Economie politique – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Tue, 04 Oct 2022 11:45:23 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Ukraine – Nos expert·e·s dans la presse /alma-georges/articles/2022/ukraine-nos-experts-dans-la-presse /alma-georges/articles/2022/ukraine-nos-experts-dans-la-presse#respond Wed, 09 Mar 2022 09:57:53 +0000 /alma-georges?p=15407 La guerre que mène actuellement la Russie contre l’Ukraine suscite questions et doutes. Face à cette situation aux ramifications internationales et complexes qui nous touche également en plein coeur, difficile de se faire un tableau objectif. Nos spécialistes proposent leurs décryptages dans la presse – à découvrir ici en continu.

Analyse du discours de revendication de Vladimir Poutine: interview de Jean-François Fayet

de Jean-François Fayet, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg et spécialiste des mondes russe et soviétique.

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La guerre en Ukraine s’enlise-t-elle après 6 mois de combats?

entre Jean-François Fayet, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg, spécialiste de la Russie, Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse, et Alla Lazareva, journaliste ukrainienne basée à Paris, Forum, RtS, 23.08.2022

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«Qu’il y ait ces procédure compliquées, cela a un certain sens aussi pour protéger cette communauté de droit.»

Astrid Epiney, rectrice de l’Université de Fribourg, «Le grand débat – Une adhésion future de l’Ukraine à l’Union européenne?», Forum, RTS, 13.05.2022

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Die Ukraine blickt ihrerseits auf eine lange Geschichte der politischen und kulturellen Unterdrückung auf eine lange Geschichte der politischen und kulturellen Unterdrückung durch Russland zurück.

Nicolas Hayoz, Prof. Politikwissenschaft, Jens Herith, Professeur de littérature slave, Siegfried Weichlein, Professor für Europäische und Schweizerische Zeitgeschichte, , Neue Zürcher Zeitung, 01.05.2022

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La propagande russe se rattache au récit héroïque d’une guerre du bien contre le mal.

Nicolas Hayoz, Professeur de science politique, Jens Herith, Professeur de littérature slave, Siegfried Weichlein, Professeur d’histoire contemporaine européenne et suisse, , Le Temps, 25.04.2022

Die Sozialen Medien können einen Voyeurismus bedienen.

Susanne Schmetkamp, Assistenzprofessorin, Departement für Philosophie, , SRF, 20.04.22

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«Als Vermittlerin kommt die Schweiz aktuell nicht in Frage»

Professor Nicolas Hayoz, Direktor des Osteuropa-Instituts an der Universität Fribourg, , Watson, 19.04.2022

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Die Sozialen Medien können einen Voyeurismus bedienen.

Susanne Schmetkamp, Assistenzprofessorin, Departement für Philosophie, , SRF, 20.04.22

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Ce statut mérite d’être appliqué justement à ces situations où il y a tout à coup beaucoup de personnes qui arrivent en même temps, et où l’on n’a pas le temps de faire des procédures individuelles.

Sarah Progin-Theuerkauf, professeure de droit des migrations à l’Université de Fribourg, «», RTS, 09.04.2022

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Werfen zivile Personen Molotowcocktails, so dürfen sie angegriffen werden; aber nur solange sie werfen. Danach sind sie wieder zivile Personen, die geschützt werden müssen.

Astrid Epiney, Rektorin der Universität Freiburg, «», Freiburger Nachrichten, 07.04.2022

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Diese Abkommen könnten für Propagandazwecke missbraucht werden, und man würde so letztlich den Krieg von Russland unterstützen

Marius Widmer, Sprecher der Uni Freiburg, «»,ÌýBlick, 24.03.2022

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Putins System hat ein Verfallsdatum – es wird seinen Schöpfer nicht überdauern.

Siegfried Weichlein, Professor am Departement für Zeitgeschichte, Jens Herlth und Nicolas Hayoz, Professoren am Departement für Europastudien und Slavistik,«», Freiburger Nachrichten, 20.03.2022

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Paul H. Dembinski, professeur, Faculté des Sciences économiques et sociales et du management, «», RTS Le Journal de 8h, 19.03.2022

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Une argumentation dépourvue de tout fondement factuel.

Astrid Epiney, Rectrice de l’Unifr, enseigne le droit international, le droit européen et le droit public suisse. Elle est également directrice de l’Institut de droit européen. «», La Liberté, 17.03.2022

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Matthieu Gillabert, professeur ordinaire d’histoire contemporaine, Forum, 14.03.2022

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La ligne de conduite choisie par l’Occident pour faire face à la Russie est de chercher à toucher sa machine économico-politico-militaire tout en évitant de la pousser dans l’irréparable: une frappe nucléaire.

Paul H. Dembinski, professeur, Faculté des Sciences économiques et sociales et du management, «», La Liberté, 10.03.2022

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, professeur ordinaire d’histoire contemporaine, Forum, 07.03.2022

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La ligne de conduite choisie par l’Occident pour faire face à la Russie est de chercher à toucher sa machine économico-politico-militaire tout en évitant de la pousser dans l’irréparable: une frappe nucléaire.

, professeur d’économie politique et doyen de la Faculté des Sciences économiques et sociales et du management, «», Le Temps, 06.03.2022

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Pour Vladimir Poutine, la référence à ces nazis de l’ouest de l’Ukraine lui permet de s’inscrire dans le référent glorieux de la Grande Guerre patriotique, mais c’est un peu gros et ce n’est qu’un prétexte. A mon sens, quand Poutine parle aujourd’hui de «dénazification», cela peut concerner toute personne dont le comportement serait jugé comme antirusse. C’est particulièrement inquiétant. Cela vise donc en priorité le gouvernement de Volodymyr Zelensky qui, comme on le sait, est d’origine juive et russe.

, professeur ordinaire d’histoire contemporaine, «»,ÌýLe Courrier, 04.03.2022

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Auch Siegfried Weichlein, Professor für Zeitgeschichte an der Universität Freiburg, geht davon aus, dass der Angriff auf die Ukraine von langer Hand geplant wurde und die Ukraine für Putin ein entscheidender Baustein seines ideologischen Konstrukts ist. Valentin Brügger hat mit Prof. Weichlein unter anderem über die Antizipierbarkeit des Krieges gesprochen

, professeur au Département d’histoire contemporaine, «», Frapp, 04.03.2022

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Le scénario le plus probable est la neutralisation totale du gouvernement ukrainien et l’installation d’un gouvernement pro-russe sur l’ensemble de l’Ukraine. Pour faire d’elle un pays du giron «poutinisque».

