Pédagogie – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Mon, 26 Feb 2024 09:08:05 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Le prix de l’enthousiasme /alma-georges/articles/2024/le-prix-de-lenthousiasme /alma-georges/articles/2024/le-prix-de-lenthousiasme#respond Fri, 23 Feb 2024 08:23:12 +0000 /alma-georges?p=19819 Elle ne ménage ses efforts ni pour transmettre sa passion pour la psychologie aux étudiant·e·s, ni pour les inciter à sortir des sentiers battus. Juste avant de quitter l’Unifr pour ouvrir son cabinet, Dahlila Spagnuolo a été désignée meilleure enseignante de l’alma mater.

Elle n’aurait pu rêver plus joli cadeau de départ. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’Université de Fribourg pour ouvrir son cabinet de consultations psychologiques, Dahlila Spagnuolo s’est vu attribuer le prestigieux Credit Suisse Award 2023, qui récompense le ou la meilleur·e enseignant·e de l’Unifr sur proposition des étudiant·e·s. Cette spécialiste des méthodes psychocorporelles et de la pleine conscience n’en revient toujours pas. «La liste des candidat·e·s était aussi longue qu’impressionnante; la plupart avaient une expérience de l’enseignement bien plus grande que la mienne.» Durant 5 ans assistante-doctorante en psychologie clinique et de la santé à l’Unifr, Dahlila Spagnuolo suppose que «le côté innovant de ses cours a fait mouche.» Elle poursuit: «Ce qui ressort généralement des évaluations de mes étudiant·e·s, c’est qu’ils apprécient de pouvoir expérimenter en personne la matière enseignée.» Ses cours portant sur les techniques psychocorporelles comportent toujours des exercices pratiques d’auto-hypnose ou de méditation en pleine conscience.

Pas une «super experte»
L’enseignement «est de loin la partie de mon assistanat que j’ai la plus aimée», rapporte celle dont les recherches portent principalement sur les expériences extraordinaires de conscience telles que mort imminente, états mystiques ou induits par des substances. Interrogée sur son style d’enseignement, Dahlila Spagnuolo répond en souriant: «Il est guidé par la passion; si j’en crois les commentaires des étudiant·e·s, je me ‹distingue› par mon dynamisme et ma recherche infatigable de l’interaction, des échanges.» Elle précise: «Pour moi, il est essentiel que le vécu individuel des participant·e·s soit mis à profit du collectif.» Chaque cours est donc différent en fonction de l’auditoire. «Je me suis certes fixé des lignes directrices mais j’essaie de m’adapter sans cesse.»
La lauréate du prix décerné chaque année par la Credit Suisse Foundation – qui est remis dans de nombreuses hautes écoles du pays – confie que les outils de la psychologie l’ont sans doute aidée à devenir une meilleure enseignante. «Le fait d’aborder en cours certaines matières en posant des questions de nature émotionnelle peut être un vrai avantage.» Elle cite la schizophrénie et l’hypnose. «Je commençais par demander à mes étudiant·e·s comment ils se sentaient par rapport à ces sujets, s’ils avaient des a priori.» Ces thématiques étant médiatisées et induisant parfois des appréhensions, «il est important de vérifier que chacun·e se sentira à l’aise dans sa future profession de psychologues».
Au-delà de ces exemples, «mes cours sont forcément influencés par ma casquette de psychologue, étant donné que tout est imbriqué dans mes activités: je n’ai jamais vraiment fait la différence entre la recherche, l’enseignement et le cabinet». Après un bref instant de réflexion, Dahlila Spagnuolo ajoute: «Le fait que je suis jeune, que je ne me positionne pas comme « super experte » et que je prends en compte les opinions des étudiant·e·s contribue probablement aussi à donner un caractère un peu particulier à mes cours.»

