Cinéma – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Thu, 03 Apr 2025 15:09:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Une station de ski trop belle pour être vraie /alma-georges/articles/2025/une-station-de-ski-trop-belle-pour-etre-vraie /alma-georges/articles/2025/une-station-de-ski-trop-belle-pour-etre-vraie#respond Thu, 27 Mar 2025 08:51:15 +0000 /alma-georges?p=22098 Wonderberg 4000 pourrait bien faire de l’ombre aux destinations les plus huppées des Alpes… Du moins, si elle existait. Cette station de ski est née de l’imagination de Benoît Dietrich et Stefano Christen. Les deux cinéastes fribourgeois, soutenus par un programme de Résidences d’artistes de recherche et développement de la Ville de Fribourg en partenariat avec l’Université de Fribourg, souhaitent en faire un court-métrage afin d’interroger notre rapport à la montagne et à la vérité.

 

Pourquoi avoir choisi de réaliser un film sur une station de ski?
Benoît Dietrich: Il y a en Suisse un vrai besoin de repenser notre relation à la montagne. Comment la percevait-on il y a 200 ans? Comment ces hameaux, autrefois modestes et soumis à des conditions climatiques difficiles, sont-ils devenus des villes sur la neige, dépendant exclusivement d’une activité économique?

Stefano Christen: Il y a deux siècles, la montagne inspirait la crainte. Aujourd’hui, nous n’en tirons que des bénéfices. Dans le contexte du réchauffement climatique, il est essentiel de se poser cette question: quelle place voulons-nous donner à la montagne dans nos vies, notamment d’un point de vue culturel?

Mais pourquoi avoir opté pour le docu-fiction?
Benoît Dietrich: A l’ère des fake news, il devient très difficile de distinguer le vrai du faux. On se questionne rarement sur l’origine des images que l’on regarde. Qui me parle? Pourquoi me suggère-t-on de visionner ce film? Quelles idées véhicule-t-il? Qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui ne l’est pas? Avec notre collectif, nous trouvons intéressant de jouer avec cette frontière entre réalité et fiction.

Stefano Christen: Se poser ce genre de questions est essentiel, pas seulement pour notre film, mais de manière générale. C’est un aspect qui nous tient particulièrement à cœur.

Vous êtes les lauréats d’une bourse de soutien financier de la Ville de Fribourg et vous êtes en résidence à l’Université de Fribourg. Qu’est-ce que cela vous apporte?
Benoît Dietrich: Dans les milieux artistiques, les phases de recherche sont rarement financées. C’est donc une opportunité incroyable. Nous avons la possibilité de prendre du temps pour développer notre projet en profondeur, ce qui le rendra beaucoup plus solide par la suite.

Et concrètement, comment cela se traduit-il?
Benoît Dietrich: Nous réalisons des essais avec des acteurs et actrices, nous testons le montage pour voir ce que nous pouvons créer de nouveau. Notre objectif est de capter l’attention du public, pour qu’il s’interroge en permanence sur ce qui est vrai ou non, sur ce qui existe ou n’existe pas.

Pour approfondir votre thématique, vous avez rencontré des glaciologues de l’Université de Fribourg. Quelle a été leur réaction?
Stefano Christen: Les scientifiques ont été très intéressés par notre démarche, car elle leur offrait un regard extérieur et différent sur leur travail, qui est souvent très rigoureux et méthodique. Nous, en tant qu’artistes, apportons une approche plus sensible, qui parlera autrement au public.

Vous souhaitez réaliser un court-métrage d’une dizaine de minutes. Quand pourra-t-on le voir?
Benoît Dietrich: Si tout se passe bien, dans un peu plus d’un an. Mais avant cela, nous devons obtenir un financement, ce qui est loin d’être simple. Nous devons rédiger un dossier d’environ 70 pages, incluant le scénario, des notes d’intention, de production, ainsi qu’un budget détaillé. Tout cela prend du temps, et il est difficile à trouver, car nous devons accepter d’autres projets alimentaires qui viennent interférer avec cette étape cruciale.

Stefano Christen: Les glaciologues avec qui nous travaillons connaissent la même réalité : parfois, ils cherchent sans succès. Cette résidence nous permet donc de dépasser nos limitations habituelles. C’est une formidable opportunité pour repousser les frontières de notre créativité!

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  • de la ville de Fribourg
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«Ce film est une quête sur la vie» /alma-georges/articles/2022/ce-film-est-une-quete-sur-la-vie /alma-georges/articles/2022/ce-film-est-une-quete-sur-la-vie#respond Tue, 07 Jun 2022 11:00:45 +0000 /alma-georges?p=15887 Le Département des neurosciences de l’Unifr présentera le dernier documentaire «The Brain – Cinq nouvelles du cerveau» du réalisateur lausannois Jean-Stéphane Bron à l’auditoire Joseph Deiss, Boulevard de Pérolles 90, le 10 juin 2022, comme pré-événement du congrès de la Swiss Society for Neuroscience (SSN) qui se déroulera le 11 juin à Fribourg.

Nommé par le Prix du cinéma suisse dans les catégories du meilleur film documentaire et de la meilleure musique, Cinq nouvelles du cerveau touche aux mystères du cerveau humain et aux stupéfiantes avancées scientifiques dans le développement de l’intelligence artificielle. Avec le sublime qui caractérise ses œuvres, Jean-Stéphane Bron a suivi cinq talentueux scientifiques dont les débats et les enjeux interpellent. Téléspectatrices et téléspectateurs en ressortent déstabilisé·e·s mais doté·e·s de nouvelles interrogations sur la nature de la vie et de l’espèce humaine.

Jean-Stéphane Bron a accepté de répondre à nos questions sur ce documentaire à la fois passionnant et déconcertant.

Votre film suscite plus de questions que de réponses, est-ce volontaire?
Oui, je voulais créer un monde qui puisse naître dans la tête des téléspectatrices et des téléspectateurs. L’idée est de leur donner un trajet à faire par leurs propres pensées, qu’elles et ils puissent aller d’une question à l’autre en se livrant à leurs réflexions et en s’ouvrant à un champ illimité au niveau de l’imaginaire. L’iconographie de l’intelligence artificielle est extrêmement pauvre et, plutôt que d’imposer des images stéréotypées, je voulais faire apparaître celles qui sont déjà en elles et eux.

C’est un pari réussi qui nous laisse tout de même un peu plus cartésien·ne qu’avant…
C’est vrai, c’est une bonne lecture! Il y a toute une série de questions que je ne m’étais jamais posées si frontalement. C’est pour cette raison que j’ai aimé commencer ce documentaire avec Alexandre Pouget et sa vision très fataliste de l’humanité. Selon lui, les machines sont en train de prendre un chemin qui va, à terme, nous dépasser. Cette première rencontre m’a totalement ébranlé.

Et changé vos convictions?
Un peu, sans doute. Cela m’a surtout permis de clarifier certaines choses. Ce qui m’a plu, en tant que scénariste, c’est de faire du film un objet qui échappe à mes propres certitudes et même, qui va au-delà: dans une pensée contre moi-même. C’est vrai que c’est un chemin de rationalité, mais dans ce chemin, il y a une sorte de quête très métaphysique sur la vie, telle que l’idée de chercher à comprendre son origine, d’expliquer l’univers ou de décoder le cerveau humain. La démarche scientifique est à la fois rationnelle et faite d’un imaginaire marqué par la fiction, nos fantasmes et nos angoisses millénaires. J’ai trouvé ces deux réalités complètement opposées très intéressantes.

