Biochimie – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Fri, 28 Feb 2025 08:08:09 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Réquisitoire contre la science sans conscience. /alma-georges/articles/2025/requisitoire-contre-la-sciences-sans-conscience /alma-georges/articles/2025/requisitoire-contre-la-sciences-sans-conscience#respond Thu, 06 Feb 2025 09:16:15 +0000 /alma-georges?p=21957 Etudes trafiquées, résultats impossibles à reproduire, travaux plagiés. Csaba Szabo, l’un des scientifiques les plus cités au monde, dresse un tableau apocalyptique du monde de la recherche biomédicale. Fin connaisseur du milieu, le professeur de l’Université de Fribourg a profité de son année sabbatique pour rédiger Unreliable, un «J’accuse» sans fard, violent comme un pavé dans la mare.

Personne ne saurait décemment soupçonner Csaba Szabo de ne pas aimer la science, lui qui est littéralement tombé dedans quand il était petit. Dans sa Hongrie natale, derrière le Rideau de fer, son héros ne se nommait pas Ferenc Puskás, mais Albert Szent-Györgyi, un compatriote, inventeur de la vitamine C et lauréat du Prix Nobel. Avant même de devenir adolescent, il rêvait de comprendre le vivant, dans son fonctionnement le plus intime, que ce soit en médecine ou en biologie, et de venir en aide aux personnes malades. Un idéaliste, un vrai mais pas un utopiste car ses nombreuses lectures l’ont très vite purgé de toute naïveté. «J’ai eu entre les mains un ouvrage du chimiste Mihály Beck sur la fraude scientifique, se remémore-t-il dans son livre, celui-ci relatait l’histoire de l’homme de Piltdown (une célèbre mystification paléoanthropologique, ndlr.) ou les mystérieux tests de Piccardi (du nom d’un chimiste italien dont les hypothèses sur l’effet des cycles solaires sur certaines réactions chimiques sont controversées).»
Mais Csaba Szabo était certainement loin de s’imaginer qu’il allait un jour à son tour prendre la plume pour dénoncer les gravissimes dysfonctionnements du monde de la recherche: Trop de plagiat! Trop de fraudes! Il n’y tenait plus: il devait le dire, le dénoncer. Cela a donné Unreliable, un pamphlet au vitriol rédigé en quelques mois. Quand un chercheur, qui figure régulièrement dans le haut des classements des scientifiques les plus cités par ses pairs, donne un pareil coup de pied dans la fourmilière, il y a de quoi se faire du souci.

Je dois dire que l’on sort un peu groggy de votre livre. Le monde de la recherche semble être un marigot infect!
Ce que vous dites est vrai, mais cela ne signifie pas qu’il faut se taire en espérant que les problèmes vont se résoudre comme par magie. Si la situation était stabilisée, on pourrait se résigner en se disant que, ma foi, la science est faite par des humains et que ceux-ci ne sont pas parfaits. Hélas, la situation s’aggrave et je crains que cela ne devienne pire encore avec l’avènement de l’intelligence artificielle et du big data. Or, il n’est dans l’intérêt de personnes que le public se défie de la science. Surtout, ne venez pas dire que je suis antiscience, je suis profondément pro-science! Ce sont celles et ceux qui se taisent qui la desservent!

Cela fait 30 ans que vous êtes dans la recherche. Pourquoi dénoncer les dysfonctionnements maintenant?
Il n’y a pas eu un événement déclencheur précis, mais la magnitude du problème devient évidente. De nouveaux logiciels permettent de repérer les images frauduleusement manipulées dans les publications et de détecter le plagiat, dont on commence à se rendre compte de l’ampleur. Il y a aussi ce que l’on nomme les usines à publications, un business florissant de plusieurs milliards de dollars. Moyennant paiement, ces usines fournissent des articles créés de toutes pièces avec des données inventées ou manipulées. Cela devrait être l’un des plus grands scandales des sciences biomédicales.

