Géographie – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Mon, 31 Mar 2025 07:30:47 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Une thèse en guise de sésame vers la vie professionnelle /alma-georges/articles/2025/une-these-en-guise-de-sesame-vers-la-vie-professionnelle /alma-georges/articles/2025/une-these-en-guise-de-sesame-vers-la-vie-professionnelle#respond Mon, 31 Mar 2025 08:45:07 +0000 /alma-georges?p=22088 La thèse de Master constitue non seulement l’ultime épreuve avant de conclure son parcours académique, mais aussi, pour qui sait s’y prendre, un excellent tremplin vers la vie professionnelle. Désireux d’aborder un sujet ancré dans le monde réel, Alexandre Cattin, étudiant en géographie humaine, s’est penché sur les réseaux d’irrigation dans la Broye. Il se peut fort que cette étude de terrain lui ait ouvert les portes du monde du travail.

Avec le réchauffement climatique, l’irrigation devient un enjeu important

Comment avez-vous eu l’idée d’aborder le thème de l’irrigation dans la Broye dans le cadre de votre thèse de Master?
Je souhaitais par-dessus tout traiter d’un sujet concret et pratique, ce qui n’est malheureusement pas souvent le cas dans le milieu académique, souvent très, voire trop théorique à mon goût. J’ai fait part à Olivier Graefe, mon superviseur de thèse, de mon intérêt pour la gestion des ressources naturelles, l’agriculture et l’aménagement du territoire. C’est lui qui m’a, après réflexion, proposé le thème de l’irrigation dans la Broye. C’est une problématique pratique et importante. D’ailleurs, dans mon travail actuel au Service de l’environnement du canton de Fribourg, je touche à ces trois thématiques!

Avez-vous pu tirer profit de vos liens avec le monde agricole pour mener vos entretiens sur le terrain? Les agriculteurs·trices se méfient souvent des « gratte-papiers », non?
Effectivement, mon cousin est agriculteur à Cornol et, enfant, j’allais souvent y passer des vacances. Comme il est essentiel de connaître son public pour mener des entretiens scientifiques, je pense que cela m’a aidé. En leur parlant de cette partie de mon histoire, je leur montrais que, bien que considéré comme un «gratte-papier», je comprenais leurs valeurs et leurs préoccupations actuelles. Cela a permis de briser certains a priori. J’ai aussi eu la chance de pouvoir faire relire mes questions à mon cousin agriculteur. Il m’a donné des conseils, notamment sur la formulation des phrases, ce qui m’a été très utile.

La Broye est une région agricole clé en Suisse

Quelles compétences votre cursus en géographie humaine vous a-t-il apportées (ou non !) pour traiter ce sujet?
Au cours de mes études, j’ai appris à mener des entretiens. Je dirais donc que j’étais relativement préparé à la réalité du terrain, même si le passage de la théorie à la pratique reste un défi: passer de Bourdieu à la Broye exige une certaine souplesse! Je pense aussi que les outils conceptuels transmis à l’université, dont on ne perçoit pas toujours immédiatement la finalité, trouvent naturellement leur application sur le terrain, parfois même sans qu’on en ait pleinement conscience.

Vos résultats ont-ils été présentés en dehors du milieu académique? Ont-ils été utiles à quelqu’un?
Il faudrait poser la question à l’Institut agricole de Grangeneuve! J’espère évidemment qu’ils ont été utiles, que ce soit pour des acteurs·trices académiques ou des instances politiques. L’un des objectifs de mon travail était de comprendre les raisons derrière les décisions des agriculteurs·trices à participer aux projets d’irrigation et ainsi d’identifier des leviers d’actions potentielles pour les intéressé·e·s.
J’ai présenté ma thèse à trois reprises: lors d’un cours de Bachelor sur la géographie de l’eau, à l’Institut agricole de Grangeneuve et enfin lors de ma soutenance. A Grangeneuve, des directeurs·trices d’associations d’irrigant·e·s, des agriculteurs·trices et des chef·fe·s de secteurs étaient présent·e·s. Les discussions ont été très enrichissantes. J’étais ravi de voir que ma thèse suscitait des échanges constructifs. C’était formidable.

