anthropologie – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Wed, 03 Jul 2024 06:36:26 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Epilogue pour des trésors glanés sur les cinq continents /alma-georges/articles/2024/epilogue-pour-des-tresors-glanes-sur-les-cinq-continents /alma-georges/articles/2024/epilogue-pour-des-tresors-glanes-sur-les-cinq-continents#respond Tue, 18 Jun 2024 11:46:55 +0000 /alma-georges?p=20436 Chassés en mars des prisons de Bulle où ils avaient trouvé un havre temporaire, les 2000 objets ethnographiques glanés par les premiers anthropologues de l’Université de Fribourg, dans des circonstances et selon des modalités à éclairer, ont finalement pu trouver un nouveau foyer. Après une angoissante période d’incertitude, les membres de l’Association Pro Ethnographica ont déniché des locaux adaptés au Marly Innovation Center. Alors que l’emménagement est en cours, Milène C. Rossi, présidente de l’association, et Hans Werhonig, membre du comité, ne cachent pas leur soulagement.

En décembre, nous vous avions rencontrés presque désespérés car les 2000 objets de votre précieuse collection risquaient de se trouver à la rue.
Nous ne dirions pas désespérés mais plutôt «embêtés». Au sein de Pro Ethnographica, nous travaillons toutes et tous bénévolement et nos disponibilités sont donc limitées. Devoir gérer cette situation en marge de nos emplois respectifs n’était évidemment pas très confortable. Cela dit, nous n’avons même pas eu le temps de nous faire du souci. Peut-être que nous étions même dans le déni!

Comment avez-vous réussi à débloquer la situation?
Nous avons frappé à de nombreuses portes, principalement à Fribourg, d’où viennent les membres du comité, ce qui a permis d’établir des contacts et de visiter des locaux sur place. Nous avons eu de multiples échanges très intéressants avec beaucoup de personnes qui se sont montrées très solidaires et nous ont donné de nombreuses pistes. Qu’elles en soient chaleureusement remerciées!

Et j’imagine que, pour corser le tout, stocker cette précieuse collection requiert des conditions particulières?
Il est vrai que nous avons des exigences bien spécifiques: il nous faut de l’espace, une certaine sécurité afin d’éviter les vols, des pièces dont la température et le taux d’humidité soient sous contrôle et facilement accessibles de surcroît. Tout cela à un prix abordable, bien sûr.

C’est donc ainsi que vous avez jeté votre dévolu sur le Marly Innovation Center (MIC)?
C’est David Da Cruz, l’un de nos collègues fribourgeois, qui nous en a suggéré l’idée. Il s’est avéré qu’Anne Lachat, l’une des membres de notre comité, connaissait très bien Jean-Marc Métrailler, le directeur du MIC. Hans Werhonig, Thomas Merz, Anne Lachat et Ming Liu Baier ont visité les lieux et le contact humain a fait le reste.

Ces locaux qu’occupait auparavant l’entreprise Ilford conviennent-ils au stockage des objets de votre collection?
Nous avons évalué les risques potentiels avec Valentin Boissonnas de la Haute-Ecole ARC de Neuchâtel. Grâce à son expertise, nous avons pu neutraliser les possibles dangers, tels que l’excès de lumière et la présence d’insectes indésirables.

L’argent étant le nerf de la guerre, le loyer est-il abordable?
Il est tout à fait abordable pour le nombre de mètres carrés à disposition. Rien n’est gratuit cependant et il est clair que la responsabilité d’une telle collection ne saurait reposer éternellement sur les frêles épaules de bénévoles. Nous avons notamment pu bénéficier de l’aide financière de l’Office fédéral de la culture et de la Loterie Romande pour un projet, mais nous explorons plusieurs pistes, dont celle de l’Université de Fribourg, où ont été stockés ces objets durant des décennies. Nous verrions d’un bon œil un coup de pouce de la part de cette dernière en échange d’un accès total à notre collection. Quant à l’argent des contribuables, nous préférons ne pas y avoir recours ou ne l’utiliser qu’avec une extrême parcimonie.

