]>
/alma-georges/articles/2019/une-exposition-explore-le-lien-entre-archeologie-et-photographie/feed 0
Shooting à la Fac! /alma-georges/articles/2016/shooting-a-la-fac /alma-georges/articles/2016/shooting-a-la-fac#respond Thu, 19 May 2016 13:37:29 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2452 Communiquer sur le web passe par l’image. Pour illustrer son nouveau site en préparation, la Faculté des sciences économiques et sociales a organisé une séance photos qui a rassemblé professeurs et étudiants devant l’objectif. Petit tour dans les coulisses.

__________

Vidéo: Christian Doninelli – Unicom

]]>
/alma-georges/articles/2016/shooting-a-la-fac/feed 0