Mais le fait que vous ayez vous-même été victime de plagiat ne vous a-t-il pas convaincu de prendre la plume?
Quand j’ai vu qu’un de mes articles avait été littéralement copié-collé de A à Z, j’ai pensé: «Mon Dieu! Ils ont vraiment aimé mon article!» Pire encore, ce premier plagiat a lui-même été plagié par d’autres personnes! A vrai dire, cet épisode aurait presque été comique si ce n’était pas si lamentable! J’ai encore une autre anecdote, mais plus grave cette fois-ci: une image de l’un de mes articles publiés il y a 25 ans, à Cincinnati, a été reprise mais en sens inverse. Il s’est avéré que c’était l’un de mes étudiants qui était à l’origine du plagiat et de l’erreur. Nous avons ensuite découvert que, au fil de sa carrière dans différents laboratoires, il s’est livré aux mêmes irrégularités. Il ne s’agissait donc pas simplement d’une erreur! J’ai ainsi compris que, même dans un laboratoire bien géré, ce type de méfait pouvait arriver. Cela dit, ce n’est pas le motif qui m’a poussé à écrire le livre, puisque cette affaire a éclaté alors que j’avais déjà entamé la rédaction. Non, la vraie raison, c’est que j’ai pu bénéficier d’une année sabbatique et que j’avais déjà beaucoup d’informations sous le coude. Et, je tiens à le souligner, le sujet ne concerne pas que la fraude, mais aussi la crise de la réplicabilité en sciences.

Précisément, selon une étude de Nature que vous citez, plus des deux tiers des scientifiques s’estimeraient incapables de reproduire les données publiées par des confrères et consœurs. C’est atterrant! Pourquoi personne n’en parle?
C’est difficile à croire, mais il n’y a pas beaucoup de bailleurs de fonds qui financent des études de réplication directe, pourtant si indispensables! Cette étape permet de reproduire une expérience scientifique en suivant les mêmes procédures et conditions que l’étude originale. C’est uniquement ainsi que l’on peut vérifier la fiabilité des résultats. Plus grave encore, il n’est parfois tout simplement pas possible d’entamer une étude de réplication directe faute de détails dans les publications. Les auteurs n’en fournissent pas suffisamment! Souvent, ils rechignent même à collaborer!

Pour quelle raison? De peur de trahir leurs secrets de fabrication?
Si l’étape de la vérification révèle des erreurs, il y a des conséquences: l’étude doit soit être corrigée, soit rétractée. En revanche, si l’étude ne peut pas être soumise à un examen de réplicabilité, faute d’informations, l’affaire est close. La diligence ne paie pas!

Ne pourrait-il pas y avoir une sorte d’institution faîtière, à l’image de l’agence mondiale antidopage, pour éviter ces abus?
Aux Etats-Unis, la recherche biomédicale est principalement financée par le National Institutes of Health (NIH). Une personne appartenant à cet institut avait proposé de répliquer certaines études indépendamment, mais son idée est restée lettre morte. Par ailleurs, si vous demandez un financement pour tenter de répliquer une recherche déjà existante, il y a fort à parier que vous ne recevrez pas un kopeck! Tout le monde est d’avis qu’il faut financer de nouvelles recherches, mais pas celles de réplication. Il n’y a donc ni argent, ni prestige en la matière. C’est très utile, mais sans glamour. Cela ne vous donnera jamais un Nobel.

Quelle solution préconisez-vous alors?
Une fois que les chercheuses et chercheurs terminent leur étude, ils pourraient mandater un laboratoire indépendant, neutre, avec lequel ils n’ont aucune connexion, afin que celui-ci réplique les résultats clés. Cette étude supplémentaire pourrait figurer en appendice de l’article. Les bailleurs de fonds pourraient financer cette étape.

Mais le nerf de la guerre, c’est l’argent!
Bien sûr, cette précaution éviterait de se fourvoyer dans des études irréplicables et donc de gaspiller de l’argent public! Sans compter que des résultats biaisés peuvent donner lieu à des essais cliniques ou à des médicaments administrés à des humains!

Est-ce déjà arrivé?
Absolument! Récemment, une société de biotechnologie californienne a produit un médicament à partir de données manipulées. Celui-ci a été administré à des patient·e·s victimes d’un accident vasculaire cérébral, avec des conséquences dramatiques: plusieurs sont décédé·e·s! On a vu les mêmes dégâts dans le domaine de la recherche sur la maladie d’Alzheimer.

Ne faudrait-il donc pas criminaliser la fraude?
Bien sûr! Cela devrait être sanctionné au pénal, parce que les fraudeurs et fraudeuses gaspillent de l’argent public. Il y a aussi toutes les chercheuses et chercheurs qui, se basant sur des données erronées, perdent du temps et de l’argent en s’engageant dans une fausse direction.