Dans le récit de ces scientifiques, je vois une lecture neuronale de l’apocalypse, comme s’ils avaient remplacé un récit par un autre récit. Je trouve cela très humain, car nous n’arrivons pas à nous passer de ces histoires qui sont pleinement dans un champ de l’imaginaire.

Vous en êtes sûr ou vous l’espérez?
Sans vouloir généraliser, j’ai l’impression que les scientifiques n’échappent pas à leur propre histoire. On cherche souvent à l’endroit où on a une blessure. Je pense que le docteur en neurosciences David Rudrauf incarne bien cela. Dans son envie de maîtrise, il y a forcément une part très intime de lui-même qui cherche à se connecter aux autres, à s’en approcher. L’imaginaire de la science-fiction rencontre aujourd’hui le monde scientifique: il y a en effet des choses très lointaines – comme les robots qui supplantent l’être humain – mais aussi d’autres qui sont concrètes et réalistes, telles que l’implant cérébral qui pourrait moduler notre humeur de façon extrêmement précise. Un hacking généralisé paraît conspirationniste; cependant, les attentions malveillantes sont bien réelles.

On découvre avec le neuroscientifique Niels Birbaumer les histoires de Fabio et de Felix, tous deux atteints par le locked-in syndrome appelé aussi le syndrome d’enfermement. Quelle a été votre approche pour filmer ces moments?
Dans sa quête absolue de vouloir se connecter aux autres, Niels Birbaumer nous prouve ici quelque chose de profondément humain: pour se connecter aux autres, il faut pouvoir communiquer. Ce sont deux histoires extraordinaires, impressionnantes et finalement très contre-intuitives. La science nous apprend que nos intuitions émotionnelles ne sont parfois pas tout à fait les bonnes. La réaction première serait de se demander pour quelles raisons cette personne est encore vivante, pourquoi n’a-t-elle pas voulu être débranchée, a-t-elle envie de vivre ou de mourir? Entendre ces gens et écouter ce qu’ils désirent, c’est là toute la quête personnelle de Niels Birbaumer.

C’est très impressionnant de faire face à ces personnes, ces «gisant·e·s», en quelque sorte. Il faut déjà accepter l’image avant de pouvoir filmer une telle violence.

Vous dites avoir perdu beaucoup de neurones pour faire ce film. Pourquoi?
C’est vrai, je suis parti un peu inconsciemment dans ce documentaire. La première chose, c’était de trouver l’écho d’une histoire à l’autre qui va bien au-delà que de dresser un portrait pour chaque scientifique. Il fallait travailler à ce niveau mental, tout en gardant le film à un niveau cérébral, c’est-à-dire, de faire en sorte que la spectatrice et le spectateur soit submergé·e de questions et ébranlé·e dans ses convictions. J’aime bien l’idée de devoir face à une pensée que l’on a pas forcément envie d’entendre.

Qu’est-ce qui vous a personnellement le plus marqué dans vos rencontres avec les cinq scientifiques?
La première rencontre avec les scientifiques était émotionnellement très forte. J’ai essayé de garder cette émotion tout au long du cheminement avec elles et eux et de la traduire au mieux avec des images.

Ce qui m’a vraiment marqué, c’est d’arriver à connecter leur part intime, de créer un monde cohérent à partir d’elles et eux et de faire rencontrer l’imaginaire de la science-fiction au monde scientifique. C’était une sorte de voyage personnel qui m’a fait débuter par une affirmation d’Alexandre Pouget que l’on va tous disparaître, pour m’emmener très loin dans le futur avec David Rudrauf et ses robots et de finir par relativiser ce cheminement avec Aude Billard. Toutes et tous m’ont amené l’un vers l’autre.

C’était intentionnel de terminer sur une note d’espoir avec la physicienne Aude Billard?
L’idée que la technique va pouvoir tout remplacer et tout imiter du vivant est quelque chose de peu débattu. Je ne voulais pas opposer les scientifiques dans leur camp, car je trouve intéressant d’aller au fond d’une idée, de pouvoir la développer et la présenter. Oui, bien sûr, c’était voulu de terminer avec Aude Billard et son affirmation que le fait qu’un mécanisme puisse copier un organisme n’est pas du tout acquis.

Votre affiche de film pose une question essentielle: «Conscience es-tu là?». D’après vous et surtout après ce tournage, où se trouve-t-elle?
Nous devrions plutôt nous demander si nous sommes prêt·e·s à nous interroger sur ces questions-là qui sont des interrogations très politiques. Comment décide-t-on de définir notre rapport aux machines?

C’est à peu près sûr que nous avons une conscience, mais je ne sais pas si elle se trouve dans le cerveau. Et comment émerge-t-elle? C’est là toute la question…

A propos
Réalisateur et scénariste, Jean-Stéphane Bron est né en 1969 à Lausanne. Diplômé de l’Ecole cantonale d’Art de Lausanne (ECAL), il a été maintes fois récompensé. Il est notamment connu pour ses documentaires dramaturgiques proches de la fiction tels que Mais im Bundeshuus/Le Génie helvétique – 2003, Cleveland contre Wall Street – 2010 ou encore L’expérience Blocher – 2013». Cinq  nouvelles du cerveau – 2021 a été nommé meilleur film documentaire et meilleure musique par le Prix du cinéma suisse. Plus d’infos sur la projection .
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Wenn Recht und Kunst Hand in Hand ins Kino gehen! /alma-georges/articles/2022/wenn-recht-und-kunst-hand-in-hand-ins-kino-gehen /alma-georges/articles/2022/wenn-recht-und-kunst-hand-in-hand-ins-kino-gehen#respond Tue, 01 Mar 2022 06:49:50 +0000 /alma-georges?p=15374 Die Reihe «Das Recht im Film» findet zum 10. Mal statt! Die Veranstaltung steht unter dem Motto «Provokation» und erstreckt sich ü²ú±ð°ù drei Abende. Den Auftakt macht La Mif am Dienstag, den 15. März, in Anwesenheit des Regisseurs Fred Baillif. Film- und Rechtsliebhaber_innen sollten sich ganz schnell in den dunklen Saal begeben!

Vor zehn Jahren haben Sie die Reihe «Recht im Film‘ ins Leben gerufen. Wenn Sie nur einen Film auswählen dürften, welcher wäre das und warum?
Lucie Bader/Walter Stoffel: «COLD WAR – Der Breitengrad der Liebe» von Pawel Pawlikowski ist ein hervorragender s/w Film, der die Geschichte eines polnischen Liebespaars, das unter grossen Schwierigkeiten die Flucht in den Westen gelingt. Ein emotionales Filmerlebnis, das die damaligen politischen Umstände und die menschliche Sehnsucht nach Liebe und Freiheit wunderbar spiegelt.


Welcher hat die heftigsten Diskussionen ausgelöst?
LB/WS: Samir’s Film «Bagdad in my shadow» wurde beispielsweise im Beisein des Regisseurs, der Genfer Ständerätin Lisa Mazzone und Mitgliedern der Rechtswissenschaftlichen Fakultät aufgeführt und zeigte schmerzlich den Gegensatz zwischen persönlicher Betroffenheit und Realpolitik. Oder «Deux jours, une nuit» der Brüder Dardenne, ein Film, der die Welt der prekären Arbeit und ihre schwierige Versöhnung mit der Demokratie zeigt.

Ist die Filmreihe «Recht im Film» angesichts der in den ersten zehn Jahren behandelten Themen (Freiheit, Revolution, Freundschaft, Identität, Grenzen usw.) ein linkes Festival?
Es ist ein Film-, Rechts- und Politikfestival. Wir wollen es als ein Festival der Reflexion ü²ú±ð°ù die Fragen unserer Zeit verstehen, bei dem alle Tendenzen zum Ausdruck kommen können.

