Féminisme – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Fri, 23 May 2025 13:43:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 «L’histoire du foot féminin coïncide avec celle de l’émancipation» /alma-georges/articles/2025/lhistoire-du-foot-feminin-coincide-avec-celle-de-lemancipation /alma-georges/articles/2025/lhistoire-du-foot-feminin-coincide-avec-celle-de-lemancipation#respond Fri, 23 May 2025 13:40:11 +0000 /alma-georges?p=22358 L’organisation par la Suisse en été 2025 de l’EURO de foot féminin devrait doper – encore – l’intérêt pour ce sport. Il n’y a qu’un demi-siècle que les footballeuses suisses ont fait leur entrée officielle sur les terrains. Retour sur un boom en plusieurs temps avec la professeure d’histoire contemporaine Christina Späti.

Christina Späti, pratiquez-vous le football?
Malheureusement non. Durant mon enfance st-galloise dans les années 1970 et 1980, j’ai littéralement dû imposer la participation des filles aux parties de ballon rond dans la cour d’école. Reste que lorsque j’ai souhaité rejoindre un club de foot, j’ai vite déchanté: cela n’était tout simplement pas possible pour une fille dans la région. A l’image de nombreuses amatrices de sports d’équipe et de ballons, je me suis rabattue sur le handball.

Christina Späti © Stéphane Schmutz / STEMUTZ.COM

Quarante ans plus tard, votre fille a fait une expérience complètement différente…
En effet, lors de notre séjour familial d’une année aux Etats-Unis en 2018-2019, elle a assez naturellement commencé à jouer au football. Ou plutôt au «soccer», comme ils le nomment là-bas pour le différencier du «football», que nous appelons ici le «football américain». Alors que ce dernier est considéré en Amérique du Nord comme un sport masculin, le soccer, lui, est LE sport féminin par excellence. Quand nous sommes rentrés en Suisse, ma fille, alors âgée de huit ans, a intégré une équipe de football féminin. Ce qui, heureusement, est désormais possible un peu partout dans notre pays.

On revient de loin: longtemps, les femmes ont été systématiquement exclues du football…
Cette exclusion ne concerne pas que les femmes. Le football moderne est né en Grande-Bretagne au milieu du 19e siècle dans les internats pour jeunes hommes issus de l’élite. Ce sport était donc réservé à la population aisée, qui y voyait le moyen de se démarquer de la classe ouvrière. Rapidement, cette dernière s’y est néanmoins intéressée. Il faut dire que la pratique du football ne nécessite que peu d’infrastructure et de moyens. En outre, avec le changement sociétal entraînant une réduction du temps de travail, les samedis après-midi désormais libres pouvaient être consacrés par les travailleurs manuels aux loisirs, football en tête. Un bel exemple d’«empowerment». Les «gentlemen», eux, se sont tournés vers d’autres activités, telles que le cricket ou le hockey sur terre. Quand les équipes ont commencé à participer à des tournois internationaux – entretemps, ce sport avait été popularisé à l’étranger par les marchands britanniques – une autre grande étape a été franchie: la professionnalisation du football. Il n’était en effet financièrement pas possible pour les joueurs, désormais majoritairement issus des classes populaires, de se passer d’un revenu.

Dans quelle mesure les femmes ont-elles également profité du football comme outil d’«empowerment»?
Disons-le d’emblée: l’élargissement du football à d’autres catégories de la population que l’élite masculine britannique n’a concerné les femmes que dans une moindre mesure. Il faut rappeler qu’à l’époque, la société différenciait de façon stricte les genres, les rôles et, par ricochet, les activités sportives. Les hommes étaient invités à se défouler dehors, en équipe et de manière compétitive. Les femmes, elles, étaient considérées comme à leur place dans des salles de gym, à effectuer des mouvements graciles. Plus tard, les régimes politiques autoritaires ont repris – et renforcé – cette dichotomie. Dans ce contexte, le football féminin a toujours fait l’objet d’un grand scepticisme. Jusque dans les années 1970, il s’est généralement limité à des pratiques informelles, par vagues successives. L’ «art pour l’art» était mal vu. Pour les femmes, le football devait s’accompagner d’une autre fonction, par exemple caritative. Et dans tous les cas, il concernait les jeunes célibataires, pas les épouses et mères de famille.

Comment ces vagues successives d’émergence du football féminin en Europe au cours du 20e siècle se sont-elles organisées?
Elles ont quasi systématiquement coïncidé avec les vagues d’émancipation féminine dans la société, c’est-à-dire durant et après la Première Guerre mondiale, dans les années 1960 (libération sexuelle), dans les années 1990 (première grève des femmes) ou encore, tout récemment, avec le mouvement MeToo. On constate alors un effet de va-et-vient, de cercle vertueux: un mouvement d’émancipation féminine s’opère, qui permet d’ouvrir une porte pour le foot féminin, qui à son tour renforce le mouvement d’émancipation.

Les femmes se sont mises à jouer au foot en pleine Première Guerre mondiale?!
Tandis que les hommes étaient au front, les femmes ont pris leur place dans les usines… et sur les terrains de football. Les tournois interentreprises en Angleterre peuvent d’ailleurs être considérés comme les tout premiers tournois de foot féminins. A noter que plus tard, dans les années 1960, c’est également par la porte du football corporatif – qui, contrairement au football pratiqué en club, était accessible aux femmes – que les footballeuses se sont engouffrées dans la brèche.

Est-ce que ce premier mini-boom du football féminin s’est poursuivi au-delà du conflit de 14-18?
Non. La montée des régimes autoritaires tel que le nazisme et le fascisme a coupé la vague d’émancipation féminine, pratique du football y compris. Dans de nombreux pays européens, il a fallu attendre plusieurs décennies avant que ce sport ne ressorte au grand jour. Celles qui s’y adonnaient étaient qualifiées d’amazones, de garçons manqués. Que ce soit en France, en Allemagne ou en Angleterre, le football féminin n’a officiellement été reconnu par les fédérations nationales qu’à la fin des années 1960.

Quid de la Suisse?
Notre pays n’échappe pas à la règle. En terre helvétique, il y a eu comme ailleurs au fil du 20e siècle des élans favorables au foot féminin, ainsi que des actions – souvent isolées -de promotion et d’encouragement de cette activité. Dans les années 1920, un club dénommé Les Sportives -dont on a désormais perdu la trace – aurait été fondé à Genève. A la fin des années 1930, le village d’Adliswil, dans le canton de Zurich, a pour sa part accueilli une «démonstration» de football féminin en marge d’un tournoi masculin. Qui s’est d’ailleurs heurtée à pas mal de moqueries. Près de trente ans plus tard, l’équipe féminine FC Goitschel a demandé à l’Association suisse de football (ASF) l’autorisation de l’intégrer, qui lui a été refusée. En contrepartie, l’ASF a ouvert aux femmes la possibilité de devenir arbitres, ce qui a marqué une étape importante de l’histoire suisse du football féminin.

Toujours dans les années 1960, l’affaire Madeleine Boll a fait grand bruit…
Suite à un malentendu, cette jeune joueuse a participé en 1965 avec les juniors C du FC Sion à un match préliminaire de la coupe de l’UEFA contre l’équipe turque de Galatasaray. La presse internationale s’en est généreusement fait l’écho. En raison de ce scandale, l’ASF a retiré sa licence à la sportive. Reste qu’en 1969, un championnat suisse féminin inofficiel a été organisé. Un an plus tard, la ligue féminine nationale était créée, tout comme la «Nati» féminine. Il a néanmoins fallu attendre 1993 pour que le football féminin intègre l’ASF.

L’officialisation du football féminin suisse au tournant des années 1970 a-t-elle rimé avec la «normalisation» de cette activité sportive?
Pas vraiment, non. Un exemple parlant est le compte rendu publié dans un média bien établi suite au tout premier match de l’équipe nationale féminine, gagné 9-0 contre l’Autriche. Une bonne partie de l’article est consacré au physique des joueuses. C’est à peine si le résultat est mentionné…
Que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, il faut attendre encore une bonne vingtaine d’années avant que le public ne manifeste un réel intérêt pour le foot féminin…
La dynamique est venue des Etats-Unis où, comme déjà indiqué, le «soccer» était traditionnellement établi comme sport féminin, tandis que le «football», le baseball ou le hockey sur glace étaient associés aux hommes. Le foot féminin drainait de plus en plus de public outre-Atlantique. En 1999, quelque 90’000 personnes – y compris le président Bill Clinton – ont assisté à la finale de la Coupe du monde féminine à Los Angeles. Sans surprise, l’euphorie s’est propagée en Europe, y compris en Suisse. Dans notre pays, l’intérêt est un peu retombé par la suite, avant de remonter en flèche dès 2015, lorsque la «Nati» féminine s’est qualifiée pour sa première Coupe du monde. Les nouveaux mouvements féministes, dont la grève, ont renforcé cet élan. L’EURO de l’été 2025, qui se tiendra en Suisse, devrait en rajouter encore une couche.

L’an dernier, vous avez donné un cours magistral sur l’histoire du football (masculin et féminin) comme phénomène global. Pourquoi ce choix thématique?
Le football est un fil rouge intéressant pour raconter l’histoire contemporaine européenne, voire globale. Il constitue une porte d’entrée vers de nombreuses thématiques, qu’il s’agisse de la politique, de l’extrémisme, du genre ou de la transnationalité. Sans oublier bien sûr le fait qu’il est très apprécié par de nombreuses personnes, tous horizons politiques, sociaux ou ethniques confondus. Bref, qu’il constitue un vrai aimant à étudiantes et à étudiants. J’ai néanmoins fait quelques déçues et déçus: celles et ceux qui s’attendaient à ressortir du cours avec des statistiques de matches à partager en soirée n’en ont pas eu pour leur argent. (Rires)

Vous disiez plus tôt que votre fille a eu un accès bien plus facile que vous au football. Celles qui luttent pour davantage d’égalité des genres dans ce sport peuvent-elles lever le pied?
En guise de réponse, voici une anecdote. L’hiver dernier, ma fille est à plusieurs reprises rentrée de ses tournois de foot en salle avec une médaille. D’un côté, on y voyait un garçon. De l’autre un homme.

