français – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Wed, 08 Jan 2025 13:49:25 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 «Il faut aimer la langue et la vie, quoi qu’elles deviennent!» /alma-georges/articles/2025/il-faut-aimer-la-langue-et-la-vie-quoi-quelles-deviennent /alma-georges/articles/2025/il-faut-aimer-la-langue-et-la-vie-quoi-quelles-deviennent#respond Tue, 07 Jan 2025 15:09:35 +0000 /alma-georges?p=21867 A sa très grande surprise, Alizée Veron a remporté le concours littéraire 2024 de l’Université de Fribourg. Passionnée par les mots et le fonctionnement de la langue française, elle a participé au concours avec l’unique objectif de faire rire le jury. Pourtant, si l’on y prête garde, son texte recèle une profondeur et une gravité insoupçonnées.

(Spoiler alert: Si vous ne souhaitez pas que cette interview ne « divulgâche » le récit d’Alizée Veron, nous vous proposons de d’abord lire son œuvre que vous trouverez en bas de page)

Pour quelle raison avez-vous décidé de participer au Prix littéraire de l’Unifr?
Avec quelques ami·e·s de la Fachschaft de français, nous avons eu vent de ce concours et nous nous sommes dit que cela serait chouette de tenter l’expérience. J’y suis allée en mode «yolo», sans trop me prendre au sérieux.

Ecrivez-vous régulièrement?
Pas beaucoup, plutôt de manière ponctuelle et avec des ambitions modestes. Il peut se passer plusieurs années sans que je n’écrive une seule ligne. J’écris le plus souvent de la poésie sur la vie ou sur des pensées qui me viennent. Je trouve que ce genre littéraire convient aux «petites choses». Il m’arrive aussi d’écrire des histoires fantastiques.

Qui sont vos modèles en littérature?
J’aurais envie de citer beaucoup d’écrivain·e·s. J’en aime tellement. Je pourrais citer Daniel Pennac, qui n’est pas qu’un écrivain, mais aussi un enseignant, profession à laquelle je me destine. J’apprécie aussi Erik Orsenna, notamment son livre «La grammaire est une chanson douce», car il se livre à des jeux sur la langue.

Et quand l’envie vous prend, écrire est-il un calvaire ou l’inspiration jaillit-elle littéralement de votre plume?
En général, cela vient assez fluidement. Quand on écrit pour soi, on se censure moins et on rencontre donc moins de blocages. Pour ce concours, étant partie la fleur au fusil, cela s’est avéré plutôt aisé. Certaines personnes ont déjà leur texte en tête avant de le coucher sur le papier. Je ne fonctionne pas ainsi. Chez moi, les idées apparaissent au fur et à mesure de l’écriture.

Pourquoi avoir choisi d’aborder le thème des verbes et la langue française?
A ma grande surprise, le concours n’imposait aucune contrainte! Après réflexion, j’ai décidé de me ressaisir d’un vieux projet né lors d’un atelier créatif alors que j’étais gymnasienne. A l’époque, nous inspirant de l’OuLiPo, nous devions rédiger un texte en nous passant d’une lettre prédéfinie. Ayant mal compris la consigne, j’avais procédé en enlevant non pas une lettre mais un mot, en l’occurrence le verbe avoir! A cette erreur initiale, j’ai greffé la thématique de l’évolution de la langue française, sujet que nous évoquons souvent en cours et dans l’actualité.

Et en quoi cette évolution de la langue vous intéresse-t-elle?
La langue, c’est notre moyen de communication, notre identité, notre culture. Pourquoi dit-on que le français se perd, pourquoi dit-on que les jeunes ne savent plus parler? Ces questions me passionnent et n’ont rien d’anecdotique. Cela rejoint des questionnements plus personnels, plus identitaires, en particulier la manière d’aborder la maladie mentale. Tous ces aspects se sont mélangés et cela a donné cette espèce de texte expérimental.

Il y a des didascalies qui laissent penser qu’il s’agit d’un texte destiné à être joué.
Il s’agit en effet d’une mini pièce de théâtre mais je ne sais pas si ce serait possible de la jouer.. Il y a des jeux de mots et des rébus qu’on ne peut pas facilement rendre à l’oral. Je brise également souvent le quatrième mur. Si quelqu’un a envie de le mettre en scène, je serais très curieuse de connaître le résultat.

