Islamophobie – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Fri, 22 Sep 2017 13:24:40 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 «La lutte contre l’extrémisme n’est ni de gauche ni de droite» /alma-georges/articles/2017/la-lutte-contre-lextremisme-nest-ni-de-gauche-ni-de-droite /alma-georges/articles/2017/la-lutte-contre-lextremisme-nest-ni-de-gauche-ni-de-droite#comments Mon, 04 Sep 2017 15:01:30 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=4760 Dans un contexte de fortes migrations, de guerres internationales et d’attentats terroristes en Europe, la Suisse n’est pas épargnée par les tensions sociales et politiques. Un colloque se penche sur la question de l’hostilité envers les musulmans en Suisse, du point de vue de la société, des médias et de la politique. Aperçu avec Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme.

Ce colloque inaugure une collaboration avec le Centre Suisse Islam et Société (CSIS). En quoi y a contribué la Commission fédérale contre le racisme (CFR)?
La CFR est l’initiatrice de ce colloque et en est co-organisatrice avec le Centre Suisse Islam  et Société et le Centre de recherche sur les religions de l’Université de Lucerne.

Qu’entend-on par «hostilité envers les musulmans»?
C’est l’un des buts du colloque de la définir. L’hostilité s’exprime à travers des sentiments tels que la peur, le rejet, la méfiance. Tous ces sentiments s’observent en Suisse comme à l’étranger.

Dans le contexte des attentats perpétrés par des djihadistes en Europe, ne craignez-vous pas que ce thème soulève une incompréhension?
Les attentats terroristes en Europe et ailleurs sont un facteur qui provoque l’hostilité à l’égard des musulmans en général. Il est d’autant plus important d’aborder clairement cette question de l’hostilité, car les musulmans n’ont pas à être rendus responsables ni collectivement, ni individuellement des actes commis par des terroristes.

Après chaque nouvel attentat djihadiste en Europe, on peut observer des réactions d’apaisement, des manifestations de résistance contre les amalgames, mais aussi l’inverse. Le colloque parlera-t-il des tensions sociales, voire des utilisations politiques, que les attentats semblent favoriser?
Bien des colloques ont déjà traité de ces questions. Pour la CFR, il s’agit avant tout de faire le point sur la situation en Suisse. Je ne peux pas préjuger par ailleurs de ce que les différents intervenants évoqueront concrètement dans leurs interventions.

Y a-t-il, inversement, une hostilité des musulmans fondamentalistes envers les Suisses? Le cas échéant, comment la CFR agit-elle sur cette autre face du problème?
Nous n’observons pas d’expressions hostiles récurrentes de la part d’extrémistes islamistes à l’égard des Suisses spécifiquement. Mais il faut rappeler ici qu’une telle hostilité mériterait d’être combattue au même titre que celle à l’égard des musulmans.

Une récente enquête du Blick affirme que la Suisse est, depuis des années, une «plaque tournante d’imams radicaux» financés par des fonds étrangers, qui «enseignent la haine à de jeunes musulmans» et «entretiennent l’hostilité envers les autres croyances». Ils sont «difficiles à contrôler par les autorités», car ils évoluent «dans un monde parallèle». Comment la CFR envisage-t-elle cette réalité?
La CFR est consciente du fait que la Suisse n’échappe pas au phénomène de radicalisation. Le discours de haine doit être combattu d’où qu’il vienne; et il s’agit, en Suisse aussi, de prévenir, de contrôler et de sanctionner.

Comment faire la part des choses entre un islam vecteur du djihadisme et un islam religieux encadré par la loi?
La réponse est dans la question! Chacun doit respecter la loi et l’Etat de droit. C’est ce qui garantit la liberté religieuse comme les autres libertés. En conséquence, si la loi est violée, si des discours de haine sont tenus dans des lieux religieux et ailleurs, leurs auteurs doivent être poursuivis. Il ne s’agit pas d’être complaisant.  Les moyens légaux existent, il est du devoir de chacun de veiller à ce que la loi soit appliquée.

Que pensez-vous de la prise de position de l’écrivain britannique Salman Rushdie, qui affirmait cette année dans le quotidien ³¢â€™O²ú²õ (8.6.2017): «Il faut arrêter l’aveuglement stupide face au djihadisme qui consiste à dire que cela n’a rien à voir avec l’islam» et «Je suis en désaccord total avec ces gens de gauche qui font tout pour dissocier le fondamentalisme de l’islam»?
La lutte contre l’extrémisme n’est ni de gauche ni de droite. Il ne s’agit pas d’être aveugle, mais d’identifier les dangers sans pour autant rendre ni responsables ni coupables celles et ceux qui n’ont pas à l’être. Il faut se souvenir aussi que nombre de musulmans, dans le monde, sont aussi les victimes des extrémistes islamistes et de Daech en particulier.