Pourquoi les agriculteurs·trices refusent-ils parfois de participer aux projets d’irrigation?
L’aspect financier est bien sûr un facteur, mais ce n’est pas le seul. L’âge joue également un rôle, notamment la question de la relève générationnelle: les enfants de l’agriculteur·trice sont-ils susceptibles de reprendre l’exploitation? Si ce n’est pas le cas, pourquoi investir dans un projet d’irrigation? C’est une problématique qui ne date pas d’hier, comme j’ai pu m’en rendre compte en étudiant ultérieurement les intérêts de l’Etat de Fribourg à participer à la première correction des eaux du Jura. C’était passionnant, car on retrouvait les mêmes enjeux en 1860! Déjà à l’époque, certaines instances politiques affirmaient qu’il était inconcevable de demander aux agriculteurs·trices de sacrifier leurs intérêts individuels au profit de l’intérêt général. Je me suis dit: c’est fou, on en est encore là!

Quelles compétences avez-vous développées grâce à ce travail?
D’une part, il m’a appris à mettre en pratique la théorie assimilée au cours de mes études. D’autre part, il m’a montré l’importance de développer son réseau au-delà du cadre universitaire. Cette thèse, qui m’a valu 60 crédits et a duré un an et demi, équivaut, selon moi, à un véritable stage. Je l’ai beaucoup mise en avant lors de mes entretiens d’embauche, car elle mêlait travail de terrain, collaboration interinstitutionnelle et aspects très concrets. Je tiens à ajouter que nos études, thèse comprise, nous apprennent à être rigoureux, sérieux, organisés et curieux. C’est ce socle qui permet ensuite de se professionnaliser et qu’il faut conserver, quel que soit le domaine.

Est-ce cela qui vous a valu votre poste au Service de l’environnement du canton de Fribourg?
Peut-être! (Rires) Il faudrait poser la question à mon chef, mais c’est fort probable!

  • Article de l’Hebdomadaire sur la thèse d’Alexandre Cattin
  • °Õ³óè²õ±ð d’Alexandre Cattin
  • Photos: Alexandre Cattin

 

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Karaté: Raffaele Di Gioia se pare de bronze aux championnats d’Europe des Universités /alma-georges/articles/2024/raffaele-di-gioia-se-pare-de-bronze-aux-championnats-deurope-des-universites /alma-georges/articles/2024/raffaele-di-gioia-se-pare-de-bronze-aux-championnats-deurope-des-universites#respond Tue, 06 Aug 2024 06:04:05 +0000 /alma-georges?p=20635 L’étudiant en sports et géographie de l’Université de Fribourg a brillamment décroché la médaille de bronze en karaté (75kg) à Debrecen-Miskolc, en Hongrie, lors des championnats d’Europe des Universités qui se déroulaient du 12 au 24 juillet dernier . Il n’ a toutefois pas eu le temps de se reposer sur ses lauriers car, à peine rentré, il a été appelé sous les drapeaux. Dans le train qui l’emmène à la caserne de Bure, il a trouvé le temps de nous accorder une interview. Dure dure la vie de sportif!

Cette médaille de bronze, était-ce inespéré ou au contraire une déception?
Inespéré, certainement pas. Si je me déplace dans d’autres pays, c’est pour gagner des médailles. Il y aurait peut-être eu moyen d’aller chercher plus haut, mais je dois reconnaître que le niveau était élevé avec des concurrents bien classés. Je suis donc satisfait.

Est-ce que vous connaissiez vos adversaires ou était-ce la première fois que vous les rencontriez?
J’en avais déjà affronté à l’occasion de compétitions internationales. Je connaissais par exemple mon premier adversaire qui n’était autre que le 11 ème mondiale. J’ai subi une défaite, mais j’ai ensuite été repêché et j’ai gagné mes deux combats de repêchage.

Était-ce un mauvais tirage de tomber au premier tour sur un athlète aussi bien classé?
Pas nécessairement. Je m’étais dit que si j’arrivais à le vaincre, je pouvais aller jusqu’en haut. Je n’ai hélas pas réussi. Ma stratégie n’était peut-être pas tout à fait au point. Par chance, vu qu’il a terminé premier dans notre catégorie, j’ai pu être repêché. Tomber sur lui ne s’est donc pas avéré si négatif!