Et y a-t-il une nouvelle date butoir à partir de laquelle vous devrez à repartir?
Nous avons signé un bail pour une durée de 10 ans, ce qui est long et nous permettra d’éviter de retraverser une phase d’incertitude comme celle que nous venons de connaître.

L’histoire coloniale a le vent en poupe, avez-vous pu créer des synergies avec des chercheuses et chercheurs, notamment de l’Université de Fribourg?
Nous avons eu la chance d’avoir été invités à l’après-midi de présentations qui précédait le . Des étudiant·e·s y ont exposé leurs recherches menées sur les collections de Pro Ethnographica. Il nous semble que l’intérêt est là. C’est un bon signe. Nous encourageons vivement le corps enseignant et les étudiant·e·s à prendre contact avec nous car la collection doit vivre et ne pas rester dans ses boîtes, même si elles sont très jolies.

Certains objets sont très beaux et ont une grande valeur ethnographique. Le public non initié pourra-t-il également en profiter?
Tout le monde est le bienvenu. Il suffit de faire une demande à Pro Ethnographica. Nous organisons des visites pour des groupes jusqu’à douze personnes. Cela dit, il faudrait que nous puissions mettre des objets en valeur, mais installer des vitrines prendrait de la place et s’avérerait dispendieux. En dehors de nos locaux, nous avons établi des contacts avec de potentiels lieux d’exposition grâce aux recherches de Sylvia Hobbs, qui a travaillé pour nous. Nous souhaiterions également beaucoup que des étudiant·e·s mettent sur pied une exposition. Cela constituerait une excellente préparation à la vie professionnelle, par exemple dans le cadre d’un module d’histoire de l’art, d’anthropologie, de science des religions, de muséologie ou autre.

Pour finir, ces écueils ne vous font-ils pas regretter de vous être embarqués dans la galère Pro Ethnographica?
Sur le plan humain, nous sommes une très bonne équipe, ce qui permet des échanges ouverts et, surtout, d’affronter sereinement les difficultés. Les quelques désagréments passagers ne rendent que plus belle l’aventure Pro Ethnographica!

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  • Photo: © Stéphane Schmutz /
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Une importante collection ethnographique bientôt SDF /alma-georges/articles/2023/une-importante-collection-ethnographique-bientot-sdf /alma-georges/articles/2023/une-importante-collection-ethnographique-bientot-sdf#respond Fri, 15 Dec 2023 07:26:03 +0000 /alma-georges?p=19421 Tels les parents du divin enfant, les membres de Pro Ethnographica cherchent déséspérement un nouveau toit pour accueillir la prunelle de leur yeux, une collection ethnographique de plus de 2800 pièces. Glânés aux quatre coins de la planète par les premiers anthropologues de l’Université de Fribourg, puis stockés durant des décennies dans les sous-sols de Miséricorde, ces objets avaient finalement trouvé refuge dans les anciennes prisons du château de Bulle. Malheureusement, dans quelques mois déjà, le bail arrivera à son terme. Milena Rossi, présidente de Pro Ethnographica, tire la sonnette d’alarme.

Trois ans après votre installation au château de Bulle, vous allez devoir évacuer les lieux. Que va-t-il advenir des 2000 objets de la collection si aucune solution n’est trouvée?
Les objets seront de toutes manières conservés, quoi qu’il arrive. Le worst case scénario étant un dépôt ou compactus. Ils ne seront ni vendus (pas de mon vivant en tout cas!) ni dispersés. Sinon nous aurions fait tout cela pour rien. Nous pouvons bien entendu faire un prêt «longue durée» pour un musée, qui a des liens thématiques avec nous afin que les objets soient valorisés et montrés.

