Ecologie – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Thu, 13 Mar 2025 09:36:16 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 «Faire confiance au vivant!» /alma-georges/articles/2025/faire-confiance-au-vivant /alma-georges/articles/2025/faire-confiance-au-vivant#respond Thu, 13 Mar 2025 09:19:12 +0000 /alma-georges?p=22052 Professeur au Muséum national d’histoire naturelle de Paris et écrivain, Marc-André Selosse s’arrête le 19 mars prochain à Fribourg pour une conférence. A ne pas manquer!

Non, la nature n’est pas bien faite! A travers ses livres, ses enseignements et ses conférences publiques, Marc-André Selosse se consacre à faire connaître les sciences du vivant. Biologiste, spécialiste des champignons et des sols, il est aussi un excellent vulgarisateur. Interpellé par les idées reçues et trompeuses qui existent sur l’évolution, sur les liens entre les espèces et sur la nature en général, il détricote les mythes et remet le vivant au centre du débat.

Marc-André Selosse, qu’est-ce qui vous a poussé, un jour, à sortir des travées universitaires pour aller vers le grand public?
J’ai toujours beaucoup misé sur la formation. La moitié des profs de biologie de France sont probablement passés dans mes cours! Je considère la formation comme une façon de préparer les citoyen·ne·s pour demain afin qu’ils aient en main les outils pour leur environnement et leur santé. Pour les mêmes raisons et par goût, j’ai toujours fait aussi beaucoup de vulgarisation à destination du grand public. Ces dix dernières années, j’ai augmenté mes activités dans ce sens. C’est d’ailleurs pour cela que j’étais revenu au Muséum d’histoire naturelle dont c’est l’une des missions, en plus de la recherche. La science n’est utile que lorsqu’elle arrive à ses destinataires finaux, qui sont les citoyen·ne·s.

Votre dernier ouvrage, dont vous allez parler à Fribourg, s’intitule Nature et préjugés. Ces préjugés nous éloignent-ils de la nature justement?
Oui, comme notre formation et la diffusion de l’information scientifique ne sont pas au rendez-vous, nous nous retrouvons avec une vision de la nature qui est faite d’idées reçues et de stéréotypes issus de l’Antiquité, du Moyen Age, de la publicité ou des dessins animés et des contes de notre enfance… Donc il y a une sorte d’urgence à rendre la connaissance aux citoyen·ne·s et à déjouer ces préjugés, car ils comptent parmi les facteurs qui nous mènent aux crises sanitaires et environnementales actuelles.

Cette place de la science et de la nature dans l’éducation s’est-elle perdue ou n’a-t-elle jamais existé?
De mémoire de Marc-André Selosse, ça n’a jamais existé dans nos régions. Mais si on lit l’ouvrage de l’économiste Arnaud Orain, Les savoirs perdus de l’économie, on s’aperçoit que l’économie est née dans les sciences du vivant. Le naturaliste Linné lui-même a écrit des articles sur «l’œconomie»: à cette époque on appelait ainsi la science qui permettait d’avoir des gestes mesurés pour gérer un territoire et exploiter ses ressources. Là où je vois un moment de bascule vers la formation moderne des citoyen·ne·s, c’est lors de l’établissement des disciplines séparées et de spécialisations qui vont de pair avec la perte d’une vision humaniste de la culture et du savoir. Aujourd’hui, on fait de l’économie, on fait de la sociologie, on fait de la chimie, etc. Autant de disciplines qui ont la prétention d’être universalistes.

En quoi est-ce nocif?
Chaque discipline a ses outils et ses compétences utiles. Il ne s’agit pas de nier cela, mais quand une discipline exerce solitairement, elle mutile l’objet qu’elle étudie. Elle parle du monde tel qu’elle le perçoit, mais n’en donne pas une idée globale ou universaliste. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas de spécialisation: on en a besoin pour être performant. Mais il faut cesser d’avoir des formations trop étroitement disciplinaires, notamment intégrer plus le vivant et l’écologie. Dans les programmes, régulièrement, plusieurs disciplines doivent se pencher ensemble sur un même sujet ou une même problématique. Elles doivent échanger pour construire une vision commune, interdisciplinaire. Sans cela, on forme plusieurs images différentes d’un même sujet, partielles et inexactes, inapte à féconder l’action et les décisions.

Dans un même ordre d’idée, l’évolution culturelle et l’évolution biologique deviennent indissociables dans votre ouvrage. Expliquez-nous.
Beaucoup de scientifiques l’ont affirmé avant moi, notamment Dawkins ou Cavalli-Sforza. D’une part, l’évolution culturelle n’est pas propre à l’humain. Des espèces de cétacés ou de corvidés ont des traits culturels qui se propagent sans support génétique, mais par des interactions entre individus. D’autre part, la culture évolue en suivant les mêmes règles que l’évolution biologique. D’ailleurs, notre évolution culturelle peut influencer notre évolution biologique. Ainsi, les civilisations où l’on trait les vaches pour prélever le lait ont sélectionné les individus qui digèrent le lait à l’âge adulte. C’est un trait inhabituel chez les mammifères! De même, les civilisations où l’on cultive et consomme des céréales sélectionnent les individus qui produisent plus d’enzymes salivaires digérant l’amidon de cet aliment. Nous sommes au cœur d’évolutions où le culturel façonne le biologique.

Une évolution qui n’est pas reconnue par l’être humain?
Elle est reconnue pour les plantes et les animaux, notamment lorsqu’on fait de la sélection artificielle. Mais on ne l’applique pas assez à l’humain, puisqu’on ne se voit pas dans la nature. L’évolution est enseignée comme une toile de fonds, mais pas comme quelque chose d’utile à nos actions, d’utilisable. J’y vois une conséquence de ces cassures disciplinaires évoquées plus haut.

Dans quel domaine par exemple?
En médecine, prenons la façon dont on gère les antibiotiques. Elle ne fait que sélectionner des résistances bactériennes, alors qu’on sait en biologie évolutive, comment éviter cela. En utilisant toujours deux ou trois médicaments en même temps et/ou en changeant régulièrement de médicament, on évite cette sélection, car les mutants résistants à toutes les molécules ne peuvent apparaitre. De plus, on utilise alors les médicaments à faible dose, avec moins de toxicité pour le malade. La trithérapie contre le sida montre le succès de cette façon de faire, car l’utilisation simultanée de plusieurs antiviraux stoppe l’émergence de virus adaptés. En agriculture, on voit apparaitre partout des résistances aux insecticides alors que si l’on appliquait plusieurs substances (même en moins grande quantité), on éviterait cette perte d’efficacité.

Mais si on sait comment ça fonctionne, pourquoi est-ce qu’on n’applique pas ce mécanisme à d’autres maladies ou problématiques?
Parce qu’on n’est pas assez formés au vivant. On méconnait ce qu’est l’évolution, qui est en réalité le pivot de la profession d’agriculteur·trice ou de médecin. On retrouve le hiatus interdisciplinaire, la cassure entre disciplines. La médecine évolutive n’est un sujet que dans une ou deux facultés, pareil en agriculture. Alors que ce n’est pas un sujet, mais que c’est LE sujet.
Pour revenir aux trithérapies, elles ont été basées sur des pratiques empiriques, mais ce succès peine à convaincre au-delà, parce que culturellement on néglige le vivant comme une solution.
Je vous donne un autre exemple, dans un tout autre domaine. Partout dans le monde, on s’inquiète des ressources marines. Des réglementations régulent la taille des mailles des filets, la taille minimale des coquillages à ramasser, etc., pour ne pas pêcher les plus petits. Or, c’est un non-sens! En réalité, on ne fait que sélectionner… les adultes nains. Dans le Golf du Lion, les sardines pèsent trois fois moins et sont 25% plus courtes à l’âge d’un an qu’il y a 10 ans. Parce qu’on a sélectionné les reproducteurs de petites tailles. L’évolution reste méconnue comme mécanisme d’action. Et ça nous mène aux désastres sanitaires et alimentaires en cours.