Vous dénoncez donc une certaine impunité?
Les tricheurs et tricheuses risquent de voir leur étude rétractée, mais rarement un licenciement. Cela n’a rien d’une punition. Dans certains cas, pourquoi ne pas tout simplement leur retirer leurs diplômes et leur demander le remboursement des fonds qu’ils ont touchés?

Au-delà des failles de la nature humaine, vous incriminez le système: l’hyper-compétition pour les financements et la culture du publish or perish.
Mon livre traite surtout du cas des Etats-Unis, où j’ai fait l’essentiel de ma carrière. Je ne dépends pas non plus de financements américains et il est donc également plus facile pour moi de prendre la parole. En Suisse, il me semble, le système reste plus humain, moins rude. L’Université y fournit un financement de base et des infrastructures, même si on doit bien sûr aussi chercher des financements externes. Aux Etats-Unis, c’est tout le contraire. Il y a des frais indirects immenses pour les scientifiques qui doivent donc impérativement trouver des sources de financement. C’est une pression colossale!

Et certaines personnes doivent de surcroît composer avec un statut précaire.
Effectivement, certains chercheur·euse·s ont un visa, le J-1 notamment, dont le maintien dépend des financements obtenus. Cela peut inciter à embellir des résultats.

Pour voir son étude publiée dans une revue, il faut soumettre ces résultats à un comité de pairs. Pour quelle raison, est-ce que cette instance ne suffit pas?
Les gens s’imaginent que d’être évalué par les pairs équivaut à une validation indépendante des résultats. Ce n’est pas cela du tout. Cela signifie uniquement que trois personnes jettent un œil aux données, en partant du principe qu’elles n’ont fait l’objet d’aucune manipulation et ont été obtenues dans les règles de l’art.

J’imagine que vous avez déjà été évaluateur?
Bien sûr. Et j’ai réalisé que, lorsque l’on refuse un article dans une revue, il y a de fortes chances qu’il se retrouve publié dans une revue moins regardante. L’ironie, c’est que l’évaluateur peut même devenir le complice involontaire d’une faute scientifique! Je m’explique: Si un membre d’un comité d’évaluation détecte un problème, voire des signes de fraude à l’image, et qu’il le signale aux auteurs, ces derniers peuvent effectuer les corrections et retenter une soumission ailleurs. Contre son gré, l’évaluateur aura contribué à maquiller un méfait!

Ne peignez-vous pas le diable sur les murailles? Les publications de Didier Raoult, pour prendre l’exemple le plus connu dans le monde francophone, ont été rétractées. N’est-ce pas la preuve que les garde-fous fonctionnent?
Le nombre de rétractions est d’ailleurs à un haut historique, en partie grâce à l’intelligence artificielle qui permet de repérer les fraudes et en partie grâce aux data detectives. Ces derniers utilisent des plateformes, notamment PubPeer, pour dénoncer les fraudes en sciences. Parfois, il faut attendre plusieurs années avant que les articles soient rétractés. Hélas, cela reste la pointe de l’iceberg. Ce que je trouve vraiment tragique, c’est que l’évaluation critique et le nettoyage de la littérature scientifique sont actuellement effectués par des détectives scientifiques, essentiellement des amateurs privés dévoués ! Elles ne sont pas effectuées par les organismes subventionnaires, les ministères de la santé ou les éditeurs qui publient les revues scientifiques.

Avec ce livre, ne craignez-vous pas d’amener de l’eau au moulin des complotistes?
On ne convaincra de toute manière jamais un platiste du bien-fondé de la science. Mon livre est destiné aux personnes qui s’intéressent et aiment la science. Gardons aussi à l’esprit que, sur les millions d’articles publiés chaque année, même si certains résultats ne sont pas réplicables, certains vont déboucher sur des avancées médicales qui sauveront des vies.

Allez-vous changer de carrière pour favoriser l’intégrité scientifique ou pour catalyser une réforme?
Non, je ne dispose d’aucune influence politique pour le faire. J’ai tout de même proposé la candidature d’Elizabeth Bik, l’une des plus importantes détectives scientifiques, et celle du site web Pubpeer pour les prix Einstein de l’année dernière. A ma plus grande joie, ils les ont d’ailleurs reçus. Je participerai également à une réunion à Oxford, axée sur l’intégrité scientifique et la réforme, organisée par Dorothy Bishop, une figure importante des efforts de reproductibilité. Je continuerai à faire de petites choses comme cela, mais mon objectif principal reste la recherche biomédicale.