Dans votre carrière, quelle est la valeur de cette médaille de bronze acquise dans un championnat d’étudiants?
Compte tenu des athlètes présents, il s’agit d’une compétition de haut niveau. Cela dit, elle n’apporte aucun point pour les championnats du monde ou d’Europe et elle ne va donc pas me permettre de me hisser dans le classement. J’étais toutefois extrêmement motivé. On parle tout de même d’un championnat d’Europe. Mon premier combat toutefois, ça a été de réussir à repousser mes cours de répétition à l’armée!

Il a fallu négocier?
Exactement, c’est une négociation. On a beau appartenir à l’équipe nationale, il faut toujours franchir des écueils administratifs, même pour une compétition internationale.

En Hongrie, vous représentiez votre pays, votre institution ou était-ce uniquement une affaire personnelle?
En Hongrie, je représentais l’Université de Fribourg, même si cette dernière n’a aucune idée de ce que je fais. Je recevrai peut-être une aide financière de sa part, mais cela reste à discuter.

Votre médaille s’accompagne-t-elle d’une récompense en espèces sonnantes et trébuchantes?
Pas que je sache! Ça m’arrangerait pourtant! (rires)

Ça n’a pas l’air facile de concilier sport de haut niveau et études?
Non, ce n’est pas évident. Je m’entraîne dès la fin des cours et les week-ends aussi. Ce qui n’est pas facile parce que les autres athlètes en face ne font que ça et ne doivent ni travailler ni étudier. De plus, bien que je sois étudiant en sport, que je représente mon université de surcroît, je dois toujours me battre pour pouvoir participer à ce genre de compétitions.

De quoi sera fait votre été, sportivement et académiquement?
Comme j’ai déjà accompli deux semaines de répétitions, il ne me reste plus qu’une semaine d’armée. Je me prendrai ensuite une petite semaine de vacances bien méritées avant le retour à la compétition à Salzbourg.

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Ask a scientist – Les montagnes grandissent-elles? /alma-georges/articles/2022/ask-a-scientist-les-montagnes-grandissent-elles /alma-georges/articles/2022/ask-a-scientist-les-montagnes-grandissent-elles#respond Wed, 02 Feb 2022 12:39:50 +0000 /alma-georges?p=15217 En collaboration avec les Goûters scientifiques de l’Unifr, la nouvelle série d’Alma&Georges «Ask A Scientist» ne s’adresse pas uniquement aux enfants, mais à toutes et tous les passionné·e·s de sciences qui aiment aller au fond des choses. Dans chaque article, un·e jeune pose une question scientifique à laquelle l’un ou l’une de nos professeur·e·s doit répondre. 
Raphael (10 ans) aimerait savoir si les montagnes grandissent. Romain Valadaud, Nicole Clerx, Eric Pohl et Mathilde Fautras, toutes et tous du Département de géosciences, se sont concertés pour lui répondre.

Oui et, comme les humains, elles cessent aussi de grandir. Toutes les montagnes ont grandi à un moment donné – même si certaines d’entre elles ne grandissent plus aujourd’hui. Comment ont-elles grandi? Pour répondre à cette question, nous devons nous rendre au centre de la Terre, là où notre planète est la plus chaude. Peut-être connaissez-vous une lampe à lave, où des gouttes chaudes (comme la lave) se déplacent du bas de la lampe vers le haut. De même, la roche en fusion au centre de la Terre se déplace vers la surface de la planète. Lorsque cette roche en fusion s’approche de la surface de la Terre, elle ouvre la surface terrestre existante (croûte). Cela se produit principalement au fond des océans. Ces ouvertures, appelées crêtes d’étalement, poussent les vieilles roches solidifiées sur les côtés et la roche fondue chaude provenant de l’intérieur de la Terre les remplace. En se refroidissant, elle forme une nouvelle croûte océanique. Ce phénomène se produit à des vitesses comprises entre 1 et 20 cm par an environ, soit le diamètre d’un raisin à celui d’un ballon de football. Cela peut sembler peu, mais cela déplace en fait tous nos continents. Ce mouvement signifie également que, loin des dorsales, les plaques continentales entrent en collision parce qu’elles se heurtent les unes aux autres.

