Egalité – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Fri, 01 Mar 2024 08:56:16 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 «Ces gens ont le droit que nous rapportions leur histoire!» /alma-georges/articles/2024/ces-gens-ont-le-droit-que-nous-rapportions-leur-histoire /alma-georges/articles/2024/ces-gens-ont-le-droit-que-nous-rapportions-leur-histoire#respond Tue, 20 Feb 2024 09:26:07 +0000 /alma-georges?p=19712 Engagée comme professeure en 2008 à l’Université de Fribourg, Anne-Françoise Praz y a amené une nouvelle façon de faire de l’histoire.  Ses recherches ont mis l’accent sur des thèmes brûlants: histoire sur les internements administratifs, histoire sur les politiques de placements d’enfants ou encore histoire des femmes et du genre. Alors que l’heure de la retraite a sonné, Alma&Georges revient sur son parcours au travers de cinq documents soigneusement choisis par ses collègues.

Couvertures de livres tirés de la collection La Mémoire du Siècle

Livre tirés de la collection de la  Mémoire du Siècle

Après mon master, j’ai travaillé durant une dizaine d’années aux éditions Eiselé à Lausanne où j’ai eu l’occasion de créer cette collection historique. C’était une petite maison où je devais tout faire: je cherchais la documentation, j’écrivais, je faisais la mise en page. J’ai dû apprendre tous les métiers! C’était assez chouette, d’autant plus que j’avais beaucoup de liberté. Au niveau éditorial, j’ai choisi de mettre l’accent sur l’histoire sociale, la vie quotidienne, plutôt que la politique.

Ce détour par l’édition n’est pas typique pour un·e professeur·e d’université?
Je ne le vois pas comme une rupture dans ma carrière. Par la suite, cela m’a été très utile pour l’enseignement car j’ai dû apprendre à travailler vite et à vulgariser. Aujourd’hui, les parcours académiques sont plus linéaires et l’on passe directement du master à la thèse.

Mais pourquoi être revenue au monde académique. Avez-vous subi des pressions familiales?
Bien au contraire! Mes parents m’envoyaient des offres d’emploi en Valais pour que je décroche un «vrai travail». Cela dit, j’ai tout de même été institutrice durant quatre années. Je suis ensuite revenue à l’Université avec la vague ambition d’enseigner au niveau secondaire mais, dans le fond, je ne souhaitais pas retourner en Valais. Je voulais vivre autre chose!

Des petites annonces sibyllines

De mystérieuses petites annonces fleurissent dans la presse locale

Il faut savoir que le titre «retard de règles» est un euphémisme pour parler d’une grossesse non désirée. J’avais trouvé ce document en faisant des recherches pour les éditions Eiselé. Il y avait aussi des annonces de sage-femmes qui disaient: «Madame reçoit des pensionnaires à toute époque, discrétion assurée», sous entendu à toute époque de la grossesse.

L’avortement était tabou?
L’avortement, la contraception, la sexualité en général. C’est précisément ce qui m’a incité à faire des recherches sur l’accès à la contraception qui, contrairement à ce que j’imaginais, était bien antérieur aux années 1970. Il s’agit en fait d’une revendication de militants néomalthusiens qui apparaît dès la fin du XIXe siècle. Le sujet reste peu étudié en Suisse. Les archives de la police fribourgeoise m’ont toutefois permis de réaliser que des conférences sur le sujet avaient été interdites, des brochures saisies dans les kiosques et des affiches arrachées. La répression nous donne des informations sur des activités qui, sans elle, ne seraient pas restées dans l’histoire.

Un sujet à creuser?
Effectivement, ça pourraît être un projet de rêve pour ma retraite! Je sais que Margarethe Faas-Hardegger, une militante néo-malthusienne, avait fait la promotion du contrôle des naissances dans le journal syndical ’eǾé. Même s’il fallait savoir lire entre les lignes pour comprendre de quoi il s’agissait, elle avait reçu 400 lettres d’ouvrières intéressées par le sujet. Si je pouvais les retrouver, ce serait génial!

Le Conseil fédéral s’attaque au travail des enfants

Il s’agit du fameux message du Conseil fédéral annonçant la loi sur les fabriques de 1877 qui va interdire le travail en fabrique des enfants en dessous de 14 ans. Il faut saluer le fait que la Suisse est assez pionnière en la matière. A l’époque, le Conseil fédéral doit s’opposer à la fois aux industriels, qui invoquent la liberté du commerce, et aux familles, qui ont besoin du travail des enfants pour survivre. Cela se ressent dans son argumentaire, pour le moins pragmatique. Selon lui, si les enfants sont exploités prématurément par l’industrie, leur santé va s’en ressentir et ils ne produiront que très peu par la suite. Nous sommes encore à mille lieues des droits de l’enfant tels qu’on les connaît de nos jours, mais on sent poindre une ère nouvelle, où la formation et la qualification du capital humain deviennent de plus en plus importantes. La question du travail des enfants reste d’actualité et dresser des parallèles entre la situation d’hier et d’aujourd’hui me semble riche d’enseignement: quels sont les mécanismes qui ont fait que, chez nous, nous avons pu nous en passer?

Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux enfants placés, aux minorités ou aux groupes marginalisés?
Au cours des recherches dans le cadre de ma thèse, je suis tombée sur le phénomène de la «poutamisa», de la mise à l’envers des enfants. A l’auberge du port de Portalban, le 2 janvier de chaque année, il y avait des mises aux enchères d’enfants pauvres ou orphelins qui étaient à la charge de l’assistance publique. La famille qui avait le moins d’exigences financières emportait la mise.  Plus l’enfant était âgé, plus la pension était basse, car la famille se rattrapait sur la force de travail des enfants. C’est ce qui m’a amené à m’intéresser à la problématique des enfants placés.

Correspondances des interné·e·s de Bellechasse

Lettre d’une détenue à Bellechasse à son amoureux.

Il s’agit d’une lettre à laquelle était joint un mouchoir brodé qu’une internée administrative, incarcérée au pénitencier de Bellechasse, avait envoyée à son amoureux pour Noël. Avec ma collègue Lorraine Odier, nous avons ressenti une grande émotion en la découvrant. Nous avons remarqué que le directeur de Bellechasse laissait passer certaines lettres, celles où la femme détenue écrivait «Comment se fait-il que tu m’as oublié? Tu ne m’écris plus! Tu m’as déjà remplacée!» et ne lui remettait pas les lettres d’amour de son correspondant. Ce traitement, cette intrusion dans les relations personnelles m’apparaît comme une violence terrible! En tant qu’historien·ne, nous avons le pouvoir exorbitant d’entrer parfois dans l’intimité des gens. Nous nous demandons: «Mais qu’allons-nous faire de toutes ces souffrances?»

Et précisément, qu’en faites-vous?
Ces gens ont le droit que nous rapportions leur histoire, que l’on sache ce qu’ils ont vécu. C’est la raison pour laquelle, j’avais décidé de faire une lecture publique de ces lettres de Bellechasse.

Est-ce que cette recherche vous a marquée?
Ça a été passionnant même si pas toujours facile. Nombre de personnes sont encore en vie et voudraient que justice leur soit rendue, que les coupables soient punis. Ce n’est pas notre rôle. D’autres nous encouragent, nous remercient: «Plus vous en parlez, plus nous comprenons, plus nous savons que ce qui est arrivé n’est pas de notre faute, c’est un soulagement.»

Dans le fond êtes-vous une redresseuse de torts?
Non, je ne suis ni une redresseuse de torts, ni une thérapeute. Pour écrire cette histoire orale, il nous faut certes mener des entretiens avec des personnes qui ont vécu des choses très lourdes et qui se sont murées dans le silence durant des décennies. Certaines ont dû faire un effort immense pour oser demander des contributions de solidarité. Il leur fallait d’abord dévoiler à leur famille qu’elles avaient été victimes de placement. Je ne m’étais pas imaginée à quel point cette honte pesait sur ces gens

Et a contrario, est-ce que les institutions mises en cause, l’Etat, voire l’Eglise, vous ont freinée?
Non, même s’il y a peut-être une fixation sur certains problèmes. Il y avait, par exemple, un article de presse consacré à un mémoire sur l’avortement affiché sur le panneau à côté de mon bureau. A plusieurs reprises, des inconnus l’ont déchiré. Je suppose que c’était le fait de certains milieux conservateurs pour qui une nouvelle vision des rapports de sexe ou de la famille n’est tout simplement pas acceptable.

Hostilité grandissante envers les études du genre

Pamphlet intitulé «Non à la folie du genre» tirée du Journal de l’UDC

Il y a énormément de mécompréhension sur les études du genre. C’est un épouvantail que l’on utilise pour démonter un adversaire, la gauche rose-verte en l’occurrence. C’est une instrumentalisation très déplorable qui a débuté dans les années 2000. L’égalité salariale, le mariage pour tous, la lutte contre les violences domestiques sont des réformes qui suscitent des résistances dont l’exutoire est la théorie du genre.