Im Anschluss an jede Filmvorführung findet eine Diskussion mit einem Gast statt. Wer hat Sie am meisten beeindruckt und warum? 
LB:  Die jeweiligen Filmgespräche mit den RechtsprofessorInnen der Fakultät und den externen Gästen aus anderen Wissenschaftsgebieten, Politik oder Film erweitern das Blickfeld und vertiefen die Reflexionen ü²ú±ð°ù einzelne Themen. Als der Islamwissenschaftler Reinhard Schulze, die kulturellen und politischen Hintergründe der pakistanischen Geschichte anhand des Films «What will people say» von Iram Haq erläuterte, war das für uns alle sehr eindrücklich. Auch Gespräche mit anwesenden Filmschaffenden – u.a. mit dem Regisseur Werner Swiss Schweizer ü²ú±ð°ù den Film «OFF-SHORE – Das Ende des Bankgeheimnisses» oder mit der französischen Schauspielerin Noémie Merlant ü²ú±ð°ù den Film «La ciel attendra» von Marie-Castille Mention Schaar – waren  jeweils ein Highlight.

Welche Persönlichkeit würden Sie gerne einmal begrüssen und warum (auch im Traum!)?
LB: Die Schauspielerin Francis McDormand (Nomadland, Three Billboard Outside Ebbing, Missouri)
WS: Pawel Pawlikowski, der Regisseur von «Cold War».

Für das 10-jährige Jubiläum Ihrer Reihe haben Sie das Thema Provokation gewählt. Aus welchen Gründen?
LB/WS: In all den Jahren haben wir versucht anhand der Filme gesellschaftliche und rechtliche Fragen aufzuwerfen. Wir hoffen, das sei uns gelungen. Provokation ist der Blick von Filmen auf die Gesellschaft und die juristischen Protagonist_innen, die sie zeigen (oder nicht zeigen). Dieser Blick fordert uns heraus. Die Interpellation ist eine abgeschwächte Form der Provokation. Wir stellen die Frage: Reicht das?

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«J’ai toujours aimé les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ, du premier au dernier jour!» /alma-georges/articles/2021/jai-toujours-aime-les-etudiant%c2%b7e%c2%b7s-du-premier-au-dernier-jour /alma-georges/articles/2021/jai-toujours-aime-les-etudiant%c2%b7e%c2%b7s-du-premier-au-dernier-jour#respond Mon, 15 Feb 2021 08:11:58 +0000 /alma-georges?p=13110 Il aura marqué des générations d’é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ. Professeur de droit durant plus de trente ans, Walter Stoffel a pris sa retraite l’année dernière. Passionné de droit et de cinéma comme on le connaît, il ne risque pas de sombrer dans une douce torpeur de rentier.

Etait-ce une vocation de faire carrière dans le droit?
Cela n’avait rien d’une évidence! J’ai envisagé d’étudier la médecine, de m’inscrire dans une école polytechnique et j’ai même songé à devenir acteur. J’ai cependant choisi le droit car il permet non seulement de comprendre le fonctionnement de la société, mais aussi de l’influencer. Il revêt donc un aspect politique.

Vous auriez donc tout aussi bien pu opter pour la sociologie?
La sociologie est une science d’observation, tandis que le droit est une discipline d’action et d’analyse. C’est ça qui, je pense, a fait pencher la balance.

Pouvez-vous exclure toute hérédité dans ce choix?
Non, car mon père a étudié le droit avant de devenir journaliste et la famille élargie comptait aussi plusieurs juristes.

Ce sentiment de pouvoir agir sur la société au moyen du droit s’est-il avéré correct par la suite?
Je le crois. Au début, j’étais surtout attiré par le droit public, qui concerne précisément le fonctionnement de l’Etat. J’ai découvert le droit privé au cours de mes études, puis comme avocat. Ça m’a conduit au droit économique et au droit de la concurrence. Les interactions entre les entreprises sont régies par le droit privé, mais la manière dont elles interagissent a un impact très fort, mais sous-estimé, sur le fonctionnement de la société.

S’agit-il d’une orientation professionnelle tardive, puisque votre thèse, elle, portait sur l’égalité de traitement des étrangers ? On se trouve à mille lieues du droit de la concurrence!
Les deux ont un aspect éminément international. En plus, le droit des étrangers revêt à la fois un aspect public et privé. Il suffit de songer au statut des saisonniers, qui était contraire aux conventions que la Suisse avait signées. L’étudier nous en dit long sur la manière dont les étrangers sont traités.

Une passion pour le septième art

Walter Stoffel est un vrai cinéphile, à tel point qu’il a créé, en collaboration avec Lucie Bader, un cycle intitulé «Droit dans le cinéma». Il faut dire que la dramaturgie de certains procès, notamment outre-Atlantique, dépasse largement la fiction.

Votre portrait ne serait pas complet si on n’abordait pas votre passion pour le 7e art.
C’est une passion de toujours. Dès que j’ai pu, je me suis faufilé dans les salles obscures, licitement ou pas. Au collège, je me suis beaucoup engagé pour le club de cinéma.

Cette passion est-elle «innée» ou vous a-t-elle été transmise?
J’aimais le théâtre, la peinture, la photo, bref tout ce qui est visuel! L’image qui bouge de surcroît, qui crée une illusion, berce, choque, m’a attiré de façon innée.

Avez-vous été tenté de passer derrière la caméra?
J’adore faire des photos. J’ai aussi réalisé de petits films d’amateur, mais ce n’est pas la voie que j’ai choisie, peut-être parce que je n’ai pas eu le sentiment de pouvoir apporter quelque chose de ce côté-là, mais surtout parce que les réalités (bien construites) dépasse la fiction.

Le cycle «Droit dans le cinéma» va-t-il continuer en dépit de votre retraite?
Il y aura une 10e édition l’année prochaine. L’institution est désormais ancrée dans la Faculté puisque Maria-Eva Belser et Michel Heinzmann ont repris le flambeau.

Ce besoin de lutter contre les puissants, en l’occurrence les monopoles, ou de défendre les faibles, les étrangers, trahit-il une fibre de gauche?
C’est une position libérale, au sens de l’histoire philosophique du terme, sous-tendue par une conscience sociale. Dans une société démocratique, le droit de la concurrence ne saurait fonctionner sans filet social. Si une entreprise périclite faute de succès, cela peut avoir des conséquences dramatiques sur ses employés. La gauche a toujours soutenu le droit de la concurrence et les efforts législatifs en ce sens, mais elle s’est montrée plus réservée ensuite quand il s’agissait de passer à l’application concrète.

Vous songez au cas de Swisscom?
Effectivement, les partis de gauche ont eu une attitude ambiguë à l’égard de cet ancien monopole étatique qui reste, matériellement du moins, dans le giron de l’État.

Selon la formule consacrée, vous avez ensuite fait votre barreau dans une étude prestigieuse.
Le métier d’avocat m’a beaucoup plus. J’ai aimé le contact avec les clients, avec la vie. C’est l’endroit où la réalité sociale et économique est transformée en notions juridiques. Je serais vraisemblablement resté dans le métier, si je n’avais pas préféré la carrière universitaire.

Et qu’est-ce qui vous plaît tant dans le monde académique?
J’ai toujours aimé la recherche, écrire, formuler, enseigner. Que l’on endosse le costume d’avocat ou de professeur, on joue un rôle pour un public, ce fameux jeu d’acteur que j’évoquais précédemment. J’ai eu l’opportunité de devenir le premier vice-directeur de l’Institut suisse de droit comparé et de faire, en parallèle, ma thèse d’habilitation à Fribourg, où j’ai assez rapidement pu occuper une chaire nouvellement créée.