Quelle solution pour préserver la nature, alors?
Créer de véritables réserves intégrales, couvrant 30% des eaux et des territoires. Cela permettrait à la faune et à la flore de se régénérer, sans être obligée d’évoluer pour s’adapter à nos actions, pour servir de réservoir au reste du monde. Mais c’est plus difficile à défendre ou à mettre en place qu’une pêche limitant la taille des prises.

Comment faire passer ces messages?
Dans mes conférences et mes livres, je cible désormais mes propos pour montrer qu’en s’occupant de la nature, on s’occupe de l’humain. Un dernier exemple: dans certains comtés des Etats-Unis, les pesticides ont fait disparaître les chauves-souris. Comme celles-ci étaient des «insecticides naturels», il a fallu recourir à 31% d’insecticides chimiques en plus. Mais dans le même temps, la mortalité infantile dans ces comtés a augmenté de 8%. Perdre les chauves-souris nuit aux humains. Mais il faut dire aussi qu’il existe des solutions et que le vivant fait partie de ces solutions.

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  • °ä´Ç²Ô´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð (en français, gratuit), mercrediÌý19Ìýmars 2025, à 20h, auditoire de biologie végétale, rue A.-Gockel 3, Fribourg
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Warum Unternehmen radikal umdenken müssen /alma-georges/articles/2024/warum-unternehmen-radikal-umdenken-mussen /alma-georges/articles/2024/warum-unternehmen-radikal-umdenken-mussen#respond Mon, 08 Apr 2024 17:40:56 +0000 /alma-georges?p=20055 Greenwashing ist ein Ärgernis. Wie aber lassen sich die Prinzipien der Nachhaltigkeit in Projekten und Unternehmen wirklich umsetzen? Mit dieser Frage setzt sich EPFL-Dozent und Unternehmer Sascha Nick intensiv auseinander – bald auch an einem Workshop an der Universität Freiburg.

Sascha Nick, Sie sind am 2. Mai Hauptdozent beim Workshop «How to transform sustainability principles into sustainable projects or companies?» Wie lautet Ihre Kernbotschaft?
Die Lösung für fast alle Nachhaltigkeitsprobleme liegt nicht in einer Technologie, Methode oder einem Produkt, sondern in einem besseren Denken – einer ganz anderen Denkweise. Das beginnt mit dem Verständnis, was Nachhaltigkeit im Rahmen eines Projekts oder Unternehmens bedeutet. Es erfordert nicht nur das Erkennen der unmittelbaren Auswirkungen, sondern auch der breiteren Auswirkungen auf die Umwelt, die Menschen und die Gesellschaft. Zum Beispiel werden durch die Umsetzung nachhaltiger Produktionspraktiken Energie, Materialien, Land und Arbeitskräfte genutzt – sie beeinflusst also auch die Gesellschaft im Allgemeinen. Darüber hinaus ist es wichtig, zu verstehen, wie Machtstrukturen und die Perspektiven der Menschen Entscheidungen beeinflussen. Eine Verschiebung von einem Fokus auf Profit und Konsum hin zum langfristigen Wohlbefinden (wellbeing) von Ökosystemen und Gemeinschaften wird beispielsweise zu einer anderen Organisation der Gesellschaft führen.

Was sind die grössten Herausforderungen bei der Umsetzung?
Die wichtigsten Herausforderungen bei der Annahme nachhaltiger Praktiken resultieren aus der Notwendigkeit, gesellschaftliche Normen neu zu definieren, die oft mit festgefahrenen Gewohnheiten und Überzeugungen kollidieren. Zum Beispiel erfordert der Übergang zu erneuerbaren Energiequellen, die Nutzung fossiler Brennstoffe zu stoppen, die heute die Grundlage für gesellschaftliche Strukturen und wirtschaftliche Systeme sind – diese müssen sich ebenfalls ändern. Diese Barrieren zu überwinden, erfordert viel mehr als nur Technologie, zum Beispiel Veränderungen in Politik, Bildung und Kultur. Ebenso wichtig ist es, die heutigen Machtstrukturen und Interessen zu hinterfragen; so werden etwa Öl- und Bergbauindustrien den erforderlichen Übergang mit finanziellen Anreizen und politischer Einflussnahme bekämpfen.

Nachhaltigkeit ist ein oft verwendeter Begriff. Was bedeutet Nachhaltigkeit im Zusammenhang mit Projekten und Unternehmen genau?
In Projekten und Unternehmen umfasst Nachhaltigkeit mehr als nur das Erfüllen heutiger Bedürfnisse – es erfordert auch die Berücksichtigung der langfristigen Auswirkungen gegenwärtiger Handlungen auf die Artenvielfalt und zukünftige Generationen. Zum Beispiel können bei einem Bauprojekt umweltfreundliche Materialien und nachhaltige Baupraktiken verwendet werden, um den CO2-Fussabdruck zu minimieren und Umweltverschmutzung zu reduzieren. Die Umsetzung von Nachhaltigkeitsmassnahmen in Unternehmen und Projekten kann jedoch aufgrund ihrer Verflechtung mit breiteren gesellschaftlichen Systemen herausfordernd sein. Zum Beispiel kann die Lieferkette eines Unternehmens Materialien aus Regionen mit laxen Umweltvorschriften beziehen, was es schwierig macht, Nachhaltigkeitsstandards während des gesamten Produktionsprozesses aufrechtzuerhalten.

Greenwashing ist in diesem Zusammenhang immer wieder ein Thema. Wie verbreitet ist es in der Geschäftswelt, dass Nachhaltigkeit in erster Linie ein Marketingbegriff ist – und wie sehr schadet das echten Nachhaltigkeitsbestrebungen?
Greenwashing, eine verbreitete Praxis in der Geschäftswelt, täuscht nicht nur Menschen, sondern untergräbt auch echte Nachhaltigkeitsaktionen. Um die Dinge komplizierter zu machen, ist Greenwashing oft keine direkte Lüge, sondern konzentriert sich auf unwichtige Details, um das grosse Ganze zu verbergen. Zum Beispiel versucht ein Unternehmen durch die Verwendung von Bio-Baumwolle für Autositze und die Kommunikation darüber die verbleibenden zwei Tonnen des Autos zu überdecken, die jedes Jahr Tausende Liter Öl verbrennen und Machtstrukturen basierend auf der Autoabhängigkeit (car dependency) und der Zersiedelung festigen.

Können Sie ein Beispiel nennen, in dem die Prinzipien der Nachhaltigkeit erfolgreich umgesetzt wurden?Erfolgreiche Nachhaltigkeitsbemühungen beinhalten oft innovative Ansätze, die sowohl der Umwelt als auch der Gesellschaft zugutekommen. Zum Beispiel kann ein Versorgungsunternehmen energieeffiziente Geräte bereitstellen, zeitabhängige Preise einführen oder direkt Unternehmen oder Gemeinden beraten. Das hilft seinen Kund_innen, den Stromverbrauch zu reduzieren und gleichzeitig die Widerstandsfähigkeit zu verbessern. Ein problematisches Beispiel wäre ein Lebensmittelunternehmen, das zwar Landwirt_innen in der Lieferkette hilft, den Pestizideinsatz zu reduzieren und sich während des Gebrauchs der Pestizide besser zu schützen – aber gleichzeitig süchtig machende zuckerhaltige Produkte herstellt und verkauft.