Prenez-vous position sur cette évolution inéluctable de la langue?
J’adopte le regard de la linguiste, ce que mon texte trahit d’ailleurs. Nous observons le fonctionnement de la langue de manière non prescriptive, hors de tout jugement. Alors qu’au quotidien nous avons parfois une image figée de ce qu’est la beauté d’une langue, comme une photo, un paroxysme, un âge d’or. Pour moi, la beauté de la langue repose sur son histoire, son évolution. Cela dit, j’insiste: ce texte ne parle pas que de la langue française, mais aussi de nous en tant qu’individus. Je jette un regard croisé bienveillant sur la langue, avec l’acceptation de son inéluctable évolution, mais aussi sur notre évolution en tant qu’individu.

Que voulez-vous dire exactement?
Nous devons accepter que, tout comme la langue française, nous évoluions, nous ainsi que nos proches. Je songe en particulier à certaines maladies mentales qui peuvent survenir dans notre existence, dans mon cas l’anorexie, qui était peut-être un rejet du changement, la peur de grandir. Il faut accepter de ne pas savoir ce qui va advenir, ne pas craindre de changer. Il faut aimer la langue, mais aussi la vie, quoi qu’elles deviennent! Tout change, rien n’est immuable et c’est cela qui est beau.

Mais ce message, dans votre texte, apparaît de manière assez subliminale.
Ce n’était pas l’objectif au moment d’entreprendre la rédaction de ce texte, mais c’est apparu en cours d’écriture. J’y fais d’ailleurs allusion quand je compare la langue française à une adolescente en crise. J’ai vécu un épisode très difficile de dépression en cours d’adolescence. Je ne pourrai jamais l’oublier même si ça va très bien aujourd’hui. Ce n’était pas prévu et je me suis même demandé, une fois le texte écrit, si j’allais le soumettre au jury. Puis j’y suis allée à l’instinct: Yolo!

Et quelle a été votre réaction quand vous avez su que vous aviez remporté le prix?
Je n’y ai pas cru et j’ai même songé à une erreur. Ce n’était pas véritablement un texte que je considère comme abouti. Je dois avouer que j’ai ressenti le syndrome de l’imposteur. Je me suis même demandé s’il n’y avait que peu de participant·e·s! Au fond de moi, cela dit, j’en suis très fière. Il y a tout de même un jury qui lit les textes, puis qui rend son verdict, ce qui signifie que ce que j’ai écrit a plu et su toucher des gens!

Qu’est-ce que ce prix changera?
Ça me motive à me replonger dans l’écriture. J’ai retrouvé du plaisir à prendre la plume.

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La Francophonie, ça vous parle? /alma-georges/articles/2024/la-francophonie-ca-vous-parle /alma-georges/articles/2024/la-francophonie-ca-vous-parle#respond Wed, 04 Sep 2024 11:29:18 +0000 /alma-georges?p=20775 Le prix du Centre suisse d’études sur le Québec et la Francophonie (CEQF) «La francophonie en débat» lance sa 3e édition. But: nourrir la réflexion sur les échanges et les relations à l’intérieur de cet espace qui est bien plus qu’une simple communauté de langue. Appel à candidatures jusqu’au 15 novembre 2024.

La francophonie, c’est un monde en soi, un espace aux frontières mouvantes, invisibles mais bien réelles que dessine une langue: le français. C’est aussi un terrain d’observation privilégié. «Présent partout dans le monde, le français offre par exemple un regard particulier sur la globalisation. Il permet de porter une réflexion sur l’héritage colonial, les métissages culturels», explique Matthieu Gillabert, professeur ordinaire au Département d’histoire contemporaine de l’Université de Fribourg.

Matthieu Gillabert et son collègue Claude Hauser, lui aussi professeur ordinaire dans le même département, codirigent le Centre suisse d’études sur le Québec et la Francophonie (CEQF). Depuis 2010, celui-ci fédère et stimule études et recherches portant sur les relations entre la Suisse et le Québec dans le cadre plus large de la francophonie. Un intérêt suscité et nourri entre autres par le Prix CEQF «La francophonie en débat» qui vit cette année sa 3e édition.