, Professeur au Département d’études européennes et de la slavistique, «»,ÌýLa Gruyère, 26.02.2022

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Putin und seine Berater sind noch von der alten Sowjetunion geprägt. Sie haben nie akzeptiert, dass das alte Reich zerfallen ist. Sie sehen die Ukraine – wie andere Länder auch – noch immer als Teil ihres Imperiums. Das klingt verrückt, entspricht aber der Logik postsowjetischer Gewaltherrscher.

, professeur au Département d’études européennes et de la slavistique, «»,ÌýFreiburger Nachrichten, 25.02.2022

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, professeur ordinaire d’histoire contemporaine, 12h45, RTS, 24.02.2022

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Nous sommes au moment charnière avec la possible suspension d’un gazoduc.

, professeur au Département des sciences du management, «», 24 heures, 23.02.2022

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Nicolas Hayoz, Professor für Politikwissenschaft an der Uni Freiburg und Osteuropa-Spezialist, sagt, bei einem russischen Einmarsch sei mit zahlreichen Flüchtlingen zu rechnen. Nach dem Prager Aufstand 1968 habe die Schweiz etwa 11’000 Tschechoslowak:innen aufgenommen.

, professeur au Département d’études européennes et de la slavistique, «», Swissinfo, 18.02.2022

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Le lobby russe est présent en Allemagne, tout comme le lobby allemand est présent en Russie. Il faudrait un jour que Berlin ait le courage de s’interroger sur l’influence de ces lobbys. Selon moi, l’Allemagne fait preuve d’une certaine naïveté, une naïveté dangereuse, et elle devrait montrer son engagement du côté européen

, Professeur au Département d’études européennes et de la slavistique, «», 01.02.2022

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Initiative 99%: 100% de désaccord, ou presque. /alma-georges/articles/2021/initiative-99-100-de-desaccord-ou-presque /alma-georges/articles/2021/initiative-99-100-de-desaccord-ou-presque#respond Tue, 21 Sep 2021 11:39:17 +0000 /alma-georges?p=14365 Pour ou contre l’initiative 99%? Encore indécis·e? Il est pourtant grand temps de trancher! Pour vous aider à vous forger une opinion, Sergio Rossi et Mark Schelker, deux professeurs de la faculté des SES, ont accepté de croiser le fer. Sauront-ils vous convaincre de voter dans leur sens?

Les initiants justifient leur initiative par «l’augmentation des inégalités de richesse». Est-ce un constat correct en Suisse?
Sergio Rossi:
Ce constat est tout à fait correct en Suisse. Depuis l’éclatement de la crise financière globale, en 2008, les inégalités de richesse ont augmenté dans ce pays comme dans bien d’autres nations qui se considèrent «avancées» sur le plan économique. La pandémie du Covid-19 a encore augmenté ces inégalités, compte tenu aussi des milliards que la Confédération a versés aux entreprises produisant les vaccins. Selon les données pour l’année 2020, en Suisse, le 1% de la population possède le 43% de la richesse de ce pays. Ce pourcentage dépasse largement celui des autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, au sein desquels la concentration de la richesse aux mains du 1% de la population se situe entre 10 et 25%.

Mark Schelker: La question est de savoir de quelle inégalité on parle: l’inégalité des revenus ou de richesse? Les données montrent que, par exemple, les 1% de personnes ayant les revenus les plus élevés reçoivent environ 10 à 12 % des revenus totaux. Cette inégalité est beaucoup moins accentuée en comparaison avec, par exemple, les Etats-Unis (18%) ou l’Allemagne (15%). Contrairement à ces pays, l’inégalité en Suisse n’a pas beaucoup augmenté (d’environ 10% en 2000 à 12% en 2015). Il est essentiel de mentionner que ces chiffres sont des revenus avant redistribution à travers des impôts et transferts. La situation est différente en ce qui concerne la fortune. Les 1% les plus riches détiennent environ 25-27% de la fortune. Les initiants parlent souvent d’une concentration bien plus élevée (40%), mais ce chiffre ignore les épargnes dans les caisses de pension et le 3e pilier, les principales sources d’épargne de la grande majorité des Suisses.

Départment d’économie politique
Chaire d’économie publique. Photo: Hugues Siegenthaler

Selon les initiants, l’impôt sur le capital serait insuffisant en Suisse. Qu’en est-il en comparaison internationale?
Mark Schelker: L’imposition du capital (intérêts et dividendes) varie d’un canton à l’autre et est en fait modérée à faible en comparaison internationale. Toutefois, on oublie dans la discussion que les bénéfices sont d’abord imposés par les impôts sur les entreprises et, en forme de dividendes, par l’impôt sur le revenu. De nombreux pays accordent des allégements sur les taux d’imposition normaux pour atténuer cette double imposition. Cependant, il existe des différences majeures dans la manière dont les entreprises sont traitées au niveau international. Dans la concurrence internationale pour le capital, la Suisse repose sur une politique fiscale attractive et non sur des subventions négociables ou des «vacances fiscales». L’accent mis sur l’impôt sur capital est donc beaucoup trop limité.

Sergio Rossi: Le capital est peu imposé dans la plupart des pays concurrents de la Suisse, surtout en ce qui concerne le capital financier, qui souvent échappe largement à toute imposition fiscale étant donné qu’il est placé sur des marchés peu ou pas du tout transparents à ce sujet. Malgré la volonté affichée par les autorités fiscales des pays du G20, les propriétaires du capital – qu’autrefois on appelait «capitalistes» – sont moins frappés que les travailleurs en ce qui concerne l’imposition fiscale de leurs propres revenus. En Suisse, la Confédération impose les dividendes à raison de 70%, tandis que dans certains cantons cette imposition est de 50%. Les salaires, en revanche, sont imposés partout à raison de 100%. C’est une évidente inégalité de traitement fiscal.

Département d’économie politique
Chaire de macroéconomie et
d’économie monétaire. Photo: Aldo Ellena

Cette initiative ne risque-t-elle pas de faire fuir les grosses fortunes? Là aussi, qu’observe-t-on d’un point de vue «scientifique»? (L’impôt fait-il fuir les riches?)
Sergio Rossi:
Ce risque n’est que théorique, c’est-à-dire qu’il n’existe que dans la théorie dominante sur le plan économique et politique. En France, par exemple, seul le 0,2% des contribuables redevables de l’impôt sur la fortune ont quitté le pays. Cela n’est guère surprenant, puisque le choix du lieu de résidence repose sur de multiples facteurs et que le taux d’imposition ne joue qu’un rôle mineur dans ce choix. Qui plus est, dans un pays comme la Suisse, la fiscalité s’avère très faible pour les grosses fortunes. Ce pays offre une qualité de vie et des services publics qu’il est difficile de trouver ailleurs. Les riches le savent fort bien et il y en aura très peu qui vont quitter ce pays si l’initiative des Jeunes socialistes est acceptée lors du vote populaire du 26 septembre prochain.

