les apostrophes – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Wed, 27 Nov 2024 15:42:24 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Un meurtre à résoudre le temps d’un bon repas /alma-georges/articles/2024/un-meurtre-a-resoudre-le-temps-dun-bon-repas /alma-georges/articles/2024/un-meurtre-a-resoudre-le-temps-dun-bon-repas#respond Mon, 25 Nov 2024 16:01:11 +0000 /alma-georges?p=21489 Début novembre, la troupe universitaire Les Apostrophes organisait la deuxième édition de son festival de théâtre amateur Entrée Public! Reportage.

Casquette façon béret, veston en tweed, l’inspecteur entre en catimini dans la salle du café alors que les convives ont repris leurs conversations après l’amuse-bouche. «Un piquenique a mal tourné, lance-t-il à la ronde. Six ami·e·s y étaient réuni·e·s, l’un d’eux s’est endormi pour ne jamais se réveiller.» Et d’inviter les spectateurs et spectatrices: «Tu peux m’aider, si ça te chante! La scène va être reconstituée.»

Ni une ni deux, plusieurs jeunes se rejoignent autour d’une bouteille et d’un paquet de chips. Les vannes fusent sur fond de bisbille et de cachoteries. Il y a un couple, la sœur de l’amoureuse, un jeune homme jaloux, une jeune fille qui semble très avinée et une autre un peu hystérique.

Difficile de saisir les liens entre chacun·e ni de comprendre la nature des tensions entre certains membres de la bande. Tout tourbillonne et va très vite. «Ils n’ont même pas dit qui était mort», souffle une dame à la table derrière, alors que le calme est revenu. Méthodiques, les deux jeunes femmes de la table d’à côté ont pris des notes et complètent par des flèches et des bulles en croisant leurs impressions. A l’évidence, ce n’est pas la première fois qu’elles se prêtent au jeu d’un Meurtre et Mystère.

Ce soir-là, la troupe de théâtre amateur Les Apostrophes, constituée d’étudiant·es francophones de l’Université de Fribourg, a investi le Café de l’Ours, en Basse-Ville, pour en faire la scène du crime. Ce spectacle est inscrit au programme du Festival Entrée Public!, dont Les Apostrophes organisaient la deuxième édition en ce début novembre.

Durant les sept jours de la manifestation, la troupe de l’Unifr et d’autres troupes amateurs ont proposé spectacles et ateliers à différents endroits de la ville. Les spectacles d’improvisation, les trois représentations-repas Meurtre et Mystère et la pièce Une histoire d’amour sont ceux qui ont connu le plus vif succès. Contente de cette édition, la commission organisatrice espère trouver de la relève pour mettre sur pied le festival l’année prochaine.

Interrogatoires à l’heure du dessert
Alors que le personnel du restaurant sert une crème de courge en entrée, les conversations reprennent leur cours. Le scénario énigmatique de la première scène se fait un peu oublier dans les effluves délicats de truffes. Jusqu’à ce que l’inspecteur revienne, en brandissant son carnet de notes: «Voilà, c’était la dernière fois qu’on les a vus ensemble.» Et de s’éclipser à nouveau pour laisser place au tourbillon d’acteurs·trices.

Ça crie, ça pleure, ça court d’un côté à l’autre… Lavande Pissenlit a été retrouvée morte à côté d’un rocher. Il faut appeler les secours ou la police. Vite! Les cinq protagonistes encore vivants referment derrière eux la porte située entre les deux salles du café. Les convives se regardent dubitatifs. «Vous avez compris ce qui se passe?», tente une dame auprès d’un serveur. «Désolé, non, je n’ai pas suivi», répond celui-ci en apportant le plat principal.

Les tablées croisent les indices relevés. C’est qu’entre temps, l’inspecteur a distribué une fiche à remplir. Chacun·e devra donner sa version des faits en nommant le ou la coupable, le mode opératoire et le mobile du crime. Mais pas avant d’avoir assisté aux interrogatoires des membres de la bande par le «meilleur inspecteur du canton» ni de les avoir questionnés soi-même, à l’heure du dessert.

«Le Meurtre et mystère est un bon moyen de faire découvrir le théâtre dans un autre contexte», relève Chloé Débaz, en aparté. Metteuse en scène et inspecteur pour l’occasion, elle est également l’autrice de la pièce jouée ce soir-là par Les Apostrophes.

«J’aime écrire, mais je n’ai pas beaucoup d’expérience. C’était même une première! Ce format, avec trois parties assez courtes, me rassurait.» Au-delà du texte, Chloé Débaz apprécie l’interaction avec le public et le jeu d’improvisation auquel doivent se prêter les acteurs·trices lors des interrogatoires par les convives.