Eviter les autoroutes
L’enthousiasme pour l’enseignement de celle qui s’est formée, parallèlement à ses études de psychologie, en hypnose thérapeutique, semble donc ne résister à rien. A rien? Pas tout à fait. «Je n’ai jamais été à l’aise avec le fait de devoir donner des notes aux étudiant·e·s», avoue-t-elle. «Je n’aime pas trop le concept qui se cache derrière l’évaluation, surtout quand il faut annoncer une mauvaise nouvelle à quelqu’un; pour une psy, c’est presque contre-nature!» Heureusement, à ses débuts, la jeune chargée de cours a pu bénéficier du soutien du Centre de didactique de l’Unifr. «Cela m’a beaucoup aidée; il ne faut pas oublier que contrairement aux profs des niveaux primaire et secondaire, celles et ceux du tertiaire n’ont pas suivi une formation ad hoc, donc doivent apprendre sur le tas.»
Malgré le plaisir à transmettre les ficelles du métier à la future génération de psychologues – et surtout à veiller à ce qu’ils n’empruntent pas, par manque d’options et d’informations, les «autoroutes» de la discipline – l’appel du terrain aura été le plus fort. C’est désormais dans les locaux de son nouveau cabinet, situé à Villars-sur-Glâne, qu’officie Dahlila Spagnuolo. Un espace où il est possible d’emmener les patient·e·s sur des chemins de traverse, par exemple grâce aux états modifiés de conscience induits par l’hypnose ou par la respiration holotropique. La psychologue propose également l’accompagnement de personnes en fin de vie ou endeuillées, ou encore de celles peinant à se remettre de leurs expériences avec des substances psychotropes.
«J’ai été interpellée dès l’adolescence par la question des états modifiés de conscience et des phénomènes paranormaux», se souvient Dahlila Spagnuolo. «Je dévorais les livres du psychanalyste Jung, qui s’y intéressait de près.» Depuis le début de ses études de psychologie à l’Unifr en 2009, la jeune femme s’est intéressée «aux accès les plus directs possibles à l’inconscient». En testant elle-même diverses méthodes, elle a réalisé que certaines d’entre elles, dont l’hypnose, «étaient redoutablement efficaces». Novatrice il y a quinze ans, cette ouverture fait de plus en plus d’adeptes aujourd’hui. «Pour de nombreuses personnes, la psychothérapie « classique » atteint ses limites; elles ont envie de combiner les approches.»

Bientôt un CAS en écopsychologie?
Durant ses années d’enseignement, Dahlila Spagnuolo n’a eu de cesse de répéter à ses étudiant·e·s que «chaque patient·e est unique, qu’il faut user de créativité pour l’aider au mieux». Et de les inciter à remplir régulièrement leur caisse de nouveaux outils, notamment tirés de leur propre expérience, «afin d’être en mesure de proposer un suivi sur mesure». Ce chemin pour une formation en psychologie la plus diversifiée possible, incitant les thérapeutes et futur·e·s thérapheutes à sortir des sentiers battus, elle compte bien continuer à le suivre même si elle n’enseigne plus au sein de l’Unifr. «Un de mes rêves est de monter un CAS (certificate of advanced studies) en écopsychologie», une discipline encore peu connue qui investigue les bienfaits sur l’environnement et sur l’état psychique de la qualité de notre lien avec la nature.

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Prêter l’oreille à l’autisme – Podcast #2 /alma-georges/articles/2022/preter-loreille-a-lautisme-podcast-2 /alma-georges/articles/2022/preter-loreille-a-lautisme-podcast-2#respond Wed, 08 Jun 2022 07:07:32 +0000 /alma-georges?p=15962 Au moins 1% de la population se trouve sur le spectre de l’autisme. Et vous, qu’en savez-vous?  Ce podcast en quatre épisodes nous donnent à entendre et à comprendre le monde de l’autisme. Le deuxième épisode de la série nous amène à nous poser la question suivante: «Communiquer, simple comme bonjour?».

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Bulles de sciences #3 – Les troubles du spectre autistique /alma-georges/articles/2021/bulles-de-sciences-3-les-troubles-du-spectre-autistique /alma-georges/articles/2021/bulles-de-sciences-3-les-troubles-du-spectre-autistique#respond Tue, 29 Jun 2021 08:40:09 +0000 /alma-georges?p=13972 «Bulles de sciences» nous emmène à la rencontre des gens qui font notre Université… en format BD! Ce troisième épisode, vous entraîne sur les traces de Nathalie Quartenoud, collaboratrice scientifique et spécialiste des troubles du spectre autistique.

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  • Nathalie Quartenoud est collaboratrice scientifique au Département de pédagogie spécialisée.
  • Le groupe de recherche Autism&Uni vient de lancer de soutien aux étudiant·e·s concernés par le TSA, un projet encore unique en Suisse et inexistant en français.
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Nos bibliothèques entre les lignes /alma-georges/articles/2020/nos-bibliotheques-entre-les-lignes-7 /alma-georges/articles/2020/nos-bibliotheques-entre-les-lignes-7#respond Tue, 21 Jul 2020 11:51:17 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11270 Pas d’études, ni de recherches, sans bibliothèques. Régulièrement, les bibliothécaires de l’Université de Fribourg partageront, tout au long de l’année, le regard qu’ils posent sur leur bibliothèque. Ce mois-ci, c’est la Bibliothèque de psychologie et des sciences de l’éducation que nous découvrons en compagnie de Joséphine Ruffieux.