Ouverts à tous formats
Remise en partenariat avec la République et Canton du Jura et avec le soutien de l’entreprise horlogère Richard Mille, cette distinction CEQF récompense le lauréat ou la lauréate d’un montant de 10’000 francs. Elle a pour but de soutenir la production et la diffusion d’œuvres en langue française, artistiques ou académiques, de jeunes artistes ou chercheur·euses (de 18 à 35 ans) domicilié·es dans un pays membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Les candidat·es ont jusqu’au 15 novembre 2024 pour soumettre leur dossier. Aspect intéressant de la démarche du CEQF: ce prix ne se borne pas aux seules recherches universitaires. Les travaux peuvent se décliner dans une perspective artistique: poésie, sculpture, etc. «Ce qui est important, c’est que l’œuvre questionne cette notion d’espace francophone de manière critique», souligne Matthieu Gillabert.

Qu’ils s’agissent de thèses ou de créations artistiques, il précise que les œuvres doivent être présentées de façon accessible à un large public. Une capsule vidéo est d’ailleurs demandée pour les œuvres écrites (travaux scientifiques ou recueil de poèmes) comme pour les œuvres artistiques. Pour les deux co-directeurs du CEQF, le prix entend élargir à l’échelle de la francophonie, l’étude et les réflexions entre la Suisse et le Québec qui ont inspiré la création du centre en 2010.

Un stimulant objet de réflexion
«Si l’étude de la francophonie a longtemps été l’apanage des littéraires, historiens et politologues se sont désormais emparés du sujet», explique Claude Hauser, précisant que les recherches menées sur la francophonie dans le domaine des relations internationales sont également très stimulantes. Qu’est-ce que la francophonie? Quelles sont ses frontières? Ces questions sont au cœur des travaux des lauréats des deux premières éditions.

D’une analyse de l’œuvre de l’auteur antillais Patrick Chamoiseau (Eva Baehler, lauréate 2023), à l’étude du langage parmi les militant·e·s afrodescendant·e·s d’origine camerounaise à Paris (Suzie Telep, lauréate 2021), en passant par le travail sur la littérature orale haïtienne de Sara del Rossi, chercheuse italienne résidant en Pologne: la francophonie semble en effet être un inépuisable champ d’étude et de réflexion.

Le ou la gagnant·e sera invité·e à présenter son travail dans le Jura et à Québec (un montant en plus du prix sera prévu à cet effet), devant l’horloge réalisée par Richard Mille et offerte par la République et canton du Jura à l’occasion du 400e anniversaire de la ville canadienne. Un lieu symbolique entre deux régions sœurs, unies par les revendications indépendantistes qui ont marqué leur histoire récente.

Regard par la périphérie
La Francophonie est ainsi un lieu où se nouent et se dénouent les enjeux culturels. Et porter un regard sur elle depuis la Suisse ou le Québec n’est pas anodin. «Cela permet d’aborder cette notion par la périphérie, alors qu’elle est souvent abordée à travers le tropisme français», fait remarquer Matthieu Gillabert. Les deux historiens rappellent que le dynamisme de cet espace mouvant n’est pas toujours venu de Paris. Loin de là. Dans les années 1960, des pays africains ont ainsi été à la base d’institutions francophones comme l’agence de coopération culturelle et technique, ancêtre de l’Organisation internationale de la Francophonie.

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  • Photos: L’auteur antillais Patrick Chamoiseau dont l’oeuvre a été analysée par Eva Baehler, lauréate 2023.
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«La littérature ne se résume pas aux grands prix littéraires» /alma-georges/articles/2024/la-litterature-ne-se-resume-pas-aux-grands-prix-litteraires /alma-georges/articles/2024/la-litterature-ne-se-resume-pas-aux-grands-prix-litteraires#respond Mon, 04 Mar 2024 14:09:45 +0000 /alma-georges?p=19874 Le Festival de traduction et de littérature aller↔retour revient le 9 mars 2024 dès 10h30 à l’Espace Culturel le Nouveau Monde, à Fribourg. Créé par la Fondation ch en 2019, cette manifestation est unique en son genre, puisqu’elle est le seul événement littéraire public de Suisse exclusivement consacré à la traduction. Velia Ferracini, doctorante et assistante diplômée en Littérature française à l’Unifr, représentera le podium d’ouverture en compagnie d’autres professionnelles de la littérature suisse. Elles se pencheront sur les ponts indispensables que construit la traduction vers les autres régions linguistiques de notre pays. 