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  • Christina Späti est professeure ordinaire au Département d’histoire contemporaine de l’Unifr. En 2024, elle a donné un cours magistral intitulé «Fussball. Geschichte eines globalen Phänomens»
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«Menstruierende Männer sind für viele Menschen noch ungewohnt» /alma-georges/articles/2022/menstruierende-manner-sind-fur-viele-menschen-noch-ungewohnt /alma-georges/articles/2022/menstruierende-manner-sind-fur-viele-menschen-noch-ungewohnt#respond Fri, 08 Apr 2022 07:23:02 +0000 /alma-georges?p=15612 Haben Sie die bunten Boxen auf einigen Toiletten der Unifr schon entdeckt? Die Studierendenvereinigung EquOpp (Equal Opportunities) sensibilisiert für Fragen der Gleichheit und sozialen Gleichheit auf dem Campus und hat sich eine besondere Aktion für die nächsten Monate ausgedacht. Die Vereinigung erzählt, was es mit diesen Boxen auf sich hat.

Seit Kurzem sind an einigen Standorten der Unifr bunte Boxen aufgestellt, die die Aufmerksamkeit auf sich ziehen. Was sind diese Boxen genau und wofür sind sie gut?
Die Boxen stellen gratis Periodenprodukte zur Verfügung. Menstruierende Studierende können nach dem Prinzip «Nimm, was du brauchst!» frei davon Gebrauch machen. Im unteren Teil der Box kann mensch sich an den Tampons und Binden bedienen. Auffüllbar ist der Behälter durch den Deckel der Box. EquOpp wird sich einmal im Monat um die Auffüllung kümmern, aber natürlich wäre es auch schön zu sehen, wenn dies auch von anderen Studierenden kommt. Wofür sie gut sind, ist demnach ziemlich selbsterklärend, der Zugang zu Hygienenprodukten soll niederschwellig und in einer öffentlichen Einrichtung selbstverständlich sein. Darauf arbeiten wir hin.

Sie haben auch eine Öffnung für Erfahrungsberichte in Zusammenhang mit Periodenarmut eingebaut. Was ist Periodenarmut?
Periodenarmut bedeutet, wenn menstruierende Menschen sich Menstruationsartikel kaum oder gar nicht leisten können. Dies mag etwas überspitzt klingen, ist aber tatsächlich für viele Menschen mit niedrigen oder mittlerem Einkommen Realität. In der Schweiz sind vor allem Obdachlose, Menschen in prekären Verhältnissen, aber auch Studierende monatlich von dieser zusätzlichen finanziellen Belastung betroffen. Bei einem Mangel von Menstruationsprodukten entstehen unangenehme (man denke an Blutflecken) oder gar gefährliche Situationen wie den nötigen Zugriff auf weniger hygienische Produkte. Gerade in Schulen und öffentlichen Gebäuden ist es deshalb wichtig, dass diese Produkte frei zu Verfügung stehen. Auch etwa um zu verhindern, dass Betroffene während und aufgrund ihrer Periode nicht der Schule oder Arbeit fernbleiben müssen. In Schottland, Neuseeland und auch New York ist dies schon länger umgesetzt worden, und auch in Basel-Stadt wurde 2020 ein entsprechender Vorschlag angenommen.

Was werden Sie mit diesen Erfahrungsberichten machen?
Die Erfahrungsberichte sind in erster Linie für uns. Wir freuen uns über Rückmeldungen, Anregungen oder Kritik. Je nach dem kann uns ein Bericht oder eine Rückmeldung bezüglich der Periodenarmut auch helfen, die Wichtigkeit dieser Boxen bei den oberen universitären Instanzen oder Institutionen zu unterstreichen, selbstverständlich in anonymer Weise.

Die Menstruationsboxen sind bisher nur in den sogenannten «Damentoiletten» zu finden. Warum erfolgt die Aufrüstung in den anderen Toiletten nicht bereits von Anfang an?
In den «Männertoiletten» sind keine Boxen, weil die Box, die in eine Männertoilette sollte, in die Toilette für Menschen mit eingeschränkter Mobilität im PER 10 kam. Wir mussten mit den Mitteln und Ressourcen arbeiten, die uns zur Verfügung standen, und haben diese als die beste provisorische Lösung erachtet.

Inwiefern tragen die Boxen dazu bei, für das Thema «Menstruation bei trans Männern und non-binären Menschen» zu sensibilisieren?
Es gibt immer noch viele cis Männer, welche kaum mit dem Thema Menstruation in Berührung gekommen sind. Dass es Männer gibt, die menstruieren, ist für viele Menschen noch ein ungewohnter Gedanke. Also fallen die Boxen auf, gerade in den «Männertoiletten», und regen hoffentlich etwas zum Denken an. Nach einer gewissen Zeit ist der Anblick dieser Boxen nicht mehr so überraschend, und irgendwann gewöhnt sich mensch hoffentlich auch an den Gedanken menstruierender Männer und Menschen jedes Geschlechts.

Ab wann dürfen wir mit Boxen in allen Toiletten rechnen?
Das ist nicht mal unbedingt unser Ziel, zumindest nicht für die Boxen von EquOpp. Vielmehr sehen wir darauf ab, dass die Universität dieses Projekt auf kantonaler Ebene weiterführt und unser Projekt nur eine Art Testphase für sechs Monate darstellt. Schlussendlich wünschen wir uns, dass die Boxen überall vorhanden sind, aber dies vom Kanton organisiert ist und nicht von uns. Diesbezüglich sind wir da noch in Konsultationen.

Das Thema «All-Gender-Toiletten» ist an vielen Hochschulen aktuell. Wie ist die aktuelle Situation an der Unifr?
Da sind wir im Gespräch mit der Universität. Mit Bestimmtheit können wir sagen, dass das Projekt Step-by-Step vorankommt und eine erste All-Gender-Toilette in Regina Mundi noch dieses Jahr in Betrieb genommen werden kann.

Glossar

«Բ» kann als Alternative zum Pronomen «man» verwendet werden. Etymologisch stammt «man» vom Substantiv «Mann», ist somit nicht neutral und steht deshalb in der Kritik feministischer Sprachwissenschaftler_innen.

«ٰԲ» wurde erst kürzlich als Adjektiv in den Duden aufgenommen und beschreibt Menschen, die sich nicht mit dem Gender wohlfühlen, das ihnen bei der Geburt zugewiesen wurde.

«» sind jene Menschen, die sich mit dem Gender wohlfühlen, das ihnen bei der Geburt zugewiesen wurde.

«ԴDz-ä» sind jene Menschen, die sich entweder zwischen den zwei binären Geschlechtern «männlich» und «weiblich» verorten oder gar ausserhalb dieser Kategorien. Non-Binarität ist eine Form von Trans. Binäre trans Menschen sind trans Frauen und trans Männer.

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«Feminismus ist keine Medaille!» /alma-georges/articles/2021/feminismus-ist-keine-medaille /alma-georges/articles/2021/feminismus-ist-keine-medaille#respond Fri, 05 Nov 2021 08:48:25 +0000 /alma-georges?p=14725 Wie wird Recht im Film dargestellt? Die Auswahl der Rechtswissenschaftlichen Fakultät der Unifr präsentiert jedes Jahr sechs einem bestimmten Thema gewidmete Vorführungen, die zum Entdecken einladen. Die Ausgabe 2021 von «Recht im Film» widmet sich dem Thema der Rechtsgleichheit. Zum Auftakt mit dabei waren Alt-Bundesrätin Ruth Dreifuss, Ständerätin Johanna Gapany und Gabrielle Nanchen, ehemalige Nationalrätin.

Lag es an der direkten Demokratie (für Männer), dass das Frauenstimmrecht in der Schweiz erst im Jahre 1971 eingeführt wurde? Wie verhalten sich die demokratischen Mitwirkungsrechte zum Recht aller auf Gleichberechtigung? Haben es Frauen in der Politik weiterhin schwerer als Männer – hier und anderswo? Der Film von Stéphane Goël (Edition 2021), der im Rahmen von «Recht im Film» am 3. November im Cinémotion REX präsentiert wurde, zeigt vor allem eines auf: Der Weg von der Küche ins Parlament war für die Schweizer Frauen steinig und lang – vier Generationen mussten dafür kämpfen, dass das männliche Stimmvolk ihnen das Recht auf politische Mitbestimmung gewährte; über 90 Abstimmungen auf kommunaler, kantonaler und Bundesebene waren nötig. Am 7. Februar 1971 dann endlich – 53 Jahre nach Deutschland und 26 Jahre nach Italien – führte die Schweiz das Frauenwahl- und Stimmrecht ein. War nun alles erreicht? Ganz bestimmt nicht! In der Dokumentation «Von der Küche ins Parlament» reflektieren Politikerinnen und Aktivistinnen über ihren Kampf für die politische Gleichheit. Das gesammelte Archivmaterial zeigt dabei schön, welcher Diskurs- und Mentalitätswandel stattfand und wie er sich auf heutige politische Fragen auswirkt.

Nach dem Film ist vor dem Film
Politik ist auch, wenn man über sie spricht: Nach einer kurzen Eröffnung der Veranstaltung durch Hubert Stöckli, Dekan der Rechtswissenschaftlichen Fakultät und einer Einführung von Lucie Bader, Medienwissenschaftlerin und Produzent Stéphane Goël ging es später während des Filmgesprächs ans Eingemachte. Eingeladen waren Ruth Dreifuss, Bundesrätin von 1993–2002, Johanna Gapany, Ständerätin seit 2019, und Gabrielle Nanchen, Nationalrätin von 1971–1979. Moderiert wurde der Abend von Michel Heinzmann. Im Raum stand die grundsätzliche Frage über Sinn und Unsinn unserer direkten Demokratie. Würden wir heute nicht ganz woanders stehen, wenn ein Gericht über das Frauenstimm- und Wahlrecht entschieden hätte? Dreifuss und Nanchen erzählten weiter von ihren Erfahrungen im Parlament und darüber, was es bedeutet, sich in einer Männerwelt durchsetzen, aber auch anpassen zu müssen. Ihr Engagement habe sich im Laufe der Jahre zusammen mit dem Feminismus verändert. So sind heute auch Umwelt- und Rassismusthemen stärker in den Vordergrund gerückt. Gapany wies zudem darauf hin, dass bestimmte politische Themen die Grenzen zwischen Links und Rechts teilweise verwischen lassen. Darauf angesprochen, warum sie in der Vergangenheit von sich behauptet habe, keine Feministin zu sein, antwortete Gapany, dass der Begriff jenen zustehe, die für gleiche Rechte gekämpft hätten. «Feminismus ist keine Medaille für Geleistetes in der Vergangenheit, sondern ein Engagement für die Zukunft!», antwortete Dreifuss daraufhin, und das war wohl das schönste Schlusswort, dass man sich für diesen Abend wünschen konnte.