Et pourquoi avoir décidé d’entamer des études dans ce domaine?
Alors que je travaillais aux éditions Eiselé, j’ai été menacée de licenciement durant la crise des années 1990. Comme mon temps de travail avait été réduit à 50%, j’ai décidé de commencer une thèse à l’Université de Fribourg sous la direction du Professeur Python. Parallèlement, j’ai vu que l’Université de Genève proposait un diplôme d’études approfondies en études de genre et je m’y suis inscrite.

Comment était-ce perçu à l’époque?
A la fin des années 1990, cela passait pour du militantisme, du féminisme. Il a fallu se battre pour montrer qu’il s’agissait d’une approche scientifique, déjà établie depuis les années 1970 dans le monde anglo-saxon. Depuis, elle s’est imposée comme incontournable en sciences sociales, alors même qu’elle fait l’objet de vives critiques dans l’espace public. C’est une instrumentalisation très déplorable qui a débuté dans les années 2000. Car les études genre ont stimulé des réformes politiques, l’égalité salariale, le mariage pour tous, la lutte contre les violences domestiques. Ces réformes ont suscité des résistances, qui se focalisent une prétendue «théorie du genre» comme un épouvantail, utilisé pour démonter un adversaire, la gauche rose-verte en l’occurrence.

Vous a-t-il ensuite été facile d’amener ces questionnements à Fribourg?
Etonnamment, oui! Il y avait au sein de l’Institut d’histoire contemporaine une grande ouverture, même si mes collègues n’étaient pas des spécialistes. Dès ma deuxième année, j’ai proposé au Professeur Python un cours sur l’histoire des masculinités. Il m’a regardé un peu interloqué, puis m’a répondu: «Mais oui, pourquoi pas?».

Et pourquoi ce thème de l’histoire de la masculinité?
Je suis fascinée par la manière dont cette construction de la masculinité se conjugue avec la grande histoire. Prenez la Première Guerre mondiale: comment les hommes ont-ils pu tenir dans l’horreur des tranchées. Il existe deux explications antagonistes, celle dite de l’école du consentement qui explique cette attitude par un patriotisme forcené; et l’autre, celle dite de l’école de la contrainte, qui soutient que les hommes n’avaient pas le choix, en cas de désertion ils risquaient le peloton d’exécution. Ces deux approches se sont longtemps affrontées, jusqu’à ce que les historien·ne·s intègrent la dimension du genre, notamment la socialisation des hommes, éduqués à ne pas pleurer, à ne pas être des «femelettes». Cela explique aussi pourquoi ils ont tenu.

On sent que vous avez encore le feu sacré. Qu’allez-vous faire de votre retraite?
Les cahiers au feu et la maîtresse au milieu (rires). Je vais continuer à travailler car, avec ma collègue Marta Roca de Lausanne, je me suis embarquée pour deux ans dans un projet Fonds national sur l’histoire du divorce en Suisse, toujours à partir des archives judiciaires.

Et comment envisagez-vous la retraite, cette nouvelle étape de vie?
Je vais regretter mes collègues, les étudiant·es et l’enseignement, car j’adore ça! J’espère qu’ils m’accepteront encore!

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  • Anne-Françoise Praz
  • , Café scientifique, 21 février 2024, 18h00 – 19h30
  • Comment prendre les acteurs·trices au sérieux ? Leçon d’adieu de la Prof. Anne-François Praz, 28.02.2024, 18h30
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«Die Stimmen der Betroffenen hören» /alma-georges/articles/2023/die-stimmen-der-betroffenen-horen /alma-georges/articles/2023/die-stimmen-der-betroffenen-horen#respond Wed, 17 May 2023 04:55:20 +0000 /alma-georges?p=18189 Anlässlich des Internationalen Tags gegen Homo-, Bi-, Inter- und Transphobie hat die Redaktion von Alma&Georges mit den Podiumsteilnehmer_innen des in diesem Rahmen veranstalteten Anlasses gesprochen. Die Diskussion wird sich um die Bedeutung von Inklusion und Anti-Diskriminierung an Hochschulen drehen und wie dies erreicht werden kann.

Der Internationale Tag gegen Homo-, Bi-, Inter- und Transphobie bzw. -feindlichkeit (IDAHOBIT) ist ein jährlicher Gedenktag, der am 17. Mai begangen wird. Der Tag soll die Aufmerksamkeit auf die Diskriminierung von Menschen aufgrund ihrer sexuellen/romantischen Orientierung und Geschlechtsidentität lenken und ein Zeichen für die Gleichberechtigung und Akzeptanz setzen.

Unter dem Titel «Die Universität Freiburg: eine Institution, die alle respektiert?» diskutieren Francesca Poglia Mileti, Professorin für Soziologie, Camille Spühler und Alexi Graça Simoes vom Verein LAGO sowie Muriel Besson, Leiterin der Dienststelle Gleichstellung, Diversität und Inklusion.

Francesca Poglia Mileti, warum wird der IDAHOBIT (International Day Against Homo-, Bi- and Transphobia) heute noch gebraucht? Insbesondere in der Schweiz?
Francesca Poglia Mileti:
Les mouvements pour la défense des droits des personnes LGBTQIA+ ont lutté pour une meilleure connaissance – et reconnaissance juridique – des réalités vécues par ces dernières. En Suisse, par exemple, le a légalisé le  depuis 2020, le Code pénal et militaire (2020) a été modifié afin de tenir compte de la discrimination basée sur l’ et la procédure de changement à l’état civil des personnes transgenre et intersexes a été simplifiée. Les manifestations telles que l’IDAHOBIT se justifient encore en Suisse, car si la violation des droits des personnes LGBTQIA+ n’est pas comparable aux pays où l’homosexualité est punie pénalement (env. 70 pays), les limitations et discriminations restent nombreuses: inégalité de traitement sur le marché du travail, moindres droits reproductifs, inadéquation des pratiques médicales, invisibilisation de la diversité des identités de genre dans les écoles, violences verbales ou physiques dans l’espace public, catégories administratives inadaptées, marginalisation sociale, rejets familiaux, etc.

Welche institutionellen Herausforderungen sehen Sie bei der Förderung von Vielfalt und Inklusion an Hochschulen und wie können diese angegangen werden?
Francesca Poglia Mileti: Si aujourd’hui les hautes écoles reconnaissent le bien-fondé des politiques inclusives (genre, handicap, etc.), les actions concrètes sont encore très timides. La promotion de la diversité rencontre des résistances, parce que reconnaître la pluralité des identités de genre remet en question nos représentations sociales et morales, tout comme les mesures concrètes peuvent modifier nos pratiques professionnelles et bousculer des rapports de pouvoir institués. Pourtant, l’université serait le meilleur endroit pour ouvrir la réflexion sur les possibilités de leur mise en œuvre: langage inclusif, usage des pronominalisations et des titres, catégories administratives, toilettes non genrées, etc. Pour ce faire, il est impératif d’inclure activement les personnes concernées afin d’éviter que la promotion de la diversité ne se transforme en un débat idéologique stérile.

Muriel Besson, heute stehen alle Buchstaben im LGBTIQA+-Akronym im Fokus. Jedoch scheint diese Vielfalt auf dem Podium nicht repräsentiert zu sein. Werden hier nicht erneut bestimmte strukturelle Ungleichheiten reproduziert?
Muriel Besson:
Für die Organisation dieser Podiumsdiskussion wollte die Dienststelle Gleichstellung, Diversität und Inklusion (GDI) eine Professorin oder einen Professor für den Austausch zum Thema anfragen. Wir haben uns für Professorin Francesca Poglia Mileti entschieden, die das Thema Vulnerabilität, einschliesslich derjenigen, die Geschlechterminderheiten und sexuelle Minderheiten betreffen, behandelt. LAGO hingegen ist ein Verein, der LGBTIQA+ Personen vertritt und zwei Vertreter_innen werden anwesend sein. Als Leiterin der Abteilung für GDI werde ich die Unifr vertreten, die ein offenes, respektvolles und wohlwollendes Studien- und Arbeitsumfeld fördert, in dem jede Person sich entfalten und ihre Fähigkeiten entwickeln kann. Ich werde kurz die Massnahmen vorstellen, die die EDI-Dienststelle durchführt, um besser bekannt zu machen, was bereits unternommen wird. So scheint es mir, dass wir versuchen, keine Ungleichheiten zu reproduzieren, sondern diese vielmehr zu diskutieren und die Möglichkeit haben, die Stimmen der betroffenen Teilnehmenden zu hören. Ich hoffe, dass es in den kommenden Jahren möglich sein wird, einen Aufruf zu formulieren, damit die Betroffenen an einer solchen Podiumsdiskussion noch besser vertreten sind, insbesondere innerhalb der verschiedenen akademischen Körperschaften.