L’ancienne prison de Bulle constituait une solution temporaire, n’a-t-il pas été possible de trouver une alternative viable entre-temps?
Comme souvent, il y a beaucoup de discussions et d’intérêt, et ce depuis longtemps, mais lorsque les choses deviennent concrètes, c’est un peu plus difficile. Et c’est normal car ce sont des engagements importants pour ceux qui les prennent, enfin surtout pour les institutions qui nous accueilleraient. La Suisse est un des pays qui compte le plus de collections et nous ne sommes donc pas les seuls à avoir envie d’avoir un espace à nous. Les dépôts des musées sont pleins et ces derniers n’exposent en général que 2 % de leur réserve.

Depuis que vous avez récupéré ces collections ethnographiques, quel a été le travail effectué par Pro Ethnographica?
Nous avons obtenu près de CHF 200 000.- de l’Office Fédéral de la Culture et de la Loterie Romande, ce qui n’est pas peu, pour un projet de recherche de provenance. Nous avons confié cette mission au Cabinet Lange & Schmutz, auquel l’argent revient en transitant par Pro Ethnographica. Ça a été une belle victoire que d’obtenir ce soutien financier pour lequel nous sommes très reconnaissants. Les élèves de la Haute Ecole de Neuchâtel (ARC) rénovent nos objets, ce qui est une situation gagnant-gagnant pour eux et nous. Nous tenons informés notre «fan club» avec la publication de notre Gazette, petit journal digital, qui paraît environ trois fois l’an. Nous avons aussi publié le très bel ouvrage du Professeur François Ruegg, avec une ligne de publication dans la maison d’édition Kment Verlag. D’autres ouvrages suivront. N’oublions pas de mentionner notre site web :

Que vous reste-t-il à faire?
Nous ne nous fixons pas de limites hormis celles que nous imposent nos ressources en temps. Les membres du comité ne sont pas payés. Pour prendre mon exemple, je suis la Présidente mais je travaille à 80 % au théâtre des marionnettes à Genève. Ça nous laisse peu de temps pour toutes nos ambitions, donc nous avançons au coup par coup. Nous avons la chance de bénéficier en la personne de Sylvia Hobbs d’une collaboratrice pour quelques temps. Je suis toujours impressionnée du chemin qui a été accompli par la seule volonté et force de notre comité. C’est une équipe remarquable!

Pour jeter une bouteille à la mer, quel est l’endroit de vos rêves pour accueillir les collections de Pro Ethnographica?
Le plus important sont les conditions de conservation (pas d’humidité ou autre moisissure), pour une surface d’environ 200 m2, ça dépend si les objets sont exposés ou en étagère. En ce qui concerne le lieu, nous ne sommes pas liés géographiquement au Canton de Fribourg selon nos statuts. Le mieux serait bien entendu que les objets soient visibles mais une solution de dépôt avec accès peut bien entendu être envisagée. Le plus important pour nous est d’éviter des coûts fixes trop élevés pour investir notre budget dans de la recherche ou autres. Si nous avons des dépenses fixes, il nous faudrait plus de revenus et donc facturer des tickets d’entrée, mais alors là, on s’éloigne souvent de la fameuse «mission pédagogique» des institutions de recherche. Et la recherche, c’est quand même un peu dans notre ADN, vu que la collection venait de l’Université de Fribourg. Pour conclure, j’ai vraiment le sentiment, et c’est peut-être un peu présomptueux de ma part, que tout le monde «aime» Pro Ethnographica et nous soutient. Il faut juste trouver le «chemin».

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Lucy in The Sky with Diamonds /alma-georges/articles/2022/lucy-in-the-sky-with-diamonds /alma-georges/articles/2022/lucy-in-the-sky-with-diamonds#respond Thu, 17 Mar 2022 08:18:06 +0000 /alma-georges?p=15437 In einem explorativen Workshop unter der Leitung von Prof. Dr. Chantal Martin Sölch wurde am Standort Pérolles kürzlich ein Überblick über die Projekte zum Thema psychedelische Forschung an der Universität Freiburg gegeben. Eine Reise durch die Studienlandschaft der Schweiz.