Que se passerait-il si vous poussiez deux barres de chocolat Mars l’une contre l’autre?
Imaginez que les barres de chocolat sont des plaques continentales qui entrent lentement en collision. Le chocolat doit aller quelque part: les barres de chocolat ne peuvent pas se déplacer (facilement) vers l’intérieur de la Terre, elles sont donc poussées en l’air, ce qui entraîne la création de chaines montagneuses. Les endroits où les plaques se déplacent et entrent en collision changent au fil du temps. Cela signifie que les montagnes se forment à certains moments et à différents endroits et peuvent cesser de croître. Ce processus se déroule sur des périodes de plusieurs millions d’années, car les plaques se déplacent relativement lentement (vous vous souvenez du raisin et du ballon de football?). Les montagnes cessent de croître et finissent par disparaître lentement (également sur des millions d’années) lorsque l’érosion élimine à nouveau la matière rocheuse.

 

Nos experts
Plusieurs jeunes scientifiques du Département de géosciences se sont assemblés pour répondre à la question de Rafael. Romain Valadaud vient d’obtenir son doctorat, Nicole Clerx est assistante diplômée, Eric Pohl assistant docteur et Mathilde Fautras chercheuse senior.
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  • Site des
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François-Pierre von der Weid: cartographe compulsif /alma-georges/articles/2018/francois-pierre-von-der-weid-cartographe-compulsif /alma-georges/articles/2018/francois-pierre-von-der-weid-cartographe-compulsif#respond Mon, 25 Jun 2018 14:39:31 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=6669 En 1668, le Fribourgeois François-Pierre von der Weid établit la première carte imprimée du Canton de Fribourg. Au cours de sa vie, par pure passion, il réalisera plus d’une soixantaine de plans et de cartes. Seule la mort mettra un terme à sa frénésie d’arpenteur. 350 ans plus tard, Marino Maggetti rend hommage à ce pionnier de la topographie fribourgeoise.

Bien qu’assez précise, la carte du Canton de François-Pierre von der Weid (1614-1688) n’a rien à voir avec une carte géographique moderne: les routes ne sont pas dessinées, le Nord se trouve au bas de la carte, la légende fait défaut et – détail insupportable aux yeux des Vaudois – le lac Léman se nomme lac de Genève. Autant de tares qui n’ont rien eu de rédhibitoire, puisque cette carte restera sans égale pendant près de deux siècles, avant de sombrer dans un oubli quasi total.

Un bailli peu casanier
C’est Marino Maggetti, professeur au Département des géosciences à la retraite, qui est venu sauver François-Pierre von der Weid, son auteur, des oubliettes du passé: «Il a été bailli à Estavayer-le-Lac de 1652 à 1657, puis commissaire général du Canton de Fribourg 1659-1673, une fonction qui correspondrait de nos jours à géomètre cantonal. Il a dressé de très nombreux plans et cartes, en se rendant lui-même sur le terrain, à pied ou à cheval, chose inimaginable à l’époque pour un homme de sa condition.» Marino Maggetti masque mal sa sympathie pour son homologue du XVIIe  siècle. Entre amoureux des cartes, on se comprend. «Il était un peu fada. Je suppose qu’il a tout financé lui-même, notamment les plaques de cuivre qui serviront à l’impression de la carte.» Un travail de passionné qui n’a pas eu l’heur d’emballer les autorités fribourgeoises. Loin de s’en offusquer, von der Weid dresse encore des dizaines de plans cadastraux et, peu avant de passer sa chaîne d’arpenteur à gauche, trouve encore le temps de mesurer la largeur du lac de Neuchâtel, entre Estavayer et Gorgier. Par ses calculs, il parvient à une largeur de 8,3 km, contre 7,5 km en réalité. Pas mal!

Une précision sans précédent
Par superposition avec des cartes modernes, Marino Maggetti est parvenu à montrer que, pour des raisons qui resteront à jamais inconnues, von der Weid cartographie certaines régions plus précisément que d’autres. Circonstances exténuantes, le bailli d’Estavayer-le-Lac ne peut compter que sur sa boussole, son quadrant, ainsi que des chaînes et ses pas pour mesurer les distances. D’où une carte qui présente certaines distorsions par rapport à la réalité.


La carte de distorsion établie par M. Maggetti montre les problèmes d’échelle rencontrés par von der Weid.