Wie können Hochschulen sicherstellen, dass alle Studierenden und Mitarbeitenden sich sicher und unterstützt fühlen, insbesondere wenn sie sich nicht offen zu ihrer sexuellen bzw. romantischen Orientierung oder Geschlechtsidentität bekennen möchten oder können?
Muriel Besson: Den Hochschulen ist es ein Anliegen zu gewährleisten, dass alle Menschen in einem offenen, respektvollen und wohlwollenden Umfeld studieren und arbeiten können, welches frei von Diskriminierung ist. Um dieses Ziel in Bezug auf Geschlechterminderheiten und sexuelle Minderheiten zu erreichen, organisieren die Hochschulen Sensibilisierungsmassnahmen, insbesondere in Zusammenarbeit mit den entsprechenden Verbänden, an der Unifr mit dem Verein LAGO. Für das administrative und technische Personal wird ein Workshop angeboten, in dem es darum geht, angemessen auf Anliegen und Fragen von betroffenen Personen aus den Studierendenumfeld und dem Personal zu reagieren. Es ist klar, dass aufdringliche Fragen zu Intimität oder Sexualität nicht akzeptabel sind. Ein Beispiel hierfür ist die sowohl den Studierenden als auch dem Personal eingeräumte Möglichkeit, einen gebräuchlichen Vornamen für ihre E-Mail-Adresse zu verwenden, oder z.B. ihren Vornamen während des Studiums oder für offizielle Dokumente zu ändern. Ein weiterer wichtiger Punkt ist die Frage, wie man im Falle einer Diskriminierung vorgehen kann. Die Ombudsstelle sowie die GDI-Dienststelle bieten eine verständnisvolle und vertrauliche Anlaufstelle und eine Betreuung an. Die Unifr muss Massnahmen ergreifen, um ihre Mitglieder zu schützen. Derzeit sind wir dabei, die Verfahren sowie die gegebenenfalls vorgesehenen Sanktionen zu klären.

Welche Projekte/Massnahmen visiert die Dienststelle für Gleichstellung, Diversität und Inklusion für die nächsten zwei, drei Jahre an?
Muriel Besson: Der Aktionsplan, den die Unifr bis 2024 umsetzt, beinhaltet Sensibilisierungsmassnahmen wie diese Podiumsdiskussion. Tatsächlich arbeiten wir mit unseren Kolleg_innen an den universitären Hochschulen der Romandie am Projekt «Vers des unis arc-en-ciel» zusammen. Dieses zielt auf den Austausch unserer Best Practices ab und hat Synergien geschaffen, insbesondere bei der Organisation des Workshops «Accueillir et accompagner les personnes LGBTIQ aux études et au travail: Quelles enjeux de posture et pratiques professionnelles?». Dieser Workshop wird am 6. Juni an der Unifr für das administrative und technische Personal erneut angeboten, nachdem er im Dezember letzten Jahres zum ersten Mal stattgefunden hat. Die GDI-Dienststelle wird am Mittwoch eine kurze Umfrage starten, die sich an die Studierenden richtet. Im Jahr 2024 soll der oben genannte Workshop erneut stattfinden, da wir feststellen, dass es eine Nachfrage gibt. Am 17. Mai soll erneut eine Veranstaltung organisiert werden, wenn möglich in Zusammenarbeit mit unseren Partner_innen in der Romandie. In der Folge werden wir über weitere Aktionen für den nächsten Zeitraum 2025-2028 nachdenken, da ein neuer Aktionsplan ausgearbeitet werden soll.

Der IDAHOBIT an der Universität Freiburg
Die Universität Freiburg ist gemäss ihren Statuten in all ihren Tätigkeiten dem Grundsatz der Nichtdiskriminierung verpflichtet. Um das Bewusstsein der Gemeinschaft zu schärfen führt die Unifr jedes Jahr mehrere پäen und Kampagnen durch mit dem Ziel, ein offenes, respektvolles und wohlwollendes Studien- und Arbeitsumfeld zu schaffen, in dem sich jede Person entfalten und ihre Kompetenzen entwickeln kann.

Hochschulen haben eine wichtige Rolle bei der Förderung von Vielfalt und Inklusion. Studierende und Mitarbeitende unterschiedlicher Herkunft mit unterschiedlichen Identitäten kommen zusammen, um zu lernen, zu forschen und zu arbeiten. Der IDAHOBIT ist für die Unifr deshalb eine Gelegenheit, ihre Bemühungen um eine inklusive Umgebung zu thematisieren und sichtbar zu machen. Dadurch können Studierende und Mitarbeitende ihr Wissen und Verständnis für die Belange von LGBT+-Personen erweitern. Die Unifr schliesst sich dabei der Stadt Freiburg an, die als Legislaturziel die Integration fördern und dabei Vielfalt berücksichtigen will.

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«Menstruierende Männer sind für viele Menschen noch ungewohnt» /alma-georges/articles/2022/menstruierende-manner-sind-fur-viele-menschen-noch-ungewohnt /alma-georges/articles/2022/menstruierende-manner-sind-fur-viele-menschen-noch-ungewohnt#respond Fri, 08 Apr 2022 07:23:02 +0000 /alma-georges?p=15612 Haben Sie die bunten Boxen auf einigen Toiletten der Unifr schon entdeckt? Die Studierendenvereinigung EquOpp (Equal Opportunities) sensibilisiert für Fragen der Gleichheit und sozialen Gleichheit auf dem Campus und hat sich eine besondere Aktion für die nächsten Monate ausgedacht. Die Vereinigung erzählt, was es mit diesen Boxen auf sich hat.

Seit Kurzem sind an einigen Standorten der Unifr bunte Boxen aufgestellt, die die Aufmerksamkeit auf sich ziehen. Was sind diese Boxen genau und wofür sind sie gut?
Die Boxen stellen gratis Periodenprodukte zur Verfügung. Menstruierende Studierende können nach dem Prinzip «Nimm, was du brauchst!» frei davon Gebrauch machen. Im unteren Teil der Box kann mensch sich an den Tampons und Binden bedienen. Auffüllbar ist der Behälter durch den Deckel der Box. EquOpp wird sich einmal im Monat um die Auffüllung kümmern, aber natürlich wäre es auch schön zu sehen, wenn dies auch von anderen Studierenden kommt. Wofür sie gut sind, ist demnach ziemlich selbsterklärend, der Zugang zu Hygienenprodukten soll niederschwellig und in einer öffentlichen Einrichtung selbstverständlich sein. Darauf arbeiten wir hin.

Sie haben auch eine Öffnung für Erfahrungsberichte in Zusammenhang mit Periodenarmut eingebaut. Was ist Periodenarmut?
Periodenarmut bedeutet, wenn menstruierende Menschen sich Menstruationsartikel kaum oder gar nicht leisten können. Dies mag etwas überspitzt klingen, ist aber tatsächlich für viele Menschen mit niedrigen oder mittlerem Einkommen Realität. In der Schweiz sind vor allem Obdachlose, Menschen in prekären Verhältnissen, aber auch Studierende monatlich von dieser zusätzlichen finanziellen Belastung betroffen. Bei einem Mangel von Menstruationsprodukten entstehen unangenehme (man denke an Blutflecken) oder gar gefährliche Situationen wie den nötigen Zugriff auf weniger hygienische Produkte. Gerade in Schulen und öffentlichen Gebäuden ist es deshalb wichtig, dass diese Produkte frei zu Verfügung stehen. Auch etwa um zu verhindern, dass Betroffene während und aufgrund ihrer Periode nicht der Schule oder Arbeit fernbleiben müssen. In Schottland, Neuseeland und auch New York ist dies schon länger umgesetzt worden, und auch in Basel-Stadt wurde 2020 ein entsprechender Vorschlag angenommen.

Was werden Sie mit diesen Erfahrungsberichten machen?
Die Erfahrungsberichte sind in erster Linie für uns. Wir freuen uns über Rückmeldungen, Anregungen oder Kritik. Je nach dem kann uns ein Bericht oder eine Rückmeldung bezüglich der Periodenarmut auch helfen, die Wichtigkeit dieser Boxen bei den oberen universitären Instanzen oder Institutionen zu unterstreichen, selbstverständlich in anonymer Weise.

Die Menstruationsboxen sind bisher nur in den sogenannten «Damentoiletten» zu finden. Warum erfolgt die Aufrüstung in den anderen Toiletten nicht bereits von Anfang an?
In den «Männertoiletten» sind keine Boxen, weil die Box, die in eine Männertoilette sollte, in die Toilette für Menschen mit eingeschränkter Mobilität im PER 10 kam. Wir mussten mit den Mitteln und Ressourcen arbeiten, die uns zur Verfügung standen, und haben diese als die beste provisorische Lösung erachtet.