«Let’s make science, not war!» forderte Doktorand Federico Seragnoli in seinem Einstiegsvortrag die Anwesenden auf. Er ist Mitbegründer der ALPS-Konferenz, die es Forschenden ermöglichen soll, ihr Wissen über die gegenwärtige Situation im Bereich der Psychedelika (u. a. LSD, DMT, Psilocybin und MDMA) und seine zukünftigen Entwicklungen zu erweitern und zu vertiefen. Es sei auch Ziel des explorativen Workshops an der Unifr, die Kooperation und der Vertrauensaufbau zu fördern, weil «wissenschaftliche Forschung ohne Zusammenarbeit und Vertrauen mit Kolleg_innen aus anderen Ländern nicht denkbar ist.»

Back to the future
Im Laufe der Geschichte haben viele (traditionelle) Gesellschaften weltweit Psychedelika gekannt und mit ihnen gearbeitet. Weil die internationale Gesetzgebung ihre Verwendung aber selbst zu Forschungszwecken verboten hat, wurde das wissenschaftliche Verständnis ihrer Wirkungen lange vernachlässigt. Dank der partiellen Freigabe dieser Substanzen in einigen Teilen der Welt erlebte die Wissenschaft in den letzten Jahren eine «Renaissance», mit wichtigen vorläufigen Ergebnissen aus dem Bereich der Neurowissenschaften und der Psychotherapie. Da die Schweizer Gesetzgebung die Forschung an diesen Substanzen erlaubt, fördert die Schweiz ein produktives und offenes Umfeld, das international auffällt. Die Substanzen sind zwar illegal, aber das Gesetz erlaubt ihre Verwendung zu Forschungszwecken. Fun Fact: Während die kleine Schweiz Forschungsgruppen an mittlerweile fünf Institutionen hat (z.B. Universitäten Freiburg, Genf, Basel und Zürich), gibt es in eine grossen Land wie Italien nur eine.

Compassionate use
«Darüber hinaus können Psychiater_innen einen Antrag auf compassionate use stellen», erklärte Seragnoli, d.h. eine Genehmigung für die Verwendung von Psychedelika und ihre Verschreibung als Arzneimittel zur Linderung von behandlungsresistenten Psychopathologien. In dieser Hinsicht ist die Schweiz auf internationaler Ebene einzigartig und verfügt über sehr kompetente und renommierte Expert_innen.

Ayahuasca
Wie bereits erwähnt, kennen und schätzen bestimmte Gesellschaften den Umgang mit psychedelischen Substanzen schon sehr lange. Dr. Ilana Berlowitz referierte über Behandlungen auf der Grundlage psychedelischer bzw. psychoaktiver Pflanzen in der traditionellen Heilkunde des peruanischen Amazonasgebiets. Dieses verfügt über eine enorme biologische Vielfalt bzw. Vielfalt an Heilpflanzen, gepaart mit einer grossen kulturellen Diversität. Das berühmteste Heilmittel mit wachsender internationaler Popularität ist aktuell Ayahuasca. Es wird in einem zeremoniellen Rahmen angewandt, erzeugt Brechreiz und veränderte Bewusstseinszustände. Es gibt zunehmende wissenschaftliche Belege für den Nutzen für die psychische Gesundheit, z. B. bei Suchterkrankungen und schweren Depressionen. Die peruanische Amazonas-dieta wird von Heilern begleitet. Sie beinhaltet soziale Abgeschiedenheit (z.B. in einer Hütte), Ernährungsregeln und -beschränkungen, und die Einnahme von Psychoaktiva. Prof. Dr. Paul Cumming berichtete in seinem Vortrag zudem über die Psychopharmakologie von Ayahuasca.