Vous affirmez qu’on joue un rôle quand on est professeur. Face à la classe, vous n’êtes plus tout à fait vous-même?
Nous jouons un rôle en droit car nous présentons un ordre juridique, le plus loyalement possible. Nous pouvons sortir de ce rôle afin de critiquer l’ordre juridique établi ou pour endosser un autre point de vue. C’est alors un rôle différent que nous jouons, un rôle que j’ai particulièrement apprécié. Mais le professeur est toujours face au public, estudiantin ou autre. Le jeu des mots, du corps, des bras, tout a un élément théâtral. J’ai d’ailleurs été acteur au collège. Ça m’est resté.

Je me suis laissé dire que vous affichiez une pokerface durant les examens qui interloquait parfois les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ. C’était un rôle également?
J’essayais de rester neutre et d’éviter de déstabiliser un·e étudiant·e qui aurait donné une mauvaise réponse, d’où peut-être mon apparente impassibilité. En cas de réponse erronée, j’avais plutôt pour habitude de poser une seconde question, afin de voir si l’erreur était rattrapable.

Vous avez enseigné pendant plus d’un tiers de siècle. Quel regard portez-vous sur l’évolution du métier ? Votre discipline s’est-elle aussi lancée dans une course effrénée aux publications?
Certainement et j’aime beaucoup ça d’ailleurs: nous souhaitons nous hisser à la pointe de la recherche et influencer la société. Dès mes débuts, je me suis battu pour moderniser le droit de la concurrence suisse, afin notamment de permettre à la commission de rendre des décisions. Nous avons connu un certain succès, je crois.

Est-ce que les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ ont changé durant ce temps?
Avant tout, je tiens à dire que je les ai toujours aimés, du premier au dernier jour. Il y a chez les jeunes une constante, cette curiosité, cette ouverture. Ils ne connaissent pas encore le droit et seulement un peu la vie. C’est très stimulant et beau.

Mais ont-ils changés?
On prétend que les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ s’expriment moins bien aujourd’hui, que leurs compétences linguistiques sont moins bonnes. Je crois que cette impression trompe. A l’époque, nos vieux professeurs nous adressaient le même reproche…Mais les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ ont plus de crainte par rapport à leur avenir professionnel. Dans les années 1970, nous savions que nous trouverions un poste à la sortie de l’Université. Notre souci, c’était de bouleverser le monde.

Comment voyez-vous l’avenir de l’Université de Fribourg?
L’université est très bonne et elle a un grand potentiel. Mais il faut mettre les bouchées doubles. En tant qu’ombusdman, j’observe que l’Université de Fribourg manque cruellement de moyens. On est trop souvent obligé de « bricoler », et au premier conflit on constate que les structures manquent. L’État doit empoigner le problème et il ne s’agit pas d’augmenter le budget de 2 à 3%, mais bel et bien de 30 à 50% sur une période de 5 à 7 ans.

³Õ°ù²¹¾±³¾±ð²Ô³ÙÌý?
Oui, totalement. Nous sommes sans cesse confrontés à des restrictions budgétaires, ce qui nuit à l’ambiance et empêche de stabiliser les postes de nos excellents jeunes chercheur·e·s. Regardez aussi les obstacles contre lesquels bute l’Université pour s’agrandir, notamment pour le projet dit de la Tour Henri depuis des dizaines d’années. Les étudiants qui visitent les bibliothèques de droit de Berne, Neuchâtel ou Lausanne voient la différence. Les infrastructures doivent absolument être remises aux exigences actuelles, impérativement. L’État joue l’avenir de notre Université.

Vous avez été président de la COMCO. Quel est le fait d’arme dont vous êtes le plus fier?
Précisément d’avoir habilité l’autorité de la concurrence à rendre des décisions. C’était un vrai changement de mentalité qui rompait avec une culture très consensuelle. Je me suis également beaucoup employé à rendre visible cette instance auprès des médias et du public. Comment résumer une décision de deux-cents pages en deux phrases ? C’était à la fois un défi et un exercice salutaire !

D’autres accomplissements?
Nous avons accompagné la libéralisation dans le domaine des télécommunications et d’autres anciens monopoles d’État. Nous avons ouvert les marchés de distribution, en libéralisant les « importations parallèles ». Nous avons amélioré le fonctionnement de la concurrence dans les marchés de paiement, les cartes de crédit, et dans le domaine de la construction. Nous avons pu harmoniser le droit de la concurrence avec l’Union européenne et positionner l’autorité suisse au niveau international.

Des regrets?
Nous n’avons pas réussi à mettre sur pied une procédure rapide et équilibrée dans le domaine du droit de la concurrence. Certaines affaires ont duré plus de 10 ans! A l’ère digitale, on doit impérativement mettre en place un système procédural qui fonctionne mieux et qui permette à l’autorité et à l’instance de recours d’agir plus rapidement.

Vous êtes ombudsman de l’Unifr, co-directeur du Center for Transnational Legal ÌÇÐÄVolg à Londres. Malgré la «retraite», vous restez très actifs.
Je suis content de pouvoir continuer à faire les choses qui me plaisent et de poursuivre les activités avec les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ. J’ai la chance de pouvoir puiser dans ma longue carrière d’enseignement et de recherches de quoi alimenter le cycle le droit dans le cinéma. Je remplace un collègue et j’enseigne à UniDistance (la seule institution universitaire à distance reconnue par la Confédération. ndlr). Mes journées restent bien remplies, plus que je ne l’aurais pensé!

J’aimerais vous faire réagir à quelques citations célèbres concernant le droit.

«En politique, les études c’est très simple, les études c’est cinq ans de droit, tout le reste de travers.» (Coluche)
Le rapport entre le droit et la politique est important mais moins qu’on pourrait le penser. Un des défauts des juristes, c’est le positivisme. Les juristes appliquent le droit en vigueur, ils le connaissent très bien à la fin. Mais quand le droit change, ils doivent le réapprendre. Cela confère à la profession son aspect conservateur que j’ai, en tant que professeur, essayé de combattre. Cela dit, celles et ceux qui ont étudié le droit sont bien armé·e·s pour faire de la politique, ce qui explique sans doute leur forte représentation parmi les élus.

«Les juristes sont des hongres, les avocats des étalons!» (Me Marc Bonnant)
C’est une citation d’un autre temps. Il y a bien sûr une différence entre les juristes et les avocat·e·s. Ces derniers prennent parti, défendent une cause ou attaquent. C’est le côté combattant de la profession. Les juge, en revanche, sont équilibrés, neutres et prennent une décision après avoir entendu tout le monde. J’ai plutôt le tempérament d’avocat. En ce sens, la distinction me paraît juste.

«Les avocats portent des robes pour mentir aussi bien que les femmes!» (Sacha Guitry)
Cette phrase est misogyne et fausse à la fois. Les avocats jouent un rôle, d’où la robe : «Je défends cet assassin non pas parce que j’ai aussi envie de commettre un homicide mais parce que c’est mon rôle de le défendre.»

«Personne ne gagne, devant un tribunal, sinon les avocats!» (Charles Dickens)
Voilà une des ambiguïtés du droit ! Pourquoi ai-je besoin d’un avocat puisque je suis victime d’une injustice que m’inflige la société méchante ? Quand je gagne, c’est parce que j’ai eu raison et, dans le fond, l’avocat·e n’aurait pas dû être nécessaire. Quand je perds, c’est pire encore car j’ai payé et je finis par avoir tort !