Dans le même ordre d’idées, en Suisse, une femme comme Saïda Keller-Messahli, fondatrice du Forum pour un islam progressiste, dénonce dans la NZZ am Sonntag la «naïveté des autorités et des politiciens quand il s’agit d’identifier les liens entre les fanatiques islamistes en Suisse et à l’étranger». Selon elle, «les politiciens de gauche ignorent le problème des imams radicaux, à cause de leur priorité à protéger les minorités». Elle précise bien que «la plupart des musulmans ne s’identifient pas à l’idéologie radicale», mais elle assure que «la majorité des mosquées en Suisse sont conservatrices et leurs imams islamistes, à cause des financements étrangers».Face à ce processus de radicalisation, ne faudrait-il pas un peu plus d’action politique… à côté de la prévention?
La prévention est une action politique! Cela étant dit, ce sont nos institutions démocratiques, notre Etat de droit qui permettent de protéger tous les habitants de ce pays contre l’extrémisme, religieux en particulier.  Bien sûr qu’il faut reconnaître le problème, mais il faut aussi et surtout rappeler quelles sont les règles constitutionnelles et légales que chacun doit respecter. Le fédéralisme laisse aux cantons le soin de régler les rapports entre l’Etat et les communautés religieuses. Il existe des solutions qui permettent un meilleur contrôle lorsque c’est nécessaire. Par ailleurs, il est très important que les autorités puissent dialoguer avec des représentants des communautés musulmanes qui soient largement reconnues et représentatives de la population concernée, comme cela se pratique avec les autres religions présentes dans notre pays.

Que pensez-vous de l’idée que seuls les imams formés dans des universités suisses puissent être autorisés à précher en Suisse? Cela permettrait peut-être de rassurer la population et de prévenir l’hostilité envers les musulmans?
On peut saluer la démarche de mettre sur pied une formation pour les imans à l’Université de Genève. C’est  un pas important pour permettre aux imans de se former dans un cadre qui intègre les lois et les règles de l’Etat de droit.

Le colloque fribourgeois abordera la (re)présentation des musulmans dans les médias.  A votre avis, l’hostilité à l’encontre des musulmans passe-t-elle aussi par les médias ?
Nous prendrons connaissance avec intérêt, lors du colloque, de la façon dont les médias représentent les musulmans en Suisse. Bien sûr que ce qui est relaté dans la presse exerce une influence sur l’image des musulmans et les réactions que l’on peut avoir à leur égard. C’est un phénomène qui n’est pas propre à l’islam.

La collaboration de la CFR avec le Centre Suisse Islam et Société va-t-elle se poursuivre à l’avenir?
Nous l’espérons bien. Les connaissances scientifiques sont un élément important pour le travail de la CFR et ses actions de prévention. Nous aurons donc à nous intéresser dans le futur aussi aux travaux et aux réflexions du Centre.

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  • Hostilité envers les musulmans: société, médias, politique
    11 septembre 2017, 9h15 – 17h, Auditoire Joseph Deiss, Université de Fribourg.
    Colloque public organisé par la Commission fédérale contre le racisme CFR, en partenariat avec le Centre Suisse Islam et Société de l’Université de Fribourg (CSIS) et le Centre de recherche sur les religions de l’Université de Lucerne (ZRF). Programme complet .
  • Blick, «», 27.8.2017
  • ³¢â€™O²ú²õ, «», 08.06.2017
  • NZZ am Sonntag, interview de Saïda Keller-Messahli, «», NZZamSonntag, 26.8.2017
  • La Liberté, «», 27.8.2017,
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Revue de presse – août 2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-aout-2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-aout-2016#respond Tue, 13 Sep 2016 07:41:52 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2809 Même au mois d’août, les collaborateurs de l’Unifr parlent dans la presse.

«Que l’on s’en émeuve ou pas, cette disparition progressive et programmée du français à l’Université de Zurich traduit aussi une crise identitaire de la Suisse. Mais plus encore, elle prive des centaines d’étudiants de s’ouvrir à l’Europe. N’est-ce pas par la pratique des deux langues nationales les plus parlées au sein de l’Union européenne que les Suisses font preuve d’un esprit d’ouverture?»

–, professeur en , 29.08.2016

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«Nur wer exakt weiss, wo sich der Fahrer in unmittelbarer Nähe aufhält oder dessen Telefonnummer bereits kennt, muss ihn vorgängig kontaktieren und dazu anhalten, sein Auto wegzuschaffen.»

– Arnold Rusch, Professor am , zu Falschparkierern, , 28.8.2016

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«En Suisse, les standards de recherche sur les animaux sont très élevés et la surveillance très stricte. Une interdiction conduirait à l’exportation des expérimentations dans des pays avec des conditions plus précaires pour les animaux.»

– , professeur au , RTS, , 27.08.2016

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«Le pergélisol est constitué en Suisse de roches fines et de sédiments, qui sont maintenus ensemble par de la glace gelée. Or cette glace joue, en quelque sorte, le rôle de ciment en stabilisant les morceaux de roche. Avec le dégel, nous observons une augmentation des éboulements et des laves torrentielles qui, dans certains cas, menacent des villes et villages.»