PROOF
Im Laufe des Nachmittags stellte sich auch die Studierendenvereinigung PROOF vor. Co-Präsidentin Clara Acien präsentierte die Ziele: die wissenschaftliche Ausbildung und Sensibilisierung der Vereinsmitglieder, die Kommunikation über interdisziplinäre wissenschaftliche Forschung zu psychedelischen Substanzen und die Prävention und Schadensbegrenzung im Zusammenhang mit dem Konsum von psychedelischen Substanzen. Unter den zahlreichen Aktivitäten gehören regelmässige Talks, Screenings, Papierclubs und Booklets zur Prävention. Auch ist eine kleine Bibliothek mit Büchern zum Sujet ist vorhanden. PROOF legt auch viel Wert auf die interdisziplinäre Arbeit. Schliesslich sind Psychedelika in Geschichte, Theologie, Philosophie, Wirtschaft etc. thematisiert. «Unseren Verein gibt es erst seit ca. einem Jahr, erfreut sich aber bereits jetzt grosser Beliebtheit», berichtete Clara. «Wir fokussieren uns hauptsächlich auf die Wissenschaft, aber falls Menschen mit Problemen auf uns zukommen, weisen wir sie an eine geeignete Beratungsstelle weiter.» Das Zentrum für Gesundheitspsychologie der Unifr organisiert auch Gesprächsgruppen und monatliche Treffen zu verschiedenen Themen (u.a. Gruppe für suchtkranke Erwachsene, zur Integration psychedelischer Erfahrungen).

 

 

±·±ð³Ü°ù´Ç±è±ô²¹²õ³Ù¾±³ú¾±³Ùä³Ù
Prof. Dr. med Gregor Hasler sprach über die Sicherheit der psychedelischen Psychotherapie. Nach einem Stroke haben viele Menschen mit den Folgen der Hirnverletzung zu kämpfen. Bis heute gibt es keine Kur, aber Mittel zur Verbesserung der neuen Plastizität mit Psychedelika. Doch Hasler warnt: «There’s so much bullshit going around!» Beim Thema ±·±ð³Ü°ù´Ç±è±ô²¹²õ³Ù¾±³ú¾±³Ùä³Ù ging Msc. Abigail Calder spezifisch auf LSD ein und präsentierte Forschungsergebnisse auf molekularer, neuronaler, dendritischer (Dendriten bilden den Kontakt zu anderen Zellen oder Neuronen) und synapsischer Ebene. Wer bei Calders aktuellen LSD-Studie teilnehmen möchte, darf sich übrigens per E-Mail bei ihr melden!

Trips und Nebenwirkungen
Last but not least, berichtete Dr. Adrian Hase über psychedelische Trip-Berichte, die online gepostet wurden. Was ihn beschäftigt: Wenn Personen über ihre Erfahrungen mit bestimmten Substanzen berichten, kann der Inhalt der Berichte etwas über die möglichen gemeinsamen und unterschiedlichen Wirkungen aussagen? Wir bleiben dran!

Am Ende des Workshops wurden im Rahmen eines Round Table Fragen aus dem Publikum beantwortet. Was wir festhalten können: Psychedelika sind keine Zaubermittel, sondern Medikamente, die eine bereits stattfindende Therapie verstärken. Die möglichen Nebenwirkungen einer Konsumation beschäftigten die meisten Workshop-Teilnehmer_innen. Durch sehr strenge Forschungsmethoden und Kriterien z. B. bei der Auswahl von Proband_innen und Methoden, so das Fazit, können viele unerwünschte Effekte in Grenzen gehalten werden. Studienteilnehmende werden im Voraus auch auf mögliche bad trips vorbereitet. «Alle sollten Psychedelika konsumieren!», ruft Seragnoli schliesslich in die Runde, was für einige Lacher sorgt, und wie scherzhaft oder ernst das gemeint war, lassen wir jetzt offen.