«A la minute où vous lisez quelque chose que vous ne comprenez pas, vous pouvez être sûr que c’est un avocat qui l’a rédigé.» (Will Rogers)
Vrai et faux. D’un côté, les juristes peuvent avoir un langage lourd car ils citent les sources : «Selon l’article 20, alinéa 3, le législateur a voulu que… », et les lecteurs s’endorment, avant même que les juristes annoncent la couleur. D’un autre côté, les avocat·e·s manient bien le verbe, peut-être trop bien parfois.

«Je devais être fusillé ce matin à six heures. Mais comme j’avais un bon avocat, le peloton n’arrivera qu’à six heures trente.» (Woody Allen)
La phrase aussi reflète bien l’ambiguïté de la profession aux yeux du public, qui oscille entre défiance et admiration. L’avocat obtient gain de cause, mais par une ruse habile plutôt que parce que c’est juste. En réalité, tout a toujours plusieurs facettes dans la vie. C’est le rôle des juristes de le montrer. Et du cinéma.

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Pot de Fries – #11 /alma-georges/articles/2020/pot-de-fries-11 /alma-georges/articles/2020/pot-de-fries-11#respond Mon, 30 Nov 2020 09:14:41 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=12246 Le Centre Fries met la culture et l’actualité en pot! Des invité·e·s, des avis, des coups de coeur et des coups de gueule à partager comme autour d’un verre entre ami·e·s. Laissez-vous chatouiller les oreilles par ce podcast à savourer chaque semaine durant tout le semestre.

Depuis le début du semestre, Le Centre Fries nous emmène à la rencontre de divers acteurs et associations de l’Unifr. Mais le Fries, finalement, kesako? Cette semaine, découvrez le fonctionnement de cet espace à part, faites connaissances avec ses animatrices et animateurs. Concerts, cinéma, repas, discussions et échanges, vivement de retrouver leur programmation en live!


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  • ³¢±ðÌý c’est ce coin tout particulier de l’Unifr, un centre socio-culturel géré par les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ pour les é³Ù³Ü»å¾±²¹²Ô³Ù·±ð·²õ, mais pas que… A suivre sur Ìý±ð³ÙÌý.
  •  de l’AGEF

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«Die Schweiz wird idealisiert» /alma-georges/articles/2020/die-schweiz-wird-idealisiert /alma-georges/articles/2020/die-schweiz-wird-idealisiert#respond Wed, 21 Oct 2020 12:19:28 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11791 Am 28. Oktober wird im Rahmen des Zyklus «Recht im Film» der Rechtswissenschaftlichen Fakultät die Dokumentation «ARADA» im Cinémotion REX Freiburg vorgeführt: Drei Männer erzählen von ihrem Heimweh nach der Schweiz. Hier aufgewachsen, wurden sie wegen Straftaten in die Türkei, das Land ihrer Eltern, ausgewiesen … Wir haben im Vorfeld mit Regisseur Jonas Schaffter ü²ú±ð°ù seinen hochaktuellen und nachdenklich machenden Film gesprochen.

Wie haben Sie den Weg zum Sujet Ihres Films gefunden?
Das ist eine längere Geschichte. Ich habe vor etwa acht Jahren bereits in Istanbul gelebt, habe dort meinen ersten Dokumentarfilm «Offside Istanbul» realisiert und bin seither vernarrt in diese Stadt. Ende 2015 bekam ich dann die Chance, für ein Reisestipendium einer Schweizer Stiftung wieder in die Türkei zu reisen. Ich wollte diese Zeit zu Recherchezwecken eines neuen Filmprojektes nutzen. Bei der Themensuche hat mich die Schnittstelle zwischen der schweizerischen und türkischen Kulturen interessiert. Eine meiner Ideen war, Menschen zu begleiten, die in der Schweiz aufgewachsen und unfreiwillig in der Türkei gelandet sind. Ich hatte aber keine Ahnung, ob ich solche Menschen ü²ú±ð°ùhaupt finden werde. Zwei Tage vor meiner ersten Recherecheise hat mir ein türkischer Bekannter aus dem Kleinbasel eine Liste mit Namen und Adressen von ausgewiesenen Schweiztürken ü²ú±ð°ùreicht. Ich habe daraufhin die ganze Türkei bereist und diese Leute aufgesucht.

Das Schlüsselerlebnis hatte ich dann bereits am zweiten Tag dieser Reise – als ich zuhause bei Vedat (einer der Hauptprotagonisten von «Arada») und seinen zwei Mitbewohnern irgendwo auf der asiatischen Seite Istanbuls sass. Die drei Männer sind alle in der Schweiz aufgewachsen und wurden nach Verbüssen ihrer Gefängnisstrafen in die Türkei ausgewiesen. Sie haben sich danach in einem der unzähligen deutschsprachigen Callcenter Istanbuls kennengelernt und zusammen ihre Schweizer WG gegründet. Sie sprechen ausschliesslich Schweizerdeutsch miteinander. Gemeinsam versuchen sie im Exil an ihrer Schweizer Identität und Lebensweise festzuhalten. Man ist unter Schicksalsgenossen und jeder weiss wie sich der andere fühlt. In der Türkei fühlen sie sich fremd. Ich habe also mitten in Istanbul eine Seite der Schweiz kennengelernt, von der ich vorher noch nichts geahnt habe. Als ich mich in jener Nacht um drei Uhr morgens dann endlich auf den Heimweg machte, war für mich zu hundert Prozent klar: Darü²ú±ð°ù muss ich einen Film machen.

«Arada» bedeutet «dazwischen» auf Türkisch. Was ist Heimat? Kann Heimat nicht auch das «Dazwischen» sein?
Auch ich kann keine abschliessende Antwort darauf geben was Heimat ist. Die Antwort variiert von Mensch zu Mensch. Heimat können Orte, Gerüche oder ganz einfach ein Gefühl sein – meistens positiv konnotiert. Für mich persönlich ist Heimat  stark ortsgebunden – also das Dorf im solothurnischen Jura, wo ich aufgewachsen bin und meine Familie habe. Denke ich an Heimat, schätze ich mich glücklich, diese örtlich festmachen zu können. Und ich bin sehr froh darü²ú±ð°ù, dass ich mich jederzeit dorthin zurückziehen kann. Meine Protagonisten können dies nicht. Für sie wurde entschieden, wo ihre Heimat zu sein hat. Die Idee zum Titel «Arada», also «Dazwischen», entstand erst im Laufe der langen Montagearbeit. Das Thema Heimat war natürlicherweise stets direkt oder indirekt Teil der Gespräche mit den Protagonisten. Dabei wurde deutlich wie nahe Heimat und Identität beieinander liegen. Dieses «dazwischen-» oder «in der Schwebe sein» ist Teil der eigenen Identität. Ich sehe das auch als eine Stärke und Bereicherung, auch wenn oft der Wunsch einer klareren Zugehörigkeit da ist. Ob das «Dazwischen» auch Heimat sein kann? Ich weiss es nicht. Doch denke ich, dass es lohnenswert ist, die eigene Heimat in diesem Dazwischen zu finden.