Pas plus géographe de cabinet que son prédécesseur, Marino Maggetti s’est rendu à de nombreuses reprises sur le terrain. A force de persévérance, il retrouvera même, à Essertes-Auboranges, une borne indiquée par von der Weid comme «pierre à dos d’asne», que les archéologues identifieront 300 ans plus tard comme étant le menhir le plus grand de la Suisse.

Une carte géographique qui recèle des trésors historiques
La carte de von der Weid représente en quelque sorte un instantané du Canton de Fribourg. Elle foisonne d’informations historiques. La toponymie utilisée laisse penser que la frontière des langues passait plus à l’ouest à l’époque: Marly se nommait «Mertenlach», Pont-la-Ville «Ponedorf», Pérolles «Pigritz» et Ependes «Spins». Von der Weid est par ailleurs le premier à nommer certains sommets. On reconnaîtra sans peine la Dent de Brenleire «Brenleire», Jamand «Dent de Jaman», tandis que le Schafarnisch répondait au doux nom de Harmƒschberg.


Carte de von der Weid, la première carte imprimée du Canton.

Von der Weid pousse le détail jusqu’à indiquer la chute d’eau de Joun (Jaun), à plus de soixante kilomètres de chez lui, preuve, selon Marino Maggetti, que ce sacré bailli d’Estavayer connaissait bien son Canton.

Le biographe du cartographe
Marino Maggetti a attrapé le virus des cartes il y a de cela plus de quarante ans. Celle de von der Weid lui est tombée entre les mains alors qu’il n’était qu’étudiant. «C’était purement fortuit, explique-t-il le sourire aux lèvres, et l’importance incroyable de ce document pour l’histoire du Canton m’avait, à l’époque, complètement échappé.»

Même à la retraite, Marino Maggetti continue de se passionner pour les cartes.

Initialement, notre collectionneur de cartes souhaitait se livrer uniquement à une modeste analyse scientifique de la carte de 1668. Une découverte en entraînant une autre, Marino Maggetti a pu déceler, en filigrane des cartes qu’il étudiait, un magistrat fribourgeois pas comme les autres, dont il a fini par brosser le portrait. Une dérive toute relative car, après tout, le biographe n’est-il pas le cartographe de l’existence?

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°Õ³óè²õ±ð au Népal: entre solitude et jubilation /alma-georges/articles/2018/these-au-nepal-entre-solitude-et-jubilation /alma-georges/articles/2018/these-au-nepal-entre-solitude-et-jubilation#respond Thu, 22 Feb 2018 13:59:32 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=5892 Dans le cadre de sa thèse, Romain Valadaud a arpenté durant cinq mois le sud du Népal. Le géographe y a étudié les liaisons, parfois dangereuses, entre le monde politique et les associations qui gèrent les canaux d’irrigation.

Son terrain de thèse ne ressemble en rien au Népal, tel qu’on se l’imagine. Juché sur sa moto, Romain Valadaud, géographe à l’Université de Fribourg, a sillonné durant cinq mois le Taraï, une zone de plaine qui s’étend le long de la frontière indienne. Le Montpelliérain y a observé la manière dont le politique s’est immiscée, au fil du temps, dans la gestion des systèmes d’irrigation. «Historiquement, explique-t-il, les canaux étaient du ressort de l’Etat népalais, qui, progressivement, en a cédé la gestion à des associations d’irrigants.»


Sans grande surprise, Romain Valadaud a pu remarquer que certaines personnes disposant de beaucoup de capitaux sont parvenues à accaparer les positions dominantes au sein des associations d’irrigation. C’est ce processus qu’il étudie: «Si vous contrôlez les canaux, vous pouvez diriger l’eau vers les gens qui votent pour vous! Il y a potentiellement un cercle vicieux entre la gestion de l’irrigation et la vie politique.» Le géographe aimerait qu’à l’avenir les programmes de développement prennent davantage en compte cette relation, jusqu’alors négligée.

Bien que purement académique, le sujet n’en est pas moins délicat, puisqu’il met en lumière des luttes de pouvoir. Sur le terrain, ses interlocuteurs l’ont parfois pris pour un émissaire de la Banque mondiale. «Il est arrivé que des paysans avec qui je m’entretenais, saisis d’un doute à mon égard, regrettent de s’être laissés aller à la confidence, de peur d’en avoir trop dit.»