Velia Ferracini © Indra Crittin, Spectrum

Votre thèse de doctorat a un lien particulier avec le festival aller↔retour.
Absolument. Ma thèse porte sur la Collection ch, projet de l’institution Fondation ch qui a elle-même créé, en 2019, le Festival aller↔retour. L’enjeu de ma thèse est de présenter une autre vision de la littérature et porte sur l’étude historique et sociologique de cet objet, ainsi que la manière dont elle a proposé un renouvellement de l’image de la littérature suisse, jusqu’alors clivée en trois littératures bien distinctes, francophone, germanophone et italophone. La Collection ch soutient depuis 1974 la traduction d’ouvrages littéraires suisses dans les autres langues nationales.

Justement, la Collection ch fête ses 50 ans d’existence cette année. Pouvez-vous nous dire quelques mots à son sujet?
La Fondation ch a été prévue pour encourager les liens du fédéralisme entre les cantons, les discussions étaient donc essentiellement politiques. Petit à petit, la Fondation ch s’est rendu compte qu’il était également essentiel de promouvoir la culture pour favoriser les liens entre les cantons, indifféremment des langues. Plus précisément, l’idée était de diffuser la culture et la littérature au-delà des frontières linguistiques. La Collection ch est un objet qui a eu beaucoup d’influence dans la création d’une nouvelle image littéraire suisse et qui nous a permis à toutes et tous de découvrir de nouvelles et nouveaux écrivain·e·s. C’est malheureusement un objet peu étudié, voire pas du tout, car peu de monde en connaît l’existence. C’est, entre autres, pour cette raison que ma thèse porte sur la Collection et tout ce qu’elle apporte à la littérature helvétique. Elle compte aujourd’hui 338 titres traduits dans une ou plusieurs langues nationales suisses. C’est un paradoxe que cet organisme, qui est financé par l’ensemble des cantons et occupe une place primordiale dans le seul festival de littérature traduite en Suisse, ne soit pas davantage reconnu.

La traduction est-elle toujours aussi peu populaire?
Oui, la traduction est assez peu populaire, car elle est risquée; certains textes n’ont que très peu de résonance, tandis que d’autres explosent. La traduction est incontestablement un tremplin et donne une chance aux auteur·e·s dès qu’elle est mise en œuvre, mais économiquement parlant, c’est un risque pour les maisons d’éditions. En participant financièrement, la Collection encourage la diffusion des ouvrages des petit·e·s auteur·e·s suisses et participe à leur rayonnement à travers les régions. La traduction est un magnifique métier qu’il faut remettre en lumière et c’est du reste le cheval de bataille de la Collection ch et du festival aller↔retour.

C’est une première pour vous de représenter le festival de traduction. Quel sujet allez-vous animer?
Nous allons partager une table ronde avec d’autres professionnelles de la littérature sur les ponts que la traduction et la littérature peuvent créer vers les autres régions linguistiques. L’idée est de dialoguer sur toutes les difficultés que rencontrent la littérature en Suisse. C’est un milieu qui a relativement peu de soutien comparativement aux arts visuels et aux arts de la scène. Un des enjeux de notre discussion est de montrer le besoin de faire des liens entre les différentes régions linguistiques, de rapporter également l’importance de maintenir, pour notre identité, la littérature suisse.

Le thème principal de cette année est la transgression. Comment comptez-vous parler de ce sujet dans votre intervention?
Je préfère utiliser le terme de diversité, qui pourrait, par certains points de vue, pencher vers la marginalité. C’est un terme qui se rapproche de la transgression. L’idée est de souligner cette diversité, cette richesse des identités. Ça peut aller des voix féminines à l’identité de genre, de l’émigration à l’antisémitisme, etc. On ne peut pas dire que le terme de marginalité soit représenté par la Collection ch, mais elle met aussi en avant cela. Il y a là une volonté de transgresser l’image canonique de la littérature suisse. C’est également ce que je veux développer le 9 mars pendant le festival. La littérature suisse n’est pas seulement cette littérature réductrice agricole, telle qu’on a souvent voulu l’établir.