War die Ausschaffung der Protagonisten die Verbannung aus dem Paradies oder wird die Schweiz idealisiert?
In den Köpfen der Protagonisten ist die Schweiz tatsächlich ein Paradies. Die Schweiz wird idealisiert. Kaum sind sie in der Türkei, der Heimat ihrer Eltern, träumen sie nur von ihrer Heimat in der Schweiz – vom Ort, wo sie aufgewachsen sind, wo man sie versteht, wo sie ihr Umfeld haben und wo sie sich selbst sein konnten. Lange sah es so aus, als könnte ich zumindest einen der Protagonisten während der Dreharbeiten zurück ins «Paradies Schweiz» begleiten. Das wäre sehr spannend gewesen, da ich mir ziemlich sicher bin, dass ihn im vermeintlichen Paradies schnell wieder die Realität einholt. Dieses Bild der Schweiz als Paradies gibt den Protagonisten Kraft. Doch insgeheim wissen sie, dass zurück in der Schweiz auch viele Probleme auf sie zukommen würden. Die Realität in der Schweiz – als Vorbestrafter wieder Fuss zu fassen, Schulden abzuzahlen, die Bürokratie etc. – hat bald nichts mehr mit der idealisierten Schweiz zu tun. Dieses paradiesische Bild der Schweiz fern der Heimat hat mich bei der Arbeit zu «Arada» sehr interessiert. Spannend zu sehen war, wie selbst negative Erlebnisse in der Schweiz ins Positive umgewandelt werden. Bei der Recherche meinte ein Ausgewiesener mal, dass er sogar die Rassistin vermisse, die ihn im Tram immer als «Scheisstürke» bezeichnet habe.

Inwiefern ist die Strafe für die begangenen Straftaten in diesem Fall verhältnismässig?
In meinem Film wollte ich nicht der Frage nachgehen, ob eine Verbannung aus der Schweizer Heimat nach der bereits abgesessenen Haftstrafe gerecht ist oder nicht. Mich interessierte, was mit Menschen und ihrer Identität passiert, die unfreiwillig aus ihrer eigentlichen in ihre angebliche Heimat ausgewiesen werden. Für mich war es schockierend zu sehen, wie Menschen, die in der Schweiz aufgewachsen sind und eine solch starke Bindung zur Schweiz haben, auf praktisch lebenslange Zeit aus der Schweiz verbannt werden können und dabei zu beobachten was mit ihnen und ihrem Umfeld passiert. Man darf nicht ausser Acht lassen, dass die Schweiz im internationalen Vergleich eine der härtesten Einbürgerungspraxen hat und zudem eine äusserst rigide Ausweisungspolitik gegen straffällige Ausländer angewendet wird. Dies führt zu einer explosiven Mischung. Die Verbannung aus der Heimat ist eine zusätzliche Bestrafung – und für die meisten Ausgewiesenen die viel grössere Strafe als die eigentliche Gefängnisstrafe.

Ist Ihr Film eine Dokumentation ü²ú±ð°ù die Reue?
Nicht in erster Linie. Tatsächlich legten wir jedoch während der Montage viel Wert darauf, genau diesem Thema genügend Raum zu geben. Gezielt habe ich die Protagonisten während der Dreharbeiten auch immer wieder mit ihrer Vergangenheit konfrontiert. Diese ist ja auch der Grund für ihr Verharren in der Fremde und daher ihr täglicher Begleiter. Es ist spannend zu sehen, wie der Umgang mit der Vergangenheit und damit verbunden mit Schuld und Reue bei allen dreien sehr unterschiedlich ist.

Sehen Sie sich in rein beschreibender Funktion oder ist Ihre Arbeit ein politisches Statement?
Zu Beginn ging ich ohne politische Motivation an dieses Thema heran. Ich war neugierig und an den Kontrasten, Reibungen, dem Skurrilen dieser Thematik interessiert. Mir war selbstverständlich klar, dass dieser Film wegen seines thematischen Rahmens sehr politisch aufgenommen wird. Doch hatte ich keine Lust darauf, einen aktivistischen Film zu machen. Ich wollte nahe bei den Schicksalen meiner drei Protagonisten bleiben, sie als Beobachter bei ihrem Alltag begleiten und sie immer wieder mit Fragen konfrontieren. Ich denke aber, dass diese Realität, die wir für diesen Film festgehalten und montiert haben, eine sehr politische Kraft hat. Das Abbild dieser verborgenen Realität spricht für sich und soll Probleme aufzeigen, von denen wir hier in der Schweiz nicht die Augen verschliessen dürfen.

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Le droit à l’erreur /alma-georges/articles/2020/le-droit-a-lerreur /alma-georges/articles/2020/le-droit-a-lerreur#respond Fri, 14 Feb 2020 08:44:54 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=10413 Avons-nous droit à l’erreur? Quelle marge nous laisse la justice et celle-ci peut-elle se tromper? Le nouveau cycle du Droit dans le cinéma se penche sur ses questions en six films. Le Professeur Walter Stoffel, organisateur du cycle, a répondu, sans fautes, à nos questions.

Walter Stoffel, cette année le cycle Droit dans le cinéma se consacre à la notion d’erreur. Quel est le point commun des films que vous avez choisis?
C’est d’abord la possibilité de se tromper, que ce soit sur la nouvelle vie qu’on se projette dans l’exil, dans le fait condamner un innocent et de libérer le coupable, ou encore dans la réalisation d’un projet de société qui échoue. Mais ces films ont aussi en commun d’élaborer une réflexion sur la portée de l’erreur. Certaines peuvent et doivent être corrigées, mais il en est d’autres qu’il vaut mieux taire, car leur révélation fait plus de mal que de bien.

Quelle place le droit accorde-t-il à l’erreur?
L’erreur fait partie de la vie. Le droit ne peut l’empêcher. Il pourrait éviter qu’une décision juridique soit prise avant avoir écarté toutes les sources d’erreur. Mais un tel procédé – à supposer qu’il soit possible – a un prix. Il s’agit d’une utopie qui implique que beaucoup de décision ne seraient tout simplement plus prises du tout. Est-ce vraiment ce que nous voulons?

L’erreur n’implique-t-elle pas l’idée de pardon? La notion de jugement peut-elle lui laisser une place?
Non, l’erreur n’implique pas nécessairement le pardon. L’auteur a souvent un droit à l’oubli, mais les victimes, elles, peuvent avoir un droit à ce que nous n’oubliions pas. Il ne s’agit pas seulement d’examiner comment le droit gère l’erreur, mais aussi comment cette façon de faire est perçue – et jugée – par le monde non juridique. Le cinéma peut être un moyen formidable de mémoire collective.

Et qu’en est-il de l’erreur judiciaire ? La prédominance toujours plus importante de la preuve scientifique est-elle garante d’une justice «parfaite»?
Les moyens de police scientifique sont d’un certain secours, mais il ne faut pas se faire d’illusions, surtout quand nous voulons prédire l’avenir. Prévenir un crime est une bonne chose, bien sûr, mais arrêter quelqu’un parce qu’un algorithme le désigne comme futur malfrat, en est une autre.

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  • Le cycle «Droit dans le cinéma» débute cette année le mercredi 19 février 2020, à 18h30 au Cinéma Rex avec une projection de en présence de son réalisateur Samir, qui participera également à la table ronde qui suivra en compagnie de Lisa Mazzone, conseillère aux Etats (GE) et de la Professeure Sarah Progin-Theuerkauf de la Chaire de droit européen et droit des migrations de L’Unifr.
  • Le programme complet du cycle est disponible .
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«1968 – das war ein Jahr, in dem ich mit vielem gebrochen habe» /alma-georges/articles/2019/1968-das-war-ein-jahr-in-dem-ich-mit-vielem-gebrochen-habe /alma-georges/articles/2019/1968-das-war-ein-jahr-in-dem-ich-mit-vielem-gebrochen-habe#respond Thu, 13 Jun 2019 12:51:13 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=8851 Regisseur Wim Wenders kommt nach Freiburg: Der 1995 zum Ehrendoktor unserer Universität ernannte Deutsche zeigt am Donnerstag, 13. Juni 2019 um 19.30 Uhr in der Aula Magna seinen 2018 erschienenen Film «Papst Franziskus – Ein Mann Seines Wortes». Der Weltstar spricht im Interview nicht nur ü²ú±ð°ù seinen Film und den kürzlich verstorbenen Schauspieler Bruno Ganz, sondern erstaunlich offen auch darü²ú±ð°ù, wie der Tod seines Vaters ihn zum Glauben zurückgebracht hat.