Sie betonen in Ihren Texten, dass ein positives Zukunftsnarrativ für uns als Gesellschaft wichtig ist. Wie könnte ein solches Narrativ aussehen?
Eine positive Zukunftserzählung stellt sich eine Welt vor, in der nachhaltige Praktiken zur dominanten Kultur werden, leicht umzusetzen und wünschenswert sind. Gemeinschaften und Gesellschaften, die sich auf öffentliche Dienstleistungen, Zugang zu Elektrizität, Gesundheitsversorgung und die Reduktion von Ungleichheiten konzentrieren, können ein hohes Wohlbefinden, Glück und Widerstandsfähigkeit erreichen, während sie erheblich weniger Ressourcen verbrauchen – und gleichzeitig alle grossen Probleme lösen: Klima, Biodiversität, Ungleichheit. Diese Zukunftserzählung betont die Verflechtung von menschlicher und planetarer Gesundheit. Sie inspiriert Hoffnung und befähigt zur Tat für eine bessere Zukunft.

Was erhoffen Sie sich von der Konferenz in Freiburg?
Die Konferenz zielt darauf ab, die Teilnehmenden dazu zu ermutigen, ein ganzheitlicheres Verständnis von Nachhaltigkeit zu entwickeln, das menschliche Bedürfnisse, ökologische Einschränkungen und systemisches Denken integriert. Darüber hinaus möchte die Konferenz die Teilnehmenden dazu inspirieren, Pionier_innen für positive Veränderungen innerhalb ihrer Organisationen und Gemeinschaften zu werden, indem sie die Bedeutung von Zusammenarbeit und gemeinschaftlichem Handeln betont. Die Teilnehmenden dürfen spannende Diskussionen, praktische Einblicke, Networking-Möglichkeiten und eine angenehme Erfahrung erwarten.

Zur Person

Dr. Sascha Nick ist Dozent am Laboratory of Environmental and Urban Economics an der EPFL in Lausanne und lehrt als Dozent auch an der Universität Lausanne sowie als Professor an der Business School Lausanne. Das Zusammenspiel zwischen Nachhaltigkeit, Wirtschaft und Gesellschaft gehört zu seinen Forschungsschwerpunkten. Er hat zudem mehrere Start-ups in den Bereichen Industriesoftware und Nachhaltigkeit gegründet.

Anmeldung zum Workshop

Der englischsprachige Workshop «How to transform sustainability principles into sustainable projects or companies?» findet am 2. Mai von 12.15 bis 14 Uhr im Adolphe Merkle Institut (Unifr PER 18) statt. Die Anmeldung ist kostenlos, aber obligatorisch.

Zusätzliche Informationen und Anmeldung hier.

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Free-speech – La parole à Aurianne Stroude /alma-georges/articles/2023/free-speech-la-parole-a-aurianne-stroude /alma-georges/articles/2023/free-speech-la-parole-a-aurianne-stroude#respond Tue, 25 Jul 2023 13:39:09 +0000 /alma-georges?p=18688 Entre science et engagement, du labo à la rue, du terrain de recherche au monde, qui peut dire quoi? Aurianne Stroude, lectrice au Département de travail social, politiques et développement global, partage son point de vue sur la liberté de parole des scientifiques.

Aurianne Stroude

De manière générale, toute vérité est-elle bonne à dire?
Il me semble que pour répondre à cette question il faut distinguer le travail scientifique, c’est-à-dire la production de connaissances, et les rapports interpersonnels. Pour ce qui est du travail scientifique, il est nécessaire et utile de diffuser les connaissances produites même, et peut-être surtout, si elles vont à ±ô’encontre de croyances communes ou de connaissances tenues pour vraies jusque-là. Cette diffusion permet le débat, la discussion, la confrontation et, dans l’idéal, la validation de ces connaissances qui peuvent alors être tenues pour «vraies» à un moment précis et dans un contexte donné. Cela implique aussi l’obligation pour les scientifiques de replacer toute connaissance dans son contexte de production et la nécessité d’expliciter son propre positionnement. Pour ce qui est des rapports interpersonnels, ±ô’enjeu est différent et dépend probablement de chaque situation, mais là aussi il me semble qu’il s’agit de considérer le contexte et la temporalité.

Sur quoi portent vos recherches?
Je suis lectrice en travail social et chercheuse en sociologie de la transition écologique. Mes cours portent sur les méthodes participatives et collaboratives auprès de différents publics, les pratiques d’empowerment et d’autonomisation dans le travail social et la méthodologie de la recherche. À côté de ces enseignements, je m’intéresse à la transformation des modes de vie vers ce qu’on nomme aujourd’hui la sobriété. J’ai terminé ma thèse de doctorat en 2019 sur les trajectoires et les représentations des individus qui essayent de vivre plus simplement. Depuis, j’ai travaillé plus spécifiquement sur la transformation des imaginaires en lien avec le futur, les représentations du temps, la décroissance et les inégalités sociales en lien avec la transition écologique. J’ai eu la chance de participer également en 2021-2022 à un grand projet européen sur les leviers et barrières qui encouragent ou freinent la transition vers des modes de vie plus respectueux des limites planétaires. Actuellement, je m’intéresse aux liens entre travail social et transition écologique.

Certain·e·s scientifiques, notamment celles et ceux qui étudient le climat, ne se contentent pas de publier leurs résultats, mais tentent aussi d’alerter l’opinion publique ou d’inciter les autorités à l’action. Jugez-vous que c’est le rôle de la communauté scientifique ou que celle-ci doit se cantonner à ses recherches sans prendre position?
Dans un système politique idéal, dans lequel toutes les décisions seraient prises de façon impartiale en fonction des connaissances existantes, cette question ne se poserait pas de la même manière. Celles et ceux qui étudient le climat se rendent bien compte qu’année après année, les connaissances disponibles s’accumulent et ne sont pas prises en compte par les pouvoirs publics. Pour faire face aux nombreux défis actuels ou à venir identifiés par ces scientifiques, ce ne sont plus les connaissances qui manquent, mais les décisions politiques. Je le regrette, mais considérant le pouvoir des lobbys, des médias et de nombreux acteurs économiques, c’est sans doute aujourd’hui nécessaire que la communauté scientifique prenne position et dise «Attention, les connaissances sont là et voilà ce qui va se passer si on continue de prendre des décisions politiques qui servent les intérêts économiques à court terme de certain·e·s plutôt que la vie sur terre».

Certaines de vos recherches peuvent-elles susciter un débat scientifique, voire alimenter des discussions politiques? Si oui lesquelles? Est-ce déjà arrivé?
La transition écologique est au cœur de nombreux débats scientifiques et politiques actuels. Dans ce sens, mes recherches s’inscrivent dans une volonté d’alimenter ce débat et d’y participer. Concrètement, au-delà des discussions dans le milieu académique avec des collègues ou lors de colloques, j’ai eu l’occasion d’intervenir dans quelques médias et surtout j’échange régulièrement avec différent·e·s élu·e·s locaux et des personnes de mon entourage actives en politique. L’enjeu central pour moi est alors de faire passer le message qu’il faut recadrer les débats sur les modes de vie écologiques et la décroissance. Il ne s’agit pas d’imposer l’austérité et des privations de liberté ni de rêver à des solutions techniques miracles que la science pourrait peut-être inventer dans le futur. Le message important, c’est qu’on va devoir réorganiser la vie sociale autour de la satisfaction des besoins fondamentaux de chacun·e, en redéfinissant ensemble ce qui nous rend vraiment heureux·ses, ce qui participe au bien-être individuel et collectif. Pour que les citoyen·ne·s soient d’accord avec ces transformations, il faut sortir d’une logique de responsabilisation et de culpabilisation individuelles. Par exemple pour la mobilité, culpabiliser les gens qui prennent leur voiture ne sert à rien, par contre se demander ce qu’on a à gagner en passant à la mobilité douce, notamment au niveau de la santé, du bien-être, de l’aménagement du territoire ou de la qualité de l’air semble beaucoup plus pertinent. Et dans cet exemple, on ne peut pas penser la mobilité comme un choix individuel parce qu’il dépend des infrastructures à disposition et des normes sociales notamment. L’objectif politique central pour moi sur cette thématique serait de développer des visions partagées positives d’un avenir durable pour tout le monde et de faire des choix de société qui permettent de prendre ce chemin-là collectivement. Donc cela implique de se poser des questions comme «comment est-ce qu’on décide ensemble?», « qu’est-ce qui peut garantir notre bien-être sans mettre à mal celui des autres habitant·e·s de la planète ?» et « vers quel(s) avenir(s) est-ce qu’on souhaite se diriger?».