Inwiefern tragen die Boxen dazu bei, für das Thema «Menstruation bei trans Männern und non-binären Menschen» zu sensibilisieren?
Es gibt immer noch viele cis Männer, welche kaum mit dem Thema Menstruation in Berührung gekommen sind. Dass es Männer gibt, die menstruieren, ist für viele Menschen noch ein ungewohnter Gedanke. Also fallen die Boxen auf, gerade in den «Männertoiletten», und regen hoffentlich etwas zum Denken an. Nach einer gewissen Zeit ist der Anblick dieser Boxen nicht mehr so überraschend, und irgendwann gewöhnt sich mensch hoffentlich auch an den Gedanken menstruierender Männer und Menschen jedes Geschlechts.

Ab wann dürfen wir mit Boxen in allen Toiletten rechnen?
Das ist nicht mal unbedingt unser Ziel, zumindest nicht für die Boxen von EquOpp. Vielmehr sehen wir darauf ab, dass die Universität dieses Projekt auf kantonaler Ebene weiterführt und unser Projekt nur eine Art Testphase für sechs Monate darstellt. Schlussendlich wünschen wir uns, dass die Boxen überall vorhanden sind, aber dies vom Kanton organisiert ist und nicht von uns. Diesbezüglich sind wir da noch in Konsultationen.

Das Thema «All-Gender-Toiletten» ist an vielen Hochschulen aktuell. Wie ist die aktuelle Situation an der Unifr?
Da sind wir im Gespräch mit der Universität. Mit Bestimmtheit können wir sagen, dass das Projekt Step-by-Step vorankommt und eine erste All-Gender-Toilette in Regina Mundi noch dieses Jahr in Betrieb genommen werden kann.

Glossar

«Բ» kann als Alternative zum Pronomen «man» verwendet werden. Etymologisch stammt «man» vom Substantiv «Mann», ist somit nicht neutral und steht deshalb in der Kritik feministischer Sprachwissenschaftler_innen.

«ٰԲ» wurde erst kürzlich als Adjektiv in den Duden aufgenommen und beschreibt Menschen, die sich nicht mit dem Gender wohlfühlen, das ihnen bei der Geburt zugewiesen wurde.

«» sind jene Menschen, die sich mit dem Gender wohlfühlen, das ihnen bei der Geburt zugewiesen wurde.

«ԴDz-ä» sind jene Menschen, die sich entweder zwischen den zwei binären Geschlechtern «männlich» und «weiblich» verorten oder gar ausserhalb dieser Kategorien. Non-Binarität ist eine Form von Trans. Binäre trans Menschen sind trans Frauen und trans Männer.

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«Tendre vers une société inclusive peut réduire les problèmes de santé» /alma-georges/articles/2021/tendre-vers-une-societe-inclusive-peut-reduire-les-problemes-de-sante /alma-georges/articles/2021/tendre-vers-une-societe-inclusive-peut-reduire-les-problemes-de-sante#respond Tue, 30 Nov 2021 12:56:08 +0000 /alma-georges?p=14895 La pandémie de covid-19 en est une triste illustration: même dans un pays comme la Suisse, le niveau socio-économique a un impact sur la santé des individus. Le sociologue de la médecine et épidémiologiste Stéphane Cullati invite à accélérer la lutte contre les inéquités.

La Loi fédérale sur l’assurance maladie (LAMal) est entrée en vigueur il y a un quart de siècle, rendant obligatoire l’assurance de base en cas de maladie ou d’accident; depuis, la Suisse est-elle devenue un eldorado de l’équité en matière de santé?
On pourrait le penser, d’autant qu’il s’agit d’un pays à hauts revenus, où le système de santé est considéré comme performant. Et pourtant, la LAMal n’empêche pas de nombreuses inéquités en matière de santé. Certes, le côté «même panier de soins pour toute la population» est une bonne chose. Mais dès que vous quittez ce panier commun, les inégalités apparaissent.

De quels types d’inéquités parle-t-on?
Un de mes collègues a, par exemple, constaté au cours de ses recherches qu’il n’est pas rare que des habitant·e·s de notre pays renoncent à certains types de soins en raison de leur coût. Ce phénomène concerne principalement les soins dentaires, les lunettes et les check-up de santé. Une autre inégalités est à chercher du côté des primes, qui sont les mêmes quel que soit le revenu. Certes, il existe des subventions; mais, là non plus, on ne peut pas parler d’équité, car elles varient d’un canton à l’autre. Il faut bien être conscient·e·s que les inéquités inhérentes à la LAMal sont d’ordre politique, puisque nous avons fait le choix de ne pas nous doter d’une caisse publique.

Lorsque l’on parle d’équité en matière de santé (health equity en anglais), cette question du revenu – et, plus largement, du niveau socio-économique – est de plus en plus prise en compte. Au point de reléguer au second plan la question de l’accès aux soins?
Comme le montre l’exemple des Etats-Unis, investir massivement dans le système de santé ne conduit pas à une meilleure santé pour tous. Ce sont avant tout les inégalités en amont de la maladie qui comptent.

On en vient donc à ces fameux «déterminants sociaux de la santé» (DSS), qui prennent une place grandissante dans la recherche depuis une petite vingtaine d’années, y compris en Suisse.

En effet. Pour ne citer qu’elles, les études menées depuis dix ans par le Pôle de recherche national LIVES mettent en évidence le poids des DSS. Elles soulignent à quel point les moyens investis dans l’organisation de la santé, ainsi que dans la redistribution des ressources sociales et économiques, peuvent promouvoir la santé des membres d’une société. Plus globalement, ce que constatent les chercheuses et les chercheurs, c’est qu’il existe toute une série de facteurs qui ne relèvent pas de la biologie – mais des conditions de vie sociale – qui viennent influencer notre santé.

De ces facteurs, quels sont les mieux étudiés?
Sans surprise, le niveau socio-économique est l’un d’entre eux, notamment parce qu’il existe des études historiques à ce sujet. Des recherches conduites au début du XXe siècle aux Etats-Unis montraient déjà la différence de mortalité entre les cols blancs et les professions manuelles. Après la deuxième Guerre Mondiale, le Royaume-Uni a fait office de pionnier en monitorant de façon systématique – et sur la durée – des cohortes d’enfants. En a découlé, en 1980, le «Black Report», un rapport très sombre montrant notamment des différences marquées d’espérance de vie en fonction du revenu, de l’éducation, des conditions de travail ou encore de l’alimentation. Ce phénomène semble intemporel et universel: les gens issus de classes moins favorisées sont en moins bonne santé, et ceci dans la plupart des pays du monde. Ils sont notamment davantage touchés par les maladies chroniques et mentales, ainsi qu’au niveau de leur santé fonctionnelle.

Malheureusement, la Suisse n’échappe pas à cette règle…
Non. J’ai, par exemple, mené une étude portant sur les années 1990 à 2015. En terre helvétique, comme dans la plupart des pays à hauts revenus, l’espérance de vie a globalement augmenté durant cette période. Mais cette hausse est moins importante parmi la population qui a un niveau d’éducation plus bas. Dans certains cas, il y a même une stagnation.

En tenant davantage compte des DSS, notamment du niveau socio-économique, pourrait-on réellement améliorer l’état de santé de la population?
Je connais l’exemple d’un patient qui vivait dans un quartier plutôt défavorisé de Genève. Son médecin l’a convaincu de déménager et sa santé s’est nettement améliorée. Notamment parce qu’il s’est retrouvé dans un environnement plus propice au bien-être et à une meilleure hygiène de vie. Reste que de nombreuses études ont montré qu’une partie de notre état de santé est influencé par notre enfance. Concrètement, on constate que les personnes nées dans une famille «pauvre» sont en moins bonne santé que les autres selon divers types d’indicateurs (masse musculaire, fonction pulmonaire, maladies chroniques, facultés cognitives, symptômes dépressifs, autonomie fonctionnelle). Et ce même si elles ont réussi à augmenter leur niveau social à l’âge adulte. Cette question des parcours de vie m’intéresse beaucoup.

Il y aurait donc une espèce de fatalité sanitaire liée au début du parcours de vie?
Disons qu’il semble que quelque chose s’imprime très tôt et perdure. Un concept intéressant est celui des réserves, à savoir une forme spécifique de ressources (physiques, psychologiques, sociales, économiques) qu’un individu peut mobiliser pour faire face à un événement stressant, notamment une maladie. Ces réserves l’aident à mieux encaisser les chocs. Or, il est avéré qu’elles se constituent principalement durant l’enfance, la jeunesse et le début de la vie adulte. Un mauvais départ peut donc avoir des conséquences à très long terme. D’où l’importance de protéger le développement des enfants et de leur donner les ressources qui leur seront nécessaires pour se maintenir en bonne santé tout au long de la vie.