Malgré les pièces à conviction mises à disposition et les indices révélés, une seule tablée a su deviner qui était le coupable, sans pouvoir résoudre l’entier du crime. «C’est souvent comme ça dans un Meurtre et mystère, rigole un spectateur en remettant son manteau. On a beau se triturer les méninges, tout est suffisamment tordu pour que le mystère reste entier.»

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  • Photos: Ghislain Pollet
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20 ans, l’âge de déraison /alma-georges/articles/2023/20-ans-lage-de-deraison /alma-georges/articles/2023/20-ans-lage-de-deraison#respond Wed, 08 Nov 2023 06:32:22 +0000 /alma-georges?p=19101 Les 18 et 19 novembre prochains, les Apostrophes fêteront leurs 20 ans. Pour commémorer ce jubilé, la troupe de théâtre francophone de l’Université de Fribourg a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Rencontre avec Marion Brunello Bagnoud et Rebecca Charpilloz, deux membres du comité d’organisation.

Vous n’avez pas froid aux yeux! Pour fêter vos 20 ans, vous avez carrément décidé de lancer un festival. Pour quelles raisons?
Marion: A vrai dire, nous pensions le mettre sur pied en 2019 déjà, mais la pandémie est venue tout chambouler.  Nous avons remis l’ouvrage sur le métier et, d’un souper avec trois petites pièces, nous sommes passées à un programme avec une quinzaine d’événements.
Rebecca: Bien que nous formions un groupe motivé, nous avons tout de même réalisé une étude de faisabilité au niveau du temps et du budget. De fil en aiguille, c’est devenu un projet très collectif, ce qui demande beaucoup d’énergie car, il ne faut pas l’oublier, nous étudions en parallèle.

Pourquoi avoir baptisé votre festival «Entrée public»?
Marion: C’est la dernière chose que l’on dit lorsque les portes du théâtre s’ouvrent. Le metteur en scène ou le personnel à l’accueil crie alors «entrée public!» Ce dernier entre dans la salle, tandis que les comédien·n·e·s regagnent les coulisses.
Rebecca: C’est le moment magique où l’adrénaline commence à monter!

Au sujet du public, qui souhaitez-vous atteindre?
Marion: Avec l’Improvisa’thon et le spectacle intitulé Meurtre et Mystères, nous nous adressons à un public large, pas forcément intéressé par le théâtre. Nous avons toutefois la chance d’avoir un public fidélisé, qui n’est pas exclusivement universitaire.
¸é±ð²ú±ð³¦³¦²¹Ìý: C’est la raison pour laquelle nous avons prévu de nombreuses activités, qui vont des pièces conventionnelles aux ateliers d’improvisation. Nous souhaitons vraiment encourager les gens, y compris les enfants, à essayer de brûler les planches. Le but est de se sentir libre, sans aller au-delà de ses limites. Nous allons également proposer des ateliers de pose de voix, d’improvisation, etc.

… et des ateliers d’écriture?
Marion: Il y en aura deux. Celui de samedi se déroulera en deux temps: d’abord, les participant·e·s écriront des saynètes et, ensuite, ils les joueront le soir!

Il y aura du trac, alors!
Marion: Je le répète, nous ne forçons personne. Si personne ne souhaite monter sur scène, il y aura un créneau de libre à l’Arsen’Alt pour boire un verre.

Au menu, il y aura également un Improvisa’thon. De quoi s’agit-il?
Marion: C’est un détournement du bara’thon, un bar un verre. Ici, c’est un bar un spectacle d’improvisation. Nous irons dans trois bars, les Arcades, le Belvédère et le café de l’ours. Dans les deux premiers, des troupes universitaires de Neuchâtel et Lausanne dferont le show et, dans le dernier, nous allons inviter spectatrices et spectateurs à faire eux-mêmes de l’improvisation.

Et Meurtre et Mystères?
Rebecca: Ça va être vraiment très chouette! Les client·e·s de la Brasserie Le Boulevard 39 devront résoudre une énigme qui se déroulera en trois petites scènes de 10 minutes, intercalées chacune entre l’entrée, le plat principal et le dessert. Nous jouerons au milieu des convives. Nous sommes hyper heureuses que le patron ait accepté de se lancer dans cette aventure.

Un dernier mot pour la route?
Rebecca: Le bar du Bilboquet sera ouvert le soir. Tout le monde est bienvenu pour boire un verre et discuter avec la troupe.
Marion: Je tiens à ajouter que nous avons choisi de tout «faire au chapeau», même si c’est un risque pour nous, afin que personne ne renonce au spectacle pour des raisons financières.

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