Je m’appelle Joséphine Ruffieux et je vais vous présenter la bibliothèque située sur le site de Regina Mundi; j’y travaille depuis 10 ans en tant que bibliothécaire. De son petit nom «PSPE», la Bibliothèque de psychologie et des sciences de l’éducation propose, en libre-accès, environ 46’000 documents spécialisés dans les domaines de la psychologie et de la pédagogie (ou, plus précisément désormais, les «sciences de l’éducation»). Nous avons également 5 ordinateurs publics, dont un réservé exclusivement à la consultation de nos catalogues. Un appareil multifonction, placé à proximité, facilite l’accès aux impressions faites depuis ces postes. De dimensions modestes, notre bibliothèque ne propose que quelques rares places de travail en son sein. Heureusement, l’ancienne chapelle du site, située sur le même étage que la bibliothèque, a été reconvertie en une salle de travail de 88 places. Elle fait ainsi régulièrement office de salle de lecture pour nos utilisatrices et utilisateurs.

Joséphine Ruffieux, bibliothécaire

 

Les prestations de la Bibliothèque de psychologie et des sciences de l’éducation s’adressent principalement aux corps professoral et estudiantin des départements que cette dernière dessert. Malgré tout, elle reste ouverte à l’ensemble de la communauté universitaire ainsi qu’au public extérieur. Donc, bienvenue à la PSPE! Nous nous réjouissons de vous recevoir dans nos locaux, sur lesquels un vent de fraîcheur souffle depuis quelque temps: l’espace d’accueil a été entièrement rénové et une borne de prêt en self-service a été installée. Mais n’ayez crainte! Nous restons à votre disposition pour reprendre les documents en retour et répondre à vos questions.

Mon travail au fil des jours
Dans le cadre de mes fonctions, j’assume différentes tâches de l’ombre. J’ai notamment en charge la responsabilité du catalogage des documents à la PSPE. Vous recherchez un document de la PSPE dans Explore? Pour que vous puissiez le trouver, j’ai d’abord dû le cataloguer (ou éventuellement mes prédécesseurs)! Je gère également plusieurs tâches en lien avec nos périodiques (revues) papier : je bulletine (j’enregistre dans notre logiciel de bibliothèque) les numéros au fur et à mesure de leur arrivée, je réclame ceux qui ont du retard et, deux ou trois fois par an, je prépare les fascicules de l’année précédente, afin qu’ils soient envoyés en reliure et puissent mieux se conserver dans le temps. Je procède également à la facturation de documents très en retard ou perdus. J’ai participé à l’élaboration du site Web de la bibliothèque et collabore désormais à sa mise à jour. J’assure encore, au quotidien, diverses autres tâches selon les cas et en fonction des besoins. La fenêtre de ma place de travail me donne un petit aperçu de la vie scolaire du Botzet. Ça comporte quelques avantages: par exemple, une bonne connaissance des heures de pointe à éviter dans le quartier. D’un simple coup d’œil sur ma droite, j’ai une vue directe sur les arrivées et départs des élèves et la file des voitures qui leur font cortège.

Une anecdote – une plante verte fort appréciée
Il y a quelques années, la bibliothèque a reçu, dans sa boîte e-mail, une demande peu commune. Un lecteur avait remarqué qu’une plante en pot agrémentait le guichet du prêt. Il la trouvait très jolie… tellement jolie, en fait, qu’il nous en demandait le nom ainsi que la permission officielle d’en prélever un fragment à bouturer. Autant dire que nous avons été plus qu’emprunté∙e∙s face à cette question inattendue : l’e-mail a fait le tour de l’équipe… Malheureusement pour le lecteur, personne parmi nous ne s’est révélé être un∙e fin∙e botaniste; pour nous, il s’agissait seulement d’un élément de décoration, héritage lointain de source inconnue: nous nous contentions de l’arroser. Avis aux amateurs et amatrices: suite aux travaux de rénovation, la plante X s’en est allée; contre bons soins, elle a été donnée.