Mark Schelker: L’initiative veut imposer plus lourdement «les riches». Pour mettre la discussion en perspective, il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui déjà, les 1% les plus riches sont responsables d’environ 35% des recettes de l’impôt fédéral direct. Donc, une «fuite» des riches serait conséquente. Est-ce qu’une fuite est probable ? S’il devient plus cher d’être riche en Suisse, les personnes aisées réagiront. Soit ils migreront, soit ils essaieront d’éviter les impôts par des constructions légales, soit ils diminueront leurs activités économiques. Les économistes appellent ce type d’ajustement de comportement «ÌýélasticitéÌý». Ces élasticités sont généralement élevées. ÌýNous ne pouvons donc pas simplement nous attendre à ce qu’une augmentation de l’imposition se traduise automatiquement par une augmentation proportionnelle des recettes fiscales.

Selon le PLR, petits investisseurs, propriétaires immobiliers, propriétaires de leur logement et agriculteurs seront également touchés. Est-ce vrai et parle-t-on véritablement de petits investisseurs quand on a affaire àÌýdes montants supérieurs à 100’000 francs?
Mark Schelker: Le seuil de 100 000 francs peut sembler très élevé, mais bien sûr, la classe moyenne est également touchée. Mais ce n’est pas vraiment le point pertinent : Le problème est qu’on n’arrive pas simplement à imposer les riches de manière ciblée. Les impôts augmentent le coût de l’activité économique. Ces coûts sont (partiellement) répercutées sur les biens, les services et les facteurs de production tels que la main-d’Å“uvre. Nous parlons alors de la translation d’impôt. Ainsi, les modifications de la fiscalité atteignent aussi les revenus les plus faibles, par exemple, par une augmentation des prix, une baisse des salaires ou des rendements. La baisse des rendements nous affecte également tous, car une grande partie de notre épargne est placée dans des caisses de pension, qui est à son tour investie dans des entreprises, des biens immobiliers et des titres publics.

Sergio Rossi: Tout d’abord, pour gagner aujourd’hui un revenu du capital de 100’000 francs, il faut investir au moins 3 millions de francs – un montant que les petits investisseurs n’ont certainement pas. Qui plus est, il appartient au Parlement fédéral de définir le seuil à partir duquel le revenu du capital sera imposé à raison d’une fois et demie, comme le veut l’initiative populaire dite du «99 pour cent». Le seuil de 100’000 francs a été proposé par les initiants, mais au vu de la constellation politique aux Chambres fédérales, il est fort probable qu’en cas d’acceptation de cette initiative, le seuil fixé sera plus élevé. Il est probable que le Parlement fédéral décide d’exclure les agriculteurs de ce type d’imposition fiscale, étant donné qu’ils jouent un rôle important dans notre pays.

Pour les opposants cette initiative risque de nuire à l’économie. N’est-ce pas l’argument servi systématiquement pour torpiller toute initiative? Qu’en est-il en réalité?
Sergio Rossi:
Cette initiative fera du bien à l’économie et cela pour plusieurs raisons. En effet, elle va permettre à la Confédération de relancer et de soutenir l’économie de deux manières: les recettes fiscales supplémentaires qu’elle va récolter grâce à cette initiative vont faire augmenter les dépenses publiques au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes, tout en réduisant l’imposition fiscale des contribuables de la classe moyenne, dont le revenu disponible sera ainsi accru et leur permettra d’augmenter les dépenses de consommation au bénéfice des entreprises tournées vers le marché domestique – notamment les petites ou moyennes entreprises comme celles du commerce de détail, lourdement frappées par les conséquences économiques de la pandémie. Le niveau de l’emploi pourra augmenter également.

Mark Schelker: Comme je viens de l’expliquer, les impôts ont un impact sur l’économie. Que cela vous plaise ou non n’a aucune importance. Les impôts entraînent des effets dits de bien-être en modifiant les incitations à utiliser les ressources. Cela conduit généralement à une utilisation moins efficiente des ressources. Ces pertes d’efficience sont souvent très importantes. Le gâteau devient donc plus petit. Mais cela ne signifie pas qu’il ne faut pas imposer. Car en plus de ces aspects d’allocation économique, il y a aussi des arguments de distribution très justifiés, c’est-à-dire qui obtient quelle part du gâteau (qu’il soit grand ou petit). Ni la question de l’allocation, ni celle de la distribution ne peuvent être simplement niées ou ignorées.

Votre argument massue pour voter en faveur/contre cette initiative?
Mark Schelker: Je pense que l’initiative rate complètement la cible. Elle vise une source d’imposition très rentable, qui contribue déjà aujourd’hui fortement au financement de notre pays et, en même temps, les personnes ayant la plus grande élasticité. Elle ne conduira guère à l’amélioration de la situation des plus pauvres, mais elle nuira plutôt à une grande partie de la population de manière directe et indirecte, y compris la classe moyenne. Cependant, nos pays voisins seront contents de récupérer une partie de cette base fiscale.
Sergio Rossi:
ÌýL’acceptation de cette initiative va soutenir les activités économiques qui satisfont les besoins de la population, permettant aux petites ou moyennes entreprises d’augmenter leur chiffre d’affaires ainsi que leurs bénéfices sur le marché des produits, réduisant en même temps la fragilité et l’instabilité financière car les banques vont être amenées à réduire le volume de leurs transactions spéculatives pour se tourner davantage vers l’économie «réelle», permettant ainsi à de nombreux·euses jeunes diplômé·e·s d’obtenir les lignes de crédit nécessaires pour mettre sur pied leur propre entreprise. La cohésion sociale en sortira renforcée, au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes: les travailleurs, les consommateurs, les entreprises, les institutions financières et le secteur public.

Y a-t-il une objectivité scientifique, même dans ce genre de débat?
Sergio Rossi:
Cette objectivité scientifique existe dans la mesure où le débat est fondé sur une analyse qui coiffe l’ensemble du système économique, à savoir, une analyse macroéconomique, où l’on considère toutes les relations existantes entre les différentes catégories d’agents économiques. Il faut toujours garder à l’esprit le bien commun sous toutes ses formes. Si la richesse est redistribuée vers le bas de la pyramide sociale, le circuit économique fonctionne mieux et il y a davantage de cohésion sociale – deux phénomènes qui vont augmenter le niveau de bien-être de l’ensemble de la population, y compris les riches, ne serait-ce que par le fait qu’ils peuvent ainsi réduire le risque d’être victimes de vols ou d’enlèvement par des malfaiteurs dont le nombre augmente au fur et à mesure que les inégalités enflent.