Et vous-même, que pensez-vous de la transgression dans la littérature?
Pour moi c’est essentiel. Dans mes séminaires, où j’ai abordé des thèmes tels que les génocides ou encore les troubles alimentaires, j’essaie toujours de me questionner au-delà des canons, sans les remettre en question bien sûr, car ils ont la nécessité d’exister. Mais en tant que chercheuse, je pense qu’il est important de donner une place à d’autres types de littérature, car elle ne se résume pas aux grands prix littéraires. Il faut mettre en avant d’autres écrits, peut-être plus marginaux, mais plus proches de la vie réelle des gens. Je ne remets pas en question les grands noms littéraires car je suis une passionnée, mais j’aime laisser la place à d’autres types d’ouvrages. Cette ouverture d’esprit et cette volonté de changer l’image de la littérature se reflètent également dans les enseignements au Département de français à l’Université de Fribourg, dont l’offre devient de plus en plus riche et variée.

La troisième édition du Festival aller↔retour du 9 mars 2024 à Fribourg est consacrée au thème de la transgression, qui sera exploré sous de multiples angles: exploratoire, ludique, sérieux, léger, controversé. Au programme : tables rondes, discussions, lectures avec ou sans musique, ateliers de traduction pour adultes et enfants – en français, allemand, italien, sursilvan, bosniaque, tagalog ou en langue des signes. Le bar à traduction est l’occasion de s’informer sur des formations dans le domaine de la littérature. Le festival est accompagné d’un concours de traduction ouvert à tout le monde.

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  • Page de Mme Velia Ferracini
  • complet du festival
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Sanglante Nativité /alma-georges/articles/2023/sanglante-nativite /alma-georges/articles/2023/sanglante-nativite#respond Fri, 22 Dec 2023 08:20:53 +0000 /alma-georges?p=19498 C’est un épisode de la Bible qui a marqué de nombreux artistes, celui du massacre des enfants ordonné par le roi Hérode. Au XVIe siècle Marguerite de Navarre s’en est inspirée pour écrire une pièce, la Comédie des enfants, qu’une troupe de l’Université de Fribourg vient de jouer sous la direction d’Elisabeth Dutton.


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20 ans, l’âge de déraison /alma-georges/articles/2023/20-ans-lage-de-deraison /alma-georges/articles/2023/20-ans-lage-de-deraison#respond Wed, 08 Nov 2023 06:32:22 +0000 /alma-georges?p=19101 Les 18 et 19 novembre prochains, les Apostrophes fêteront leurs 20 ans. Pour commémorer ce jubilé, la troupe de théâtre francophone de l’Université de Fribourg a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Rencontre avec Marion Brunello Bagnoud et Rebecca Charpilloz, deux membres du comité d’organisation.

Vous n’avez pas froid aux yeux! Pour fêter vos 20 ans, vous avez carrément décidé de lancer un festival. Pour quelles raisons?
Marion: A vrai dire, nous pensions le mettre sur pied en 2019 déjà, mais la pandémie est venue tout chambouler.  Nous avons remis l’ouvrage sur le métier et, d’un souper avec trois petites pièces, nous sommes passées à un programme avec une quinzaine d’événements.
Rebecca: Bien que nous formions un groupe motivé, nous avons tout de même réalisé une étude de faisabilité au niveau du temps et du budget. De fil en aiguille, c’est devenu un projet très collectif, ce qui demande beaucoup d’énergie car, il ne faut pas l’oublier, nous étudions en parallèle.

Pourquoi avoir baptisé votre festival «Entrée public»?
Marion: C’est la dernière chose que l’on dit lorsque les portes du théâtre s’ouvrent. Le metteur en scène ou le personnel à l’accueil crie alors «entrée public!» Ce dernier entre dans la salle, tandis que les comédien·n·e·s regagnent les coulisses.
Rebecca: C’est le moment magique où l’adrénaline commence à monter!

Au sujet du public, qui souhaitez-vous atteindre?
Marion: Avec l’Improvisa’thon et le spectacle intitulé Meurtre et Mystères, nous nous adressons à un public large, pas forcément intéressé par le théâtre. Nous avons toutefois la chance d’avoir un public fidélisé, qui n’est pas exclusivement universitaire.
¸é±ð²ú±ð³¦³¦²¹Ìý: C’est la raison pour laquelle nous avons prévu de nombreuses activités, qui vont des pièces conventionnelles aux ateliers d’improvisation. Nous souhaitons vraiment encourager les gens, y compris les enfants, à essayer de brûler les planches. Le but est de se sentir libre, sans aller au-delà de ses limites. Nous allons également proposer des ateliers de pose de voix, d’improvisation, etc.