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  • de la Bibliothèque de Psychologie et des Sciences de l’éducation
  • des bibliothèques de l’Université de Fribourg
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L’énigme de la conscience de soi et le polyhandicap /alma-georges/articles/2020/lenigme-de-la-conscience-de-soi-et-le-polyhandicap /alma-georges/articles/2020/lenigme-de-la-conscience-de-soi-et-le-polyhandicap#respond Tue, 21 Jan 2020 12:26:50 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=10144 «Enfermé» dans son corps et de ce fait limité dans l’exporation de son environnement, l’enfant polyhandicapé rencontre des difficultés à développer la conscience de soi.  C’est sur le rôle central de cette dernière que Juliane Dind, fondatrice du Petit Conservatoire du Polyhandicap, souhaite attirer l’attention des professionnel·le·s et des chercheuses et chercheurs. Elle organise une journée d’étude sur le sujet le 14 février prochain.

Juliane Dind, qu’est-ce que le polyhandicap?
Le polyhandicap est caractérisé par l’association entre de profondes déficiences intellectuelles et motrices et de fréquentes déficiences sensorielles, ainsi que par la restriction extrême de l’autonomie qui en résulte. Les personnes polyhandicapées sont dépendantes dans tous les actes de la vie quotidienne (soins, repas, déplacements, etc…) et ne s’expriment pas à l’aide du langage verbal. Elles sont sujettes à de fréquentes complications médicales, en particulier au niveau respiratoire et orthopédique.

Juliane Dind, lectrice au Département de Pédagogie spécialisée

Pourquoi associer polyhandicap et conscience de soi?
Parce que le développement d’une meilleure conscience de soi est une priorité dans l’intervention pédagogique et thérapeutique auprès de ces personnes. Ce développement est fortement entravé chez elles, puisqu’elles ne peuvent explorer leur corps et leur environnement sans soutien de la part d’autrui, en l’occurrence leurs proches et/ou les professionnel·le·s qui les accompagnent. De plus, s’intéresser au développement de la conscience de soi chez les personnes polyhandicapées permet de mieux comprendre les prémisses et les différentes facettes de la conscience de soi.

Qu’est-ce que la conscience de soi, d’ailleurs?
Excellente question, qui a nourri les pensées des philosophes depuis la nuit des temps! Il existe autant de définitions de la conscience de soi que d’approches de cette dernière. Pour ma part, je me suis intéressée aux recherches en psychologie développementale, qui ont permis de démontrer que la conscience de soi se développe progressivement, et que l’on peut distinguer dans ce développement deux principaux niveaux ou degrés de conscience de soi. La conscience de soi primaire permet au tout-petit de se percevoir comme une entité distincte de son environnement et capable d’agir sur ce dernier, puis de progressivement développer une forme supérieure de conscience de soi, qui l’amène à devenir conscient en tant que «soi» (à un niveau «méta»). Ce développement est complexe et crucial. Il fera d’ailleurs l’objet d’une des conférences lors de cette journée, donnée par un éminent spécialiste de la question, le Prof. Philippe Rochat, psychologue développementaliste suisse travaillant à Atlanta.

A quoi est-ce que cela sert de stimuler cette conscience de soi chez les personnes polyhandicapée?
C’est fondamental. Le développement de la forme primaire de conscience de soi, qui se fait de manière naturelle et très précoce chez le petit-enfant, ne va pas de soi chez les personnes polyhandicapées. Stimuler le développement de cette première forme de conscience de soi lui permettra d’organiser ses perceptions sensorielles et son schéma corporel, de devenir un agent dans son environnement, de construire sa représentation de l’espace, d’investir son corps comme un lieu d’exploration. Bref, de se différencier des objets et des personnes qui l’entourent.

Est-ce une approche thérapeutique nouvelle?
Il ne s’agit pas en soi d’une approche thérapeutique. Il est vrai que s’intéresser à la conscience de soi dans le polyhandicap, est chose nouvelle: très peu de recherches ont porté sur cette thématique avant ma thèse de doctorat. Cependant, sur le terrain les professionnel·le·s sont convaincus du rôle joué par la conscience de soi dans le développement de la personne polyhandicapée. La grande difficulté, c’est de savoir comment accéder à la conscience de soi d’une personne qui ne peut s’exprimer par le langage verbal! Quels comportements observer? En développant une batterie d’observation et d’évaluation des manifestations de la conscience de soi chez l’enfant polyhandicapé, j’ai tenté de donner plus d’outils en la matière, et de proposer des pistes d’intervention pour stimuler le développement d’une meilleure conscience de soi chez ces enfants.