Iriez-vous jusqu’à la désobéissance civile: faut-il sortir du labo pour descendre dans la rue?
Je pense qu’il faut sortir du labo et descendre dans la rue. Cependant, c’est à chacun·e de définir sous quelle forme et avec quel message il ou elle descend dans la rue. Je comprends très bien celles et ceux qui s’engagent sur le chemin de la désobéissance civile. Je ressens une grande frustration face au décalage entre les décisions politiques et l’urgence climatique. Des mouvements comme Renovate ou Scientist Rebellion, malgré ou grâce à la polarisation qu’ils créent, participent à faire évoluer le débat et à mettre des sujets importants sur l’agenda politique. L’engagement de certain·e·s scientifiques dans ces mouvements est pour moi un signe fort pour rappeler que les connaissances sont là et qu’elles sont trop peu prises en compte. Si ces scientifiques passent à la désobéissance civile, cela montre que beaucoup ont le sentiment d’avoir épuisé toutes les options pour faire évoluer les choses depuis leur bureau. La science ne sert à rien si elle reste dans le labo ou dans les revues académiques. Personnellement, venant du travail social, je me sens plus à l’aise dans des démarches citoyennes qui visent à rassembler et promouvoir la cohésion sociale. C’est pour ça que je me suis beaucoup investie dans la marche bleue qui a sillonné la Suisse au printemps pour rejoindre Berne et demander le respect des accords de Paris. Initiée par quatre femmes (Valérie d’Acremont, médecin infectiologue, Bastienne Joerchel, directrice du CSP Vaud, Julia Steinberger, professeure d’économie et autrice principale du 3e groupe de travail du GIEC etÌý Irène Wettstein, avocate) cette marche a duré plus de trois semaines et réunies à chaque étape plus d’une centaine de personnes, qui ont marché ensemble pour porter un message politique avant tout: nous devons prendre des mesures fortes pour réduire rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. C’est un chemin que nous devons prendre ensemble, qui doit être porté par les instances politiques, mais en incluant les milieux économiques et associatifs et en concertation avec la population et la communauté scientifique.

Pensez-vous que vous avez une légitimité, voire le devoir, en tant que scientifique, de participer au débat public?
Comme tout·e citoyen·ne, les scientifiques sont légitimes à participer aux débats publics et quand la science est systématiquement ignorée, je pense que la participation devient un devoir. En tant que chercheuse ou chercheur, nous avons aussi un bagage théorique et une maîtrise approfondie de certains sujets qui font que nous avons la possibilité d’appuyer nos opinions et de les légitimer à partir de connaissances reconnues comme fiables. Cependant, l’histoire nous a montré à plusieurs reprises que ce n’est pas parce que l’on est scientifique que l’on est neutre. Certain·e·s scientifiques utilisent leur statut et leur étiquette pour faire passer des messages qui défendent des intérêts non scientifiques. Donc oui, en tant que scientifique, on est légitime à participer au débat public, cela peut même être considéré comme un devoir dans certaines situations, mais que ce soit dans des enseignements, des conférences, les médias ou d’autres formes d’expression publique, il est selon moi toujours important de situer d’où on parle et de s’appuyer sur des connaissances validées et vérifiables. Plus spécifiquement en ce qui concerne mon champ d’études, alors que certaines sciences apportent des données factuelles ou techniques importantes pour alimenter le débat public, il me semble que la sociologie a aussi un rôle important à jouer. Comme l’a défini Eric Macé, la sociologie c’est la science des rapports sociaux qui permet notamment de penser les rapports de pouvoir et de mettre en lien des points de vue situés, pour saisir la dynamique et la complexité des sociétés contemporaines. C’est donc essayer de comprendre pourquoi le monde est ce qu’il est, alors qu’il pourrait être autrement. Dans ce sens, les sociologues ont selon moi le devoir de participer au débat public actuel sur la transition écologique, car il ne s’agit pas que de choix techniques ou économiques, mais avant tout de choix de société.

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  • Page d’Aurianne Stroude
  • Le magazine scientifiqueÌýuniversitas a consacré également, dans son numéro d’avril 2023, une triple interview sur la question.
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Une nouvelle technologie pour capturer le CO2 /alma-georges/articles/2023/une-nouvelle-technologie-pour-capturer-le-co2 /alma-georges/articles/2023/une-nouvelle-technologie-pour-capturer-le-co2#respond Thu, 20 Jul 2023 13:53:30 +0000 /alma-georges?p=18588 Alors que les efforts pour contrer le réchauffement climatique se concentrent sur les émissions de CO2 dites négatives, les solutions demeurent coûteuses et peu efficientes. Incubée à l’Unifr, la start-up SEPARATIC a développé une technologie novatrice qui contourne ces écueils.

Timur Ashirov, Ali Çoskun et Olivier Graber

Timur Ashirov a passé son enfance au Tadjikistan, dans la cité industrielle de Tursunzoda, qui héberge la gigantesque aluminerie Talco. «J’ai grandi dans un décor de fumée s’échappant des hautes cheminées de la fabrique», rapporte-t-il. Très tôt, il s’interroge sur l’impact environnemental de cette usine, qui constitue l’une des principales sources de revenus du pays d’Asie centrale. Quinze ans plus tard, à près de 6000 kilomètres de sa ville natale, le voilà à la tête d’une start-up incubée à l’Université de Fribourg et active dans une technologie novatrice de capture directe du CO2 dans les sources d’émissions et dans l’air. «Actuellement, la grande majorité des discours vont dans le sens d’une réduction de ±ô’empreinte carbone à l’échelle mondiale», se réjouit le docteur en chimie. Le problème? «Produire du CO2 demeure extrêmement bon marché.» Par ailleurs, alors que la plupart des gouvernements – Conseil fédéral y compris – sont d’accord pour affirmer que l’objectif «zéro net» (c’est-à-dire la neutralité carbone d’ici 2050) ne pourra pas être atteint uniquement en limitant les émissions de CO2, il est devenu impératif de passer à la vitesse supérieure en matière d’émissions négatives. C’est-à-dire ±ô’ensemble des actions et technologies (appelées NET) visant à éliminer de l’atmosphère une partie du CO2 lié à des activités humaines. «Mais pour cela, il faut faire drastiquement baisser le coût des NET», souligne Timur Ashirov. «La plupart des technologies existantes ont des frais d’installation très importants et/ou requièrent une énorme quantité d’énergie pour être fonctionnelles, ce qui ne les rend pas facilement utilisables.» Dans ce contexte, «il y a un besoin criant de solutions permettant de retirer le CO2 de l’air de façon simple, efficace et bon marché». C’est justement ce que propose SEPARATIC, la société dirigée par le chercheur postdoc tadjik. «Lorsque j’ai décroché mon master en sciences des matériaux à l’Université Bilkent d’Ankara, le professeur de chimie Ali Coskun m’a proposé de venir rejoindre son laboratoire à l’Unifr.» Fort de ses recherches préliminaires en Turquie, Timur Ashirov a consacré sa thèse de doctorat au développement de polymères fonctionnels à structure poreuse et de membranes pour des applications de séparation et de capture gazeuse.