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Lust auf mehr?
Hat das Recht für Chancen- oder Ergebnisgleichheit zu sorgen? Welche Rolle spielt die Garantie der Rechtsgleichheit beim Umgang mit rechtlichen und tatsächlichen Benachteiligungen am Arbeitsplatz? Wie kann das Recht mit Mehrfachdiskriminierungen umgehen? Kann Technik diskriminieren oder die rechtliche Gleichberechtigung unterlaufen? Was hat das Recht mit Algorithmen zu tun, die weisse Männer besser «erkennen» als Schwarze und Frauen? Was bedeutet Freiheit für alle? Sind junge Frauen und Männer in einer Gesellschaft der Gleichberechtigung freier oder entstehen neue Unterscheidungen, die einengen? Wie werden Menschen gleich? Welche Rolle spielen Pionierinnen, ihre Enttäuschungen und Erfolge? Antworten auf diese Fragen und Inputs zum Weiterdenken finden Sie während der nächsten Vorstellungen!

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  • des Films
  • von «Recht im Film»
  • Webseite der Rechtswissenschaftlichen Fakultät

 

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Wie Freiburgerinnen für das Stimmrecht kämpften /alma-georges/articles/2021/wie-freiburgerinnen-fur-das-stimmrecht-kampften /alma-georges/articles/2021/wie-freiburgerinnen-fur-das-stimmrecht-kampften#respond Fri, 05 Feb 2021 13:19:41 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=13051 Vor 50 Jahren sagten die stimmberechtigten Schweizer Männer endlich «JA» zum Frauenstimmrecht. Das Projekt «Hommage 2021» erweist den Pionierinnen die Referenz. Irma Gadient gibt fünf Freiburgerinnen ein Gesicht.

Frau Gadient, was muss ich mir unter «Hommage 2021» vorstellen?
Hommage 2021 ist ein historisch-künstlerisches Projekt, das die Kämpferinnen für das Frauenstimmrecht in den Fokus rückt. Es ehrt Frauen, die für politische Rechte kämpften und sich für gesellschaftliche Gleichberechtigung stark machten. In einem Teilprojekt wurden Expertinnen aus allen Kantonen der Schweiz angefragt, fünf bis acht Vorkämpferinnen vorzustellen. Ihre vielfältigen Biografien sind auf in einer virtuellen Ausstellung zu entdecken.

Parallel dazu werden 52 Frauenportraits ab dem 7. Februar in der Berner Altstadt zu sehen und zu hören sein. Mittels QR-Code können Zitate der Frauen, die von Schauspielerinnen eingelesen wurden, gehört werden. Die geplante Lichtprojektion auf das Bundeshaus, die am 7. Februar Premiere feiern sollte, musste coronabedingt verschoben werden.

Sie haben im Rahmen dieses Projekts fünf Freiburgerinnen portraitiert. War der Kanton Freiburg für die Frauen ein besonders schwieriges Pflaster?
Bei der ersten nationalen Abstimmung 1959 sagten tatsächlich 70% der Freiburger Stimmberechtigten «Nein» – das sind sogar noch etwas mehr als die knapp 67% im landesweiten Durchschnitt. Zwölf Jahre später sagten 71% der Stimmberechtigten im Kanton «Ja» – etwas mehr als die 66% des Schweizer Durchschnitts!

Das ist ein starker Meinungsumschwung. Was geschah denn in diesen 12 Jahren, dass die Männer ihre Haltung so änderten?
Das ist kaum auf eine einfache Formel zu bringen. Es gab zahlreiche gesellschaftliche Veränderungen, die sich auf die Geschlechterverhältnisse auswirkten: Frauen konnten sich besser ausbilden und wurden in verschiedenen Berufen präsenter. Es gab Innovationen, vom Kühlschrank bis zur Antibabypille. Der Umbruch von 1968 prägte die Gesellschaft. Die bürgerlichen Parteien und die katholische Kirche änderten in diesem Zeitraum ihre Haltung zum Frauenstimm- und Wahlrecht. 1959 sagte die Kirche in Freiburg «Nein» und die Bürgerlichen beschlossen «Stimmfreigabe», was mit «Nein» gleichzusetzen ist. 1971 sprachen sich auch diese Akteure für ein «Ja» zum Frauenstimmrecht aus. Zahlreiche Freiburger Frauen hatten mit ihrem jahrzehntelangen beharrlichen Kampf massgeblichen Anteil daran, dass die Vorlage 1971 angenommen wurde.

Interessant ist, dass die Freiburgerinnen im Kampf um das Frauenstimmrecht 1959 und 1971 auf sehr unterschiedliche Argumente und Strategien setzten.

Inwiefern?
1959 wurde mit dem Prinzip der Rechtsgleichheit von Frau und Mann argumentiert. Der Abstimmungskampf von 1971 wurde anders geführt: Die Frauen führten eher eine Komplementarität der Geschlechter an und es gab Slogans wie: «Für die Frauen ein herzliches Ja».

Erwähnen möchte ich die Strategie der Historikerin Jeanne Niquille 1959: Sie argumentierte aus historischer Perspektive und zeigte auf, dass es im Kanton Freiburg im 18. Jahrhundert – beispielsweise in Villars-sur-Glâne – Gemeindepräsidentinnen gegeben hatte. Sie verwies damit auf eine «Freiburger Tradition» der politischen Rechte von Frauen.

Wenn Sie sich die Freiburger Vorkämpferinnen ansehen, gibt es da etwas, das diese Frauen verbindet?
Sie waren gut ausgebildet. Und sie verhielten sich untereinander solidarisch, waren auch mit der Schweizer Frauenstimmrechtsbewegung sehr gut vernetzt. Nicht alle Frauen waren in Freiburg geboren, einige stammten aus anderen Schweizer Kantonen oder anderen europäischen Staaten. Anne Reichlen-Gellens etwa wurde in Belgien geboren. Es gab alleinstehende Frauen ohne Kinder genauso wie verheiratete Familienfrauen.

Foto Madeleine Joye-Thévoz: Besitz Familien Joye

Eine dieser Frauen war Madeleine Joye-Thévoz. Können Sie uns kurz erzählen, wer sie war?
Madeleine Joye-Thévoz wurde 1906 in Freiburg geboren und engagierte sich bereits sehr früh für die politischen Rechte von Frauen. Schon als 18-Jährige nahm sie an Veranstaltungen der Schweizer Frauenbewegung teil. Dabei schlief sie, weil sie kein Geld hatte, oft einfach irgendwo im Stroh. Sie wollte unbedingt die Frauenrechtlerinnen kennenlernen und zum Beispiel erfahren, wie man einen Frauenstimmrechts-Verein führt.

Sie war Lehrerin und unterrichtete junge Frauen in Staatsbürgerinnenkunde, wobei sie diese mit feministischer Literatur bekannt machte. Sie betonte, dass politische Rechte vom Geschlecht unabhängig sein müssen und fiel immer wieder mit mutigen Aktionen auf. Sie engagierte sich stark im Abstimmungskampf von 1959. Mitstreiterinnen fanden sie mitreissend, Gegner beschrieben sie als exzentrisch. Ihr Verdienst war es unter anderem, dass sie den Staatsrat dazu zwang, Farbe zu bekennen. Dass sie und andere Frauen 1959 keinen Erfolg hatten, lag letztlich an der zu starken Gegnerschaft.

 

Foto Augusta Kaelin-Anastasi: Besitz Familie Meyer-Kaelin

Und inwiefern verhielten sich die Kämpferinnen von 1971 anders?
Das kann ich am Beispiel von Augusta Kaelin-Anastasi beschreiben. Sie ist in Lugano aufgewachsen und hat an der Universität Freiburg studiert. Später lebte sie im Bezirk Gruyère, einem der Bezirke, die 1959 den höchsten Neinstimmen-Anteil aufwiesen. Kaelin organisierte, dass in jedem Dorf eine Frau mit Blumen von Hof zu Hof ging, um die Menschen mit «Charme» zu überzeugen. Augusta Kaelin arbeitete auch eng mit den Männern ihrer Partei – der CVP – zusammen. Sie war ab 1971 in der Legislative von Bulle politisch aktiv und wäre eigentlich gerne Grossrätin geworden, musste dann aber aus parteipolitischen Gründen hinter männlichen Kandidaten zurückstehen. Ihre Tochter Thérèse Meyer-Kaelin wurde später Nationalrätin und 2005 sogar Nationalratspräsidentin. Und auch andere weibliche Familienmitglieder, darunter zwei Enkelinnen Augustas, sind politisch engagiert.

Wie haben die Menschen denn auf diese Frauen reagiert?
Es gibt eine interessante Reportage des RTS von 1969- eine historische Perle! Sie zeigt in einem Ausschnitt, wie die Frau eines Bezirksobmanns von Hof zu Hof geht, und zwar keine Blumen verteilt, aber mit den Menschen übers Frauenstimmrecht spricht. Das Interesse war gross, gerade auch am Bürgerrechtsunterricht, den Sekundarlehrpersonen für interessierte Frauen auf dem Land anboten.

Quelle: https://rts.ch/play/tv/redirect/detail/3474385

Zurück zum Projekt Hommage 2021: Ist es zeitlich befristet oder bleibt es in einer Form erhalten?
Die Frauenporträts bleiben aufgeschaltet. Über 50 neue Frauenporträts sind in Arbeit für eine Aufnahme in das Historische Lexikon der Schweiz (https://hls-dhs-dss.ch/de/). Das Gosteli-Archiv, eine wichtige Partnerin von Hommage2021, das die Geschichte der Frauenbewegung aufbewahrt, steht allen interessierten Personen offen. Die Ausstellung der Frauenporträts an den Berner Hausfassaden ist bis Ende Juni befristet. Vielleicht finden sich ja künftig noch andere Formen der Würdigung: Es werden Stimmen laut, dass viele Freiburger Frauen schon längst einen Strassennamen verdient hätten. Jeanne Niquille beispielsweise, die promovierte Historikerin und innovative Archivarin, hat für Freiburg enorm viel geleistet – nach ihr ist bis jetzt erst ein Archivsaal benannt.