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  • est fondatrice du et collaboratrice scientifique au .
  • Date et lieu: 14.02.2020, de 9h30 à 16h00, PER 22, Auditoire Joseph Deiss

 

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Un BD pour mieux comprendre le quotidien des personnes avec une déficience intellectuelle /alma-georges/articles/2018/un-bd-pour-mieux-comprendre-le-quotidien-des-personnes-avec-une-deficience-intellectuelle /alma-georges/articles/2018/un-bd-pour-mieux-comprendre-le-quotidien-des-personnes-avec-une-deficience-intellectuelle#respond Mon, 09 Apr 2018 09:45:42 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=6202 Aborder la vie quotidienne en institution de personnes avec une déficience intellectuelle au travers de la bande-dessinée, c’est le pari à la fois instructif et drôle et de l’ouvrage Mes Idées, Ma Vie.

Extrait
«Nos rencontres et nos réunions doivent porter la magie et la joie de s’émanciper ensemble. On ne s’autodétermine pas seul, quel serait l’intérêt? On ne peut progresser individuellement qu’ensemble! Pour croître ensemble, il faut y croire ensemble.»

Pourquoi le lire?

Le livre Mes Idées, Ma Vie propose douze vignettes illustrant des situations de vie quotidienne des personnes avec une déficience intellectuelle vivant en établissement socioéducatif, vues sous l’angle de l’autodétermination et de la citoyenneté participante. Pouvoir prendre des décisions significatives pour sa propre vie, contribuer à la vie de sa communauté d’appartenance et agir en citoyenne active et citoyen actif dans la société quand on a une déficience intellectuelle, voilà autant de défis que de souhaits thématisés dans cette bande dessinée. Chaque vignette représente une situation qui a réellement été vécue et/ou qui redonne en images, de façon plus incisive et immédiate que par un discours, un aperçu des défis que cette population affronte tous les jours. Les contenus du livre émergent d’une recherche participative ayant eu lieu à la Cité du Genévrier (St-Légier, Suisse) entre 2014 et 2016 et financée par la Fondation Eben-Hézer (VD, Suisse). Diverses publications concernant ce projet de recherche et destinées aux spécialistes du domaine ont vu le jour.

La bande dessinée Mes Idées, Ma Vie, quant à elle, souhaite rejoindre toute personne intéressée par la question éducative au sens large. Elle se veut tout public. Toute relation éducative, formelle ou informelle, de courte ou longue durée, soulève des questions sur l’autorité, le pouvoir, la liberté, le «grandir» (vers quoi? Comment? Avec qui?). Qu’y a-t-il de plus universel que ces interrogations? La déficience est une cause particulière de vulnérabilité, qui, elle, par contre, tôt ou tard, concerne tout un chacun. Dans cette optique, les vignettes, interprétées par les illustrateurs de façon ironique et donnant au volume une hilarante légèreté, s’accompagnent aussi de textes soulevant des questions permettant au lecteur d’approfondir la réflexion quant aux thématiques abordées. Réfléchir en rigolant, c’est le pari de ce livre.

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  • B. Fontana-Lana, P. Angéloz Bruegger, I. Petragallo Hauenstein,  , Fribourg, Suisse, Institut de Pédagogie curative, Université de Fribourg, 2017
  • et , le 19 avril dès 18h30 à la Bibliothèque cantonale et universitaire
  • concernant le projet sur le site du FNS
  • du Département de pédagogie spécialisée
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Pour une citoyenneté active de la personne avec une déficience intellectuelle /alma-georges/articles/2018/pour-une-citoyennete-active-de-la-personne-avec-une-deficience-intellectuelle /alma-georges/articles/2018/pour-une-citoyennete-active-de-la-personne-avec-une-deficience-intellectuelle#respond Mon, 09 Apr 2018 09:11:35 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=6186 Former des personnes présentant une déficience intellectuelle et leur partenaires éducatifs à une pratique concrète de la citoyenneté représente un grand défi pour la pédagogie spécialisée. Une nouveau livre en présente les enjeux.

Extrait
«Le travail qui attend la personne avec une déficience intellectuelle et ses partenaires éducatifs pour les années à venir consiste prioritairement à formaliser des contextes capables de favoriser l’implémentation de pratiques de citoyenneté active dans toutes les dimensions de l’existence. Or, l’éducation spécialisée sait actuellement mieux définir les notions d’autodétermination et de citoyenneté active que les conditions de leur implémentation. La nécessité de traduire en pratiques les connaissances théoriques, en termes de stratégies, d’opportunités, de méthodes, de matériaux, constitue un des importants défis actuels de ce domaine.»