Herr Wenders, in Freiburg wird Ihr Dokumentarfilm ü²ú±ð°ù den Papst gezeigt. Worauf sollten wir uns besonders achten?
Eigentlich sollten Sie auf gar nichts achten, sondern sich nur einlassen. Was ja heute nicht selbstverständlich ist. Viele Menschen haben den Film einfach nicht gesehen, «weil der Papst drin vorkommt». Da ist ihnen wegen ihrs Vorurteils eine Überraschung entgangen. Dieser Mann ruft zu einer moralischen Revolution auf, nicht nur unter Christen, sondern allen Menschen guten Willens. Das ist in der Tat hochpolitisch, heute mehr denn je, wo viele unserer ‚World Leader’ keinerlei moralische Autorität mehr darstellen.


Was ist Ihnen aus künstlerischer Sicht speziell gut gelungen?
Ich wollte von Anfang an keinen Film ü²ú±ð°ù den Papst machen, sondern einen mit ihm. Auch meine ‚Meinung’ ü²ú±ð°ù den Papst fand ich unwichtig, Meinungen sieht man in jedem Fernsehfeuilleton, die sind ‚im Dutzend billiger’. Dieser Mann sollte so viel wie möglich selbst zu Worte kommen, mit all den Themen, für die er steht. Ich habe mich ja auch selbst bewusst aus dem Bild genommen und komme als Fragesteller nicht vor, nur ein paarmal als Erzähler. Ich dachte vielmehr: «Wenn ich schon mal das Privileg habe, Auge in Auge mit Papst Franziskus sein zu können, dann möchte ich genau das mit dem Publikum teilen: diesen direkten Blickkontakt, diese Nähe.» Also habe ich mir etwas ausgedacht, das es Franziskus erlauben würde, jedem Zuschauer ins Gesicht zu schauen, als ob sie alle auf meinem Platz säßen. Das ging aber nur, indem ich selbst auf diesen Platz verzichtet habe, zumindest physisch. Der Papst saß deswegen vor einem großen Teleprompter, nur dass darauf natürlich nicht sein Text zu sehen war, er sprach ja völlig spontan, aber eben mein Gesicht, als lebende Frage sozusagen. Und so schaut er jetzt jeden Zuschauer direkt an, indem wir beide zwar ‚Auge in Auge’ waren, aber eben durch diese Technik doch getrennt.

Sie haben ein ambivalentes Verhältnis zur katholischen Kirche, sind sogar aus ihr ausgetreten. Woher dennoch Ihr Interesse am Thema Religion?
Ich bin durchaus immer ein gläubiger Mensch gewesen, aber nicht unbedingt ‚religiös’. Das ist gewaltiger Unterschied, und dazu sagt schon Paulus jede Menge in seinen Briefen. Aber es stimmt, ich bin 1968 aus der Kirche ausgetreten, damals als sozialistischer Student. Das war ein Jahr, in dem ich mit vielem gebrochen habe. Da ging alles Mögliche ab, da waren die Demos, da haben wir gegen Vietnam protestiert, unter anderem die Filmhochschule besetzt und nicht zuletzt die bestehenden Zustände unterwandert und nachhaltig verändert. Danach ging das Filmemachen los, dann eine lange Psychoanalyse, was auch nicht gerade eine ‚religiöse’ Übung ist. Ich war damals auch viel in Japan und hab mich mit dem Buddhismus auseinandergesetzt. Aber bereits Ende der Achtziger bin ich in einem großen Bogen zum Glauben meiner Kindheit zurückgekehrt, ausgelöst durch den Tod erst meines Bruders und dann meines Vaters, die beide im selben Jahr starben, 1989. Meinen Vater habe ich in den letzten Monaten begleitet. Er wusste als Arzt auf den Tag genau, wann er sterben würde, war dabei völlig gelassen und angstfrei und ist dem Tod geradezu froh entgegengegangen, als der Verheißung, die für ihn damit verbunden war. Das hat mich auf eine ganz existentielle Weise zum Glauben zurückgebracht. Ein paar Jahre später bin ich auch wieder in die Kirche eingetreten, jedoch nach dem zwanzigjährigen Umweg nicht durch die katholische, sondern durch die evangelische Tür. Heute bin ich ü²ú±ð°ùzeugter ‚ökumenischer Christ’.

Der kürzlich verstorbene Schweizer Bruno Ganz war einer der Hauptakteure in Ihrem Film «Der Himmel ü²ú±ð°ù Berlin», in dem er den Engel Damiel spielte. Was zeichnete ihn als Schauspieler aus?
Seine große Herzlichkeit, Ehrlichkeit und geradezu fanatische Genauigkeit beim Erkunden eines jeden seiner Charaktere. Ich hatte das Privileg, dreimal mit Bruno arbeiten zu dürfen. Er war mit Sicherheit der größte deutschsprachige Schauspieler seiner Zeit, hat aber aus seiner phänomenalen Begabung nie ein großes Bohei gemacht, sondern war auch immer ungemein bescheiden und um das Wohl seiner Mitschauspieler besorgt, in der Weise, dass er sie auch immer zu Höchstleistungen mitgezogen hat.

An der Universität Freiburg gibt es mit Unicam das grösste Studierendenfernsehen der Schweiz. Wie erklären Sie der Generation Y oder Z die Faszination für eine Kamera?
Diese Faszination muß man denen, glaube ich, nicht erklären. Heute macht praktisch jeder Bilder und Filme und sendet sie sofort in die ganze Welt. Die Faszination der Kamera hat sich multipliziert, auch durchaus auf eine Weise, die man sich vor einem Vierteljahrhundert noch nicht vorgestellt hätte. Erinnern Sie sich an das erste Telefon, das nicht nur eine, sondern auch eine zweite Linse hatte, die ‚nach hinten’ losging? Ich glaube, das war ein Nokia. Damals wurde das vielleicht nur als ein Gimmick angesehen, aber die Selfie-Kultur, die das mit sich gebracht hat, hat auf jeden Fall unser Verständnis von Photographie verändert, letztendlich sogar unsere Gesellschaft. Heute hat ja jeder Mensch praktisch so eine Smartphone-Kamera bei sich, die eben in beide Richtungen Fotos schießt und filmt. Und ich denke mal, das ‚zweite Auge’ wird mindestens so oft genutzt wie das erste, ist dabei aber ungemein narzisstischer ausgestattet als das erste, das sich mehr für die Welt interessiert.

Womit kann man Sie eigentlich begeistern?
Mit Musik (fast) jeder Art. Mit Malerei (fast) jeder Art. Mit Architektur. Mit Romanen. Mit Gedichten.