… et des ateliers d’écriture?
Marion: Il y en aura deux. Celui de samedi se déroulera en deux temps: d’abord, les participant·e·s écriront des saynètes et, ensuite, ils les joueront le soir!

Il y aura du trac, alors!
Marion: Je le répète, nous ne forçons personne. Si personne ne souhaite monter sur scène, il y aura un créneau de libre à l’Arsen’Alt pour boire un verre.

Au menu, il y aura également un Improvisa’thon. De quoi s’agit-il?
Marion: C’est un détournement du bara’thon, un bar un verre. Ici, c’est un bar un spectacle d’improvisation. Nous irons dans trois bars, les Arcades, le Belvédère et le café de l’ours. Dans les deux premiers, des troupes universitaires de Neuchâtel et Lausanne dferont le show et, dans le dernier, nous allons inviter spectatrices et spectateurs à faire eux-mêmes de l’improvisation.

Et Meurtre et Mystères?
Rebecca: Ça va être vraiment très chouette! Les client·e·s de la Brasserie Le Boulevard 39 devront résoudre une énigme qui se déroulera en trois petites scènes de 10 minutes, intercalées chacune entre l’entrée, le plat principal et le dessert. Nous jouerons au milieu des convives. Nous sommes hyper heureuses que le patron ait accepté de se lancer dans cette aventure.

Un dernier mot pour la route?
Rebecca: Le bar du Bilboquet sera ouvert le soir. Tout le monde est bienvenu pour boire un verre et discuter avec la troupe.
Marion: Je tiens à ajouter que nous avons choisi de tout «faire au chapeau», même si c’est un risque pour nous, afin que personne ne renonce au spectacle pour des raisons financières.

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Un cours de français aussi intensif que festif! /alma-georges/articles/2023/un-cours-de-francais-aussi-intensif-que-festif /alma-georges/articles/2023/un-cours-de-francais-aussi-intensif-que-festif#respond Wed, 27 Sep 2023 07:14:49 +0000 /alma-georges?p=18934 C’était une vraie tour de Babel! Début septembre, les cours intensifs de français de l’Université de Fribourg ont réuni plus de 69 participant·e·s issu·e·s des quatre coins de la planète. Toutes et tous avaient au moins une chose en commun: une forte envie d’apprendre la langue de Molière.

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  • L’université de Fribourg offre des cours intensifs pré-semestriels d’allemand et de français. Les prochains auront lieu du 5 au 16 février 2024.
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Ces étudiant·e·s qui s’engagent: Le poids des mots, le choc du langage /alma-georges/articles/2023/le-poids-des-mots-le-choc-du-langage /alma-georges/articles/2023/le-poids-des-mots-le-choc-du-langage#comments Fri, 09 Jun 2023 07:38:14 +0000 /alma-georges?p=18275 Il s’en est fallu de peu qu’il ne tourne le dos à l’Université de Fribourg, lui qui cherchait une université pourvue d’un cercle de rhétorique. Puis, réflexion faite, il s’est dit qu’il suffisait d’en créer un pour que notre institution lui siée à merveille. Rencontre avec Antoine Lévêque, étudiant épris de poésie et d’art oratoire.

Pourquoi avoir décidé de créer un cercle de rhétorique à Fribourg?
J’ai failli m’inscrire à l’Université de Genève où il existait déjà une telle association, puis je me suis dit: «Pourquoi ne pas créer un club de débat, ici à Fribourg?» Après concertation avec des amis, nous avons convoqué une première assemblée générale en novembre dernier. Très vite, nous avons reçu le soutien financier de l’Association des étudiants et étudiantes de l’Université de Fribourg (AGEF) et la reconnaissance de notre association par le Rectorat. Aujourd’hui, nous avons déjà invité Johanna Gapany, conseillère aux Etats, et Marc Bonnant, avocat, pour nous parler de la rhétorique et de ses fonctions.


Donc la sauce a vite pris?
Et comment! Nous pensions que seule une dizaine de personnes allaient nous rejoindre. Finalement, notre groupe WhatsApp compte 120 membres! Bien que sans compétences oratoires incroyables, nous souhaitons toutes et tous apprendre à débattre à l’intérieur d’un espace bienveillant où chacun·e s’écoute et se répond avec respect. Il n’y a pas de confrontation!