 

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Le manuel Former la personne avec une déficience intellectuelle à l’autodétermination et à la participation citoyenne s’adresse à des adultes avec une déficience intellectuelle en milieu institutionnel et à leurs partenaires éducatifs. Une première partie théorique offre une synthèse des connaissances concernant l’autodétermination et la citoyenneté active dans le domaine de la déficience intellectuelle. Elle rappelle les conditions favorisant le développement des habiletés nécessaires à l’exercice de l’autodétermination individuelle et collective en milieu socio-éducatif. Une seconde partie pratique présente des séances de formation détaillées, seize au total, à l’intention du personnel éducatif, ainsi que des personnes avec une déficience intellectuelle. Des apports didactiques, adaptés à cette population, sont aussi suggérés pour optimaliser l’apprentissage. Ce manuel est le résultat d’un projet de recherche mené par l’Institut de Pédagogie curative de l’Université de Fribourg, en collaboration avec la Cité du Genévrier (Fondation Eben-Hézer, Suisse). Les résultats obtenus, tant d’un point de vue quantitatif que par rapport aux retombées sur la vie quotidienne des personnes avec une déficience intellectuelle ayant participé au projet, ont montré la validité du programme de formation décrit dans ce manuel.

Pourquoi le lire?
En cette période de grands changements paradigmatiques quant à l’accompagnement de personnes avec une déficience intellectuelle, ce manuel a le mérite de suggérer des pistes d’intervention capables de transférer les connaissances théoriques actuelles sur l’autodétermination et la participation citoyenne au niveau des pratiques de tous les jours.

Il s’agit donc d’un véritable défi, éminemment central, particulièrement en ce moment, dans le domaine de l’éducation spécialisée.

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  • B. Fontana-Lana, P. Angéloz Bruegger, I. Petragallo Hauenstein, , Fribourg, Suisse, Institut de Pédagogie curative, Université de Fribourg, 2017
  • et , le 19 avril dès 18h30 à la Bibliothèque cantonale et universitaire
  • du FNS pour plus d’informations quant au projet et ses publications à l’adresse
  • du Département de pédagogie spécialisée
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Lab2Rue ou la biologie comme sur des roulettes /alma-georges/articles/2017/lab2rue-ou-la-biologie-comme-sur-des-roulettes /alma-georges/articles/2017/lab2rue-ou-la-biologie-comme-sur-des-roulettes#respond Tue, 12 Dec 2017 13:48:17 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=5405 Des laboratoires, sous forme de valises, qui se déplacent dans les écoles pour transmettre la biologie aux élèves du secondaire I et II: c’est la démarche originale, née d’une collaboration entre les Facultés des sciences et des lettres de l’Université de Fribourg.

«Mais c’est dégueulasse!» Le garçon sursaute et lève son nez du microscope. Sous sa lentille gigote une artémie, un micro-crustacé, minuscule en fait, mais qui ressemble à une créature sortie tout droit d’un roman de Lovecraft, par l’effet d’un verre grossissant. Aux côtés de l’enfant, une petite vingtaine d’écoliers  de 10 à 11 ans participaient à cet atelier organisé récemment à l’Université de Fribourg, par le Département de biologie, dans le cadre de la journée .

Au programme, une plongée dans l’univers microscopique pour découvrir une faune improbable: vers de terre, cloportes, collemboles, ou encore nématodes, ces petits vers que l’on élève en laboratoire. Les tardigrades, surnommés les oursons d’eau en référence à leur allure pataude, sont quant à eux des micro-organismes capables de survivre à des températures extrêmes, voire dans l’espace, grâce à une technique qui intéresse la recherche. Pouvant se vider complètement de leur eau, ils se lyophilisent temporairement.

Des valises «clés en main»
Loin de se résumer à cette seule matinée, de tels efforts nécessaires de transmission du savoir occupent les Départements de biologie et des depuis plusieurs années. Ceux-ci ont uni leurs connaissances au sein d’une démarche originale, qui propose des laboratoires itinérants pour offrir des outils pédagogiques aux classes du secondaire I et II. Le matériel se présente sous la forme de valises «clés en main» que les enseignants peuvent se procurer auprès du .