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des Projekts «Hommage 2021»
von Irma Gadient

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Genderpreis 2020: «KZ-Bordelle waren Teil eines umfassenderen Prämiensystems» /alma-georges/articles/2020/genderpreis-2020-kz-bordelle-waren-teil-eines-umfassenderen-pramiensystems /alma-georges/articles/2020/genderpreis-2020-kz-bordelle-waren-teil-eines-umfassenderen-pramiensystems#respond Tue, 24 Nov 2020 12:28:15 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=12189 Mit dem Genderpreis werden Master-, Doktorarbeiten und andere wissenschaftliche Publikationen ausgezeichnet, welche eine Gender-Fragestellung in den Fokus rücken. Dominique Lysser vom Departement für Zeitgeschichte wurde mit sFr. 3000.- prämiert: Ihre Arbeit behandelt die Geschichte der KZ-Bordelle. Im Rahmen des Internationalen Tages gegen Gewalt an Frauen haben wir die Historikerin zum ihrem Forschungsthema befragt und dabei viel Neues gelernt.

Wie fühlt es sich an, für die eigene Arbeit mit dem Genderpreis ausgezeichnet zu werden?
Die Anerkennung ist ein tolles Gefühl. Ich habe viel Zeit und Energie in meine Masterarbeit investiert und bin zu Recherchezwecken mehrmals nach Deutschland gereist. Zu spüren, dass sich dieser grosse Aufwand gelohnt hat, ist enorm wertvoll und motivierend. Als Feministin war mir eine gendersensible Perspektive auf meinen Forschungsgegenstand von Anfang an sehr wichtig. Dass genau dieser Fokus der Grund ist, warum die Arbeit ausgezeichnet wird, freut mich natürlich umso mehr.

Das Thema Ihrer Arbeit in einem einzigen Satz (oder in einer einzigen Frage) …
Meine Masterarbeit befasst sich mit der Ausstellungspraxis und Darstellungstradition der Geschichte der Sex-Zwangsarbeit in Häftlingsbordellen in den Dauerausstellungen der KZ-Gedenkstätten Neuengamme, Flossenbürg und Ravensbrück.

Wie sind Sie auf das Thema Ihrer Masterarbeit gekommen?
Ich habe eine Mastervorlesung von Prof. Dr. Christina Späti und Prof. Dr. Julia Gelshorn über die Rezeptionsgeschichte des Holocaust besucht. Auf der Suche nach einem Thema für das Midterm-Paper bin ich dann eher zufällig auf die Geschichte der KZ-Bordelle gestossen. Ich hatte vorher noch nie von Bordellen für männliche Häftlinge in Konzentrationslagern gehört. Das hat mich gleichermassen schockiert und motiviert, mehr über diesen Teilaspekt des nationalsozialistischen Gewaltsystems zu erfahren. Und ich habe sofort gemerkt: Mein Interesse an diesem Thema war definitiv grösser als der Umfang eines regulären Midterm-Papers.

Ganz viele Menschen wissen nicht, dass es KZ-Bordelle gab. Warum ist das Thema so unsichtbar?
Auf diese Frage gibt es mehrere Antworten. Erstens ist die späte Historisierung und Musealisierung der Geschichte der Sex-Zwangsarbeit in den KZ-Bordellen das Resultat der langjährigen gesellschaftlichen Tabuisierung der geschlechtsbezogenen Gewalt im Nationalsozialismus. Obwohl sexuelle Gewalt eine Form der Machtausübung darstellt, die überall verfügbar ist und verstanden wird, wirken Skandalisierungstendenzen der sachlichen und kritischen Auseinandersetzung auf gesellschaftlicher, juristischer und historischer Ebene entgegen.

Zweitens bedeutete die Befreiung der NS-Konzentrationslager und der Zusammenbruch des Dritten Reichs nicht für alle ehemaligen Häftlinge auch eine Befreiung der stigmatisierenden und diskriminierenden Behandlung durch die Mehrheitsgesellschaft. Die Hierarchisierung der Gefangenen in Haftgruppen unterschiedlichen Sozialprestiges wirkte auch nach Kriegsende fort. Die tiefe Position der als «asozial» Verfolgten, zu denen die Mehrheit der Sex-Zwangsarbeiterinnen gehörte, verortete sie auch nach ihrer KZ-Haft (wieder) an den Rand der Gesellschaft und damit auch ausserhalb der Geschichtsschreibung.

Und drittens entstand erst durch den Paradigmenwechsel von Politik- und Ereignisgeschichte zu Alltags- und Mikrogeschichte in den 1970er Jahren ein methodischer Bezugsrahmen, der geschlechtsspezifische Perspektiven auf die KZ-Geschichte überhaupt erst ermöglichte.

Sichtbarkeit ergibt sich folglich nicht einfach, sondern sie wird hergestellt. Jede Präsentation von Geschichte verweist zum einen auf die historischen Inhalte, die sie zu vermitteln versucht und zum anderen auf die gesellschaftlichen Machtverhältnisse, die sie geschaffen hat.

Dominique Lysser

Wie werden KZ-Bordelle in den Museen behandelt? Sind Sie mit der Art und Weise einverstanden oder was sollte anders gemacht oder erzählt werden?
Die «eine» Darstellung der Geschichte der KZ-Bordelle und der Sex-Zwangsarbeit gibt es nicht und das ist auch gut so. Ich habe im Rahmen meiner Masterarbeit die Gedenkstätten Neuengamme, Flossenbürg und Ravensbrück untersucht. Dabei wurde sehr schnell deutlich, dass Fragen der musealen Inszenierungsmittel und gestalterischen Möglichkeiten von vielen verschiedenen Faktoren abhängen: Wie gross ist die zur Verfügung stehende Ausstellungsfläche? Welche Quellen können als Exponate zugänglich gemacht werden? Wie lässt sich dieser spezifische Aspekt der Lagergeschichte in das Narrativ der Gesamtschau integrieren?

Ich denke, insgesamt ist wichtig, dass die Geschichte der Lagerbordelle und der Sex-Zwangsarbeit in allen drei Ausstellungen als Teilaspekt des Gewaltsystems Konzentrationslager «zu sehen» gegeben wird, auch wenn diese Sichtbarkeit unterschiedliche Formen der Repräsentation umfasst. Die Gedenkstätte Ravensbrück beispielsweise widmet dem Thema einen eigenen Ausstellungsraum. Das ist nicht nur aufgrund der Ausstellungsarchitektur möglich, sondern auch dank dem vielfältigen Quellenmaterial. Im Gegensatz dazu nimmt die Sex-Zwangsarbeit innerhalb der Ausstellung zur Geschichte des KZ Flossenbürg verhältnismässig wenig Raum ein. Flossenbürg war ein reines Männerlager und die Zwangsarbeit im Lagerbordell in Relation dazu ein entsprechend marginaler Aspekt.

Wer hat von den KZ-Bordellen profitiert und wie lassen sich diese mit der NS-Logik (z.B. «Rassenschande») vereinbaren?
Die Bordelle in den Konzentrationslagern waren Teil eines umfassenderen Prämiensystems, das Vergünstigungen an Häftlinge regelte. Heinrich Himmler erhoffte sich durch diese Leistungsanreize eine Produktivitätssteigerung der Häftlinge. Nur sehr privilegierte und besser gestellte Häftlinge durften (und konnten) das Lagerbordell besuchen. Das erklärt auch die geringe Dimension: Die Zahl der Bordellgänger machte weniger als 1% der männlichen Häftlinge aus. Das waren anfangs vor allem «Reichsdeutsche», später auch Polen, Skandinavier und Westeuropäer. Jüdischen Häftlingen und sowjetischen Kriegsgefangenen war der Bordellbesuch verboten. Entsprechend war auch die Mehrheit der Sex-Zwangsarbeiterinnen «reichsdeutscher» Herkunft. Es ist auszuschliessen, dass jüdische Frauen in den Lagerbordellen sexuell ausgebeutet wurden. Im Gewaltverhältnis «KZ-Bordell» greifen folglich die rassistischen, antisemitischen, antifeministischen sowie heterosexistischen Dimensionen der NS-Ideologie ineinander.

Zwangsprostituiert wurden u.a. auch lesbische Frauen.Bisher wird abernirgends explizit und allein lesbischen Verfolgten des NS-Regimes gedacht. Die Debatteüber ein Mahnmal in Ravensbrück zieht sich schon seit ein paar Jahren und es gabKonflikteinnerhalb der LGBT+ Community, weil einige (schwule)Historiker lesbischen Frauen abgesprochen haben, zu den Opfergruppen dieser Zeit zu gehören. Wie gut dokumentiert ist das Thema? Und warum wird es so emotional diskutiert?
Weibliche Homosexualität wurde im Gegensatz zu männlicher Homosexualität, die als «volkszerstörerisch» galt, nicht strafrechtlich verfolgt, sofern nicht weitere Verfolgungsgründe vorlagen. Im Verständnis der Nationalsozialisten war auch eine lesbische (reichsdeutsche) Frau «geschlechtsbereit», das heisst biologisch dazu in der Lage, Kinder für den NS-Staat zu zeugen. Dieser genderspezifische Unterschied in der Verfolgung homosexueller Menschen war das Resultat der pronatalistischen Bevölkerungspolitik der Nationalsozialisten.

Trotzdem: Für homosexuelle Frauen war innerhalb der «deutschen Volksgemeinschaft» kein Platz und lesbische Beziehungen wurden als «Entartungserscheinungen» gewertet. Ich denke, deshalb ist es aus historischer Perspektive berechtigt und gesellschaftlich wichtig, lesbische Frauen zu den Opfergruppen dieser Zeit zu zählen, auch wenn sich ihre Verfolgungskontexte von denjenigen homosexueller Männer unterscheiden. Aber Opferzuschreibungen waren und sind immer ein politischer Streitpunkt, nicht zuletzt auch deswegen, weil es sich dabei um eine Frage der Definitionsmacht handelt.

Es gibt jetzt einen neuen Antrag für ein Mahnmal bzw. eine Gedenkkugel, der von einem breiten Bündnis queerer Gruppen getragen wird. Ist mit neuem Widerstand zu rechnen oder kommt es diesmal Ihrer Einschätzung nach doch noch zu einem guten Ende?
Wie der Antrag aufgenommen und ob mit Widerstand zu rechnen sein wird, kann ich nicht voraussagen. Als Historikerin setze ich mich in meiner Arbeit mit vergangenen Ereignissen auseinander und stelle in der Regel keine Prognosen für die Zukunft auf.