Comment se déroule une réunion?
On débute par la présentation d’un sujet, sur lequel quatre personnes sont ensuite invitées à débattre. Une fois cette partie restreinte terminée, les autres participant·e·s posent des questions, puis procèdent à un vote pour désigner le ou la gagnante. Nous concluons la rencontre par un apéritif, comme il se doit.

Mais d’où vous vient cet intérêt pour l’art oratoire?
J’ai toujours aimé assister à des débats politiques. Dans un monde où l’on est beaucoup jugé sur l’apparence, il est essentiel de savoir s’exprimer de manière convaincante. La rhétorique ne consiste pas uniquement à être un beau parleur, mais elle requiert un fond sérieux. Il y a un but moral, celui d’apprendre à parler pour défendre des causes justes. Il y a un souci de la vérité.

Quel est l’orateur ou l’oratrice que vous admirez le plus ?
J’admire des personnages comme Marc Bonnant, Eric Dupont-Moretti, Robert Badinter, Barack Obama, Martin Luther King ou Winston Churchill. J’aime bien écouter et réécouter leurs discours. Les styles varient d’ailleurs beaucoup selon les pays. En Suisse, on valorise beaucoup la précision, la pertinence du discours bien plus que la forme. Alors qu’en France la construction du discours compte autant que le fond. La comparaison entre pays est très enrichissante. A mon sens, il n’y a pas un·e orateur·trice supérieur·e aux autres. Chacun·e a sa spécificité. C’est la raison pour laquelle notre club a pour ambition d’aider chacun·e à trouver son style. Il faut apprendre à magnifier sa façon naturelle de parler, trouver son approche plutôt que de tenter de singer d’autres personnes.

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Molière et les deux Vincent – Rit-on toujours des mêmes blagues? Episode 7 /alma-georges/articles/2023/moliere-et-les-deux-vincent-rit-on-toujours-des-memes-blagues-episode-7 /alma-georges/articles/2023/moliere-et-les-deux-vincent-rit-on-toujours-des-memes-blagues-episode-7#respond Mon, 20 Feb 2023 09:40:51 +0000 /alma-georges?p=17647 Molière aurait soufflé 400 vénérables bougies en 2022. A cette occasion des expert·e·s des Universités de Fribourg et de Lausanne ont proposé le projet Agora «Rire avec Molière». Pour passer de la théorie à la pratique, Danielle Chaperon (Unil) et Claude Bourqui (Unifr) confrontent le patriarche de l’humour français aux chantres contemporains du comique romand, les deux Vincent. Septième épisode d’une série à retrouver tous les lundis.


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  • Plus d’infos sur le projet Agora «»
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Molière et les deux Vincent – Rit-on toujours des mêmes blagues? Episode 2 /alma-georges/articles/2023/moliere-et-les-deux-vincent-rit-on-toujours-des-memes-blagues-episode-2 /alma-georges/articles/2023/moliere-et-les-deux-vincent-rit-on-toujours-des-memes-blagues-episode-2#respond Mon, 16 Jan 2023 11:57:42 +0000 /alma-georges?p=17341 Molière aurait soufflé 400 vénérables bougies en 2022. A cette occasion des expert·e·s des Universités de Fribourg et de Lausanne ont proposé le projet Agora «Rire avec Molière». Pour passer de la théorie à la pratique, Danielle Chaperon (Unil) et Claude Bourqui (Unifr) confrontent le patriarche de l’humour français aux chantres contemporains du comique romand, les deux Vincent. Premier épisode d’une série à retrouver tous les lundis.

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Molière et les deux Vincent – Rit-on toujours des mêmes blagues? /alma-georges/articles/2023/moliere-et-les-deux-vincent-rit-on-toujours-des-memes-blagues /alma-georges/articles/2023/moliere-et-les-deux-vincent-rit-on-toujours-des-memes-blagues#respond Mon, 09 Jan 2023 15:48:07 +0000 /alma-georges?p=17308 Molière aurait soufflé 400 vénérables bougies en 2022. A cette occasion des expert·e·s des Universités de Fribourg et de Lausanne ont proposé le projet Agora «Rire avec Molière». Pour passer de la théorie à la pratique, Danielle Chaperon (Unil) et Claude Bourqui (Unifr) confrontent le patriarche de l’humour français aux chantres contemporains du comique romand, les deux Vincent. Premier épisode d’une série à retrouver tous les lundis.

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