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Nos bibliothèques entre les lignes /alma-georges/articles/2021/nos-bibliotheques-entre-les-lignes-11 /alma-georges/articles/2021/nos-bibliotheques-entre-les-lignes-11#respond Mon, 20 Dec 2021 14:30:16 +0000 /alma-georges?p=14603 Pas d’études, ni de recherches, sans bibliothèques. Régulièrement, les bibliothécaires de l’Université de Fribourg partagent le regard qu’ils posent sur leur bibliothèque. Pierre Brodard, responsable de la bibliothèque de Pérolles, vous attend de l’autre côté du «Pont de lumière» de l’artiste Anne Blanchet pour vous faire visiter l’une des bibliothèques les plus interdisciplinaires de l’Unifr.
La Bibliothèque de Pérolles (BP2) couvre en les besoins documentaires de domaines aussi variés que l’économie, le management, l’informatique, l’anthropologie, la sociologie, les sciences politiques, les médias, la communication et le sport. Elle est également la bibliothèque de la Haute école de gestion de Fribourg.

Déployée sur cinq étages, la BP2 abrite plus de 100’000 documents en libre accès et 40’000 en magasins. Devenue majoritaire au fil des années, la documentation numérique est accessible à distance, à l’exception de certaines bases de données en finance consultables uniquement à partir d’un ordinateur de la BP2.

 

 

La BP2 dispose de 153 places de travail, de sept salles de réunion – comprenant de 4 à 10 places – et d’un coin lecture (ici pendant la pandémie). Elle est ouverte du lundi au vendredi de 8h à 21h15, ainsi que le samedi de 9h à 17h.

Open Access et Open Data
Depuis 2017, Pierre Brodard est responsable de la BP2. Il explique: «Mon engagement est en quelque sorte un retour aux sources, car la BP2 est la bibliothèque que j’ai le plus utilisée lors de mes études à l’Université. Comme responsable, je suis chargé de superviser le travail d’une équipe de six bibliothécaires, quatre aide-bibliothécaires et quatre surveillant·e·s. Mes tâches touchent à des domaines aussi variés que la gestion financière, les ressources humaines, la stratégie ou les relations publiques. Comme bibliothécaire scientifique, je sélectionne les documents à acquérir et les indexe. Deux domaines occupent de manière croissante mon agenda: les cours en compétences documentaires aux étudiant·e·s et la thématique de l’Open Science, en particulier l’Open Access et l’Open Research Data.»

 

Une fidèle utilisatrice
La BP2 reçoit régulièrement des dons du public. La plupart du temps, il s’agit de livres que nous intégrons à nos collections ou que nous mettons à disposition des étudiant·e·s. A ce jour, la donation la plus spectaculaire reçue par la BP2 est de nature végétale. Il s’agit d’une plante dont le gabarit embarrassait quelque peu son ancien propriétaire. Bénéficiant d’une exposition favorable, elle s’est épanouie à la BP2 et risque d’y rester encore longtemps: sa largeur excède désormais nettement celle de la porte qui lui a permis d’entrer.

 

 

 

De la culture à la permaculture
Nature et culture se côtoient non seulement dans les locaux, mais également dans la cour de l’Université. Depuis son bureau, Pierre Brodard a une vue bien particulière: «Depuis plus d’un an, j’ai la chance de suivre, presque au jour le jour, le développement du magnifique ‹Jardin Permaculture› que j’aperçois depuis ma place de travail. Ce projet de la NEUF s’inscrit dans un esprit de durabilité et apporte également un peu de poésie à cet endroit discret de l’Université.»

 

 

Un ouvrage du XVIIIe toujours d’actualité
La BP2 compte quelques ouvrages précieux de la fin du XVIIIe siècle. Parmi ces derniers, on trouve De l’Administration des Finances de la France,Ìýpublié en 1784 par Jacques Necker. Le Directeur général des finances de Louis XVI y décrit l’endettement endémique du Royaume et les réformes économiques à entreprendre pour le réduire. Deux siècles après la mort de l’auteur, ces thématiques sont toujours d’une étonnante actualité.

 

 

 

 

Stationnement interdit
En 2018, nous avions remarqué qu’un coin discret du 1er étage s’était transformé progressivement en aire de stationnement pour trottinettes. C’était plutôt inattendu, mais le phénomène resté marginal, ne posait pas vraiment problème. L’année suivante en revanche, nous avons dû intervenir suite à la découverte d’un vélo au 2e étage. Echappant à la vigilance de l’aide-bibliothécaire, sa propriétaire avait réussi à gravir, véhicule sous le bras, l’escalier très exigu de la BP2. Lorsqu’elle est redescendue, nous lui avons indiqué le parking le plus proche!