µþ²¹±è³Ù¾±²õé , «ce projet est né de l’idée que, pour rendre les sciences attractives et attirer l’attention sur l’importance de la biologie, il est important de renouveler et d’actualiser le matériel dans les écoles», explique son initiatrice, la Docteure Marie-Pierre Chevron. Maître d’enseignement et de recherche en sciences de l’éducation et spécialiste de la didactique de la biologie, elle enseigne également la biologie aux élèves du Gymnase intercantonal de la Broye (GYB). L’autre intérêt de Lab2Rue, selon la Docteure en biologie Chantal Wicky, qui a rejoint le projet en 2014, c’est qu’il permet de sensibiliser certains élèves à la recherche dans ce domaine où la relève tendrait à s’amenuiser.

Les ateliers scientifiques que propose ce laboratoire interfacultaire s’intègrent dans le plan d’études romand et le plan d’études cadre des écoles de maturité. «Nous faisons partie d’un réseau suisse de laboratoires publics comprenant des structures comme l’ à Lausanne, le à Winterthour ou le à Genève, avec lesquelles nous collaborons. A l’échelle européenne, nous travaillons aussi avec d’autres structures, comme l’Ecole de l’ADN en France», explique la professeure.

Un ver au corps transparent
Concrètement, chaque valise de Lab2Rue, contient tout un matériel didactique ainsi que des protocoles mis au point par les étudiants et doctorants des deux départements. A partir des mêmes outils de base, les scénarios proposés permettent d’aborder différentes thématiques. Deux types de valises existent aujourd’hui. La valise «ADN» propose de mieux connaître la génétique à l’aide de pipettes, d’une micro-centrifugeuse, de ciseaux moléculaires et d’échantillons d’ADN.

Quant à la valise «Apprendre avec elegans», elle offre la possibilité de découvrir un nématode bien connu des chercheurs, car facilement observable et manipulable. Il s’agit de C. elegans (Caenorhabditis elegans), un ver dont le corps transparent permet entre autres de comprendre le fonctionnement des organes reproducteurs. Vivants, les vers ne se trouvent pas directement dans la valise, mais sont mis à disposition sur demande par le Département de biologie.

En plus de ces ateliers itinérants, les initiateurs proposent des cours de formation continue aux enseignants qui le désirent. «Au printemps de cette année, deux formations ont réuni vingt-quatre enseignants et, dans la foulée, dix-huit classes ont pu profiter de nos valises», se réjouit Chantal Wicky, qui précise que tout reste ouvert quant à d’éventuels développements futurs. Financièrement, Lab2Rue est soutenu par le fonds de recherche de l’Université de Fribourg. Il a également reçu une aide de l’Académie des sciences, via le programme de promotion .

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  • de présentation de Lab2Rue
  • de Marie-Pierre Chevron
  • de Chantal Wicky
  • Photos prises durant la Journée futur en tous genres 2017, par Farida Khali −
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L’autonomie au bout des doigts! /alma-georges/articles/2016/lautonomie-au-bout-des-doigts /alma-georges/articles/2016/lautonomie-au-bout-des-doigts#respond Fri, 29 Jan 2016 09:47:18 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=1859 Depuis quelques années, les tablettes tactiles ont investi notre quotidien. Aujourd’hui, elles se fraient aussi un chemin dans le domaine de la pédagogie spécialisée. Des chercheuses fribourgeoises souhaitent en exploiter le potentiel pour permettre aux personnes présentant une déficience intellectuelle d’acquérir une plus grande autonomie.

L’autodétermination. Voilà un concept devenu un maître-mot dans le domaine de la pédagogie. De nos jours, les éducateurs considèrent les personnes en situation de handicap comme des acteurs à part entière de leur projet de vie. Ça n’a pas toujours été le cas. Les spécialistes considèrent les nouvelles technologies en général, et les tablettes tactiles en particulier, comme de bons outils pour concrétiser ce nouveau paradigme.

«Imaginez une personne avec une déficience intellectuelle, explique Geneviève Petitpierre, professeure au Département de pédagogie curative et spécialisée de l’Université de Fribourg, un gps amélioré pourra par exemple l’aider à prendre un ticket de bus et lui signaler à quel arrêt descendre.» On comprend ainsi comment une application, somme toute assez banale, permet d’aider son utilisateur à se mouvoir dans son environnement. Le hardware est connu – ici une tablette tactile –, mais encore faut-il avoir les compétences pour développer le software, autrement dit des applications utiles et utilisables.