Mark Schelker: C’est une bonne question. L’objectivité absolue n’existe pas. Il y a toujours des compromis à faire qui sont de nature normative. Ni vous ni moi ne pouvons dire ce qui est «ÌýjusteÌý». Mais, bien sûr, il existe de très bonnes méthodes scientifiques qui tentent de mesurer l’impact des mesures de la manière la plus objective possible. Il existe une littérature empirique qui traite très directement de ce qui se passe sur le plan économique. Cette littérature est vaste et montre les changements de comportement des individus et, dans une certaine mesure, nous permet également d’estimer les effets d’une intervention politique de la manière la plus objective possible. La façon dont on pondère les effets positifs et négatifs au final est toutefois une question normative, et donc, très personnelle.

 

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Bientôt la fin des privilèges pour les GAFAM? /alma-georges/articles/2021/bientot-la-fin-des-privileges-pour-les-gafam /alma-georges/articles/2021/bientot-la-fin-des-privileges-pour-les-gafam#respond Mon, 20 Sep 2021 14:01:33 +0000 /alma-georges?p=14379 La Faculté des SES accueillera ce mercredi à 18 heures une conférence sur un thème plus que brûlant, celui de la réforme du système fiscal international. Encore en discussion, ses enjeux sont considérables, aussi bien pour les entreprises que pour les collectivités publiques. L’interview de Thierry Madiès, Doyen de la Faculté

Qu’est-ce qui a motivé l’adoption de cette réforme du système fiscal international?
Cette réforme s’inscrit dans la continuité des travaux de l’OCDE visant à lutter contre l’optimisation fiscale agressive des entreprises multinationales, en particulier celles du numérique, et l’évasion fiscale qui en est souvent le corolaire. Les travaux de l’OCDE s’inscrivent dans un «cadre inclusif» qui inclut aussi bien les pays du G20 que les pays en voie de développement. La lutte contre ces pratiques d’optimisation fiscale est connue sous l’acronyme anglais BEPS (Base Erosion and Profit Shifting).

Thierry Madiès, doyen de la faculté des SES

En quoi consiste-t-elle?
Cette réforme comporte deux piliers. Le premier vise à ce que l’impôt sur le bénéfice ne soit plus uniquement dû là où les grandes entreprises multinationales ont leurs sièges sociaux mais aussi dans les pays où les ventes sont réalisées. Le deuxième pilier qui fait couler beaucoup d’encre prévoit la mise en place d’une taux effectif mondial minimum de 15% sur le bénéfice des grandes entreprises multinationales.

Cette réforme est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l’économie suisse?
Cette réforme soulève de nombreuses questions en Suisse. Le premier pilier ne devrait concerner que peu d’entreprises. Le second pilier lui devrait concerner environ 200 entreprises. Cela dépendra des mesures compensatoires qui seront mises en place. Il y a certes un risque de perte de compétitivité mais avec un taux minimum à 15% le risque reste limité. L’attractivité de la Suisse s’explique aussi par la qualité de sa main-d’œuvre, la lisibilité des normes juridiques et fiscales et sa capacité à innover. La dégradation de ses relations avec l’Union européenne est sans doute plus problématique.

N’est-il pas légitime de taxer correctement les GAFAM et toutes les entreprises qui se livrent à une optimisation fiscale effrénée?
Oui bien-sûr! C’est que question d’équité. Les GAFAM et plus généralement les grandes entreprises multinationales concernées par la réforme utilisent souvent les incohérences des systèmes fiscaux nationaux et les failles du droit fiscal international. Cela est beaucoup plus difficile pour les autres entreprises.

La concurrence fiscale à laquelle se livrent les pays (et cantons) ne finissent-elles pas par nuire aux ressources des Etats?
La concurrence fiscale n’est pas nécessairement mauvaise! Encore faut-il que certaines pratiques soient encadrées. C’est plutôt l’optimisation fiscale agressive et l’évasion fiscale qui conduit à des pertes de recettes pour les Etats, dans une fourchette comprise entre 4 et 10% des recettes fiscales nettes de l’impôt sur les sociétés selon certaines estimations de l‘OCDE, avec des gagnants et des perdants.

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  • Conférence et table ronde «Vers une réforme inédite du système fiscal international: enjeux pour les entreprises et les collectivités en Suisse»
  • Photo de Thierry Madiès: Hugues Siegenthaler
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Nouveau confinement? «Il en va du sort de l’économie et de la société» /alma-georges/articles/2020/nouveau-confinement-il-en-va-du-sort-de-leconomie-et-de-la-societe /alma-georges/articles/2020/nouveau-confinement-il-en-va-du-sort-de-leconomie-et-de-la-societe#respond Fri, 20 Nov 2020 10:11:29 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=12139 Sergio Rossi fait partie des 60 économistes qui ont lancé un appel à un nouveau confinement auprès du Conseil fédéral. Il nous explique cette position, qui va à l’encontre des idées généralement émises par les milieux économiques.

© Omar Cartulano

Avec 60 autres professeurs d’économie en Suisse, vous avez adressé une lettre au Conseil fédéral afin de réclamer un nouveau confinement. Comment cette lettre a-t-elle vu le jour?
L’origine de cette lettre ouverte, disponible , réside dans un double constat qui est indéniable. D’un côté, le premier confinement qui a suivi les débuts de la pandémie de Covid-19, au printemps, a entraîné une baisse rapide et considérable du nombre de personnes infectées par le coronavirus. S’en est également suivi une très forte diminution du nombre de décès. D’un autre côté, les mesures introduites au niveau fédéral et au niveau cantonal depuis cet été n’ont pas permis d’atteindre des résultats similaires.

Parmi les quelque 60 économistes qui ont signé cet appel, la grande majorité s’inscrit dans la pensée dominante, qui veut «moins d’Etat et plus de marché». Cela en dit long sur la nécessité d’une forte intervention publique au niveau économique pour soutenir les activités qui souffrent à cause de la pandémie, ainsi que sur les effets négatifs que celle-ci comporte sur le plan économique.

Pourquoi maintenant?
Depuis le début de l’automne, nous observons une forte augmentation du nombre de personnes infectées par la Covid-19, ainsi que du nombre de décès. Cette situation dramatique n’a pourtant pas encore amené les pouvoirs publics à décider un deuxième confinement, qui reste la meilleure solution pour sauver des vies et aider tant les entreprises que les travailleurs en grande difficulté.

Vous relevez qu’un lockdown permettrait de sauver des vies. Avez-vous l’impression que l’économie prime aujourd’hui sur les questions sanitaires?
En Suisse, davantage que dans les autres pays occidentaux, l’économie influence de près les choix politiques, du fait que les majorités au Conseil fédéral, au Parlement et dans bien des cantons sont inspirées par les idées néolibérales, qui veulent réduire au minimum l’intervention du secteur public dans le système économique pour laisser fonctionner la supposée «loi du marché». On l’a vu, encore récemment, lorsque les pouvoirs publics ont décidé de ne pas imposer un deuxième confinement pour ne pas devoir dépenser de l’argent public dans le soutien aux activités économiques en souffrance.