Modulaire et efficiente
Epaulé par le professeur Coskun ainsi que par Vincent Racciatti et Olivier Graber, le jeune scientifique a développé une membrane dans laquelle est incorporé un adsorbant. C’est cette combinaison novatrice entre membrane et adsorbant qui fait la particularité du projet. «Il s’agit d’une technologie relativement sophistiquée, qui pose pas mal de défis.» A l’heure actuelle, l’Université d’Aarhus, au Danemark, est le seul endroit où nous pouvons procéder au dépôt de l’adsorbant», précise ±ô’entrepreneur. Concrètement, l’idée est de fixer ces membranes dans un module en séries et d’y faire passer de l’air. «Alors que le CO2 est capturé par le matériau adsorbant, le N2 et le O2 peuvent circuler librement.» Lorsque l’adsorbant arrive à saturation, on le fait chauffer sous vide; le CO2 est ainsi relâché. Les membranes peuvent alors être réutilisées. Contrairement à d’autres solutions de capture de CO2 dans l’air, dont l’une des plus connues est celle de la société suisse Climeworks, le système qu’est en train de mettre au point SEPARATIC est mobile. Grâce à son design modulaire, il peut être intégré à une usine existante, quelle que soit sa taille. Par ailleurs, son montage et son entretien ne nécessitent pas de connaissances pointues. «Notre processus de séparation ne requiert pas de pressurisation et s’est révélé 200 fois plus rapide que celui de nos concurrents directs», rapporte Timur Ashirov. Autre argument de vente majeur de la start-up: l’énergie dépensée durant l’opération est dix fois inférieure grâce à une température de régénération plus basse.

De la Suisse à Mars
Convaincue du potentiel de SEPARATIC, la structure Venture Kick lui a successivement accordé un soutien de 10’000 francs en janvier 2023, puis de 40’000 francs en mai 2023. La jeune pousse a également décroché un encouragement BRIDGE (FNS et Innosuisse) à hauteur de 183’000 francs. Des coups de pouce bienvenus alors que la start-up, aussi prometteuse soit-elle, a encore du pain sur la planche. «Il y a notamment des enjeux technologiques: éviter qu’il y ait des fuites de gaz, faire en sorte que le système soit réparable et bien évidemment vérifier que les essais effectués en labo s’avèrent aussi concluants sur le terrain, une fois que nous aurons développé un prototype.» Le test de ce module-pilote permettra de déterminer la stabilité, la durée de vie opérationnelle, les coûts et la capacité de capture du système. Timur Ashirov estime que d’ici un à trois ans, la petite entreprise devrait être en mesure d’honorer ses premières commandes. Ces commandes, d’où émaneront-elles? «Dans un premier temps, nous visons le marché suisse, principalement les acteurs de l’énergie – tels que Groupe E ou Alpiq – et les importants émetteurs de CO2 tels qu’Holcim», précise le postdoctorant de l’Unifr. Dans un second temps, la start-up ira faire de l’œil à des groupes européens actifs dans l’acier et l’énergie. Puis viendra l’ouverture au reste de la planète. Voire au-delà: en mai 2023, SEPARATIC a participé au troisième Mars Habitat Challenge. Organisé par Venturelab, cet évènement met à l’honneur de jeunes pousses qui ont le potentiel de contribuer à créer un habitat autonome sur la planète rouge.

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  • Timur Ashirov présentera son prototype à le 23.09.2023
  • Timur Ashirov
  • Photos: Christian Doninelli
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Zu Besuch im Permakultur-Garten der Unifr /alma-georges/articles/2022/zu-besuch-im-permakultur-garten-der-unifr /alma-georges/articles/2022/zu-besuch-im-permakultur-garten-der-unifr#respond Tue, 06 Sep 2022 13:26:27 +0000 /alma-georges?p=16332 Wussten Sie, dass die Universität Freiburg über einen Permakultur-Garten verfügt? Er wurde im Anschluss an eine studentische Initiative zur Förderung einer nachhaltigen Entwicklung auf dem Campus Pérolles realisiert. Studierende und Mitarbeitende der Unifr dürfen sich bei Interesse am Projekt beteiligen – und sich an der Natur erfreuen.Ìý

Es ist einer von vielen warmen Tagen im Sommer. Vor der kleinen Anlage am Campus Pérolles haben sich viele Interessierte versammelt, darunter ca. 30 Didaktiker_innen des Zentrums für Lehrerinnen- und Lehrerbildung Freibung (ZELF), die über eine Info-Tour mehr darüber erfahren wollen. Dies dank der Zusammenarbeit mit Miléna Baerlocher (Generalsekretärin der NEUF) und dem Vorstand der Permakulturgruppe.

Ein kleiner, gemütlicher Garten, von dem man wissen muss, dass es ihn gibt, wenn man ihn finden will (während die Urban Gardening Anlage der Studierendenorganisation NEUF in der Nähe der Mensa Pérolles etwas sichtbarer ist). Bodenanalysen haben hier aufgezeigt, dass der Boden für den Gemüseanbau geeignet ist. Eine der ersten Fragen der Tour lautet: Wer weiss, was eine Permakultur genau ist? Ungefähr die Hälfte der Anwesenden hält die Hand hoch.

So viele Kulturen
Fangen wir mal von vorne an: Im Ackerbau spricht man von einer Monokultur, wenn auf derselben Ackerfläche Jahr für Jahr das Gleiche angebaut wird. Monokulturen gibt es sowohl in der Landwirtschaft (z.B. Mais) als auch in der Forstwirtschaft (z.B. Fichte). Das Gegenteil der Monokultur ist die sogenannte Mischkultur. Unter Permakultur versteht man das möglichst naturnahe und -freundliche Gärtnern: Auf diese Weise soll und kann sich die Landwirtschaft grösstenteils selbst regulieren – z.B. in Form eines Wildgartens.

Ein System, das sich selbst reguliert
Damit sich ein System selbst regulieren kann, sind nachhaltige und ökologische Methoden ohne Chemie notwendig. Möchte man lästige, nimmersatte Schnecken loswerden, werden natürliche Methoden angewendet, die die Natur nicht verschmutzen. Es leben hier aber nicht nur Schnecken, sondern auch ganz andere Lebewesen, die sehr willkommen sind. Über Blumen werden wichtige Bestäuber angezogen. Es gibt ein Insektenhotel, aber auch ein Vogelhaus, ein Igelhaus und eine Anlage für Eidechsen, d.h. Bereiche im Garten, die aus Steinen und Kieselsteinen bestehen, sie beherbergen zu können. An diesem Ort werden Tiere und Menschen zusammengebracht.

Wer hat sich das ausgedacht?
Hinter dem ganzen Projekt steht Florian Lambrecht, ein ehemaliger Student in Psychologie, der vor ein paar Jahren eine Online-Petition startete und daraufhin eine kleine Gruppe motivierter Studierender fand. Da Lambrecht 2018-2019 für sein Studium nach Kanada ging, wurde die Leitung des Projekts von Delphine Sarafian, ehemalige Doktorandin in Physiologie, und einer Handvoll Studierender übernommen. Gemeinsam wurde über ein Jahr lang eine enorme Verwaltungs- und Kommunikationsarbeit geleistet, um die notwendigen Genehmigungen einzuholen und Gelder zu beschaffen. Konkret begann der Garten im Oktober 2019 mit dem Anlegen der ersten Hügelbeete.