Une thèse, deux métiers

Et c’est bien là le défi que s’est lancé Melina Huter. Dans le cadre de son travail de doctorat, cette chercheuse de l’Université de Fribourg développe une application pour tablette tactile destinée aux personnes ayant une déficience intellectuelle. Son projet a pour ambition d’aider ces dernières à réaliser des tâches professionnelles. Un exemple? Dans le domaine de la menuiserie, ce coup de pouce technologique pourrait leur permettre de surmonter des difficultés rencontrées lors de la fabrication de palettes et de piquets de géomètres. «Ces personnes, explique-t-elle, ont souvent de la peine à planifier une tâche et à l’exécuter correctement du début à la fin. L’application que je développe va leur permettre de séquencer leur activité. Elle les soutient également dans la résolution de problèmes en stimulant leur réflexion.» La tablette tactile guide son utilisateur étape par étape. A chaque tâche accomplie, elle exige une validation: ai-je bien tous les clous nécessaires? Ai-je tous les outils à portée de main? Ainsi de suite, jusqu’à la réalisation complète de l’objectif fixé.

Dans un premier temps, Melina Huter a dû passer par une phase d’observation sur le terrain, en collaboration avec des maîtres socio-professionnels, afin de définir les besoins. Dans un second temps, elle a dû développer l’interface. Un travail exigeant qu’on attendrait davantage d’un informaticien que d’un chercheur en pédagogie spécialisée, et pourtant! «Ça a été un vrai défi, confie la doctorante, j’ai dû me montrer créative et il a fallu que je me forme!»

Prière de lire le mode d’emploi!

Grâce au soutien des nouvelles technologies, des tâches a priori hors de portée deviennent facilement réalisables. «Il faut les voir comme des béquilles, image Geneviève Petitpierre, elles permettent de contourner une difficulté et de miser sur les compétences existantes!».

Néanmoins, à l’instar de tous les nouveaux appareils, il est fortement recommandé de lire le manuel d’instruction avant usage. «Il ne suffit pas de mettre une tablette tactile dans les mains d’une personne pour qu’elle sache l’utiliser, explique Melina Huter, encore faut-il lui montrer comment allumer l’appareil, l’éteindre, comment en contrôler le volume et, bien sûr, comment gérer l’application.»

Ultime précaution d’usage: tout instrument permettant de se connecter au web et aux réseaux sociaux peut facilement être détourné de sa destination première. Les mises en garde s’avèrent indispensables.

 Une tablette, des usages multiples

Les TIC, l’acronyme en usage pour les technologies de l’information et de la communication, sont utilisées depuis des années dans le milieu éducatif.

Qu’on songe, par exemple, au correcteur d’orthographe, qui vient en aide à tout un chacun, mais s’avère également  d’un grand soutien pour les personnes souffrant de dysorthographie, un trouble de l’acquisition de l’expression écrite.

Et Melina Huter d’énumérer plusieurs exemples d’utilisation des TIC: «Dans le cas d’une personne présentant des troubles du langage, une tablette tactile peut lui permettre d’écrire ou de composer le message ‹j’aime poncer, mais je préfère travailler avec la scie circulaire>. Elle pourra ainsi aisément se faire comprendre par des tiers. De nos jours, il existe aussi des applications qui permettent de scanner les denrées se trouvant dans le réfrigérateur, afin de déterminer celles qui sont périmées; d’autres permettent de réaliser une recette de cuisine, étape par étape, ou encore de gérer un budget.»

On comprend ainsi les innombrables utilisations potentielles des TIC avec, à chaque fois, l’objectif de réduire la dépendance des utilisateurs.

Avantage ultime: les tablettes tactiles ne sont pas stigmatisantes. Tout le monde en possède et en utilise, en particulier les jeunes. «Et pour ne rien gâcher, il y a un aspect ludique évident», conclut Geneviève Petitpierre.


Melina Huter et Geneviève Petitpierre estiment que les TIC peuvent réellement contribuer à l’autodétermination des personnes handicapées.
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Pour en savoir plus

Le Département de pédagogie curative et spécialisée organise le 19 février une journée d’étude consacrée à la technologie comme soutien à l’autodétermination des personnes ayant une déficience intellectuelle. Intitulée «Un pour TIC et TIC pour tous», celle-ci permettra de rencontrer des spécialistes venus de Suisse, du Québec et de France. L’entrée coûte 60.- .
Le délai d’inscription est fixé au 10 février 2016.
Plus d’informations:

Sur le site de la formation continue:
et sur le site de Pro Infirmis:

 

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