Contrairement au constat usuel, vos collègues et vous-même pensez qu’un véritable lockdown court et complet serait plus salvateur pour l’économie que les mesures actuelles. Pouvez-vous nous expliquer cette position?
Comme nous l’avons écrit dans la lettre ouverte adressée au Conseil fédéral, le coût total d’un confinement bien géré sera plus faible que le coût des mesures actuelles, qui ont visiblement échoué à contenir le virus. Ces dernières mesures, qui ont déjà un coût économique considérable, entraîneront pourtant aussi un taux de mortalité bien plus élevé. En l’état, le choix se situe entre (1) une profonde récession avec des hôpitaux débordés et de nombreux décès à cause des politiques actuelles et (2) une profonde récession avec beaucoup moins de décès et un système de santé gérable grâce à un second confinement. Lorsque le virus se répand rapidement, comme c’est le cas actuellement en Suisse, les risques sur la santé et la peur qui en découle empêchent les gens et les entreprises de poursuivre leurs activités économiques. Les chaînes d’approvisionnement sont rompues et les entreprises feront également faillite. Les travailleurs seront donc tout aussi vulnérables, si ce n’est davantage qu’avec un deuxième confinement. Etant donné qu’en Suisse les finances publiques le permettent – et d’autant plus que les taux d’intérêt sont négatifs – il est possible de mettre en œuvre des politiques budgétaires expansives et ciblées pour engendrer un cercle vertueux où les ménages et les entreprises concernés reçoivent de bonnes incitations et sont donc plus enclins à accepter les restrictions supplémentaires qu’un confinement impose à court terme.

Il semble que les entrepreneurs vous reprochent de tirer des constats «hors de votre tour d’ivoire» et de ne pas être assez ancrés dans la réalité ou dans le quotidien économique du pays. Que leur répondez-vous?
Les économistes doivent avoir une vision qui coiffe l’ensemble du système économique au lieu de ne considérer qu’une seule entreprise ou une seule branche d’activité, comme c’est d’habitude le cas pour les entrepreneurs. Qui plus est, les économistes ne doivent pas considérer uniquement l’objectif de la maximisation du profit des entreprises, mais doivent tenir compte de l’intérêt général de manière à contribuer au bien commun.

Le Conseil fédéral vous a-t-il répondu? Qu’en attendez-vous?
En l’état, à ma connaissance, il n’y a pas eu de réponse officielle. Je ne pense d’ailleurs pas qu’il y en aura. Mais j’espère que le Conseil fédéral tiendra compte de notre lettre ouverte, à toutes fins utiles. Il en va du sort de l’économie et de la société dans leur ensemble.

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  • de Sergio Rossi
  • à ce sujet dans Le Temps
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Des docteurs honoris causa aux anges /alma-georges/articles/2018/des-docteurs-honoris-causa-aux-anges /alma-georges/articles/2018/des-docteurs-honoris-causa-aux-anges#respond Mon, 26 Nov 2018 16:04:19 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=7475 Dans la vie d’un chercheur, se voir décerner le titre de docteur honoris causa n’a rien d’anodin. Cette récompense vient souvent consacrer des décennies de travail. Trois lauréats de l’Université de Fribourg en témoignent avec jubilation.

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  • Photo:
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Les relations économiques entre la Suisse et les Etats-Unis à l’ère de Donald Trump /alma-georges/articles/2018/les-relations-economiques-entre-la-suisse-et-les-etats-unis-a-lere-de-donald-trump /alma-georges/articles/2018/les-relations-economiques-entre-la-suisse-et-les-etats-unis-a-lere-de-donald-trump#respond Wed, 18 Jul 2018 13:36:39 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=6795 Philippe G. Nell est un habitué de l’American College Programm de l’Université de Fribourg. Cette année, le Chef du secteur Amériques au Secrétariat d’Etat à l’économie a choisi d’apporter son éclairage sur un sujet de grande actualité: les relations économiques entre la Suisse et les Etats-Unis.

Vous avez choisi de parler des relations économiques entre la Suisse et les Etats-Unis à un parterre d’étudiants américains. Est-ce une thématique qui vous donne des cheveux blancs depuis l’accession de Donald Trump à la présidence?
Philippe Nell: La Suisse et les Etats-Unis entretiennent des relations étroites depuis de nombreuses années. Les deux pays sont souvent nommés «Sister Republics» car, d’une part, les pères fondateurs des Etats-Unis se sont basés sur le régime suisse pour établir en 1777 une première constitution organisant les treize premiers Etats en une Confédération. En 1787, une nouvelle constitution fédérale octroyant davantage de pouvoirs à l’Etat fut adoptée. D’autre part, la Suisse se sépara également du modèle confédéral et s’inspira des Etats-Unis pour sa Constitution de 1848. Sur le plan économique, les relations de la Suisse avec les Etats-Unis ont des bases solides. Les Etats-Unis sont la deuxième destination des exportations suisses après l’Allemagne et le premier pays de destination des investissements suisses à l’étranger. Je présente chaque année un exposé aux étudiants effectuant le programme américain d’un mois de l’Université de Fribourg. Ce n’est pas la première fois que certains secteurs de l’économie suisse sont confrontés à des défis importants avec les Etats-Unis. Notre relation est cependant très vaste, solidement ancrée et repose sur de nombreux facteurs.

L’administration Trump, avec ses velléités protectionnistes – nous pensons notamment aux taxes sur l’acier et l’aluminium – menace-t-elle la prospérité helvétique? Ressent-on déjà des effets sur certains secteurs économiques?
La prospérité de la Suisse repose sur de nombreux éléments qui ont été façonnés au fil des décennies. Je relèverais notamment un système éducatif très performant, une excellente formation professionnelle par le biais de l’apprentissage, de très bonnes universités et hautes écoles, des investissements considérables dans la recherche, le développement et l’innovation, une politique macroéconomique rigoureuse, une infrastructure très développée, la paix sociale, une grande ouverture face aux marchés extérieurs, une Ìýréputation de qualité, de fiabilité et de ponctualité ainsi qu’un régime fiscal compétitif. Ceci se traduit par le fait que cette année, la Suisse occupe à nouveau le premier rang dans l’indice mondial de l’innovation établi par l’Université de Cornell, l’INSEAD et l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Il s’agit cependant de relever que les entreprises suisses font constamment face à des défis externes, l’un des principaux de ces dernières années ayant été l’appréciation du franc suisse face à l’euro. S’agissant des mesures des Etats-Unis concernant l’acier (augmentation de 25% des droits de douane) et de l’aluminium (augmentation de 10% des droits de douane), elles concernent une part très faible des exportations suisses de ces produits. Il n’en demeure pas moins que quelques firmes pour lesquelles le marché des Etats-Unis est important sont particulièrement touchées. Cette évolution est préoccupante et la Suisse considère que ces mesures, basées sur la sécurité nationale des Etats-Unis, ne sont pas justifiées. Les inquiétudes des firmes suisses portent également sur une extension des mesures américaines notamment au secteur automobile.