Ich denke aber, dass der zwangsläufig wiederkehrenden öffentlichen Debatte über den «richtigen» Umgang mit der eigenen Geschichte eine wichtige Korrektivfunktion zukommt. Jede Gesellschaft erwartet andere Erinnerungen und lässt andere zu: die kulturellen Kontexte und Sozietäten beeinflussen, was durch wen, wie und zu welchem Anlass erinnert wird. Eine solche Diskussion sagt also viel über unsere Bedürfnisse in der Gegenwart aus und wie wir diese gesamtgesellschaftlich verhandeln.

Der Genderpreis wird am Dies academicus von der verliehen. Dieses Jahr wurden neben Dominique Lysser zwei weitere Wissenschaftlerinnen mit dem Preis ausgezeichnet: Morgane Pochon für ihre Masterarbeit «»Je voulais simplement faire revenir mes règles» Essai de reconstitution des parcours d’avortement des Fribourgeoises saisies par la justice et de leurs représentations de l’avortement (1930-1970)» und für ihre Doktorarbeit «The Enfranchisement of Women and Foreigners in Switzerland. Lessons for Direct Democracy, Cultural Change and Integration» .

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Genderpreis 2020: «Politik scheint für Männer weniger attraktiv zu werden» /alma-georges/articles/2020/genderpreis-2020-politik-scheint-fur-manner-weniger-attraktiv-zu-werden /alma-georges/articles/2020/genderpreis-2020-politik-scheint-fur-manner-weniger-attraktiv-zu-werden#respond Tue, 24 Nov 2020 12:27:02 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=12169 Mit dem Genderpreis werden Master-, Doktorarbeiten und andere wissenschaftliche Publikationen ausgezeichnet, welche eine Gender-Fragestellung in den Fokus rücken. Das hat Anna Maria Koukal vom Departement für Volkswirtschaftslehre gemacht und wurde deshalb mit sFr. 3000.- prämiert. Im Rahmen des Internationalen Tages gegen Gewalt an Frauen haben wir mit der Forscherin über Schweizer Politik und Mitbestimmung gesprochen.

Wie fühlt es sich an, für die eigene Arbeit mit dem Genderpreis ausgezeichnet zu werden?
Natürlich habe ich mich sehr über den Genderpreis 2020 gefreut und diese Nachricht hat mich zusätzlich für die Arbeit an meinen laufenden Forschungsprojekten motiviert. Interessanterweise ist das übrigens genau das, was die ökonomische Theorie über Awards sagen würde, nämlich dass Preise und Auszeichnungen das Potential haben, intrinsische Motivation zu verstärken. Da man als Wissenschaftler_in meistens ein kleines fachspezifisches Publikum hat und intensiv mit seinem Team an der Forschung arbeitet, ist es zudem schön, wenn die eigene Forschung auch für ein breiteres Publikum interessant ist. Zumal sich meine Forschung mit politischen Mitspracherechten für Frauen, Jugendliche und Ausländer _innen beschäftigt, freue ich mich auch über Gelegenheiten diese aktuellen Forschungsfragen interdisziplinär zu diskutieren.

Das Thema Ihrer Arbeit in einem einzigen Satz (oder in einer einzigen Frage) …
Unter welchen Bedingungen sind Bürger_innen bereit, ihren politischen Einfluss mit neuen Gruppen zu teilen – und welche Auswirkungen hat das?

Wie sind Sie auf das Thema Ihrer Dissertation gekommen?
Die Schweizer Institutionen, insbesondere die ausgeprägte Direkte Demokratie mit ihren vielfältigen Einflussmöglichkeiten, hat mich schon immer fasziniert. Gleichzeitig haben Frauen in fast keinem anderen Land so lange auf das Stimmrecht gewartet wie in der Schweiz. Diesen Gegensatz aus stark ausgeprägten demokratischen Institutionen, die aber eine lange Zeit nur Männern vorenthalten waren, wollte ich besser verstehen. Zu diesem Zweck habe ich einen neuen Datensatz für den Zeitraum 1947 – 1990 zusammengetragen, der um die 100 Abstimmungen zur Einführung des Frauenstimmrechts in der Schweiz auf Gemeindeebene zusammenfasst. Nicht nur die politische Integration von Frauen interessiert mich, in meiner Forschung befasse ich mich zudem mit der politischen Integration von Ausländer_innen und Jugendlichen. Diese wird in der aktuellen politischen Debatte prominent diskutiert.

Wo ist Ihre Arbeit innerhalb Ihrer Fachdisziplin zu verorten und wo besteht noch Entwicklungsbedarf in Bezug auf Themen wie Gender und Feminismus?
Meine wissenschaftlichen Arbeiten lassen sich im Bereich der politischen Ökonomie verorten. Allerdings sind die Schwerpunkte der einzelnen Projekte sehr unterschiedlich. Beispielsweise beschäftige ich mich in einem Projekt mit der Rolle von kultureller Führung (in meinem Fall dem Papst) auf die geäusserten Präferenzen der Schweizer Männer zur Einführung des Frauenstimmrechts. Meine empirischen Analysen zeigen, dass sich katholische Männer durch die Reformen des zweiten Vatikanums viel stärker für das Frauenstimmrecht öffnen als protestantische Männer. Dieser Effekt ist dort besonders ausgeprägt, wo der Bezug zum zweiten vatikanischen Konzil besonders stark ist. Bisher wissen wir noch relativ wenig darüber, wie sich Verhaltensänderung von kulturellen Vorbildern oder Eliten auf die geäusserten Präferenzen der Gruppenmitglieder auswirkt und welche Mechanismen dabei mitspielen. Gerade im Zusammenhang mit Minderheitsrechten gibt es hier also noch viel Forschungsbedarf.

Wie kommt es, dass Mitbestimmung so stark an Einbürgerung gebunden ist?
Tatsächlich orientiert sich formale politische Mitsprache noch stark am Prinzip der Staatsbürgerschaft. Ein Argument für die Verknüpfung von Staatsbürgerschaft und politischer Mitsprache ist, dass man sicherstellen möchte, dass politische Entscheidungen mit einer langfristigen (nachhaltigen) Perspektive getroffen werden und ein gutes Verständnis des politischen Systems vorhanden ist. Die heutigen Gesellschaften sind aber viel mobiler als sie es noch vor 100 Jahren waren. Das führt dazu, dass heute ein grosser Teil der Bevölkerung von der politischen Mitbestimmung – zumindest partiell – ausgeschlossen ist. Studierende sind übrigens besonders häufig von fehlender politischer Mitsprache betroffen, da sie viel mobiler sind als die Durchschnittsbevölkerung und deshalb auch häufig im Ausland leben. Die voranschreitende internationale Mobilität führt auch dazu, dass ein wachsender Anteil der Steuerzahler_innen zwar Steuern bezahlt, aber keine Mitsprache über deren Verwendung hat. Dies lässt die starke Konzentration auf die Staatsbürgerschaft jedoch allmählich bröckeln. Bereits heute existieren schon in einigen Schweizer Kantonen politische Mitspracherechte für Ausländer_innen und in der EU haben alle EU- Bürger_innen automatisch politische Rechte auf der kommunalen Ebene. Es könnte also gut sein, dass wir hier in den nächsten Jahrzehnten Veränderungen sehen werden.

Welche (positiven) Entwicklungen beobachten Sie in Bezug auf die Integration bzw. Inklusion von weniger vertretenen Gruppen wie Immigrant_innen oder junge Menschen?
In unserer Forschung haben wir uns die Frage gestellt, wie sich die politische Integration von Immigrant_innen auf die Schweizer_innen auswirkt. Die Ergebnisse sind erstaunlich. Unsere Daten zeigen, dass Schweizer_innen, die in Gemeinden mit Ausländer_innenstimmrecht leben, nach der Einführung des Stimmrechts zufriedener mit der Demokratie sind und sich ihre Einstellung gegenüber den dort lebenden Immigrant_innen verbessert. Interessanterweise deuten unsere Resultate darauf hin, dass dieser Effekt dort am ausgeprägtesten ist, wo die Ablehnung gegenüber dem Ausländer_innenstimmrecht besonders hoch war.

Dr. Anna Maria Koukal

Bei einer aktuellen Forschungsarbeit analysierten wir zudem das politische Engagement von Frauen und Männern nach der Einführung des kantonalen Frauenstimmrechts 1959. Interessant ist, dass die Wahlbeteiligung der Frauen zunächst nur bei rund 15% lag. Erst über die Zeit nimmt sie langsam zu, wobei die Zunahme in Gemeinden mit ausgeprägter direkter Demokratie etwas stärker ist. Auf der anderen Seite beobachten wir, dass durch die Einführung des Frauenstimmrechts die Politik für Männer weniger attraktiv zu werden scheint. In verschiedenen empirischen Tests finden wir, dass nach der Einführung des Frauenstimmrechts das politische Engagement der Männer stark abfällt. Dies erinnert an die Arbeitsmarktliteratur, die einen sogenannten Entwertungseffekt von Berufen findet, die sich für Frauen öffnen. Wir wollen nun der Frage nachgehen, ob sich dies auch auf die Politik übertragen lässt.

Fast 50 Prozent der neuen Abgeordneten in Neuseelands Parlament sind Frauen, rund 10 Prozent stammen aus der LGBT+ Community und 16 Parlamentarier_innen sind Māori. Ausserdem sind erstmals Menschen mit einem afrikanischen und lateinamerikanischen Hintergrund mit dabei. Was macht Neuseeland richtig oder anders? Und wie lässt sich mehr Vielfalt ins Schweizer Parlament bringen?
Vielfalt ist ein gutes Stichwort! In der Tat könnte Vielfalt in der Politik zu neuen Ideen und verstärktem Wettbewerb von politischen Konzepten führen und dadurch unter bestimmten Bedingungen die Qualität von politischen Entscheidungen verbessern. Neuseeland könnte uns hierfür spannende Daten liefern. So zeigt sich in manchen Arbeiten, dass Frauen in der Politik wichtige Vorbildfunktionen für andere Frauen sein können. Unter welchen Bedingungen sich diese Vorbildfunktion materialisiert, ist eine spannende und noch nicht ausreichend beantwortete Forschungsfrage. Wichtig ist, dass der politische Prozess möglichst alle Interessen – auch die von Minderheiten – berücksichtigt. Während in Neuseeland die Vielfalt im Parlament schon konkret sichtbar ist, läuft der Mechanismus in der Schweiz vor allem über die Institutionen. Durch Proporzwahlen im Nationalrat und in den kantonalen Parlamenten werden eine Vielfalt von Interessen abgebildet, welche über die Möglichkeit zur direkt demokratischen Beteiligung ergänzt werden. Allerdings laufen diese Mechanismen fast ausschliesslich über formale politische Stimmrechte.