Au Népal, les canaux d’irrigation permettent également de s’adonner à la pêche.

Une aventure humaine formidable
Mais les rencontres déplaisantes sont restées l’exception. Entre deux relevés topographiques, Romain Valadaud, flanqué de son guide et ami Sanjai Mehata, a abordé une cinquantaine d’agriculteurs dans leurs champs. Ceux-ci n’ont pas toujours su cacher leur curiosité face à ce blanc intéressé à des détails sans importance à leurs yeux. «Dans ces cas-là, baragouiner le népalais, ça aide énormément à nouer des contacts!»


Romain et son interprète en pleine discussion avec des irrigants.

Une heure d’entretien requiert entre cinq et six heures de transcription et de traduction. Multipliée par cinquante, on comprend que le séjour au Népal n’a pas été de tout repos. «A cela, il faut ajouter les heures de moto et les relevés, dessinés sous un soleil de plomb ou sous la pluie», s’empresse de préciser Romain.

Il ne craint plus personne en Honda CB Shine
Voyager, en particulier pour une thèse, c’est aussi explorer ses limites, tester sa résistance psychique, éprouver le mal du pays, passer du doute le plus profond à l’euphorie la plus complète. Un vrai Himalaya des états d’âme, avec des hauts stratosphériques et des bas insondables. «Parfois, on se sent seul. Mais la solitude n’est pas forcément une mauvaise compagne. On se met sur un toit, on regarde le coucher de soleil, le temps passe, les étoiles arrivent… il faut apprendre à aimer ces instants passés seul avec soi-même.»

Le Népal à moto. Un rêve se réalise!

Et aux moments de calme succèdent les virées pétaradantes. Jusque là grand amateur de VTT, Romain a découvert les joies de la moto sur les routes sinueuses du Népal. «Il y a ce sentiment de liberté où tu as juste envie de crier sous ton casque! Ma moto a été une alliée formidable et j’espère qu’elle le sera encore lors du prochain terrain.»

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  • Photos: Romain Valadaud et Olivia Aubriot
  • Photo de une: Leader du village appliquant le «tikka» lors du festival de Dashain

 

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Revue de presse – août 2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-aout-2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-aout-2016#respond Tue, 13 Sep 2016 07:41:52 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2809 Même au mois d’août, les collaborateurs de l’Unifr parlent dans la presse.

«Que l’on s’en émeuve ou pas, cette disparition progressive et programmée du français à l’Université de Zurich traduit aussi une crise identitaire de la Suisse. Mais plus encore, elle prive des centaines d’étudiants de s’ouvrir à l’Europe. N’est-ce pas par la pratique des deux langues nationales les plus parlées au sein de l’Union européenne que les Suisses font preuve d’un esprit d’ouverture?»

–, professeur en , 29.08.2016

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«Nur wer exakt weiss, wo sich der Fahrer in unmittelbarer Nähe aufhält oder dessen Telefonnummer bereits kennt, muss ihn vorgängig kontaktieren und dazu anhalten, sein Auto wegzuschaffen.»

– Arnold Rusch, Professor am , zu Falschparkierern, , 28.8.2016

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«En Suisse, les standards de recherche sur les animaux sont très élevés et la surveillance très stricte. Une interdiction conduirait à l’exportation des expérimentations dans des pays avec des conditions plus précaires pour les animaux.»

– , professeur au , RTS, , 27.08.2016

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«Le pergélisol est constitué en Suisse de roches fines et de sédiments, qui sont maintenus ensemble par de la glace gelée. Or cette glace joue, en quelque sorte, le rôle de ciment en stabilisant les morceaux de roche. Avec le dégel, nous observons une augmentation des éboulements et des laves torrentielles qui, dans certains cas, menacent des villes et villages.»

– , professeur de , , 27.08.2016

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«Aujourd’hui, il nous semble incroyable que des femmes de 17 ans aient pu être internées dans les années 1960 encore, du simple fait de leur grossesse hors mariage.»

– , professeure au , , 26.08.2016

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«Wenn die Leute einen Fernseher haben, am Abend die Füsse auf den Tisch legen und ein Bier trinken, wenn sie also – einfach gesagt – verbürgerlichen, dann ist es mit der Verbrüderung gegen den Staat gelaufen.»