La Suisse affiche un excédent commercial avec les Etats-Unis, ce que ne semble pas goûter Donald Trump. Craignez-vous des mesures de rétorsion, à l’instar de ce qui se passe avec la Chine?
La situation de la Suisse est différente de celle de la Chine pour trois raisons. Premièrement, notre excédent commercial face aux Etats-Unis (2017: CHF 15 milliards) demeure minime par rapport à celui de la Chine (2017: USD 375 milliards) et d’autres pays. Par ailleurs, notre excédent commercial est presque compensé par notre déficit en matière de services. Il s’agit aussi de tenir compte de nos investissements considérables aux Etats-Unis (2016: CHF 234 milliards; plus du double de nos investissements en Allemagne, France, Italie et Autriche) avec plus de 300’000 emplois. Deuxièmement, le système économique suisse libéral s’apparente à celui des Etats-Unis ce qui n’est pas le cas de la Chine, pas encore reconnue par les Etats-Unis comme une économie de marché. Troisièmement, les Etats-Unis reprochent à la Chine des politiques discriminatoires et des mesures restrictives liées au transfert de technologie, à la propriété intellectuelle et à l’innovation; la Suisse n’a pas ce genre de problème avec les Etats-Unis.

Pour les entreprises, il est fondamental de disposer d’un cadre juridique et politique stable. Est-ce que les incertitudes actuelles minent la confiance et mettent en danger les investissements?
Les entreprises effectuent des investissements dans une optique à long terme. Le marché des Etats-Unis demeure le plus grand et le plus intéressant du monde avec 326 millions de consommateurs. Les mesures de protection actuelles pourraient influencer la localisation de certains investissements de firmes ou les différer dans l’attente d’une situation plus prévisible.

La Suisse a-t-elle ressenti une différence depuis le changement d’administration dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis? Quelle est sa marge de manœuvre?
Le chef du Département de l’économie, de la formation et de la recherche, Johann N. Schneider-Ammann, a eu plusieurs contacts avec des membres du cabinet des Etats-Unis au cours des derniers mois. J’ai personnellement participé à une réunion avec le secrétaire du commerce des Etats-Unis, W. Ross, le 18 juillet 2017 à Washington. Les problèmes sont abordés avec une grande clarté. L’approche des Etats-Unis avec la doctrine «America First» du président D. Trump se démarque de manière substantielle en matière de politique commerciale par rapport aux administrations précédentes. L’intérêt national et l’approche bilatérale sont privilégiés par rapport au multilatéralisme. Dans le domaine de l’acier, des importateurs américains de produits suisses ont demandé des exceptions au prélèvement de droits de douane étant donné le degré très spécialisé de nos produits et la Suisse une exception pour l’ensemble du pays. La Suisse a également demandé des consultations aux Etats-Unis dans le cadre de la procédure de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce.

Vous êtes rompu aux négociations avec l’Union européenne et avec les pays de l’Amérique latine. Qu’est-ce qui change quand vous avez en face de vous des interlocuteurs américains?
Les points à traiter sont mis sur la table en toute clarté et très rapidement. Les Etats-Unis ont de nombreux partenaires, fixent leurs priorités et l’efficacité est essentielle. Il est important de faire parfois preuve de patience De très bons arguments sont déterminants pour prévaloir.

Peut-on vraiment négocier avec les Etats-Unis, ce partenaire qui, de par sa puissance, impose de manière unilatérale ses lois au-delà de ses frontières (cf. Information sur les ressortissants américains ayant des comptes en Suisse. FATCA)? La Suisse a-t-elle les armes pour se défendre?
Les Etats-Unis sont la plus grande puissance politique, économique et militaire du monde. Ils ont joué un rôle capital pour mettre fin à la deuxième guerre mondiale, établir un nouvel ordre économique mondial, faciliter la reconstruction (Plan Marshall) et le retour à la prospérité de l’Europe de l’ouest. Aujourd’hui, ils jouent encore un rôle important dans plusieurs parties du monde pour maintenir la stabilité avec une présence militaire. Fort de cette position politico-économico-militaire, leur Congrès adopte certaines législations avec une portée extraterritoriale, comme par exemple le transfert d’informations bancaires par les institutions financières étrangères concernant des ressortissants américains afin de combattre la fraude fiscale. Le gouvernement a également une position très restrictive face à divers pays dont Cuba et l’Iran avec un impact significatif sur les firmes ou les personnes non-américaines.
De par sa taille économique et sa très grande dépendance envers le commerce extérieur, la Suisse doit s’adapter à l’évolution internationale. Sa marge de manœuvre face aux Etats-Unis est limitée, bien qu’elle puisse toujours présenter ses vues. Il relève généralement de son intérêt de chercher des solutions de coopération avec chaque partenaire. Par ailleurs, elle peut agir de manière efficace et utile dans les enceintes internationales en assumant des présidences, en effectuant des contributions de substance et en travaillant avec des coalitions de membres partageant ses vues.

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Phillippe G. Nell est chef du secteur Amériques au Secrétariat d’Etat à l’économie. Il est titulaire d’un Ph.D en relations internationales de l’université de Denver (USA) et Privat Docent de la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Université de Fribourg.

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MT180 – Rendez-vous à la finale suisse! /alma-georges/articles/2018/mt180-rendez-vous-a-la-finale-suisse /alma-georges/articles/2018/mt180-rendez-vous-a-la-finale-suisse#respond Wed, 04 Apr 2018 16:29:06 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=6159 Trois minutes pour résumer sa thèse face à un jury et une salle comble: un défi ardu que se sont lancé huit étudiants inventifs et motivés le 29 mars dernier, lors de la finale régionale de Ma thèse en 180 secondes. Trois d’entre eux vous donnent maintenant rendez-vous le 7 juin à l’Aula magna pour la finale suisse.

A 20h00 tapantes, la salle était pleine et le public enthousiaste. Après de nombreuses heures d’entrainement, il était temps pour les onze candidats du concours fribourgeois de monter sur scène. Un sacré moment à partager avec eux en vidéo.