Lambrechts Ziel ist es, Studierende und Lehrende in Fragen der Nachhaltigkeit und Biodiversität einzubringen. Die Unifr soll in Bezug auf solche Themen eines Tages an vorderster Front stehen und ein festes Universitätsmodell daraus entwickeln. Lambrecht ist es auch wichtig, dass über Permakultur Studierenden Obst, Gemüse, Getreide, also insgesamt biologische und nährstoffreiche Lebensmittel angeboten werden. Die Ernte wird unter den aktiven Mitgliedern geteilt; Vereinigungen erhalten Spenden. So viel zu holen gibt es aktuell aber nicht. Sind das die Grenzen der biologischen Landwirtschaft? «Nein», versichert Lea Chabaud (23), die die Info-Tour zusammen ihren Kolleg_innen Delphine Sarafian und Christophe Rossy organisiert hat. «Es ist eine Frage der Aussaat, aber das hat nichts mit Bio zu tun.» Innerhalb eines geschlossenen Ökosystems lässt sich ein hoher Ertrag auch auf einer kleinen Fläche erzielen – wenn man sich auskennt und alles richtig macht. Der Garten soll deshalb auch ein Ort sein, an dem wissenschaftliche Studien stattfinden können, z.B. über die Einrichtung einer Plantagefläche für Wissenschaftler_innen, oder für Schüler_innen an weiterführenden Schulen, um sie für die Erde, Pflanzen und Ökosysteme zu sensibilisieren. Und natürlich soll es nicht nur ein Ort der Arbeit sein, sondern auch der Begegnung, des Austauschs und der Entspannung für die Hobby-Gärtner_innen.

Und wie soll das funktionieren?
Damit das aber alles funktionieren kann, braucht es Menschen mit Visionen, die bereit sind, mit anzupacken. Im Permakultur-Garten dürfen sie mit verschiedenen Anbaumethoden experimentieren. Abfallrecycling ist dabei ein wichtiges Thema. Hier wird gelernt, wie richtig kompostiert wird und Material auf lokaler Ebene zurückgewonnen werden kann. Durch das Engagement tragen die Mitglieder des Gartens dazu bei, dass in der Stadt Freiburg Raum für die Natur geschaffen wird und sich die Artenvielfalt von Tieren und Planzen auf dem Campus erhöht. Damit das erworbene Wissen nicht verloren geht, wird der Austausch gefördert, z.B. über partizipative Workshops. Diese werden in der Regel von den erfahrensten Personen organisiert, aber jede_r hat die Möglichkeit, einen Workshop anzubieten, der den eigenen Interessen und Wünschen entspricht.

Engagement – aber auf die eigenen Bedürfnisse zugeschnitten
Jede Person investiert so viel Zeit, wie sie einbringen kann. Einige aktive Mitglieder sind sehr häufig im Garten anzutreffen, andere kommen punktuell, wenn sie gerade mehr Zeit haben und investieren mal einen Nachmittag, mal nur zwei Stunden, häufig am Wochenende. «Ich zähle mich zu den aktiven Mitgliedern», sagt Lea. «Aber während der Prüfungszeit bin ich nicht so oft da, wie andere auch.» Was sind die wichtigsten Lektionen, die sie persönlich aus diesem Projekt mitnimmt? «Schwierige Frage! Auf zwischenmenschlicher Ebene ist es nicht so einfach, eine horizontale bzw. demokratische Organisation umzusetzen. Wir haben ein Komitee, aber manchmal wäre es praktisch, so was wie ein_e Chef_in zu haben, um zu delegieren und zu sagen «ÌýDu bist für das und jenes verantwortlich, du übernimmst das …Ìý», oder es bräuchte Menschen, die viel mehr Zeit investieren. Und manchmal gehen halt auch die Meinungen und Ideen auseinander. Es ist zwar nicht einfach, aber sehr interessant, weil ich mit unterschiedlichen Menschen zu tun habe. Was die Gärtnerei betrifft, war ich Anfängerin und habe bereits sehr viel gelernt.» Man habe sich für sie beim Einstieg viel Zeit genommen, um ihr die Dinge genau zu erklären. Auch hat sich Lea etwas eingelesen und wünscht, sie könnte noch mehr Zeit für die Lektüre investieren, um richtig ins Thema einzutauchen. Wegen des Studiums sei das nicht immer möglich, was manchmal etwas frustrierend sei. Aber sie ist auf jeden Fall stolz darauf, Teil des Projekts zu sein.

Auch Delphine möchte zum Schluss eine Botschaft nach aussen tragen: «Um gut zu funktionieren und langfristig zu bestehen, ist es notwendig, einen harten Kern von einigen leidenschaftlichen Personen zu bilden, die Zeit investieren können. Wenn Sie motiviert sind, melden Sie sich! Die aktive Gruppe und insbesondere Christophe Rossy haben enorm viel zum Aufbau des Gartens beigetragen, insbesondere alles, was mit der Einrichtung und den Bauten, d.h. Zaun, Komposter aus gebrauchten Paletten, Gartendesign, und der Bepflanzung und Pflege des Gartens zu tun hat. Menschen, die nur gelegentlich kommen können, integrieren sich natürlich in die verschiedenen laufenden Arbeiten und können bei deren Durchführung helfen.»

Haben Sie auch Lust bekommen, sich im Permakultur-Garten der Unifr auszutoben? DannÌýschreiben Sie eine E-Mail an: permaculture.unifr@gmail.com

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  • Instagram-Auftritt der (Nachhaltige Entwicklung Universität Freiburg)
  • Webseite der Unifr zum Thema Nachhaltiger Campus

 

 

 

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Lutter contre le changement climatique, mais pas n’importe comment! /alma-georges/articles/2021/lutter-contre-le-changement-climatique-mais-pas-nimporte-comment /alma-georges/articles/2021/lutter-contre-le-changement-climatique-mais-pas-nimporte-comment#respond Thu, 22 Jul 2021 12:16:44 +0000 /alma-georges?p=14101 La majorité des experts estiment que les objectifs climatiques internationaux ne pourront pas être atteints sans avoir recours aux technologies d’émission négative. Or, ces dernières soulèvent plusieurs questions éthiques, rappelle la doctorante de l’Unifr Hanna Schübel.

Dans la foulée de l’Accord de Paris de 2015, qui vise à limiter à 1,5 degré l’élévation générale de la température par rapport à l’ère préindustrielle, les gouvernements nationaux y vont chacun de leurs objectifs climatiques. Or, plus la notion d’urgence environnementale s’impose dans ±ô’esprit collectif, plus une constatation fait son chemin: pour parvenir à contenir drastiquement le réchauffement, il ne suffira pas aux habitants de la planète de réduire leurs émissions. Selon de nombreux scientifiques et politiciens, le recours à des interventions techniques à grande échelle visant à agir directement sur le système climatique est inévitable.
Parfois réunies sous le terme de «géo-ingénierie», ces techniques peuvent être séparées en deux grandes catégories. La plus extrême – et par conséquent la plus controversée – contient les technologies de gestion du rayonnement solaire, ou SRM. Elles cherchent à lutter contre l’un des symptômes du changement climatique, le réchauffement. Pour y parvenir, la réflexion du rayonnement solaire est augmentée artificiellement dans l’atmosphère ou à la surface de la Terre. Parmi les technologies utilisées figure l’introduction d’aérosols dans les couches supérieures de l’atmosphère ou encore l’éclaircissement des nuages grâce à l’ajout de germes de condensation.
La seconde catégorie réunit les technologies visant à éliminer certaines émissions de CO2 liées aux activités humaines de l’atmosphère. Elles sont communément appelées technologies d’émission négative, ou NET, et ont pour but de contrer la principale cause du changement climatique. En septembre 2020, le Conseil fédéral a rendu un rapport en réponse à un postulat déposé au Conseil national. Il estime qu’il est devenu indispensable de produire des émissions négatives pour atteindre les objectifs climatiques, qu’ils soient internationaux (contenir le réchauffement climatique à 1,5 degré) ou nationaux (atteindre la neutralité carbone d’ici 2050). Par contre, à l’image de celle de la plupart des autres pays, la politique climatique de la Suisse n’intègre pas activement le SRM, jugé trop risqué et pas assez durable.