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  • de BP2
  • Ìýdes bibliothèques de l’Université de Fribourg
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De Paris aux steppes de Mongolie. /alma-georges/articles/2020/de-paris-aux-steppes-de-mongolie /alma-georges/articles/2020/de-paris-aux-steppes-de-mongolie#respond Tue, 01 Dec 2020 06:44:40 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11987 A 81 ans, Roberte Hamayon n’a rien perdu de sa passion brûlante pour la Mongolie et ses habitants. Pour honorer sa brillante carrière, la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université de Fribourg vient de lui décerner le titre de Docteur honoris causa. Entretien.

Tout voyage commence par un premier pas, paraît-il. Celui de Roberte Hamayon a commencé par deux grandes enjambées: la première lui a permis de franchir un plafond de verre, celui qui rendait si difficile l’accès des femmes à la carrière académique, la seconde un rideau de fer, celui qui séparait presque hermétiquement le «monde libre» du monde communiste. Ensuite seulement, l’anthropologue française a pu voir se dérouler sous son regard les steppes asiatiques, son terrain d’étude depuis plus d’un demi-siècle. Une carrière aujourd’hui récompensée par le titre de Docteure honoris causa de l’Université de Fribourg.

Qu’est-ce que ce titre représente pour vous?
Je suis bien sûr très flattée et très honorée. L’Université de Fribourg est très réputée dans mon domaine, celui des sciences sociales et humaines. Je serai heureuse d’avoir l’occasion de revoir Fribourg et mes collègues, que je remercie.

 

Précisément, quels liens entretenez-vous avec notre institution?
François Gauthier, socio-anthropologue des religions à la Faculté des Lettres, m’avait invitée, en 2014, à parler de mon livre sur le jeu. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Véronique Dasen, archéologue et spécialiste des jeux dans l’Antiquité. De là sont nées de riches relations d’échange et de collaboration qui m’ont amenée à participer à des colloques, notamment au Musée suisse du Jeu. C’était formidable!

D’où vient votre intérêt pour la Mongolie?
Licence en poche, j’ai été engagée comme « chômeur intellectuel » à la bibliothèque du Musée de l’Homme. En feuilletant des livres, je suis tombée sur un ouvrage sur la Mongolie qui m’a fascinée. Je me suis dit: «J’irai là-bas!»

C’était une destination plutôt originale à l’époque?
J’ai pu profiter de l’ouverture des relations diplomatiques entre la France et la Mongolie en 1966. Je m’y suis rendue l’année suivante, précédée uniquement par la juriste Françoise Aubin. Nous sommes les premières occidentales à être allées là-bas pour y faire un travail de terrain.

Pour faire de l’observation participante, mieux vaut maîtriser la langue des autochtones?
Raison pour laquelle j’ai voulu apprendre le mongol, mais on ne l’enseignait pas à l’époque à l’Ecole des Langues orientales. J’ai donc dû apprendre le russe, afin de pouvoir traduire une grammaire russe du mongol.

Comment ont réagi vos proches à la nouvelle de votre départ?
Ma famille me faisait confiance et mon mari, Loïc Hamayon, m’a beaucoup soutenue et s’est admirablement occupé de nos deux enfants, âgés alors de 6 et 7 ans. Mes professeurs étaient en revanche très surpris à l’idée que je veuille me rendre dans un pays communiste où, selon eux, il serait impossible de faire un terrain. Leurs tentatives de dissuasion ont eu sur moi l’effet contraire.