Le jury a eu la difficile tâche d’élire trois vainqueurs, qui ont ainsi gagné leur tickets pour la finale suisse, le 7 juin 2018 à l’Aula Magna de l’Unifr. Le troisième prix à été attribué à Yahia Boutefnouchet duÌýDépartement d’économie politique de la Faculté des sciences économiques et sociales. Le deuxième prix est revenuÌý à Philippe Humbert – qui a également obtenu le prix du public – du Département de plurilinguisme et didactique des langues étrangères de la Faculté des lettres et des sciences humaines. La grande gagnante de la soirée, avec le premier prix, est Rafaella Garbin duÌýDépartement de géosciences de la Faculté des sciences et de médecine.

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  • Plus d’infos sur la finale suisse sur le fribourgeois de Ma thèse en 180 secondes
  • suisse de Ma thèse en 180 secondes
  • Vidéo: Christian Doninelli – Unicom Communication & Médias
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Reform Altersvorsorge 2020: Ein Gegenvorschlag von Reiner Eichenberger /alma-georges/articles/2017/reform-altersvorsorge-2020-ein-gegenvorschlag-von-reiner-eichenberger /alma-georges/articles/2017/reform-altersvorsorge-2020-ein-gegenvorschlag-von-reiner-eichenberger#respond Wed, 20 Sep 2017 12:13:01 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=4871 Was, wenn die Finanzierung der AHV langfristig nur gesichert werden kann, indem die über 60-Jährigen länger arbeiten? Natürlich nur mit klingenden Anreizen. Ein Lösungsansatz von Prof. Reiner Eichenberger, Leiter des Seminars für Finanzwissenschaft.

Die Reform Altersvorsorge 2020 scheint ein Tropfen auf dem heissen Stein zu sein, würde sie die AHV doch höchstens bis Ende des nächsten Jahrzehnts im Gleichgewicht halten. Ist das Rentensystem der Schweiz – ohne radikalere Massnahmen – im Untergang begriffen?
Vernünftige Reformen müssen den Alten stärkere Anreize geben länger zu arbeiten und die Kosten der Pensionskassen eingrenzen. Die „Altersvorsorge 2020“ tut das Gegenteil. Sie senkt die Arbeitsanreize der Alten, indem sie den AHV-Freibetrag ab 65 aufhebt, den Rentenaufschub unattraktiver und den Rentenvorbezug attraktiver macht. Und sie steigert die Kosten, indem sie die monatliche AHV-Rente um 70 Franken erhöht.

Angesichts der demografischen (immer mehr Rentnerinnen und Rentner im Verhältnis zu den berufstätigen Personen) und ökonomischen (Senkung des Zinssatzes für Anlagen) Entwicklung drängt sich die Frage auf, wie überhaupt die langfristige Fortdauer unseres Rentensystems gewährt werden könnte, ohne das Rentenalter zu erhöhen oder die Renten zu kürzen?
Wir können entweder die Renten kürzen, die Beitragssätze erhöhen, oder länger arbeiten. Letzteres ist der Königsweg. Wir sollten ihn statt mit Zwang und Schmerz freiwillig und mit Freude gehen. ÌýDafür empfehle ich – aufgrund gemeinsamer Arbeiten mit Ann Bauer – zweierlei:
Wer heute länger arbeitet, kann die Rente aufschieben, um dafür später eine höhere Rente zu erhalten. Doch das ist völlig unattraktiv. Es lohnt sich nur, wenn man sehr alt wird. Die viel bessere Alternative ist, die Rentenbeitragssätze der Menschen zu senken, die länger arbeiten wollen. Nach unserer Schätzung könnte man denen, die mit 55 entscheiden, bis 67 arbeiten zu wollen, die Arbeitnehmer- und Arbeitgeberbeiträge zur AHV und zweiten Säule halbieren! So wäre Arbeit bis 67 sofort sehr beliebt.
Zweitens sollte den Menschen, die über 67 hinaus arbeiten, die Einkommenssteuern auf Arbeitseinkommen stark gesenkt, z.B. halbiert werden. Heute unterliegt das Arbeitseinkommen von Rentnern einer enormen Steuerbelastung, weil sie voll in die Steuerprogression kommen. Mit unserem Modell der Halbbesteuerung würden viele weiterarbeiten, die ganze Volkswirtschaft würde massiv profitieren

Dieser Königsweg, die Erhöhung des Rentenalters also, könnte an den herrschenden Realitäten auf dem Arbeitsmarkt scheitern: Gerade für über Fünfzigjährige ist es sehr schwierig, eine neue Arbeit zu finden. Gibt es Lösungsansätze, um die über 50- und über 60-jährigen Berufstätigen länger in der Arbeitswelt einsetzen zu können?
Die Arbeitsmarktchancen von Alten hängen weniger vom biologischen Alter ab, als von ihrer Restlaufzeit bis zur Pensionierung. Es macht für Arbeitgeber einfach wenig Sinn, 62-Jährige einzustellen, wenn sie sicher nicht länger als bis 65 arbeiten. Mit unserem Anreizmodell hingegen würde der Zeithorizont der Alten im Arbeitsmarkt wachsen und damit auch die Bereitschaft der Arbeitgeber, sie einzustellen und weiterzubilden.
Zudem sind Alte oft zu teuer. Das liegt an den altersabhängigen Pensionskassenbeiträgen sowie an manchen Gesamtarbeitsverträgen, die oft für ältere Arbeitnehmer abstruse Lohnvorgaben machen. Dank unserem Anreizmodell könnten die Firmen den Alten mehr Freiheiten bei einem tieferen Lohn bieten. So würden die Lohnkosten der Arbeitgeber sinken und die Nettolöhne der alten Arbeitnehmer dank Halbbesteuerung steigen. Zugleich würde auch der Staat profitieren, weil er von arbeitenden Alten trotz Halbbesteuerung immer noch mehr bekommt als von nicht-arbeitenden.
Noch zur Angst, es gäbe nicht genügend Arbeitsplätze: Je mehr Alte arbeiten, desto wettbewerbsfähiger wird die Volkswirtschaft und desto mehr Jobs für Alte und Junge werden geschaffen. Auch deshalb gilt: Alte an die Arbeit!