Ein Ergebnis, welches sich sowohl für die Einführung von Frauen-, Ausländer_innen- und auch Jugendstimmrecht gezeigt hat, ist, dass Menschen weniger bereit sind, ihre politischen Rechte zu teilen, wenn sie viel Einfluss auf politische Entscheidungen nehmen können. Vereinfacht gesagt: je mehr Einfluss ich persönlich auf politische Entscheidungen nehmen kann, desto teurer ist die Integration neuer Wähler_innengruppen. Da das Schweizer Stimmvolk über Abstimmungen bzw. Wahlen Einfluss auf die Vielfalt der politischen Landschaft ausüben kann, könnte man an diesem Kostenhebel ansetzen. Deshalb haben wir in einem ersten Schritt ein Mitspracherecht vorgeschlagen. Was Ausländer_innen, Auslandschweizer_innen und Jugendliche politisch wünschen und denken, ist wichtig und kann der Politik bedeutende Impulse geben. Denn Demokratie dient nicht nur der Aggregierung individueller Präferenzen zu gesellschaftlichen Entscheidungen, sondern der Formung informierter individueller Präferenzen. Zu den Mitspracherechten könnten zuallererst volles Initiativ- und Referendumsrecht gehören. So könnten Gruppen, die bisher von vollen politischen Rechten ausgeschlossen sind, ihre Ideen in den Diskurs einbringen, wobei die bisherigen Wähler_innen etwas über das politische Verhalten dieser Gruppen lernen könnten.

Der Genderpreis wird am Dies academicus von der verliehen. Dieses Jahr wurden neben Anna Maria Koukal zwei weitere Wissenschaftlerinnen mit dem Preis ausgezeichnet: Morgane Pochon für ihre Masterarbeit «»Je voulais simplement faire revenir mes règles» Essai de reconstitution des parcours d’avortement des Fribourgeoises saisies par la justice et de leurs représentations de l’avortement (1930-1970)» und für ihre Masterarbeit «(Un-)Sichtbarketi im Museum – ein Blick auf die Historisierung und Musealisierung der KZ-Bordelle und der Sex-Zwangsarbeit in den KZ-Gedenkstätten Neuengamme, Flossenbürg und Ravensbrück».

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Fonds de recherche: La quête du graal est plus ardue pour les femmes /alma-georges/articles/2020/fonds-de-recherche-la-quete-du-graal-est-plus-ardue-pour-les-femmes /alma-georges/articles/2020/fonds-de-recherche-la-quete-du-graal-est-plus-ardue-pour-les-femmes#respond Mon, 26 Oct 2020 08:00:12 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11735 Est-il plus difficile pour les femmes d’obtenir des fonds de recherche? La question fait débat, mais un récent article de synthèse, publié dans la célèbre revue Higher Education affirme que oui.

Dans le landerneau académique, tout le monde n’est pas d’accord. Au cours de la dernière décennie, différentes études ont démontré que les femmes et les hommes ont des chances comparables d’obtenir les subventions et les bourses nécessaires au financement de leurs recherches. Tandis que d’autres ont relevé que, selon les sources de financement, à compétences académiques égales ou supérieures les candidates sont discriminées.

Alors, qui croire?
Sayaka Sato et Pascal Gygax, de l’équipe de Psycholinguistique et Psychologie sociale appliquée de l’Université de Fribourg, Julian Randall, responsable du Service Promotion Recherche, et Marianne Schmid Mast de l’Université de Lausanne, se sont associés pour décortiquer ces multiples recherches. De leur examen résulte que, même si des études à grande échelle suggèrent que les femmes et les hommes ont des chances égales d’obtenir un financement pour la recherche, cela n’équivaut pas à une absence de biais liés au genre. «Il ne suffit pas de comparer les montants des financements ou les succès entre femmes et hommes, souligne le groupe de travail. En effet, même lorsque les femmes obtiennent des subventions de recherche similaires, il est probable que ce soit en dépit d’obstacles systémiques et sociétaux que les hommes ne rencontreront jamais.»

De nombreuses études ont montré que, lorsque le profil d’une chercheuse ou d’un chercheur est évalué, les femmes sont désavantagées, peu importe que leurs propositions scientifiques soient aussi bonnes ou meilleures que celles de leurs concurrents masculins. Les biais liés au genre sont profondément ancrés dans la culture universitaire dominée par les hommes.

Effet boule de neige
Les auteur·e·s montrent comment, en milieu universitaire, les femmes se heurtent à de nombreux obstacles que les hommes ne rencontrent pas. Par exemple, des recherches montrent que les femmes ont plus difficilement accès à des laboratoires adaptés, ou reçoivent des budgets de déplacement inférieurs. De plus, à l’instar de nombreuses autres professions, les femmes, dont la carrière universitaire est interrompue par la garde des enfants ou des obligations familiales, peuvent subir un frein à la productivité; ce qui est moins le cas pour les hommes. Cette situation est amplifiée par le manque habituel de soutien institutionnel ou sociétal. Sur la base de recherches antérieures, les auteur·e·s affirment que ce manque de productivité peut entraîner une baisse de la confiance en soi, des évaluations plus faibles de la part des collègues et des étudiant·e·s, des promotions moins importantes. Cette situation aura forcément un impact sur leur profil académique et leurs demandes de financement. La liste est longue, et dans les universités où les performances sont interdépendantes, même des problématiques apparemment insignifiantes peuvent faire boule de neige, entrainant des parcours professionnels plus difficiles pour les femmes.

En bref, selon Sayaka Sato, Pascal Gygax, Julian Randall et Marianne Schmid Mast: «Le financement de la recherche peut sembler impartial, mais c’est un leurre. Si l’on considère les obstacles systémiques et sociétaux, le chemin qui conduit les femmes à demander des fonds pour la recherche et à les obtenir est truffé d’obstacles que les hommes ne rencontreront probablement jamais».

Les petits ruisseaux font les grandes rivières
Le Service Promotion Recherche (SPR) de l’Unifr, dont le rôle principal est de soutenir les chercheuses et les chercheurs de l’Unifr dans le financement de leurs recherches a innové en lançant et participant à cette étude, une démarche plutôt rare. Julian Randall, son responsable, nous explique.

Pourquoi avoir lancé cette recherche?
Ce travail entre dans le cadre de la politique générale de diversité de l’Université. Ce type de collaboration entre service et recherche est peu fréquent. Mais c’est une véritable chance pour l’Unifr de pouvoir profiter des résultats d’un tel travail dans sa pratique administrative, d’autant plus que ces découvertes peuvent contribuer à l’égalité des chances pour les chercheuses.

Quels étaient les constats dans votre travail quotidien?
Un jour, alors que je travaillais sur une affiche, j’ai demandé conseil à des femmes. L’une d’entre elles m’a affirmé qu’elle ne se sentait absolument pas concernée par le résultat, parce que j’avais utilisé des images qui ne montraient que des hommes. J’ai réalisé alors à quel point, quelle que soit l’importance du message et la qualité du travail de communication, les résultats pouvaient être filtrés par des facteurs dont je n’avais pas nécessairement conscience.

Plus largement, il s’agit, bien entendu, de soutenir la politique de genres de l’Université et de nombreux organismes de financement, qui font de gros efforts pour éliminer les risques de préjugés sexistes. Par exemple, le projet du Fonds national suisse (FNS), actuellement en cours d’évaluation, ne comporte pas de CV.

Vous relevez un manque de soutien aux chercheuses. Qu’entreprend l’Unifr à ce sujet?
Le de Unifr propose de nombreux programmes de soutien. Celui auquel on a fait appel a permis d’engager une chercheuse à 20% pendant 2 ans uniquement sur ce projet. Notre Service, quant à lui, veut piloter une formation réservée aux femmes. L’ montre, en effet, que de telles formations ont stimulé les demandes féminines auprès de l’European Research Counsil (ERC). Le SPR s’intéresse également à un filtrage des préjugés dans les propositions, avant leur soumission. Le FNS a, en effet, relevé que malgré l’évaluation en double aveugle de son nouvel instrument (SPARK), les chercheuses n’ont toujours pas obtenu les résultats espérés. C’est pourquoi le SPR veut améliorer, au travers d’outils spécifiques, les formulations qui habituellement sont empreintes de biais de genre dans les demandes de fonds.

Enfin, nous travaillons à des projets de numérisation qui devraient également soutenir l’égalité. Les chercheuses peuvent, en effet, apprécier les webinaires plutôt que les événements présentiels, car ils permettent aux parents (aux femmes comme à leur conjoint) d’être présents aux séminaires, malgré leurs responsabilités familiales. Notre projet de gestion de campus, qui sera développé en 2021, peut également aider les chercheuses en leur fournissant une aide financière, même lorsqu’elles ne sont pas au bureau. Stay tuned.

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  • L’article publié dans la revue Higher Education peut être téléchargé
  • est chercheuse senior au Département de psychologie de l’Unifr
  • est lecteur au de l’Unifr
  • est chef de section au de l’Unifr
  • est professeure au
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Im Kollektiv gegen den Sexismus im weissen Kittel /alma-georges/articles/2020/im-kollektiv-gegen-den-sexismus-im-weissen-kittel /alma-georges/articles/2020/im-kollektiv-gegen-den-sexismus-im-weissen-kittel#respond Wed, 21 Oct 2020 22:30:09 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11785 Sie wollen sicher nicht «Chérie» genannt werden und setzen sich dafür ein, dass sich im Ausbildungs- und Spitalumfeld alle wohlfühlen: Im Interview erklären Lea und Linda vom neu gegründeten Kollektiv CLASH Fribourg, wie sie gegen Sexismus und sexuelle Belästigung in der Medizin vorgehen.

Sie gehören zu den Mitbegründer_innen von CLASH Fribourg. Warum braucht es das Kollektiv?
Lea: Unser Vorbild ist CLASH in Lausanne – das ist sozusagen das Original. Dort haben sich Medizinstudentinnen aus dem Praktikumsjahr zusammengetan, weil sie im Spital viel Sexismus und auch sexuelle Belästigung erfahren haben. Daraufhin haben sie auf informelle Weise Zeugenaussagen gesammelt. Es kamen schreckliche Geschichten ans Tageslicht. Bei ihnen war das spezifisch auf das Lausanner Universitätsspital (CHUV) bezogen. Aber es liegt auf der Hand, dass diese Probleme auch in anderen Spitälern auftreten. In Freiburg verbringen wir mit dem neuen Masterstudium nun ebenfalls viel Zeit im Spital. Wir haben zum Glück noch keine schrecklichen Geschichten erfahren, aber wir versuchen bereits präventiv einzuwirken.