Science-fiction?
Assistante diplômée auprès de l’Institut UniFR_ESH (ÌÇÐÄVolg Environmental Sciences and Humanities Institute), Hanna Schübel rappelle que les NET recoupent diverses techniques de captage du CO2. «La plus simple et la plus intuitive est celle du reboisement», précise-t-elle. Parmi les autres voies explorées figure la filtration directe du CO2 dans l’air, telle que la pratique la très médiatisée start-up zurichoise Climeworks. «Il s’agit d’une piste intéressante; mais il reste des problèmes à régler, notamment celui du stockage à long terme.» Elle aussi souvent évoquée, la BECCS (bioénergie avec captage et stockage du carbone), qui combine en quelque sorte les deux technologies pré-citées, pose pour sa part «la question des éventuels risques environnementaux, notamment au niveau de la biodiversité».
Les NET comportent donc plusieurs zones d’ombre. Au point que leurs détracteurs n’hésitent pas à dire qu’elles relèvent de la science-fiction. «Les technologies d’émission négative sont bien réelles», rétorque Hanna Schübel. Reste que pour l’heure, elles n’ont été testées qu’à petite échelle. «Leur mise en Å“uvre pratique est encore lacunaire; il manque notamment des infrastructures et, dans certains cas, un cadre légal.» La doctorante, qui rédige une thèse sur les aspects éthiques liés à la gouvernance des NET, cite ±ô’exemple de la sécurité alimentaire. «Si l’on prend les cas de la BECCS ou du reboisement: ces technologies étant très gourmandes en terres, il y a dès lors mise en compétition avec l’agriculture.» Dans certaines régions du monde, l’accès déjà difficile à la nourriture pourrait devenir encore plus délicat; et les inégalités à l’échelle mondiale s’en trouver renforcées.

Maintenir les efforts de réduction des émissions
Dans ce contexte, la chercheuse souligne l’importance d’une vision globale de la problématique. Soucieux d’inscrire – entre autres – les défis éthiques posés par la géo-ingénierie en matière de sécurité alimentaire, l’Institut UniFR_ESH s’est chargé de l’organisation de l’édition 2021 du congrès de l’EurSafe, la European Society of Agricultural and Food Ethics. Lors de cette conférence internationale et interdisciplinaire – qui s’est tenue en ligne, Covid-19 oblige –, plus de 60 présentations et débats ont été proposés aux participants. Ils portaient sur des thèmes tels que la sécurité alimentaire dans un contexte de réduction des émissions, l’adaptation de l’agriculture pour garantir la sécurité alimentaire ou encore la géo-ingénierie et son impact sur l’agriculture et la terre.
De façon plus large, parmi les autres problématiques qui occupent les spécialistes de l’éthique du climat – une discipline scientifique qui ne date que d’une vingtaine d’années – figure celle des risques potentiels que représentent les NET pour les générations futures, notamment celui du stockage à grande échelle de CO2. Ou encore la question des lieux d’implantation des installations de filtrage, captage et stockage, «pour éviter que les petits émetteurs ne trinquent pour les grands, renforçant encore la fracture Nord-Sud». Sans oublier l’importance de sensibiliser au fait que même s’il existe des technologies permettant d’intervenir directement sur le climat, «elles ne remplacent en aucun cas les efforts de réduction des émissions de CO2», insiste Hanna Schübel. Ces technologies «ne doivent être envisagées que pour éliminer les émissions que nous ne pouvons pas éviter». Ce d’autant que leur application concrète comporte encore de nombreux points d’interrogation.

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Les actes de la conférence EurSafe 2021 sont disponibles (sous la forme d’un ouvrage open access) sur le site : «Justice and Food Security in a Changing Climate», Hanna Schübel et Ivo Wallimann-Helmer (éditeurs), 2021.

Hanna Schübel est doctorante et assistante diplômée auprès de l’Institut UniFR_ESH (ÌÇÐÄVolg Environmental Sciences and Humanities Institute). Baptisé «Ethics in Governing Negative Emission Technologies», son projet de thèse porte sur la question de la gouvernance des technologies d’émission négative et leur implication en termes de responsabilité morale individuelle. Parallèlement à l’éthique du climat, Hanna Schübel s’intéresse en particulier à la sécurité alimentaire, à l’éthique numérique et à la biodiversité.

 

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Le Saint-Bernard des plantes en perdition /alma-georges/articles/2020/le-saint-bernard-des-plantes-en-perdition /alma-georges/articles/2020/le-saint-bernard-des-plantes-en-perdition#respond Thu, 17 Sep 2020 08:52:49 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11354 C’est peu dire qu’il est passionné! Sébastien Bétrisey se bat depuis des années pour empêcher la disparition des plantes rares de nos montagnes. Une lutte sans fin dont il ne sort pas toujours vainqueur. Caméra au poing, nous l’avons suivi sur les hauteurs des Paccots.

Ce film a été tourné dans le cadre de l’exposition «Trésor végétal: comment sauvegarder nos plantes menacées» qui se tiendra du 10.09.2020 au 31.10.2021 au jardin botanique de l’Université de Fribourg. Exposition en plein air 100% bilingue (français-allemand), organisée en collaboration avec le Jardin botanique de Lausanne et l’Université de Berne. Avec des photographies de Mario Del Curto.

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Grün, grün, grün sind alle meine Shops … /alma-georges/articles/2019/grun-grun-grun-sind-alle-meine-shops /alma-georges/articles/2019/grun-grun-grun-sind-alle-meine-shops#respond Fri, 15 Mar 2019 09:55:38 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=7925 Tofu vom Bauernhof in mindestens fünf Geschmacksrichtungen, vegane Schokobrötchen und Gemüse, das so regional ist, das es Seislertütsch versteht. Das alles findet man auf dem Freiburger Wochenmarkt – am Samstagmorgen auf dem Rathausplatz im Burg-Quartier, am Mittwochvormittag auf dem Georges-Python-Platz im Herzen der Stadt. Die meisten, die hier ihre Waren anbieten, sind lokale Produzent_innen. Doch das ist nicht der einzige Ort, an welchem Bio und Fairtrade grossgeschrieben werden. Wer nachhaltig einkaufen möchte, kann sich in Freiburg ausleben.

Im Rahmen der diesjährigen Nachhaltigkeitswoche der Uni Freiburg organisierten Studierende des Vereins Label J’OSE einen Stadtrundgang zum Thema. Auf verschiedenen Etappen wurden Unternehmen vorgestellt, die Verantwortung für die Umwelt übernehmen möchten und nach Erfüllung verschiedener Kriterien das Label erhalten haben. Grundprüfsteine sind Abfallsortierung, Lichtoptimierung, und Wärmemanagement im Laden. Für Gastronomiebetriebe, Geschäfte mit Lebensmitteln u.a. werden noch weitere Kategorien hinzugezogen. Selbst, wer schon seit Jahren in Freiburg wohnt, konnte auf dem Spaziergang Neues für sich entdecken.

Schweizer Blumen, Cashew-Käse und faire Fashion
Aux Fleurs, so simpel heisst die Blumenboutique an der Rue de Lausanne. Hier werden stilvolle Arrangements und Bouquets passend zur Jahreszeit zusammengestellt. Wer den kleinen Laden betritt, merkt schnell, dass die Heizungen ausgeschaltet sind. Damit wird nicht nur Energie gespart, auch die Blumen bleiben länger frisch. Was passiert aber mit ihnen, wenn sie nicht verkauft werden? Weggeworfen werden sie nicht, verspricht die Floristin. Eine Lösung findet sich immer, zum Beispiel werden dem Nonnenkloster welche gespendet. Wenn immer möglich, werden die Blumen zu Fuss geliefert. Wie charmant!