Ensuite, est-il trop tard pour agir?
Heureusement, il n’est jamais trop tard pour s’en sortir! Mais pour cela, il faut être en mesure d’avoir de bonnes conditions de vie, d’exercer un travail épanouissant, etc. Et c’est là que vient s’ajouter une deuxième inégalité, de genre cette fois-ci. Des recherches ont été menées sur des personnes ayant grandi et mené une vie active au XXe siècle. Elles ont mis le doigt sur le fait que les femmes ont systématiquement plus de peine que les hommes à rattraper ce «retard» pris au début d’une vie difficile, notamment parce qu’elles ont un accès moins aisé aux études supérieures et au marché de l’emploi. Certes, les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Par contre, elles sont en moins bonne santé au cours de leur vie. D’où l’importance de lutter contre les inégalités. Cette remarque vaut d’ailleurs aussi bien pour les inégalités de genre que toutes les autres formes d’inégalités présentes dans la société.

Vous rejoignez donc les voix qui appellent à investir dans une société plus inclusive plutôt que dans le système de santé?
Dans un pays aussi solide économiquement que la Suisse, l’un n’empêche pas l’autre! Mais, en effet, tendre vers une société globalement plus inclusive et égalitaire peut fortement contribuer à réduire – à long terme – les problèmes de santé, en particulier de santé mentale.

Davantage de victimes de la covid-19 parmi les «pauvres»
La pandémie de covid-19 illustre tristement les inéquités en matière de santé en fonction du niveau socio-économique. «Certes, nous sommes toutes et tous impacté·e·s, mais il y a une double, voire une triple peine pour les personnes à faible revenu», constate Stéphane Cullati. Comme l’a révélé une étude pilotée par l’ancien directeur de la task force scientifique Matthias Egger et publiée en avril 2021, les habitant·e·s pauvres du notre pays ont davantage de risques de contracter le coronavirus et d’en mourir. «Divers facteurs expliquent cette mortalité accrue», poursuit le sociologue de la médecine. D’une part, le fait que plus leur niveau socio-économique est bas, moins bien les gens se protègent. «Notamment parce que certains d’entre eux ont moins accès à une information de qualité et une moins grande capacité à comprendre et à appliquer cette information.» D’autre part, parce que ces personnes exercent souvent des professions davantage exposées, n’offrant pas la possibilité du télétravail. «Et que, parfois, elles ne peuvent pas se permettre de ne pas aller travailler, ce qui les poussera potentiellement à ne pas se faire tester, afin d’éviter une éventuelle quarantaine.» Sans oublier que les personnes d’un bas niveau socio-économique «souffrent davantage de maladies chroniques, ce qui augmente chez elles le risque de complications – et par ricochet de décès – en cas d’infection au coronavirus».

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  • Stéphane Cullati est maître d’enseignement et de recherche en santé publique et épidémiologie au (#PopHealthLab) de l’Unifr. Parallèlement, ce sociologue de la médecine est employé par les Hôpitaux Universitaires de Genève.
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Témoigner pour lutter contre les discriminations /alma-georges/articles/2021/temoigner-pour-lutter-contre-les-discriminations /alma-georges/articles/2021/temoigner-pour-lutter-contre-les-discriminations#respond Mon, 26 Apr 2021 17:03:24 +0000 /alma-georges?p=13586 Vous êtes témoin ou vous vivez une situation discriminante au sein de l’Unifr? Pas toujours facile de témoigner. La Commission Equal Opportunities de l’Association générale des étudiant·e·s met à votre disposition un outil de report des discriminations. Totalement anonyme, il permettra de prendre la mesure de la situation sur nos campus. Lara Torbay, co-présidente d’EquOpp, répond à nos questions.

Sur quels constats Equopp a-t-elle décidé de proposer cet outil?
Après le scandale lié à de l’homophobie dans un cours de la Faculté de théologie, nous avons réalisé que les personnes souhaitant garder leur anonymat et ne pas entamer une procédure auprès du Service de médiation n’avaient aucun moyen d’agir face à des discriminations.

En plus, en tant qu’association agissant pour la justice sociale au sein de l’Université, nous avions déjà reçu des témoignages de personnes dépourvues face à certains comportements, une situation qui les rendait profondément mal à l’aise et entravait leurs études. Face à ces constats, nous avons décidé de remédier à la situation en permettant à toute la communauté universitaire de reporter facilement et anonymement les situations qu’elle ressent comme discriminatoires.

En quoi cet outil consiste-t-il?
Il s’agit d’un , actuellement disponible sur le site de l’Association générale des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg (AGEF). Les questions sont, avant tout, axées sur le déroulement des faits (quels gestes/propos jugés discriminatoires ont eu lieu et dans quel contexte), ainsi que sur les critères de discrimination auxquels ils se rattachent. A la fin du questionnaire, les participant·e·s sont invité·e·s à proposer des façons de prévenir ces comportements jugés discriminatoires. Ces suggestions leur permettent de devenir actives et actifs dans le processus de lutte contre les discriminations.

Par qui et comment l’outil a-t-il été élaboré?
Il a été élaboré par les membres d’EquOpp, en mobilisant les compétences de chacun·e des membres (en informatique, en sciences sociales, en psychologie et en droit) pour créer un outil de qualité. Ce travail bénévole nous a occupé·e·s de nombreuses heures, notamment pour tenir compte des suggestions qui nous étaient transmises et créer un outil sûr garantissant l’anonymat de toutes et tous. Nous avons également collaboré avec d’autres services universitaires, telles qu’Unicom Communication & Médias ou l’AGEF pour créer un projet pour et par la communauté universitaire.

Qui peut témoigner?
Tout membre de la communauté universitaire peut témoigner (étudiant·e·x·s, mais aussi corps technique, corps administratif, corps enseignant, etc.), lorsqu’elles ou ils sont témoins ou cibles de comportements jugés discriminatoires.

Qui réceptionne les témoignages et que deviendront-ils?
Selon le règlement cadre du groupe de travail, seule une personne, élue par le CE, est habilitée à consulter les données, qui sont, rappelons-le, anonymes. Le but est d’obtenir un rapport statistique avec des données agrégées pour avoir une vue d’ensemble à l’échelle de l’Université. Idéalement, cela nous permettrait de dégager des tendances et de laisser la liberté aux instances décisionnaires de prendre des mesures pour améliorer la situation au besoin et si elles le souhaitent.

S’agit-il uniquement d’un outil de report ou la plateforme s’inscrit-elle dans un concept plus large de lutte contre les discriminations?
Il s’agit effectivement d’un outil qui s’inscrit dans une lutte plus large contre les discriminations. Cet outil nous permet de voir si les membres de la communauté universitaire pensent que des discriminations ont lieu à l’Unifr et, le cas échéant, de quels types elles sont et dans quels cadres elles s’exercent. Cela permet à toute instance et association universitaire qui le souhaite et qui en a la possibilité, EquOpp inclue, d’agir de manière ciblée et efficace contre les discriminations.

Sonder le ressenti de la communauté universitaire nous permet d’établir un état des lieux crucial. Si les membres de cette communauté jugeaient les discriminations absentes de l’Université, cela représenterait un grand soulagement. A l’inverse, si une partie de la communauté universitaire se sent ciblée par des discriminations, cet outil nous permettra de le montrer et d’alerter les instances en charge. Bien entendu, à qui nous transmettrons ces données et ce que nous en ferons de manière générale n’est pas de notre seul ressort, mais soumis à un règlement cadre et aux décisions du CE.

Quel est le but recherché?
Nous sommes véritablement dans une approche préventive et non pas punitive. Le questionnaire vise à faire ressortir des tendances, afin de prévenir, dans l’idéal, les situations discriminatoires. Nous ne cherchons pas de coupables à punir, ni la censure. Il s’agit ici de sonder le ressenti de la population au sein de l’Unifr, au même titre que les questionnaires qui nous parviennent en tant qu’étudiant·e·s sur la qualité de l’enseignement ou les mesures sanitaires prises dans le cadre de la pandémie. Cela permet un échange sur le sujet et encourage toute personne à se poser des questions quant à son vécu et ses actions au sein de l’Université. Le but est également d’éviter l’invisibilisation des discriminations et de rester à l’écoute de toute la communauté universitaire. Sonder son ressenti sur ce sujet est crucial pour permettre une atmosphère de travail, de recherche et d’étude saine et ouverte à toutes et tous. L’Université de Fribourg est d’autant plus riche et prestigieuse que toute personne la fréquentant est libre d’y travailler, d’apprendre et d’échanger sans craindre d’être atteinte dans sa dignité. Nous espérons que ce questionnaire œuvre dans ce sens.

L’outil est en phase pilote. Quelles seront les prochaines étapes?
Nous allons récolter des données pendant ce semestre et auront notre premier rapport à la fin de celui-ci. Nous allons également prendre en compte les remarques et suggestions qui nous seraient éventuellement relayées par les utilisatrices et utilisateurs. Ce dialogue nous tient particulièrement à cœur, car il permet de tendre vers une amélioration du questionnaire et une plus grande inclusivité. Nous espérons ensuite pouvoir le prolonger au moins un semestre pour voir les tendances qui se dessineraient en présentiel. Sur le long-terme, nous souhaitons que cet outil reste toujours à disposition de la communauté universitaire, afin de maintenir cette écoute et poursuivre le dialogue.