Wie kämpft CLASH in Freiburg konkret gegen diese Probleme an?
Linda:
Das Institut für Hausarztmedizin hat ein Formular erstellt, mit dem Betroffene oder Personen, die Zeugen von Diskriminierungen wurden, uns ihre Fälle schildern können. Dieses Formular kann online anonym ausgefüllt werden. Zudem kann man uns an zwei Tagen pro Woche während zwei Stunden telefonisch kontaktieren. An einem Tag auf Französisch und Italienisch, am anderen Tag auf Deutsch. Wir sind da, um zuzuhören und allenfalls Ratschläge zu erteilen.
Lea: Wir sind keine institutionelle Struktur, anhand der Zeugenformulare und Anrufe verfassen wir aber zweimal pro Jahr einen zusammenfassenden Bericht. Es geht darum, der Universitätsleitung und der Leitung des Freiburger Spitals (HFR) mögliche Probleme aufzuzeigen.

Linda: Zusätzlich wollen wir mit verschiedenen Projekten und Veranstaltungen die Leute sensibilisieren und informieren, Diskussionen anregen und dadurch zu Lösungsansätzen beitragen. Vor kurzem organisierten wir zum Beispiel einen Filmabend. Wir stehen am Anfang und haben viele Ideen – einige davon gilt es nun noch zu konkretisieren.

Es gibt weltweit verschiedene Studien, die Probleme mit Sexismus in der medizinischen Ausbildung bestätigen. Das Thema ist präsent: 92 Prozent der befragten Medizinstudent_innen an der Universität Freiburg haben bereits von Sexismus oder sexueller Belästigung in Spitälern gehört, 54 Prozent fürchten sich davor, in zukünftigen Praktika selbst davon betroffen zu sein. Sind im Medizinstudium diese Probleme weiter verbreitet als in anderen Studienfächern?

Lea: Vor allem im praktischen Teil unseres Studiums wird es problematisch. Sobald wir im Spital arbeiten, befinden wir uns in steilen hierarchischen Strukturen. Wir werden von vielen verschiedenen Personen betreut, wobei immer auch eine gewisse Abhängigkeit besteht. An den meisten Orten bleiben wir nur kurze Zeit, es gibt viele Wechsel. Wenn die Situationen instabil und die Hierarchien steil sind, wird das System anfälliger für Sexismus, sexuelle Belästigung und Diskriminierung im Allgemeinen – die Probleme werden weniger schnell bemerkt, und nicht immer wird offen darüber gesprochen.
Linda: Für uns ist aber auch wichtig, dass die Diskussionen über diese Probleme nicht nur im Bereich der Medizin geführt werden. Wir müssen irgendwo anfangen, und weil wir Medizin studieren, starten wir eben hier. Aber wir sind offen für alle, es geht nicht nur um uns.

Dann kann sich bei Ihnen auch eine Geschichtsstudentin melden, die Sexismus erfahren hat?
Linda: Selbstverständlich. Wir haben noch nicht viel Erfahrung und wollten deshalb klein beginnen – aber es dürfen sich alle bei uns melden.
Lea: Das gilt übrigens nicht nur auf universitärer Ebene, sondern auch spitalspezifisch für andere Hierarchiestufen. Denn als Medizinstudent_innen sind wir zwar in der Ärzt_innenhierarchie zuunterst, wenn man alle anderen Berufsgruppen anschaut, die im Spital arbeiten, sind wir aber immer noch in einer ziemlich privilegierten Position. Es gibt die Pfleger_innen, die Putzfachkräfte, die Küche: Sie alle können uns von ihren Erfahrungen mit Diskriminierung – das kann neben Sexismus auch Rassismus, LGBTQ-Feindlichkeit et cetera sein – berichten. Langfristig gesehen möchten wir uns im gesamten System etablieren.

Woher kommen diese steilen Hierarchien in der Medizin?
Linda:
Grundsätzlich ist es ja durchaus sinnvoll, wenn man Supervisor_innen hat, schliesslich verfügen diese über mehr Erfahrung. Entscheidend ist vor allem auch das Bewusstsein über die Strukturen und der Umgang damit.
Lea: Ich denke ebenfalls, dass unsere Ausbildung so gross und komplex ist, dass es in einem gewissen Mass Sinn ergibt, dass man nicht automatisch nach dem Studium selbstständig ist und die volle Verantwortung trägt. Alle Vorgesetzten haben wieder ein Stück Verantwortung mehr. Für den Lernprozess und den Verantwortungsprozess ist das sinnvoll. Was sicher zusätzlich zu den steilen Hierarchien beiträgt: Historisch gesehen wurden Ärzt_innen lange Zeit teils fast schon als Übermenschen betrachtet. Dieses Bild der Götter in Weiss hat allerdings sowohl auf die Atmosphäre innerhalb der Ärzteschaft, als auch hinsichtlich der Behandlung von Patient_innen mehr negative als positive Auswirkungen.

Sie studieren beide im fünften Jahr Medizin. Haben Sie während Ihrer Ausbildung selbst schon Sexismus oder sexuelle Belästigung erlebt?
Linda: Persönlich nicht.
Lea: Meiner Meinung nach beginnt es auf einer theoretischen Ebene in den Vorlesungen schon ab dem ersten Jahr. Wenn Beispiele aus der Klinik behandelt werden, heisst es typischerweise immer «der Arzt»,«der Patient», «die Krankenschwester». Das ist der Grundstein für die sexistische Haltung, in der wir ausgebildet werden. Diese Haltung trägt dazu bei, dass sich einige Leute berechtigt fühlen, sich auf eine gewisse Weise zu verhalten, die objektiv betrachtet auf keinen Fall in Ordnung ist.

Und auf der praktischen Ebene?
Lea: Dort gibt es viele kleine Beispiele: In meinem dritten Studienjahr hat der eine Tutor mich und eine andere Studentin «Chérie» genannt. In einem professionellen Ausbildungsrahmen war das für mich absolut deplatziert. Ein anderes Mal habe ich mitgekriegt, wie ein Chirurg im Operationssaal eine sexistische Bemerkung machte und gleich hinzufügte, nach dieser Aussage werde er bestimmt bald vom HR herbeizitiert. Er war sich also bewusst, dass die Aussage nicht okay ist, machte sie aber trotzdem.

Haben Sie auch bereits von schwerwiegenden Fällen gehört?
Lea:
Es ist nicht unser Ziel, an dieser Stelle davon zu erzählen. Aber ja, es gibt sie. Wir hatten auch bereits eine Kontaktaufnahme einer Studentin, die zwar nicht in Freiburg studiert hat, aber im Kantonsspital Freiburg ein Praktikum absolvierte und Dinge erlebte, die ganz eindeutig nicht okay sind. Ins Detail gehen möchte ich aber nicht, das überlassen wir der Betroffenen selbst, sollte sie irgendwann ihre Geschichte öffentlich erzählen wollen.

Wer ergriff die Initiative, einen Ableger von CLASH in Freiburg aufzubauen?
Linda:
Das Institut für Hausarztmedizin hat ein sehr engagiertes Team, das entschlossen gegen Sexismus im Spital-Milieu vorgeht und auch in diesem Fall den Anstoss gab. Eine junge Ärztin, die im Institut arbeitet, war bereits bei der Gründung von CLASH in Lausanne dabei. In Gesprächen mit ihr entwickelten wir Ideen, wie wir vorgehen könnten.

Welche langfristigen Visionen verfolgt das Kollektiv?
Lea:
Wir möchten dazu beitragen, dass es im Bereich der Medizin gerechter und inklusiver zu und her geht. Damit wir eines Tages als gute Vorbilder dastehen und nicht die alten Muster, mit denen wir nicht einverstanden sind, weiterverfolgen. Das wirkt sich später auch auf den Umgang mit Patient_innen aus. Auch dort darf es absolut keinen Platz für Sexismus, Rassismus oder irgendeine andere Form von Diskriminierung geben. Wir wollen dazu beitragen, dass in einem Spital und einem Praxisumfeld sowohl die Pflegebedürftigen als auch alle, die Pflege geben, sich wohlfühlen können, und niemand diskriminiert wird.

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  • von CLASH Freiburg
Zum Kollektiv
CLASH steht für Collectif de lutte contre les attitudes sexistes en milieu hospitalier. Das Ziel des Lausanner Originals sowie des Freiburger Ablegers: der Kampf gegen sexuelle Belästigung und Sexismus im Spital- und Praxisalltag sowie in den Ausbildungsinstitutionen. Hauptanliegen des gemeinnützigen Vereins ist es, eine leicht zugängliche Anlaufstelle anzubieten, um betroffene Personen und Zeug_innen zu schützen und zu unterstützen. CLASH Fribourg hat sieben Vorstandsmitglieder und umfasst insgesamt gut 20 Medizinstudent_innen.
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Le 14 juin, l’Unifr aussi était violette /alma-georges/articles/2019/le-14-juin-lunifr-aussi-etait-violette /alma-georges/articles/2019/le-14-juin-lunifr-aussi-etait-violette#respond Mon, 17 Jun 2019 08:50:37 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=8861 Vendredi 14 juin, les femmes sont descendues par milliers dans la rue. Venues de partout, elles se sont réunies pour rappeler leurs droits et revendiquer une place plus juste dans la société, le monde professionnel et privé. A l’Unifr aussi, elles se sont rassemblées pour une lecture du manifeste, partager un repas et rejoindre ensemble la vague violette de 12’000 personnes, mobilisée dans la capitale fribourgeoise.
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«Ich finde das Manifest überhaupt nicht radikal» /alma-georges/articles/2019/ich-finde-das-manifest-uberhaupt-nicht-radikal /alma-georges/articles/2019/ich-finde-das-manifest-uberhaupt-nicht-radikal#respond Thu, 02 May 2019 13:12:18 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=8352 Am 14. Juni wird gestreikt – auch an den Schweizer Universitäten. Bereits heute haben Forscher_innen ein Manifest veröffentlicht.

Francesca Falk, warum kommt es am 14. Juni zu einem schweizweiten Frauenstreik?
Einen einzelnen Auslöser gibt es nicht. Der Streik wird auch nicht von einem zentralen Komitee organisiert – die Bewegung ist vielfältiger und speist sich aus dem Ärger vieler Einzelner. Anders gesagt: Viele Frauen haben offenbar einfach gerade genug. Es gibt zahlreiche Bereiche, in denen es seit Jahren nicht vorwärts geht – und andere, wo wir einen richtigen Backlash erleben. Besonders sichtbar ist der in den USA mit Donald Trump.