Nur wenige Schritte weiter befindet sich in derselben Gasse die Bottega Ethica. Studierendenpreise gibt es hier nicht, dafür bekommt man fürs Geld richtig gute Qualität und stylische Produkte, die fair produziert wurden. Auch nicht ganz so günstig ist der vegane Camembert, der im Petit Paradis an der Rue du Tilleul erhältlich ist – dafür ist der Geschmack himmlisch. Der Schweizer Käseersatz aus fermentierten Cashew-Nüssen hat Suchtpotenzial und verursacht kein Tierleid. Im Petit Paradis, der mittlerweile seit zwanzig Jahren existiert, gibt es aber noch viel mehr zu entdecken. Bio-Sirup und Kaffee, der in Freiburg geröstet wurde, sind nur ein paar Beispiele. Verschwendet wird auch hier nichts. Die Warenmengen sind so gut kalkuliert, dass praktisch nie vorkommt, dass ein Joghurt im Ladenkühlschrank abläuft, sagt die Verkäuferin.

Unverpackt einkaufen, Gebrauchtes wertschätzen, Brötchen retten
Der Atout Vrac an der Grand-Rue favorisiert lokale Produkte und legt grossen Wert auf qualitative Lebensmittel, viele davon in Bioqualität. Wer in dieser Kooperative einkauft, bringt die eigenen Behälter mit, denn Atout Vrac ist ein Unverpackt-Laden. Vollkornnudeln, Linsen, Kichererbsen … Hier gibt es alles, was das Herz begehrt. Und wer Zeit und Lust hat, bekommt hier auch alle Zutaten, um eigene Seife, Deodorant oder Waschmittel herzustellen.

Die Grand-Rue hat aber noch viel mehr zu bieten. Nur ein paar Meter weiter verkauft der Moule Frip’ Vintage Kleidung. Im Atelier du Verger lässt sich immer ein hübsches Geschenk finden und im Book’ In ein seltenes und spannendes Buch. Und weil Shopping-Touren bekanntlich hungrig machen, lässt sich ein solcher Rundgang in der Äss Bar abschliessen. Diese Bäckerei engagiert sich gegen Food Waste und bietet zu super Preisen Brötchen und Sandwiches vom Vortag an, die zuvor bei achtzehn anderen Bäckereien aus der Region unverkauft blieben. In diesem Sinne: Viel Spass beim Entdecken!

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  • des Vereins Label J’OSE
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Dites-le avec des maths! /alma-georges/articles/2018/dites-le-avec-des-maths /alma-georges/articles/2018/dites-le-avec-des-maths#respond Fri, 16 Nov 2018 12:53:03 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=7400 Emplies d’eau, les feuilles creuses de la Sarracénie pourpre constituent un piège mortel pour les insectes. Ceux-ci, attirés par des odeurs produites par la feuille, viennent accidentellement s’y noyer. C’est le point de départ d’une véritable chaîne alimentaire que des chercheurs de l’Université de Fribourg étudient à l’aide de modèles mathématiques.

Et pourquoi les fleurs ne raffoleraient-elles pas elles aussi d’un bon morceau de viande? Pas végétarienne pour un sou, la Sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea) consomme, quand la météo le permet, un bon cuissot de moustique. L’évolution l’a en effet dotée d’un piège d’autant plus diabolique qu’il semble inoffensif. Ses feuilles, en forme de trompettes dressées, lui permettent de recueillir ±ô’eau de pluie et de rosée. Par l’odeur de la plante alléchés, quelques insectes s’y fourvoient et, fatalement, finissent par s’y noyer. Leur cadavre n’est pourtant perdu ni pour les micro-organismes qui s’en délectent ni pour la science.

Micro-cosmos
Dans ±ô’eau pullulent en effet très vite des bactéries qui, à la façon des piranhas, vont attaquer les insectes noyés. La Sarracénie, elle, va se nourrir du produit de cette dégradation. Mais à vrai dire, plus que la plante elle-même, c’est cet écosystème qui intéresse l’équipe du Professeur Louis-Félix Bersier: «La moindre goutte recèle une véritable chaîne trophique, s’exclame la post-doctorante Sarah Marie Gray, il y a des cadavres que mangent des bactéries qui, elles mêmes, servent de nourriture à des protistes, des organismes unicellulaires.»

±Ê°ùé±ôè±¹±ð³¾±ð²Ô³Ù in situ et analyse en laboratoire
La Sarracénie, plante introduite en Suisse à la fin du XIXe siècle, apprécie particulièrement les lieux humides. Les biologistes de l’Université de Fribourg en ont repéré cinq sites situés entre 600 et 1400 mètres d’altitude. Sur place, les pieds enfoncés dans la tourbe, ils prélèvent, à l’aide de pipettes, ±ô’eau – le bouillon de culture, devrait-on dire – qui s’est accumulée dans les feuilles des sarracénies. Ce liquide est ensuite analysé en laboratoire. Les yeux rivés sur le microscope, la doctorante Samantha Coinus identifie et compte les micro-organismes, un travail qui requiert une extrême minutie: «Je procède à une dilution en cascade jusqu’à n’avoir plus qu’un seul organisme par goutte. Je place ensuite cette solution dans un incubateur.» Dans une prochaine étape, les chercheurs utiliseront ces échantillons pour créer de petites communautés – de minuscules écosystèmes, en somme – dont ils observeront l’évolution de la structure et de la dynamique dans le temps.


Sarah Marie Gray et Rachel Korn en train de prélever ±ô’eau de la sarracénie.

De la poésie de la prairie aux arabesques des mathématiques
Loin de coller les fleurs dans des herbiers, les «écologues» de l’Université de Fribourg étudient ensuite les interactions entre les organismes présents dans ±ô’eau de la Sarracénie. «A l’aide de modèles mathématiques développés par mon collègue Rudolf Rohr, nous cherchons à comprendre comment ces populations parviennent à ‹cohabiter› sans que l’une ne fasse disparaître l’autre par sa prédation ou sa compétition», explique Louis-Félix Bersier. Ces modélisations permettent également de tester les effets de différents scénarios climatiques en manipulant la température. «Nous avons observé, explique le Professeur Bersier, qu’un réchauffement influence négativement la relation entre biodiversité et productivité de la biomasse.» Un constat qui pèse son poids de protistes après un été aussi caniculaire! «C’est ce qui est fascinant, conclut la biologiste Rachel Korn, une goutte d’eau prélevée sur une Sarracénie nous permet d’émettre des hypothèses sur des problématiques qui se posent à l’échelle de la planète».

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«Ma maison du futur pêchera du poisson!» /alma-georges/articles/2016/ma-maison-du-futur-pechera-du-poisson /alma-georges/articles/2016/ma-maison-du-futur-pechera-du-poisson#respond Thu, 22 Dec 2016 09:50:42 +0000 http://www3.unifr.ch/alma-georges/?p=3587 A quoi ressemblera votre maison du futur? C’est la question que nous avons posée aux visiteurs du smart living lab de Fribourg. Petits et grands ont fait preuve d’une imagination sans limites!

Le smart living lab est un centre de recherche dédié à l’habitat du futur. Basé à Fribourg, il accueille des chercheurs issus de l’Université de Fribourg, de la Haute école d’ingénierie et d’architecture et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Au mois d’octobre, le smart living lab a organisé une journée portes ouvertes, afin de dévoiler ses activités au public. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les visiteurs ne sont pas à court d’imagination quand il s’agit de dessiner la maison du futur!

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  • Site du
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