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Prix Genre 2020 – «Je voulais simplement faire revenir mes règles» /alma-georges/articles/2020/prix-genre-2020-je-voulais-simplement-faire-revenir-mes-regles /alma-georges/articles/2020/prix-genre-2020-je-voulais-simplement-faire-revenir-mes-regles#respond Tue, 24 Nov 2020 11:13:50 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=12153 L’avortement a été dépénalisé il y a moins de 20 ans en Suisse. Entre 1930 et 1970, de nombreuses Fribourgeoises ont été traînées devant les tribunaux pour avoir mis fin à une grossesse. Dans son travail de Master en histoire contemporaine récompensé par un Prix Genre, Morgane Pochon met en lumière le parcours de ces femmes.

Il y a à peine 20 ans, l’avortement était encore officiellement interdit en Suisse. «Ce n’est qu’avec l’entrée en vigueur, en 2002, d’une modification du code pénal que cette pratique a été décriminalisée», rappelle . Depuis 1942, l’interruption de grossesse était certes autorisée pour des raisons médicales et, au fil du temps, cette notion fut interprétée de manière de plus en plus large dans notre pays. Reste qu’«on revient de loin, surtout à Fribourg», l’un des cantons les plus conservateurs dans ce domaine, souligne la titulaire d’un Master en histoire contemporaine de l’Unifr.


Morgane Pochon est l’une des trois gagnantes du Prix genre 2020 de l’Université de Fribourg.
Soucieuse de comprendre pourquoi de nombreuses femmes de la génération de ses grands-mères avaient recours à l’interruption de grossesse, ce alors même que cet acte était condamné aussi bien parla loi que par la société et l’Eglise, la jeune Fribourgeoise a décidé de consacrer son travail de master à la question de l’avortement dans le canton entre les années 1930 et 1970. Ou, plus précisément, «à celle des femmes étant passées devant la justice fribourgeoise pour ce motif». Intitulé «Je voulais simplement faire revenir mes règles», son mémoire a été récompensé par un de l’Unifr.

Jeunes et mal informées
Durant de longs mois, Morgane Pochon a dépouillé un fonds d’archives consacré à toutes les affaires d’avortement traitées par le Tribunal de la Sarine. La chercheuse explique son choix de limiter le terrain d’exploration à la période 1930-1970: «C’est en 1924 qu’a été introduit un nouveau code pénal fribourgeois qui, à l’époque – en l’absence de code pénal suisse –, réglait la question de l’interruption de grossesse; et c’est à partir des années 1970 que la pilule contraceptive, qui a eu une influence majeure sur le recours à l’avortement, a été plus largement accessible dans notre pays.»

Lors de ses travaux de recherche préliminaires, l’historienne a constaté que la littérature scientifique sur l’avortement demeurait relativement pauvre en Suisse. Plus rares encore, les études centrées sur le point de vue des femmes. «J’ai donc choisi de laisser de côté les témoignages des juges, médecins, etc., et de me concentrer sur la parole des principales intéressées.» Qui sont-elles, justement, ces Fribourgeoises saisies par la justice? «La plupart d’entre elles sont des femmes d’une vingtaine d’années, célibataires, citadines et issues des classes populaires de la société», relève Morgane Pochon. D’une part, parce qu’il s’agit d’une catégorie de femmes «qui ont moins d’argent et doivent donc prendre plus de risques pour se faire avorter, ce qui les expose davantage»; d’autre part, elles sont «probablement moins bien informées sur la contraception».

Rôle central des hommes
Avant d’entrer dans le vif du sujet – à savoir l’analyse systématique des témoignages de femmes contenus dans les fonds d’archives – l’étudiante s’est attelée à «reconstituer le contexte de l’époque, au niveau légal et en matière d’accès à la contraception». Sur ce dernier point, elle a constaté qu’il existait peu d’informations à disposition de la population fribourgeoise. «D’une part en raison de la forte opposition de la société, des autorités et de l’Eglise, d’autre part parce que le code pénal cantonal interdisait la publicité autour des méthodes de contraception.» Dans les faits, le coït interrompu est l’une des seules méthodes mentionnées dans les témoignages à disposition.

Côté législation, Morgane Pochon explique que le code pénal fribourgeois de 1924 prévoyait jusqu’à 10 ans de prison aussi bien pour la personne qui se faisait avorter que pour celle qui l’aidait à interrompre sa grossesse. A noter que, parmi les femmes dont elle a consulté le dossier, aucune n’a été sanctionnée par plus de 8 mois de réclusion. Reste qu’à l’échelle nationale, Fribourg «était l’un des cantons les plus conservateurs en la matière». Près de 20 ans plus tard, lorsqu’entre en vigueur le Code pénal suisse, la règlementation s’assouplit quelque peu. «On assiste à un déplacement de la responsabilité vers l’avorteur et au passage de la réclusion à l’emprisonnement pour l’avortée.» Par ailleurs, cette nouvelle règlementation introduit la dépénalisation de l’avortement thérapeutique, «une notion qui est interprétée de façon assez différente selon les cantons».

«Lorsque j’ai débuté mes travaux, je m’attendais à observer un fort impact de ce changement législatif (entre 1924 et 1942) sur le parcours d’avortement des Fribourgeoises.» Or, – «et cela a été l’une des surprises de ma recherche» –, ce n’est pas le cas. Un statu quo que l’historienne explique ainsi: «Contrairement à la loi, ni le contexte moral, ni l’accès à la contraception n’ont vraiment évolué.» Autre surprise pour la chercheuse? «Vu les contraintes juridiques, religieuses et sociétales de l’époque, l’accès à l’avortement était beaucoup plus facile que ce que j’aurais pu imaginer.» Morgane Pochon se dit, en outre, étonnée de constater «à quel point les hommes sont présents dans les parcours d’avortement, que ce soit en tant qu’intermédiaires ou en tant qu’avorteurs». Dans les dossiers consultés, elle a d’ailleurs recensé davantage d’avorteurs que d’avorteuses.

Une sorte de «pilule du lendemain»
Reste que la conclusion la plus saillante à laquelle parvient la diplômée de l’Unifr, c’est celle du rôle central joué par le retard des règles dans le parcours d’avortement. «Il s’agit certes du seul indicateur d’une éventuelle grossesse, mais la représentation va beaucoup plus loin: en semblant nier la contraception et focaliser sur le retard de règles, les femmes donnent l’impression qu’on ne peut pas agir sur la fécondité, qu’on préfère une correction a posteriori.» Un paradoxe? Pas vraiment. Premièrement, «parce que ces femmes semblent mieux informées sur l’avortement que sur la contraception» et, deuxièmement, «parce que la grossesse est perçue comme une fatalité sur laquelle on n’a pas conscience de pouvoir agir».

Dans certains cas, Morgane Pochon observe que «la frontière est floue entre contraception et avortement, un peu comme si ce dernier constituait une espèce de ‹pilule du lendemain›». Elle cite l’exemple de femmes qui n’attendent pas le retard des règles pour avoir recours à des pratiques abortives, telles que des injections à l’eau savonneuse, «qui deviennent pratiquement un rituel après l’acte sexuel». Si plusieurs interprétations du focus sur le retard des règles sont possibles, voire coexistent, «ce qui est certain, c’est que la notion de ‹faire revenir les règles› plutôt que de ‹se faire avorter› permet à ces femmes de diminuer le coût psychologique de l’interruption de grossesse.»

Même si la généralisation de l’accès à la pilule contraceptive, ainsi que la décriminalisation de l’avortement, ont beaucoup fait évoluer le rapport de la société à l’interruption de grossesse, cette dernière n’en continue pas moins «de faire débat et d’être assortie de tabous», constate l’universitaire fribourgeoise. Preuve s’il en faut, un article de presse consacré au travail de master de Morgane Pochon, qui avait été affiché dans les locaux de l’Unifr, «a été déchiré et tagué». Reste que, généralement, aborder les thématiques liées au genre à travers le prisme de l’histoire a l’avantage «de donner un point de vue dépassionné». Le travail de la jeune femme, qui vient de faire l’objet d’une par la , «est une jolie manière pour moi d’apporter ma contribution à l’égalité dans une forme de militantisme qui me correspond».