– Marcel Niggli, Professor für , zum Identitätsproblem der Linken, , 25.8.2016

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«La tradition française, héritée d’Erasme, qui parle des jeux comme d’‹appâts séduisants›, voit dans le jeu une manipulation. On ne voit que la partie superficielle: c’est un jeu, donc ça va motiver les élèves.»

– , professeur au , , 25.08.2016

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«Le marché suisse du jeu vidéo a besoin d’innovation donc c’est toujours génial quand des Romands lancent quelque chose de novateur.»

– , , , 25.08.2016

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«La personne qui n’obtient pas la propriété de l’animal peut alors prétendre à une indemnité qui lui servira par exemple à acheter un autre compagnon à poils. [Par ailleurs], le juge a la possibilité de prévoir un droit de visite».

– Christina Fountoulakis, professeure à la , à propos de la garde d’un animal domestique en cas de séparation, , 23.08.2016

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«Die Fläche des Sees war noch nie so gross. Jedoch verringert sich die Höhe des maximal erreichbaren Seespiegels jedes Jahr ein wenig, da der Gletscher durch die Schmelze langsam absinkt. Gleichzeitig wiederum vergrössert sich parallel dazu das potenzielle Volumen.»

– Dr. , Glaziologe, zum Plaine-Morte-Gletscher, , 20.8.2016

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«La radicalisation ne se limite pas à des signes d’ostentation.»

–, , RTS, , 19.08.2016

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«La burqa et le niqab sont presque devenus un outil politique, un objet de transgression. Une manière de revendiquer visiblement et publiquement sa foi. Sortir avec un voile intégral en France va susciter des réactions, et cela aura tendance à renforcer chez ces femmes le sentiment que la France est islamophobe.»

– , , 20.08.2016

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«Ce serait tellement facile de faire bénéficier les petits enfants déjà de l’apport de la langue partenaire.»

– , Maîtresse d’enseignement et de recherche au (CERF), RTS la Première, 19.08.2016

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«C’est une catastrophe! Nous formons des générations qui ne seront pas prêtes à faire face aux nouveaux défis de la société, et qui ne connaissent rien aux processus qui vont gouverner nos vies.»

– , professeur au , à propos de l’analphabétisation numérique des jeunes romands, , 18.08.2016

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«La politique monétaire est impuissante désormais. On le voit dans la zone euro.»

– , professeur à la , RTS La Première, , 13.08.2016

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«La crédibilité d’un pays est mise à mal quand il annonce que certains accords ne seront plus appliqués.»

– , professeure de , au sujet de l’initiative UDC «Le droit suisse au lieu de juges étrangers», , 11.08.2016

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«Beim Schreiben von Wörtern mit orthografischen Besonderheiten wie Dehnungen, Verdoppelungen oder <z> schnitten die Freiburger Kinder bereits ab der 2. Klasse signifikant schwächer ab als die deutschen.»

– , Professor am , zur Orthografie von Schweizer Schülern, , 10.8.2016

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«Zahlreiche Organismen haben Strukturen entwickelt, die Licht durch Interferenz reflektieren.»

– , Senior Scientist am , zum Schönheitsgeheimnis der Pfauenspinne, , 10.8.2016

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«Un dicton populaire japonais dit qu’on ne peut pas mentir avec les yeux, mais qu’on peut mentir avec la bouche.»

– , professeur au , RTS LA Première, , 09.08.2016

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«La chimie est partout autour de nous.»

– , professeure au , RTS La Première, , 05.08.2016

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«Un carré perpétue les distinctions, même dans la mort.»

– , professeur en , à propos des carrés musulmans dans les cimetières, , 05.08.2016

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«Il faudra trouver un nouveau contrat social.»

– , professeur à la , à propos de la robotisation des emplois, RTS, , 02.08.2016

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«Cet intérêt académique est dû au fait que l’utilisation de robots se fait de plus en plus sentir dans notre vie quotidienne. Quant à l’attribution d’un statut de ‹personne électronique›, elle est surtout discutée en relation avec des questions de responsabilité civile ou pénale, lorsque l’utilisation d’un robot cause des dommages corporels ou matériels.»

– Christina Fountoulakis, professeure à la , à propos de l’identité des machines, , 31.07.2016

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