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Tanzende Moleküle /alma-georges/articles/2018/tanzende-molekuele /alma-georges/articles/2018/tanzende-molekuele#respond Tue, 08 May 2018 13:51:55 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=6408 Nano! Bei der Wissenschaft zum Zvieri befassten sich die Kinder dieses Mal mit kleinsten Teilchen – und was diese bewirken.

Vom Leuchten der Schmetterlingsflügel bis zu fluoreszierenden Quallen, von der Oberfläche von Salatblättern bis zur Auflösung des Tees im Wasser: Nanoteilchen sind für viele spannende Effekte verantwortlich. Das und vieles mehr erfuhren die Kinder am Event «Wissenschaft zum Zvieri» an einem abwechslungsreichen Nachmittag.

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Mehr zu den Slammern online:

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Frauenpower in der Naturwissenschaft /alma-georges/articles/2018/frauenpower-in-der-naturwissenschaft /alma-georges/articles/2018/frauenpower-in-der-naturwissenschaft#respond Wed, 02 May 2018 12:00:23 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=6383 Aushängeschilder des Adolphe Merke Instituts (AMI), erfolgreiche Wissenschaftlerinnen und Familienfrauen – Prof. Alke Fink und Prof. Barbara Rothen-Rutishauser teilen sich seit 2011 neben der Professur auch die Leitung der Gruppe Bio-Nanomaterialien an der Universität Freiburg. Im Interview verrät Prof. Alke Fink, was man alles erreichen kann, wenn man Spass an seinem Job hat.

Frau Fink, was ist Ihre Aufgabe an der Unifr?
Ich bin Professorin einer Forschergruppe am Adolphe Merkle Institut, das heisst, wir forschen im Bereich Nanotechnologie und meine Gruppe bildet dementsprechend viele Doktoranden aus. Zudem bin ich zu 40 Prozent als Professorin am Chemiedepartement der Universität Freiburg angestellt.

Mit welchen Fragen kann ich mich an Sie wenden, wenn ich eine Expertenmeinung benötige?
Ich kann Ihnen weiterhelfen, wenn Sie wissen wollen, wie Sie Nanopartikel messen oder detektieren können oder wenn Sie schauen wollen, ob es solche Partikeln in Produkten hat (Kosmetik, Lebensmittel, etc.)

Wann kamen Sie auf die Idee, dass Chemie, bzw. später Materialwissenschaften etwas für Sie sein könnten?
In der elften Klasse hatte ich eine superstrenge Chemielehrerin, welche die wenigsten Schüler mochten. Durch diese Strenge hat sie aber auch die Leute total herausgefordert. Die hat das dann irgendwie aus mir herausgekitzelt und ab da war klar, dass ich Chemie studieren möchte.

Gab es auch noch andere Mädchen, die diese Motivation entwickelten?
Kaum.

Worauf führen Sie das zurück?
Ich hab das Gefühl, dass Mädchen schon von ganz früh an denken, dass sie schwächer in Mathematik und Naturwissenschaften sind. Umgekehrt auch bei den Jungs, die eher von sich behaupten, sprachlich nicht so talentiert zu sein.

Wird einem das schon als Kind so eingetrichtert?
Das frage ich mich auch. Mir wurde z.B. nicht gesagt, ich sei schlechter in Mathe als in Sprachen. Aber meine Mutter z.B. war der Meinung, ich solle «etwas mit Latein und Sprachen» machen. Mein Vater fand Mathematik passender. Vielleicht können Mädchen wirklich besser lesen oder sie schreiben lieber – aber dass einem das eingetrichtert wird, kann ich nicht bestätigen. Da gibt es aber sicher verschiedene Studien darüber.

Zieht es mittlerweile mehr Frauen in die Naturwissenschaften?
Ich glaube schon. Wir haben z.B. bei uns in der Gruppe ca. 50 Prozent Frauen und 50 Prozent Männer. In Barbara Rothen-Rutishausers Bereich – der Biologie – hat es z.B. einen ziemlich hohen Frauenanteil. Durch unser flexibles Arbeitsmodell erhalten wir auch viele Bewerbungen von Wissenschaftlerinnen, die z.B. schon Mama sind und nach einer Teilzeitstelle suchen. Barbara und ich machen ziemlich viel Mentoring und das scheinen die Frauen positiv aufzunehmen.