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  • Le est remis à l’occasion du par le Service de l’égalité entre femmes et hommes. Cette année, en plus de Morgane Pochon, deux autres étudiantes ont été récompensées: Anna Maria Koukal pour sa thèse de doctorat «The Enfranchisement of Women and Foreigners in Switzerland. Lessons for Direct Democracy, Cultural Change and Integration » et Dominique Lysser pour son mémoire de master «(Un-)Sichtbarketi im Museum – ein Blick auf die Historisierung und Musealisierung der KZ-Bordelle und der Sex-Zwangsarbeit in den KZ-Gedenkstätten Neuengamme, Flossenbürg und Ravensbrück».
  • du Service de l’égalité entre femmes et hommes
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«Das System wird sich biegen» /alma-georges/articles/2020/das-system-wird-sich-biegen /alma-georges/articles/2020/das-system-wird-sich-biegen#respond Wed, 08 Jul 2020 12:18:38 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11241 Die Corona-Pandemie hat auch einen Einfluss darauf, wie wir uns politisch vernetzen und engagieren. Während 2019 noch Tausende auf den Strassen demonstrierten, war der diesjährige Frauen*streik etwas zurückhaltender –  aber deswegen nicht weniger bedeutend. Améthyste und Maïna, Aktivistinnen und Co-Präsidentinnen im Verein EquOpp, erzählen uns, was sie in dieser aussergewöhnlichen Zeit besonders bewegt, ärgert und politisch antreibt.

Was ist und was will EquOpp?
EquOpp vertritt die AGEF-Kommission für Gleichheit und soziale Gerechtigkeit. Wir sind derzeit 19 Studierende aus verschiedenen Fakultäten der Universität Freiburg. Ziel ist, die verschiedenen Universitätsorgane für die in ihnen vorhandenen Diskriminierungen zu sensibilisieren. Wir setzen uns für das soziale und assoziative Leben der Universität Freiburg ein und organisieren Veranstaltungen (Konferenzen, Ausstellungen) zum Umgang mit verschiedenen Diskriminierungen (Transidentitäten, Feminismus, Weisssein usw.).

Welche Aufgaben übernehmen Sie als Co-Präsidentinnen?
Die Organisation von EquOpp soll so horizontal wie möglich sein. Die Mitglieder organisieren sich selbst und schliessen sich für jedes Projekt einer Arbeitsgruppe an, je nach Interesse und Wunsch. Als Co-Präsidentinnen stellen wir sicher, dass wir einen Überblick haben und für die verschiedenen Probleme und Fragen, die auftreten können, zur Verfügung stehen.

EquOpp hat sich letztes Jahr am Frauen*streik beteiligt. Hat es etwas gebracht?
Im vergangenen Jahr hat EquOpp hauptsächlich daran gearbeitet, die Studentenschaft für feministische Themen und die Existenz des Frauen*streiks zu sensibilisieren. Die Mitglieder von EquOpp waren am Kollektiv und an der Organisation des 14. Juni 2019 beteiligt, was zu einer engen Zusammenarbeit und guten Kommunikation mit der Studentenschaft führte. Allerdings war es angesichts der Zeit, in der der Streik stattfand, schwierig, Studium und Investitionen unter einen Hut zu bringen. EquOpp trug insbesondere dazu bei, dass die Studentenschaft am 14. Juni keine Prüfungen hatte, um die Forderungen des Frauen*streiks zum Ausdruck zu bringen.

Wie hat der Streik Sie persönlich beeinflusst?
Améthyste: Der Frauenstreik vom 14. Juni 2019 hat mich sehr berührt. Zunächst einmal in einer sehr positiven Weise, denn das Gefühl der Stärke und der Schwesternschaft war sehr stark und hoffnungsvoll. Aber es gibt einen Hauch von Traurigkeit in dieser Erinnerung, denn 2019 und erneut 2020 müssen wir auf die Strasse gehen und für die Grundrechte demonstrieren, die unsere Grossmütter und Mütter bereits in den 1960er Jahren forderten. Mehr als 50 Jahre später hat sich wenig geändert, und in der heutigen patriarchalischen und kapitalistischen Gesellschaft ist die Gleichheit für alle noch nicht erreicht. Deshalb war ich am Sonntag, dem 14. Juni 2020, erneut auf dem Georgette-Python-Platz, um zu beweisen, dass unsere Entschlossenheit nicht wanken wird: Das System wird sich biegen und die Gleichheit wird erreicht werden. Sehr bald.

Maïna: Der Frauen*streik hat mich auch sehr berührt. Ich empfand ein immenses Gefühl des Stolzes, auf meiner Ebene an dieser Demonstration teilnehmen zu können und die Anzahl der Menschen zu sehen, die sich mobilisiert haben. Es bleibt jedoch noch viel zu tun, und die Kämpfe gehen weiter.

Wie hat sich die Coronavirus-Pandemie auf Ihren Aktivismus bzw. den Verein EquOpp ausgewirkt? 
Unser Aktivismus ist nur noch stärker geworden. Tatsächlich haben sich die Ungleichheiten während des Coronavirus noch verschärft, insbesondere in den Frontberufen (Verkauf, Reinigung, medizinische Versorgung), die überwiegend von Frauen* besetzt und gesellschaftlich wenig anerkannt sind. Innerhalb der Universität haben sich die Ungleichheiten verfestigt (Zugang zu Technologie – Computer, stabiles WiFi-Netzwerk –, ruhiger und günstiger Studienort, psychische Gesundheit, Arbeitslosigkeit). In Bezug auf EquOpp mussten wir die Organisation überprüfen: alle Veranstaltungen wurden zurückgestellt, die Sitzungen wurden per Zoom durchgeführt. Wir hielten unser feministisches Treffen jedoch online und in sozialen Netzwerken ab.

Kann man mit Cyberaktivismus oder Einzelaktionen die Demonstrationen auf der Strasse ersetzen?
Nein. Es handelt sich um zwei komplementäre Methoden, die nicht dem gleichen Zweck dienen. Vielmehr wird Cyber-Aktivismus eingesetzt, um das Bewusstsein zu schärfen, Informationen und Ressourcen bereitzustellen, während Demonstrationen Forderungen an politische und institutionelle Gremien darstellen. Diskriminierung ist systemisch, und individuelle Massnahmen reichen nicht aus, um sie wirksam zu bekämpfen.

Was waren Ihre Themen am diesjährigen Frauen*streik?
Unsere Forderungen sind die gleichen wie die auf der des Frauen*streiks.

Sie haben beide je einen feministischen Wunsch frei. Was würden Sie in der Schweiz sofort ändern?
Améthyste: Dass die Forderungen des Frauen*streiks unverzüglich umgesetzt werden.

Maïna: Die Abschaffung des patriarchalischen, kapitalistischen und rassistischen Cis-tems, in dem wir leben.

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  • von EquOpp
  • EquOpp auf
  • EquOpp auf
  • des Frauen*streiks
Info«ܱ*ٰ𾱰» wird manchmal mit einem sog. Gendersternchen versehen, um darauf aufmerksam zu machen, dass «Frau» auch nur eine sozial konstruierte Kategorie ist. Es gibt keine «natürliche Art», Frau zu sein.Cis ist das Gegenteil von trans und bedeutet, dass eine Person sich im Geschlecht wohlfühlt, welches ihr bei der Geburt zugewiesen wurde.
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Votre enseignement est-il gender equal? /alma-georges/articles/2020/votre-enseignement-est-il-gender-equal /alma-georges/articles/2020/votre-enseignement-est-il-gender-equal#respond Mon, 20 Apr 2020 15:17:15 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=10810 Plafond de verre, tuyau percé… les écueils sont nombreux dans la carrière académique. Et si tout commençait au niveau de l’enseignement? Professeur·e·s ou chargé·e·s de cours, puisque la période est propice aux remises en question, pourquoi ne pas en profiter pour évaluer la sensibilité au genre de vos cours et séminaires? Un outil est à votre disposition.

Même si l’on peut dire que la situation a quelque peu évolué ces dernières années, la recherche arrive toujours au même constat: nous sommes tous et toutes sujet·te·s à des stéréotypes de genre. Ceux-ci influencent nos attentes face aux autres, ainsi que notre perception et notre évaluation de leurs comportements et performances. Evidemment, ces stéréotypes interviennent aussi dans les situations d’enseignement et d’apprentissage. Dans l’enseignement supérieur, ils ont des répercussions sur les carrières respectives des femmes et des  hommes, menant au phénomène de leaky pipeline, ce tuyau percé qui laisse fuir les talents professionnels en raison de leur genre et ou de leur origine. La carrière académique est bien connue pour ce phénomène.

Prise de conscience
Il est donc particulièrement important que les enseignements dispensés soient attentifs à ces écueils. Mais il est toujours plus facile de voir la paille dans l’œil de son voisin et les enseignant·e·s – comme tout le monde – ne sont souvent pas conscient·e·s des biais de genre dans leur communication ou dans la dynamique d’une discussion. C’est pourquoi le Centre de didactique Universitaire de l’Université de Fribourg propose avec la collaboration technique du Centre Nouvelle Technologie et Enseignement (NTE), un outil d’auto-évaluation en ligne, en version française et allemande – un travail développé sous le et soutenu par le Programme fédéral Egalité des chances entre femmes et hommes dans les universités.