Und diesen Backlash gibt es auch in der Schweiz?
Absolut. Beispielsweise kommen die Genderstudies vermehrt unter Druck. Bereits Erreichtes wird wieder infrage gestellt. Dagegen wehren sich die Streikenden. Oder es gibt den erschreckenden Hass gegen Politikerinnen im Internet. Frauen, die sichtbar ihre Position vertreten, werden da massiv angegangen. Und das nicht nur, wenn sie polarisieren: Sogar die ausgesprochene Konsenspolitikerin Doris Leuthard hat sich kürzlich darüber beklagt, was sie alles an Beschimpfungen aushalten muss. Die Bekämpfung dieser «Hatespeech» ist darum auch eine der Forderungen des Streiks.

Was sind denn weitere Anliegen?
Unterschiedliche Frauen haben unterschiedliche Anliegen, dementsprechend breit sind auch die Forderungen. Viele ärgern sich beispielsweise über weiterhin bestehende Lohndifferenzen oder über die Unterschiede bei der unbezahlten Arbeit. Es gibt Studien, die zeigen, dass Männer und Frauen in der Schweiz ungefähr gleich viel arbeiten. Bloss übernehmen die Frauen viel mehr schlechter oder gar nicht bezahlte Arbeit. Das führt dazu, dass ihr durchschnittliches Einkommen am Ende nur etwas mehr als halb so gross ist, wie jenes der Männer.

Deshalb werden auch Sie am 14. Juni streiken.
Ja. Mir war von Anfang an klar, dass ich mich engagieren wollte, ich hatte aber ein Problem: Mein Streik wäre nicht automatisch sichtbar. Es sind Semesterferien und ob ich da arbeite oder nicht, merkt eigentlich niemand. Anderen Forscher_innen aus der ganzen Schweiz ging es genau gleich. Zugleich gibt es auch an der Uni einen grossen Handlungsbedarf. Und so beschlossen wir, ein nationales Manifest mit hochschulspezifischen Forderungen zu verfassen.

Und was steht da drin?
Insgesamt sind es . Dabei geht es beispielsweise um Schritte gegen die prekären Arbeitsbedingungen an den Universitäten oder darum, dass wir heute zwar mehr Studentinnen als Studenten, aber noch immer viel zu wenige Professorinnen haben.

Viele Massnahmen benötigen kein Geld, sondern die richtigen Entscheide. Nehmen wir Job-Sharing: In der Histoire contemporaine teilen sich bereits zwei Professoren ein Pensum. An den meisten anderen Instituten und Universitäten ist solches aber noch immer nicht möglich. Dabei würde Job-Sharing mehr Frauen eine Professur ermöglichen.

Andernorts ist es eine Frage, welche Form von Frauenförderung betrieben wird. Beim SNF wurde beispielsweise ein Förderinstrument für Frauen mit Familie durch ein Exzellenz-Instrument ersetzt, das nur Frauen ab der Post-Doc-Stufe offensteht.

Damit spricht man aber ein anderes Klientel an. Dass der Frauenanteil mit jedem akademischen Karriereschritt abnimmt hat ja Gründe. Die Arbeitsverhältnisse an den Universitäten verlangen eine hohe Mobilität und sind sehr oft prekär – also schlecht bezahlt, befristet oder beides. Dabei brauchen gerade Forschende, die eine Familie wollen, auch eine gewisse finanzielle Sicherheit und können nicht einfach so mobil sein. Wir fordern deshalb mehr unbefristete Stellen und dass die Mobilität keine Voraussetzung für eine akademische Karriere sein darf.

Und erreicht man es, dass es mehr Frauen ganz an die Spitze schaffen?
Indem die Universitäten mehr Professorinnen berufen. Bis da Ausgeglichenheit herrscht, fordern wir, mindestens 50 Prozent der Professuren mit Frauen* zu besetzen.

Eine 50%-Quote bei Neuberufungen!?
Warum denn nicht? Wir hätten auch mehr verlangen können. Ganz allgemein finde ich unser Manifest überhaupt nicht radikal. Was wir fordern ist vernünftig.

Manche Probleme lassen sich tatsächlich ändern, indem man die Spielregeln ändert. Anderem ist nicht einfach so mit einem neuen Reglement beizukommen.
Stimmt. Beispielsweise Belästigungen oder der alltägliche Sexismus. Als ich doktorierte, verglich ein Professor in einem Kolloquium den Google-Schlitz mit einer Vagina – man könne bei beiden alles Mögliche reinschieben. Es waren damals mehrere Professoren anwesend, aber keine Professorin – und niemand sagte etwas dazu, es wurde nur gelacht. Wir Doktorandinnen waren schlicht zu schockiert, um darauf adäquat reagieren zu können. Gibt es mehr Frauen in Machtpositionen, dann verschwinden solche Bemerkungen. Auch darum geht es uns mit unserem Manifest.

Wer kann das Manifest denn überhaupt unterzeichnen?
Da sind wir sehr offen. Der Text beginnt mit den Worten: «Wir sind Wissenschaftler*innen aus verschiedenen Disziplinen und werden am 14. Juni 2019 streiken.» Alle, die sich damit identifizieren − unabhängig von ihrem Geschlecht −, können das Manifest unterschreiben.

Was versprechen Sie sich denn vom Manifest? Die Forderungen werden ja wohl kaum eins zu eins umgesetzt.
Die Funktion des Manifestes ist es, eine Diskussion anzustossen und ein Bewusstsein für die Defizite zu schärfen. Als ich beispielsweise schwanger wurde, war klar, dass ich mich in den ersten Monaten um das Kind kümmern werde, weil nur ich Anspruch auf eine bezahlte Elternzeit hatte. Mein Partner hatte damals eine Woche Vaterschaftsurlaub und konnte zudem noch geblockt ein paar Ferienwochen beziehen und das Pensum später eine gewisse Zeit reduzieren, was bereits eine sehr privilegierte Situation war. Und trotzdem war das noch lange keine gleichberechtigte Aufteilung. Der Staat bestimmt von Anfang an die Rollenverteilung und das hat weitreichende Folgen. Er greift an einem extrem intimen Punkt in unsere Beziehung ein und bestimmt, wer was zu tun hat. Solche Fragen müssen gesellschaftlich diskutiert werden.

War denn der letzte Frauenstreik politisch ein Erfolg?
Ja. Kurzfristig sowieso: eine halbe Million Frauen hat mitgemacht. Damit war der Frauenstreik der grösste Streik seit dem Landesstreik (wobei auch unbezahlt arbeitende Frauen streikten; die fallen bei gängigen Streikdefinitionen durch die Maschen). Wichtiger aber war, dass der Streik der Frauenbewegung starken Auftrieb verliehen und dass der politische Druck unter anderem zum Gleichstellungsgesetz von 1996 und zur Wahl der zweiten Frau (Ruth Dreifuss) in den Bundesrat beigetragen hat.

Und können sich eigentlich auch Männer am Streik engagieren?
Natürlich! Solange sie sich nicht in den Vordergrund drängen. Beim letzten Frauenstreik 1991 haben Männer beispielsweise eine Streikküche betrieben, damit die Frauen streiken konnten. Bei unseren Sitzungen gibt es zudem gegenwärtig eine Gruppe von Männern, die jeweils die Kinderbetreuung übernimmt. Wir vergessen sowieso viel zu oft, dass feministische Anliegen, wie etwa die Elternzeit oder generell eine gerechtere Gesellschaft auch Anliegen von vielen Männern sind.

Und wenn man keine Zeit hat?
Das Mitmachen am Streik ist sehr niederschwellig. Wer nicht den ganzen Tag streiken kann, kann beispielsweise morgens um 11h mitmachen. Zu diesem Zeitpunkt finden in der ganzen Schweiz symbolische Aktionen statt. Wer gar keine Möglichkeit hat, die Arbeit niederzulegen, kann zudem etwa durch die Kleidung oder das Aufstellen von Schildern auf den Frauenstreik und seine Forderungen aufmerksam machen.

Was wird am 14.6. an den Unis stattfinden?
So genau kann ich das nicht sagen – es hängt von den Unis und den unzähligen Gruppierungen ab, die etwas auf die Beine stellen. Weil Semesterferien und die meisten Leute nicht da sind, werden die grossen Kundgebungen wohl eher anderswo stattfinden. Ich selbst werde in Bern sein, da ich dort im lokalen Streik-Komitee aktiv bin. In Freiburg spüren wir übrigens auch einen gewissen Support aus dem Rektorat: Astrid Epiney hat eine E-Mail geschrieben mit der Bitte, dass am 14.6. keine Prüfungen stattfinden sollen. So können sich auch alle Studierenden am Streik beteiligen. Zudem wird sie mit uns über das Manifest diskutieren. Dieser öffentliche Anlass findet zusammen mit anderen Mit-Diskutierenden am 15. Mai von 18.30 bis 20 Uhr in der Miséricorde statt – wir freuen uns sehr, wenn möglichst viele kommen – und natürlich auch unser Manifest unterschreiben!

Emanzipation und Migration.
Ein Blick in die Schweizer Geschichte zeigt, dass Migration viel dazu beigetragen hat, die Verhältnisse in der Arbeitswelt, Bildung und Politik zugunsten von Frauen zu verändern. Francesca Falks soeben veröffentlichtes Buch beleuchtet diese Zusammenhänge zum ersten Mal in einer Gesamtschau. Da heute Migration oft als Gefahr für die Gleichberechtigung gesehen wird, sind diese Befunde von besonderer Bedeutung und Brisanz. Gender Innovation and Migration in Switzerland. Cham: Springer International Publishing (Palgrave Volg in Migration History).
Open Access:

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  • Am Mittwoch, 15. Mai diskutiert unsere Rektorin Astrid Epiney gemeinsam mit Pascal Gygax (Psycholinguist), Niels Rebetez (Vertreter des CSWM im Fakultätsrat) sowie Francesca Falk (Mit-Initiantin Manifest) an einer öffentlichen Veranstaltung über die vorgebrachten Forderungen. Moderiert wird der Anlass von Sarah Baumann und Pauline Milani. 15.5. 2019, 18.30 Uhr, Miséricorde 11 salle Laure Dupraz 2.102
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