Wie stellen Sie es bei Ihrer Tochter an, dass die sich für Naturwissenschaften interessiert?
Das ist nicht schwierig, wenn Mama und Papa in diesem Bereich arbeiten. Als Jugendliche versucht man zwar meist, in die Gegenrichtung zu steuern, aber sie war natürlich oft bei mir im Labor und diesen Themen deshalb schon seit klein eher «ausgesetzt». Sie ist jetzt 14 und hat noch keine komplizierte Physik oder Chemie in der Schule. Aber ich versuche sie zu motivieren, indem ich sie positiv unterstütze, wenn sie z.B. eine etwas anspruchsvollere Mathe-Aufgabe richtig gelöst hat. Uns ist es wichtig, dass sie versteht, was sie gerade tut und eine Aufgabe nicht einfach nur löst, damit sie gelöst ist.

Also kein Chemiebaukasten zu Weihnachten?
Um Gotteswillen, nein! Aber ich muss fairerweise schon gestehen: Sowohl mein Mann als auch ich hatten als Kinder bereits einen eigenen Chemiebaukasten. Viele meiner Chemiker-Kollegen übrigens auch.

Woher nehmen Sie die Zeit und Energie, der Familie, 30 Angestellten, eigener Forschung, Publikation und Institutsleitung gerecht zu werden?
Wenn man Teilzeit arbeitet, entwickelt man eine unglaubliche Effizienz. Da hat man seine fixen Punkte, die zu einem bestimmten Zeitpunkt erledigt sein müssen und zwischendurch auch viel Unvorhergesehenes. Prioritäten zu setzen ist wichtig, um in der Sache, an der man gerade dran ist, 100 Prozent geben zu können. Fairerweise muss ich aber auch sagen, dass mein Mann auch in einem reduzierten Pensum arbeitet. Wir haben uns privat alles sehr gleichmässig aufgeteilt. Und man muss sich abgrenzen können – das Gehirn braucht auch mal Pause, um wieder kreativ sein zu können.

Wie sehen diese Pausen bei Ihnen aus?
Ich koche sehr viel und gerne und wir rösten Kaffee zu Hause. Ein riesiges Hobby ist auch das Reisen – wir lieben es, jede freie Minute einen neuen Trip zu planen. Und um den Kopf zu leeren natürlich Sport!

Sie teilen sich die Professur und die Leitung der Gruppe Bio-Nanomaterialen mit Prof. Barbara Rothen-Rutishauser – wie kamen Sie auf die Idee einer Doppel-Professur?
Für uns beide war klar, dass wir das nur gemeinsam machen möchten. Die Gruppenleitung ist eine 150 Prozent-Stelle und wir hatten vor sechs Jahren, als das Thema aktuell war, beide noch kleinere Kinder. Wir hatten das Glück, dass es an der Universität Freiburg bereits andere Doppelprofessuren gab – also nutzten wir die Chance und bewarben uns gemeinsam. Dass wir unterschiedliche Expertise haben, half sicher auch.

Hat Ihr eigener Lebensentwurf Auswirkungen auf Ihre 30 Angestellten? Z.B. in Sachen Teilzeitarbeit?
Auf jeden Fall! Wir haben in der Gruppe zahlreiche Familienmodelle, von teilweise Home Office zu reduzierten Pensen usw. und unterstützen das mit Leib und Seele. Man hat auch ein anderes Verständnis, wenn mal jemand wegen eines Kindes ausfällt.

Solche Chefinnen wünscht sich doch jeder!
Ich denke, jeder, der selber solche Situationen erlebt hat, kann sich da reinfühlen. Es ist nicht immer einfach, einen Weg zu finden, der für sich, die Familie und den Job passt – und für andere ist es manchmal schwierig, Verständnis aufzubringen.

Welches sind momentan die wichtigsten Projekte, an denen Ihr Team arbeitet?
Wir sind eine sehr interdisziplinäre Gruppe. Chemiker, Physiker, Biologen – alles bunt gemischt. Dies führt zu einem ausgedehnten Forschungsgebiet. Wir arbeiten vor allem mit Nanopartikeln und forschen dort, wie Nanopartikel mit z.B. Zellen, wechselwirken. In den letzten Monaten hatten wir einige sehr grosse Projekte. Es ging darum, Methoden zu finden, diese Nanopartikel in Konsumentenprodukten wie z.B. Kosmetika oder Lebensmitteln zu detektieren. Wir befassen uns vor allem damit, wie man diese Nanopartikel erfassen und analysieren kann. Früher oder später wird dies für die Verbraucher auf den Verpackungen deklariert werden müssen. Diese Nanopartikel sind manchmal wie die Nadel im Heuhaufen – und genau damit beschäftigen wir uns.