 

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Revue de presse – février 2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-fevrier-2016 /alma-georges/articles/2016/revue-de-presse-fevrier-2016#respond Wed, 09 Mar 2016 10:02:30 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=2046 ÌýL’Université de Fribourg dans la presse du 1er au 29 février 2016

«In der heutigen Arbeitswelt ist lebenslanges Lernen Pflicht.»
– Manfred Kuonen
, Studienleiter der postgradualen Weiterbildung in Laufbahn- und Personalpsychologie der Universitäten Bern und Freiburg, , 25.2.2016

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fête ses 20 ans, , 25.02.2016

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«Il y a beaucoup moins de jeunes enfants en bonne santé adoptables.»
– Isabelle Lammerant, chargée de cours en droit de la famille, , 23.02.2016

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«Die Geschwindigkeiten haben im Vergleich zum Vorjahr aber etwa um 20 Prozent zugenommen.»
– Benno Staub
, Geowissenschaftler, zum Auftauen des Permafrosts, , 23.2.2016

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– via

– Sebastian Dieguez, chercheur en neurosciences cognitives et neuropsychologue au Laboratoire des sciences cognitives et neurologiques de l’Université de Fribourg, RTS La Première, , 22.02.2016

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«Längst nicht alle Nutzer der Notschlafstelle sind Obdachlose im klassischen Sinn.»
– Carolyne Crimard, Doktorassistentin Soziologie, Sozialpolitik und Sozialarbeit, zur Rolle von La Tuile im Bereich der Obdachlosigkeit, , 22.2.2016

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«Natürlich ist es schön, existieren sie weiter. Sollte das aber nicht mehr der Fall sein, wäre das keine Katastrophe.»
– Reiner Eichenberger, Leiter des Lehrstuhls für Theorie der Finanz- und Wirtschaftspolitik, zu den Bilateralen I, , 21.2.2016

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«Käufer sollten ein Haus sehr sorgfältig prüfen und sich dabei von einem Bauexperten oder einem Architekten beraten lassen.»
– Hubert Stöckli
, Lehrstuhlinhaber an der Rechtswissenschaftlichen Fakultät, , 21.2.2016

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«Il ne faut pas non plus exagérer l’UDC. Etre premier parti, cela ne veut pas dire être parti majoritaire. Donc même si l’UDC peut s’implanter dans la terre fribourgeoise, cela ne veut pas dire non plus que la terre firbourgeoise sera une terre blochérienne.»
– Gilbert Casasus, professeur au Domaine Etudes européennes, , , 16.02.2016

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«On ne peut pas tout partager. Pour conserver le pouvoir, il faut conserver le contrôle d’un certain nombre de flux d’informations et d’actifs stratégiques. Savoir lesquels, c’est aujourd’hui le nouveau souci des entreprises.»
– Paul Dembinski, professeur associé à la Chaire Stratégies et concurrence internationales, , 15.02.2016

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«Kosenamen bestätigen eine Beziehung durch Sprache.»
– Gerda Baumgartner, Sprachwissenschaftlerin an der Universität Freiburg, , 14.2.2016

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«Les diplomaties vaticane et moscovite restent très mystérieuses… Mais il est vrai qu’à Fribourg, nous entretenons depuis longtemps une collaboration avec l’Eglise de Moscou. Depuis de nombreuses années nous encourageons le dialogue Å“cuménique avec les orthodoxes moscovites. Cette attitude très positive ne peut que préparer favorablement le terrain.»
– Noël Ruffieux, membre de l’Institut d’études œcuméniques, à propos de la rencontre historique entre le Pape François et le Patriarche de Moscou Cyrille, , 13.02.2016.

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«En général, nous travaillons avec les vivants. Et le recueilleur n’est pas un magnétophone qui enregistre et retranscrit, il est interlocuteur et coauteur du récit produit.»
– Catherine Schmutz Brun, lectrice au Département de l’éducation, à propos de la formation de recueilleur de récit de vie. La Liberté, 12.02.2016.

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– via

«Le terme mademoiselle est tellement condescendant qu’il faut essayer de l’effacer du vocabulaire ou alors essayer d’employer le même terme pour les hommes, qui est damoiseau et que personne n’utilise, bien sûr.»
– Pascal Gygax, directeur de l’équipe de psycholinguistique, , , 12.02.2016

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«Die Initiative ist ein Anschlag nie dagewesenen Ausmasses gegen die Demokratie. Sie zielt frontal gegen den Rechtsstaat als deren Fundament, indem sie die Gewaltenteilung und die Unabhängigkeit der Justiz missachtet.»
– Marc Spescha, Lehrbeauftragter für Migrationsrecht, zur Durchsetzungsinitiative, Theoriekritik, 12.2.2016

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«Paris sollte nicht als politisches oder ökonomisches Symbol, sondern als Symbol der Lebenslust und des westlichen Hedonismus angegriffen werden.»
– Amir Sheikhzadegan, Lehrbeauftragter für Soziologie, zu den November-Anschlägen in Paris, Links / SP AG, 11.2.2016

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«L’intégration est un mouvement réciproque de la société d’accueil, qui accueille un immigrant etÌý est censé faire que cette intégration économique, culturelle, se passe bien, et le mouvement de la personne qui est accueillie, qui va découvrir un nouveau pays, ses lois… Il faut une réciprocité.»
– Sabine Choquet, collaboratrice au Domaine sciences des sociétés, des cultures et des religions, France TV, , 11.02.2016

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«Ihr einziges Ziel ist der Gewinn. Sie kaufen beispielsweise Weizen, und sobald sie ihn besitzen, verkaufen sie ihn wieder zu einem teureren Preis.»
– Sergio Rossi,
Professor für Volkswirtschaft und Geldtheorie, zur Spekulation mit Lebensmitteln, , 11.2.2016

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«Die Zuwanderung sollte mit Preisen statt mit Bürokratie gesteuert werden.»
– Reiner Eichenberger
, Leiter des Lehrstuhls für Theorie der Finanz- und Wirtschaftspolitik, 11.2.2016

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«On peut tout à fait être pour la justice fiscale et contre le mariage homosexuel. Mais le problème, c’est justement qu’on nous fasse voter sur les deux choses en même temps, alors qu’elles ne présentent pas de lien intrinsèque. Si on avait proposé un texte similaire dans un canton, un recours aurait pu être déposé au Tribunal fédéral, avec des chances de succès, vu sa pratique en la matière.»
– Jacques Dubey, professeur de droit constitutionnel, Lausanne, 09.02.2016

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«Le stress est le pire ennemi du couple.»
– Dominique Shoebi, professeur à l’Institut de recherche et conseil dans le domaine de la famille, l’, 09.02.2016

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«Vouloir être actif dans le cercle familial n’est pas encore quelque chose de valorisé socialement.»
– Tanya Ogay, professeure au Domaine des sciences de l’éducation, , 09.02.2016

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«Quand on essaie de proposer des choses pour soutenir les consommateurs, il y a toujours, dans le jeu politique, des oppositions.»
– Pascal Pichonnaz, doyen de la Faculté de droit, RTS1, , 09.02.2016

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«Zeigt sich, dass der Handwerker unnötigen, vermeidbaren Aufwand betrieben hat, hat der Kunde auch dafür keine Vergütung zu leisten.»
– Hubert Stöckli, Lehrstuhlinhaber an der Rechtswissenschaftlichen Fakultät, , 6.02.2016

 

 

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