Roberte Hamayon en 2017 à l’Université de Fribourg

Sur place, l’administration communiste vous a-t-elle mis des bâtons dans les roues?
Je n’étais bien entendu jamais seule, toujours accompagnée par un ethnologue local de l’académie des sciences.Ìý Il m’encadrait, m’aidait et, bien sûr, me surveillait un peu. Je suis cependant toujours bien tombée. En cas de faux pas, je risquais, au pire, d’être renvoyée en France, mais ce sont eux qui auraient eu des ennuis. C’est plus tard, en 1976, en Bouriatie que j’ai observé un tournant: des fonctionnaires me demandaient des dollars!

Ces contrées sont plutôt hostiles. Avez-vous souffert du froid?
J’ai eu les pieds, les oreilles et le nez gelés, en Bouriatie en particulier, où il faisait parfois moins 45°C. Je n’ai cependant jamais eu vraiment froid, tant j’étais bien couverte et bien nourrie. On ne sent ni quand le nez gèle, ni quand il dégèle. Par ailleurs, il peut faire très chaud l’été.

Vous avez aussi dû, diplomatiquement, accepter les spécialités culinaires locales.
Oui, notamment la chèvre cuite dans sa peau. C’est très bon! On lui coupe la tête pour sortir la viande de son corps. On porte des pierres à l’incandescence que l’on place ensuite dans la peau aux côtés des morceaux de viande. On recoud la chèvre et on laisse mijoter à l’intérieur tandis que l’on brûle les poils à l’extérieur. Les marmottes aussi ont une peau assez solide pour permettre ce genre de cuisson, mais la plupart des gens s’abstiennent d’en manger car c’est un animal réputé vecteur de la peste.

Et au niveau boisson?
En tant que femme capitaliste, qui «abandonne» son mari et ses enfants de surcroît, on m’a fait comprendre que si je ne buvais pas, c’est que j’avais quelque chose à cacher. En Mongolie, j’ai eu beaucoup de mal avec l’alcool distillé à partir du lait. C’était très dur. Je vous avouerais que parfois, mon écriture n’est plus très droite dans mon carnet de notes!

Vous êtes allée en Mongolie durant plus d’un quart de siècle, cela fait maintenant 30 ans que vous n’y allez plus? Le pays vous manque?
J’ai préféré que de jeunes chercheurs profitent du changement de régime pour se spécialiser sur ces régions. Et j’ai toujours des nouvelles grâce à eux. Je garde aussi contact avec certains informateurs, collègues et amis, grâce à internet. Aujourd’hui, même les éleveurs communiquent grâce à facebook depuis la steppe.

La retraite: un mot tabou?
Même à la retraite, les chercheurs ont la chance de pouvoir continuer à travailler (j’ai une soutenance de thèse demain). D’abord, on n’a jamais épuisé la totalité des notes qu’on a prises sur le terrain. Ensuite, chaque thème de recherche ou presque ouvre des perspectives sur des thèmes voisins, indéfiniment. Ainsi, le chamanisme m’a entraînée vers le jeu, et le jeu vers de passionnantes comparaisons avec l’Antiquité, grâce à Véronique Dasen. C’est une grande chance d’avoir une profession qui vous offre toujours du nouveau .


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De Papouasie à Fribourg: une incroyable odyssée /alma-georges/articles/2020/de-papouasie-a-fribourg-une-incroyable-odyssee /alma-georges/articles/2020/de-papouasie-a-fribourg-une-incroyable-odyssee#respond Fri, 16 Oct 2020 08:58:11 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11679 Au siècle passé, des missionnaires allemands de la Société du Verbe Divin évangélisaient des indigènes aux quatre coins de la planète. A côté de leur activités prosélytes, ils se sont aussi intéressés à la culture matérielle et aux coutumes des peuplades qu’ils côtoyaient. En 1938, l’un d’eux, le Père Wilhelm Schmidt, menacé par la Gestapo, trouve refuge à Fribourg. Il s’y installe avec ses collections ethnographiques, entraînant dans son sillage d’autres confrères. Le début d’une incroyable aventure qui ne connaît pas encore son épilogue.

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  • ÌýLys Aeschimann, secrétaire de l’association Pro Ethnographica
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