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  • Wim Wenders’
  • Wim Wenders im Gespräch mit Roger
  • Wim Wenders auf im Rahmen des Zürich Film Festival
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Ein Hauch von Weltruhm – Cannes kommt nach Freiburg /alma-georges/articles/2019/ein-hauch-von-weltruhm-cannes-kommt-nach-freiburg /alma-georges/articles/2019/ein-hauch-von-weltruhm-cannes-kommt-nach-freiburg#respond Thu, 06 Jun 2019 09:40:38 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=8684 Vom 12. – 15. Juni 2019 finden die sechsten Studientage zur theologischen und gesellschaftlichen Erneuerung statt. Der renommierte deutsche Soziologe Hartmut Rosa wird dabei als Talkgast und Hauptredner auftreten. Einen weiteren Höhepunkt bilden die Präsentation des Films ü²ú±ð°ù Papst Franziskus im Beisein des Starregisseurs Wim Wenders sowie das anschliessende Gespräch.

Ein Hauch von Weltruhm wird am Donnerstagabend, 13. Juni durch die Aula Magna der Universität Freiburg wehen, wenn vorgeführt wird. Der Dokumentarfilm des deutschen Filmemachers Wim Wenders feierte vor gut einem Jahr am Festival in Cannes Premiere und wird in Freiburg in der Originalsprache – hauptsächlich Italienisch und Spanisch – mit deutschen Untertiteln sowie Französischer Simultanü²ú±ð°ùsetzung gezeigt. Im Anschluss an die Vorführung stellt sich der Regisseur den Fragen von Prof. Joachim Negel vom Lehrstuhl für Fundamentaltheologie.

Bereits am Nachmittag wird Wim Wenders eine lang ersehnte Lesung zum Thema «Der liebevolle Blick» halten. Am Tag davor läuft mit dem mehrfach preisgekrönten Werk «Der Himmel ü²ú±ð°ù Berlin» einer von Wenders’ ersten Welterfolgen im Kinosaal Miséricorde. Das Fantasy-Drama aus dem Jahr 1987 mit dem kürzlich verstorbenen Schweizer Schauspieler Bruno Ganz wird mit französischen Untertiteln projiziert.

Hartmut Rosa spricht ü²ú±ð°ù seine populäre Resonanz-Theorie
Wim Wenders wird nicht der einzige bekannte Gast der sechsten Studientage zur theologischen und gesellschaftlichen Erneuerung sein. Mit Hartmut Rosa konnten die Veranstalterinnen und Veranstalter auch einen der gefragtesten Soziologen und einflussreicher Diagnostiker unserer Zeit für die Veranstaltung als Hauptreferent gewinnen. Rosa ist Professor für Allgemeine und Theoretische Soziologie an der Friedrich-Schiller-Universität Jena sowie Direktor des Max-Weber-Kollegs in Erfurt.

2018 wurde er sowohl mit dem Erich Fromm-Preis als auch mit dem Paul Watzlawick-Ehrenring ausgezeichnet. Bekannt ist er durch seine Publikationen zu Beschleunigung, zur Theorie von Gemeinschaft und in jüngster Zeit zu Resonanz und Weltbeziehung, worü²ú±ð°ù er auch an den Studientagen referieren wird.

Tagung in Zusammenarbeit mit Yale
Die jährlichen Studientage werden vom Studienzentrum für Glaube und Gesellschaft der Universität Freiburg organisiert und locken jeweils viele bedeutende Vertreterinnen und Vertreter aus Akademie, Kirche und Gesellschaft aus dem In- und Ausland an. An den drei Tagen sollen Perspektiven zur Erneuerung von Theologie, Kirche und Gesellschaft präsentiert und diskutiert werden.Speziell an der diesjährigen Tagung ist, dass sie mit der Yale University (USA) zusammen organisiert wird, genauer gesagt mit dem Yale Center for Faith and Culture. Dessen Gründer und Direktor, der gebürtige Kroate Miroslav Volf, wird denn auch neben Hartmut Rosa als zweiter Hauptreferent auftreten. Der Professor für Systematische Theologie wird an den Studientagen sein neustes Buch «For the Life of the World» vorstellen und die Frage nach der Relevanz der Theologie für das gute Leben in der Welt stellen.

Highlights der Veranstaltung

Mittwoch, 12. Juni:
14.00 Uhr, Kinosaal Miséricorde (MIS 2029): Präsentation des Films «Der Himmel ü²ú±ð°ù Berlin» mit französischen Untertiteln

Donnerstag, 13. Juni:
14.30 Uhr, Aula Magna Miséricorde, «Der liebevolle Blick», Wim Wenders (mit einer Antwort von Miroslav Volf)
16.15 Uhr, Aula Magna Miséricorde, Gespräch, Miroslav Volf, Hartmut Rosa und Wim Wenders
19.30 Uhr, Aula Magna Miséricorde, Kulturabend mit Präsentation des Films «Papst Franziskus – Ein Mann Seines Wortes» (d) und anschliessendem Gespräch mit Wim Wenders

Freitag, 14. Juni:
09.00 Uhr, «Das Resonanzkonzept des guten Lebens» und «Religion als existentielle Sphäre von Resonanz»
16.15 Uhr, Gespräch mit Miroslav Volf und Harmut Rosa

Sämtliche Veranstaltungspunkte erfolgen mit Simultanü²ú±ð°ùsetzung auf Deutsch und Französisch. Interessierte Medienvertreter werden gebeten, sich vorgängig an Andreas Steingruber (andreas.steingruber@unifr.ch, +41 76 504 79 52) zu wenden.

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  • von Wim Wenders
  • «Das gute Leben: Resonanzen in Theologie, Kirche und Gesellschaft»
  • Foto:
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L’identité au cÅ“ur du nouveau cycle «Droit dans le cinéma» /alma-georges/articles/2019/lidentite-au-coeur-du-nouveau-cycle-droit-dans-le-cinema /alma-georges/articles/2019/lidentite-au-coeur-du-nouveau-cycle-droit-dans-le-cinema#respond Mon, 18 Feb 2019 09:03:25 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=7775 Ce printemps, le «Droit dans le cinéma» se penche sur la question de l’identité sous toutes ses formes. Le cycle s’ouvre ce mercredi, 20 février, au cinéma Rex avec la projection de Chris the Swiss, d’Anja Kofmel. Son organisateur, le Prof. Walter Stoffel, répond à quelques questions.

Identité personnelle, nationale, sociale, de genre… Le cycle aborde la question sous toutes ses formes. Quel est le point commun entre ces films?
C’est bien par la question identitaire, que nous nous définissons en tant qu’individu, en tant que groupe ou en tant qu’entité étatique. L’identité est essentielle et fragile en même temps. Autant dire que les règles juridiques sont essentielles, elles aussi. Mais nous ne le réalisons pas toujours à temps. Le cycle aimerait mettre le doigt sur les questions identitaires cachées ou refoulées.

L’identité n’est-elle pas une question toute personnelle? Que vient faire le droit là-dedans? Pour l’individu, elle est en effet très personnelle, c’est bien pour cela qu’elle jouit d’une protection particulière. Mais un groupe, voire la ou les population(s) d’un Etat, ont aussi une l’identité; là encore, un encadrement juridique est nécessaire, si l’on veut éviter des dérapages.

On parle aujourd’hui également du droit à l’identité. Qu’est-ce que cela signifie?
On entend généralement par cette tournure le droit à l’auto-détermination en matière d’identité (culturelle, linguistique, sexuelle), et au respect de ce choix par la société.

Justement, s’il s’agit d’un droit à la naissance, l’identité peut-elle aussi relever d’un choix? 
Oui, la perception d’une personne ou d’un groupe entier peut changer avec le temps. Si ça arrive, c’est souvent douloureux pour la personne concernée. Et c’est même conflictuelle si le changement touche des  groupes, les gens réagissent violemment s’ils se sentent menacés dans leur identité.

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  • sur le cycle «Droit dans le cinéma». La première séance aura lieu le mercredi 20 février 2019 au.
  • de Walter Stoffel
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