Was wünschen Sie sich für die Zukunft des Lehrstuhls?
Ich würde mir wünschen, dass das Arbeiten auf universitärer Ebene noch familienfreundlicher wird. Meetings beispielsweise auf die Mittagspause legen und nicht abends auf 18 oder 19.30 Uhr. Klar ist das manchmal schwierig zu organisieren. Andererseits ist es oft auch schwierig, abends noch eine Kinderbetreuung aufzutreiben.

Und was wünschen Sie sich privat?
Abends nach Hause zu kommen und einfach Feierabend zu haben. Forschung ist eine Sache, die einen irgendwie immer verfolgt. Da kommen die Ideen auch, wenn man gerade nicht arbeitet. Wenn man seinen Job liebt, ist es manchmal schwierig, das Hirn auszuschalten. Andererseits ist es genau diese Leidenschaft, die eine enorme Energie und Motivation verleiht.

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Das innere Zeitgefühl: Einst Esoterik, heute Nobelpreis /alma-georges/articles/2017/das-innere-zeitgefuehl-einst-esoterik-heute-nobelpreis /alma-georges/articles/2017/das-innere-zeitgefuehl-einst-esoterik-heute-nobelpreis#respond Mon, 13 Nov 2017 08:14:58 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges/articles/2017/das-innere-zeitgefuehl-einst-esoterik-heute-nobelpreis Die Erforschung des Schlafs wird für die 24-Stunden-Gesellschaft zusehends wichtiger. Rund ein Viertel der Bevölkerung leidet denn auch unter Schlafstörungen. Aber was passiert nachts im Kopf? Wie können wir das Gehirn beeinflussen? Ein Versprechen für die Zukunft oder mischt sich die Wissenschaft jetzt auch noch in den letzten Winkel unseres Lebens ein? Zum ersten Mal in seiner bald 20-jährigen Geschichte findet ein Wissenschaftscafé der Universität Freiburg in Murten statt. Für den nicht ganz alltäglichen Anlass stellt die Stadt Murten ihre Rathaushalle zur Verfügung, die sonst Ehrengästen vorbehalten ist.

Herr Albrecht, wozu braucht es Schlafforschung oder anders gesagt, inwiefern könnte eine erfolgreiche Schlafforschung das Leben der Menschen verbessern?
Die Schlafforschung lässt uns verstehen, warum wir von der Biologie in unserem Körper «gezwungen» werden auszuruhen. Leider verstehen wir nicht genau, warum das so ist, aber wir haben viele Hinweise, dass Schlaf für unsere Gesundheit sehr wichtig ist. Wenn wir verstehen wie Schlaf funktioniert können wir Krankheiten wie Übergewicht, Krebs und Depressionen besser entgegenwirken.

Wie gelangen Sie zu neuen Erkenntnissen? Wie sieht Ihr Alltag aus?
Wir brauchen im Labor die Maus, um die Informationen im Erbgut zu studieren, die einen Einfluss auf das Schlafverhalten haben. Da die Erbinformation in der Maus mit der im Menschen sehr ähnlich ist, können wir Rückschlüsse auf den Menschen ziehen.

Was fasziniert Sie persönlich am Thema Schlaf?
Schlaf ist heute noch wenig verstanden und übt deshalb eine Magie aus. Diese Magie zu entzaubern durch das Verstehen der biochemischen Zusammenhänge die zu diesem Verhalten führen ist faszinierend.

Würden Sie heute nochmals dasselbe Forschungsthema wählen?
Interessanterweise habe nicht ich das Forschungsthema gewählt, sondern es hat mich gewählt. Während meiner Forschung habe ich Beobachtungen gemacht, die mich zum Thema Schlaf führten.

Haben Sie einen Tipp, wie man seinen Schlaf verbessern kann? Was erzählen Sie Ihren Studierenden?
Schlaf wie auch unsere innere Uhr werden sehr stark von der Umwelt beeinflusst. Daher ist es wichtig, auf den eigenen Körper zu «hören» und die Sensibilität zum eigene Körper zu bewahren. Vor 20 Jahren galt das innere Zeitgefühl als eine eher esoterische Angelegenheit, dieses Jahr wurde dafür der Nobelpreis vergeben!

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  • Das findet am Donnerstag, 16. November 2017 um 18.00 Uhr im Rathauskeller in Murten statt
  • Biochemiker am Departement für Biologie
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