– , professeur de , , 27.08.2016

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«Aujourd’hui, il nous semble incroyable que des femmes de 17 ans aient pu être internées dans les années 1960 encore, du simple fait de leur grossesse hors mariage.»

– , professeure au , , 26.08.2016

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«Wenn die Leute einen Fernseher haben, am Abend die Füsse auf den Tisch legen und ein Bier trinken, wenn sie also – einfach gesagt – verbürgerlichen, dann ist es mit der Verbrüderung gegen den Staat gelaufen.»

– Marcel Niggli, Professor für , zum Identitätsproblem der Linken, , 25.8.2016

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«La tradition française, héritée d’Erasme, qui parle des jeux comme d’‹appâts séduisants›, voit dans le jeu une manipulation. On ne voit que la partie superficielle: c’est un jeu, donc ça va motiver les élèves.»

– , professeur au , , 25.08.2016

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«Le marché suisse du jeu vidéo a besoin d’innovation donc c’est toujours génial quand des Romands lancent quelque chose de novateur.»

– , , , 25.08.2016

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«La personne qui n’obtient pas la propriété de l’animal peut alors prétendre à une indemnité qui lui servira par exemple à acheter un autre compagnon à poils. [Par ailleurs], le juge a la possibilité de prévoir un droit de visite».

– Christina Fountoulakis, professeure à la , à propos de la garde d’un animal domestique en cas de séparation, , 23.08.2016

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«Die Fläche des Sees war noch nie so gross. Jedoch verringert sich die Höhe des maximal erreichbaren Seespiegels jedes Jahr ein wenig, da der Gletscher durch die Schmelze langsam absinkt. Gleichzeitig wiederum vergrössert sich parallel dazu das potenzielle Volumen.»

– Dr. , Glaziologe, zum Plaine-Morte-Gletscher, , 20.8.2016

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«La radicalisation ne se limite pas à des signes d’ostentation.»

–, , RTS, , 19.08.2016

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«La burqa et le niqab sont presque devenus un outil politique, un objet de transgression. Une manière de revendiquer visiblement et publiquement sa foi. Sortir avec un voile intégral en France va susciter des réactions, et cela aura tendance à renforcer chez ces femmes le sentiment que la France est islamophobe.»

– , , 20.08.2016

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«Ce serait tellement facile de faire bénéficier les petits enfants déjà de l’apport de la langue partenaire.»

– , Maîtresse d’enseignement et de recherche au (CERF), RTS la Première, 19.08.2016

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«C’est une catastrophe! Nous formons des générations qui ne seront pas prêtes à faire face aux nouveaux défis de la société, et qui ne connaissent rien aux processus qui vont gouverner nos vies.»

– , professeur au , à propos de l’analphabétisation numérique des jeunes romands, , 18.08.2016

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«La politique monétaire est impuissante désormais. On le voit dans la zone euro.»

– , professeur à la , RTS La Première, , 13.08.2016

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«La crédibilité d’un pays est mise à mal quand il annonce que certains accords ne seront plus appliqués.»

– , professeure de , au sujet de l’initiative UDC «Le droit suisse au lieu de juges étrangers», , 11.08.2016

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«Beim Schreiben von Wörtern mit orthografischen Besonderheiten wie Dehnungen, Verdoppelungen oder <z> schnitten die Freiburger Kinder bereits ab der 2. Klasse signifikant schwächer ab als die deutschen.»

– , Professor am , zur Orthografie von Schweizer Schülern, , 10.8.2016

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«Zahlreiche Organismen haben Strukturen entwickelt, die Licht durch Interferenz reflektieren.»

– , Senior Scientist am , zum Schönheitsgeheimnis der Pfauenspinne, , 10.8.2016

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«Un dicton populaire japonais dit qu’on ne peut pas mentir avec les yeux, mais qu’on peut mentir avec la bouche.»

– , professeur au , RTS LA Première, , 09.08.2016

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«La chimie est partout autour de nous.»

– , professeure au , RTS La Première, , 05.08.2016

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«Un carré perpétue les distinctions, même dans la mort.»

– , professeur en , à propos des carrés musulmans dans les cimetières, , 05.08.2016

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«Il faudra trouver un nouveau contrat social.»

– , professeur à la , à propos de la robotisation des emplois, RTS, , 02.08.2016

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«Cet intérêt académique est dû au fait que l’utilisation de robots se fait de plus en plus sentir dans notre vie quotidienne. Quant à l’attribution d’un statut de ‹personne électronique›, elle est surtout discutée en relation avec des questions de responsabilité civile ou pénale, lorsque l’utilisation d’un robot cause des dommages corporels ou matériels.»

– Christina Fountoulakis, professeure à la , à propos de l’identité des machines, , 31.07.2016

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