La sociologue Anne-Françoise Gilbert, qui a conceptualisé et réalisé le projet, explique son fonctionnement: «Il est non seulement possible d’évaluer son propre enseignement, mais également un programme d’étude complet dans une perspective de genre. Dans cet outil, vous trouverez des indications sur les réflexions à mener pour introduire la dimension de genre dans les contenus d’une filière d’études, ainsi que des références à de nombreuses ressources qui pourront vous soutenir dans cette démarche. L’objectif est de former les étudiant·e·s aux aspects de genre pertinents dans leur discipline et pour leur pratique professionnelle.»

Un outil dynamique
Librement accessible, cet outil bilingue s’adresse non seulement à toute personne active dans l’enseignement supérieur, que ce soit en tant qu’assistant·e, chargé·e de cours ou professeur·e, mais il peut s’avérer aussi utile et intéressant pour les enseignant·e·s du secondaire. Conceptualisé en 2012, il vient de subir un rafraîchissement en passant sur la plateforme Moodle. Les ressources proposées ont été largement mises à jour. «Afin de mieux refléter les développements de ces dernières années dans les études genre, le glossaire a été revu, actualisé et enrichi de plusieurs nouvelles entrées, telles que Identités LGBTI ou Intersectionnalité», explique Bernadette Charlier, directrice du Centre de didactique universitaire. «Ce dernier concept, ajoute Anne-Françoise Gilbert, est devenu incontournable ces dernières années. Il se réfère à l’intersection du genre avec d’autres dimensions d’inégalité, telles que l’appartenance culturelle ou l’origine sociale. Et la pluralité des identités de genre est une thématique dont les implications ne s’arrêtent pas aux portes de l’Université.»

Comment ça marche?
Et alors, concrètement, comment faire? Anne-Françoise Gilbert détaille: «Pour procéder à une auto-évaluation, il faut choisir l’enseignement précis que vous souhaitez évaluer, car les questions sont très concrètes. Pour une première expérience, nous vous suggérons de choisir l’approche implicite. On vous demandera de choisir les dimensions didactiques que vous souhaitez évaluer, telles que la communication par l’enseignant·e, les interactions dans l’enseignement ou les contenus enseignés. Pour chacune de ces dimensions, on vous proposera une série d’items à évaluer. A la fin de l’auto-évaluation, vous recevrez un feed-back qui reflète votre sensibilité actuelle à la dimension de genre dans votre enseignement et des pistes personnalisées vous seront proposées.» Mais ce n’est pas tout! En cliquant sur les dimensions ou les items, l’outil propose des explications plus approfondies, ainsi que des entrées dans le glossaire, des références bibliographiques et des ressources pour aller plus loin. L’outil permet donc de construire des compétences à la fois théoriques et pratiques.

Et, si vous préférez travailler dans le cadre d’une démarche collective, le Centre de didactique universitaire propose également le module à option «Votre enseignement est-il sensible au genre?» en français et en allemand, dans le cadre duquel l’outil est utilisé.

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  • vers l’outil
  • de Bernadette Charlier
  • d’Anne-Françoise Gilbert
  • du Centre NTE
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Esther Mamarbachi: «Il faut oser!» /alma-georges/articles/2018/esther-mamarbachi-il-faut-oser /alma-georges/articles/2018/esther-mamarbachi-il-faut-oser#comments Mon, 08 Jan 2018 15:11:22 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=5541 Comment gérer une carrière et une image publique au féminin? Esther Mamarbachi était le premier «Role Model» invité par la Faculté des sciences économiques et sociales. Pas toujours facile d’être une femme à poigne dans un gant de velours, mais la présentatrice de la RTS en est convaincue: il faut savoir faire de sa différence un atout.

Sans pour autant se sentir comme un modèle, Esther Mamarbachi a bien conscience d’appartenir à une lignée de présentatrices suisses de haut vol. Il lui tient donc à cœur de partager son expérience. Rencontre dans les couloirs de la Faculté des SES, juste avant son intervention.

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  • Vidéo: Christian Doninelli – Unicom Communication & Médias
  • «Role Model» est un nouveau cycle de conférence, organisé par le Professeur de la . Il vise à promouvoir les carrières féminines en invitant des personnalités des mondes économiques et politiques à partager leur expérience avec les étudiant·e·s.

 

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L’égalité: mission possible /alma-georges/articles/2017/legalite-mission-possible /alma-georges/articles/2017/legalite-mission-possible#comments Tue, 07 Mar 2017 16:14:51 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=3789 Les clichés ont la vie dure: même en 2017, pas si facile pour une femme de choisir une carrière perçue comme masculine ou de concilier parcours académique et vie de famille. A l’occasion de la Journée de la femme, petit portrait du Service de l’égalité entre femmes et hommes, où l’on est prêt à donner de la voix pour que, Mesdames, vous trouviez votre voie.

Un service trop peu connu et qu’on aurait tendance à trouver silencieux, si l’on ne connaissait pas la puissante voix qui l’anime. Limer les inégalités liées au genre, non seulement au sein de l’Université mais à travers la société en général, c’est la mission d’un trio féminin énergique qui n’a pas encore dit son dernier mot. A tous ceux qui utilisent encore l’appellation sexe faible pour parler des femmes, merci de passer votre chemin…

Historiquement, c’est en 1991 qu’est née la Commission Femmes et Université. En 1996, entre en vigueur la loi sur l’égalité; elle concerne désormais aussi les universités. Helene Füger devient la première préposée aux questions féminines, jusqu’à ce que le Service se constitue entre 2001 et 2004.

Pas d’acquis
Le Service a fait son bonhomme de chemin et, à plus de 20 ans maintenant, force est de constater une réelle évolution… Notamment en ce qui concerne la charge de travail! «Non, l’égalité femmes-hommes n’est pas encore acquise. Nous croyons, à tort, que nous sommes une société où il n’existe plus de différences, mais c’est faux», martelle Muriel Besson, à la tête du service depuis deux ans. Si on ne parle peut-être plus de réelles injustices, restent encore de nombreuses attitudes et clichés ancrés dans l’inconscient collectif et la culture en général.

Un engagement mené par trois mousquetaires, avec notamment Claudia Möri qui s’occupe de coordonner les programmes pour les jeunes chercheuses et Sandra Gellura qui chapeaute le programme «Internet&Code pour les filles». Des actions dont le but est de faire prendre conscience aux filles qu’il n’y pas que certaines filières qui leur sont réservées. «Nous tentons de les sensibiliser dès le plus jeune âge», explique Sandra Gellura. En effet, le cours «Internet&Code pour les filles», en partenariat avec l’EPFL et la HES-SO Fribourg s’adresse aux demoiselles de 6H à 8H – 10-12 ans – déjà. «Nous leur faisons découvrir la programmation et l’informatique, domaine encore trop perçu comme masculin», renchérit-elle.

C’est une œuvre de coulisse pour un travail qui peut s’avérer frustrant, tant il est difficile d’en déceler les résultats directs. Cela est en revanche «vraiment réjouissant lorsque, par exemple, une fille nous écrit pour nous dire qu’elle a choisi de suivre une filière informatique», sourit Claudia Möri.

Dans les deux sens
Plus loin dans la formation, leur mission vise aussi à encourager les femmes à poursuivre leur carrière académique vers le professorat, une fois leur doctorat en poche. «Plus le niveau augmente, plus la représentation féminine diminue», constate Muriel Besson à qui le thème de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée tient à cœur. Il est malheureusement vrai que, au moment de fonder une famille, c’est trop souvent par défaut la femme qui réduit son temps de travail. Et la responsable du service d’ajouter que «la question ne se pose encore que trop rarement au sein d’un couple qui souhaite fonder une famille.»

Plus largement, le trio est là pour cerner les besoins au sein des facultés et s’interroger sur l’amélioration des conditions d’égalité.

Si dans la lutte pour l’égalité on imagine, de facto, des messages adressés aux femmes, il existe aussi, bien entendu, certaines préoccupations du côté masculin. Prenons l’exemple du service militaire. «Il est juste qu’un homme qui a l’obligation de servir puisse bénéficier des conditions adéquates pour ses études», estime Claudia Möri. Toutes les brochures et autres conseils sont également adressés aux deux sexes. Le but est vraiment de réduire au maximum la ségrégation transversale dans les 2 sens.

Tant que la question se pose…
Les idées, les envies et les projets ne manquent pas au Service de l’égalité de l’Unifr! Ce sont plutôt les ressources qui font défaut. «Notre rôle est de donner une impulsion. La suite dépend surtout du suivi et du soutien nécessaire pour assurer notre mission», relève Muriel Besson.

Plus idéal, leur but ultime est, bien sûr, que la question du genre ne se pose plus. «Nous aurons ainsi atteint notre mission, rient les trois femmes. Tant qu’on se pose la question, c’est que l’inégalité persiste!»

Le 8 mars, à l’occasion de la Journée de la femme, le trio ne manquera pas de revêtir son superbe t-shirt rose, créé l’année passée. Loin du kitsch, la couleur se veut encourageante, positive et porteuse d’avenir.

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  • Photo: Flore Martinson – Unicom
  • du Service de l’égalité
  • du Service de l’égalité

 

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