AGEF – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Wed, 14 May 2025 12:15:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Joseph Deiss: «L’Université de Fribourg a été mon terroir intellectuel» /alma-georges/articles/2025/joseph-deiss-luniversite-de-fribourg-a-ete-mon-terroir-intellectuel /alma-georges/articles/2025/joseph-deiss-luniversite-de-fribourg-a-ete-mon-terroir-intellectuel#respond Wed, 14 May 2025 12:05:25 +0000 /alma-georges?p=22310 Face au risque de coupes budgétaires, les représentant·e·s du corps estudiantin de l’Université de Fribourg ont organisé une soirée de conférences. L’occasion de rappeler l’apport important, pour le canton, d’une institution forte de plus de 10’000 étudiant·e·s et 2500 collaborateur·trice·s. 

Quelle mouche a donc piqué les étudiant·e·s de l’Université de Fribourg (Unifr) pour qu’ils/elles se lancent dans une telle promotion de l’Alma Mater? Un cri du cœur même. «La communauté étudiante ressent une profonde inquiétude face aux menaces de réductions budgétaires, que ce soit au niveau cantonal ou fédéral», déclare Jérôme Meyer, membre du comité exécutif de l’Association générale des étudiants de l’Université de Fribourg (AGEF).

Joseph Deiss, ancien président de la Confédération, Katharina Fromm, rectrice et Sylvie Bonvin-Sansonnens, conseillère d’Etat

La rencontre du 7 mai 2025 à Fribourg, intitulée «Fribourg, eine Universität, un canton», mise sur pied par l’organisation estudiantine, avait justement pour but de faire passer le message. «Il est important que les autorités politiques comprennent nos inquiétudes», souligne l’étudiant au terme d’une soirée lors de laquelle l’ensemble de l’association s’est mobilisée. Avec une idée: rappeler l’apport important de l’Université à son terreau fribourgeois.

Relever le défi ensemble
La soirée était ponctuée par diverses interventions. Celles de Katharina Fromm, rectrice de l’Unifr, de la conseillère d’Etat fribourgeoise Sylvie Bonvin-Sansonnens, cheffe de la Direction de la formation et des affaires culturelles, mais aussi de Martine Stoffel, présidente du comité de l’association Alumni et amis de l’Unifr, du professeur d’économie publique Mark Schelker. Sans oublier l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss, ancien professeur d’économie qui a étudié dans ces murs, qui a pris la parole ce soir-là dans l’auditoire portant son nom.

Membres de l’AGEF

De leurs côtés, les membres du comité de l’AGEF se sont également exprimés. A l’image de Jacques Deillon, qui concluait par un appel: «Il ne s’agit pas d’une complainte estudiantine, mais bien de dire que l’AGEF est prête à relever le défi avec vous». De quel défi s’agit-il? Pour l’université, il s’agit de mobiliser les forces économiques, mais surtout politiques, en sa faveur. De convaincre du rôle essentiel qu’elle joue pour le canton et de souligner les risques en cas de coupes budgétaires.

Fribourg, une université efficace
Car la menace est à la porte. Elle frappe par un acronyme qui sonne comme une catastrophe: PAFE, pour Programme d’assainissement des finances de l’Etat. Un plan de diète quasi généralisé, en consultation jusqu’au 15 juin 2025, décidé par le Conseil d’Etat fribourgeois en cours de législature et sur lequel se prononcera le Grand Conseil. Motif avancé par le Canton: un contexte d’allégement des finances fédérales et une baisse des revenus de la péréquation.

Mark Schelker, Professeur d’économie

Une cure qui doit amener 490 millions de francs dans les caisses de l’Etat d’ici 2028. Pour l’Université, le PAFE prévoit une réduction de l’enveloppe budgétaire de 2,5 millions de francs sur les trois prochaines années. Montant qui ne rend que plus austère le régime déjà entamé par l’Unifr depuis l’été 2024. Résultat: les économies devraient s’élever en tout à 21,6 millions de francs pour la période 2025-2028. Sans compter la perspective d’une baisse des ressources provenant de la Confédération pour environ 10 millions de francs ces prochaines années.

Une situation d’autant plus dure pour l’Unifr que celle-ci n’est pas l’institution la plus coûteuse du pays. En comparaison, Bâle, d’une taille similaire à Fribourg avec environ 12’000 étudiant·e·s, possédait en 2023 un budget plus de deux fois plus élevé avec 766 millions de francs, contre 310 millions pour Fribourg. «Cela fait de Fribourg une université terriblement efficace», a commenté dans une présentation chiffrée Mark Schelker, prof. d’économie publique à l’UniFr.

Les mots de Joseph Deiss
Pour ce spécialiste, pas de doute, il existe un lien symbiotique entre les deux institutions. «Une université forte conduit à un canton fort. Et réciproquement.» L’Université, par sa nature même, permet à l’Etat de remplir deux de ses rôles (l’éducation et la recherche). Et lui amène une ressource essentielle: le capital humain. Au lieu de rogner les budgets et préserver l’existant, Mark Schelker est d’avis que le canton gagnerait à repenser les conditions cadres susceptibles d’attirer davantage d’entreprises sur son sol. Et de rappeler que l’Unifr, citant une étude, a contribué à la création de valeur cantonale pour 227 millions de francs en 2015. La même année, son apport au pouvoir d’achat du canton se montait à 85 millions.

Bien qu’ancien professeur d’économie à l’Unifr, Joseph Deiss a préféré quant à lui souligner la dimension symbolique. «Cet endroit a été mon terroir intellectuel», a commencé par rappeler celui qui y a d’abord étudié. Très opposé au récent projet de la Confédération de doubler les taxes universitaires, une manière d’économiser à bon compte sur le dos des étudiant·e·s, le Fribourgeois voit dans l’Unifr l’un des ciments du canton, forte des valeurs latines inscrites au-dessus des portes de son Aula Magna : Scientia et sapientia (science et sagesse). Un lieu, non pas qui fait de la politique, mais permet à la politique de se faire, «un forum pour les grandes questions de la société et du monde».

Réduire l’offre de l’Université diminuerait son attractivité
Rectrice de l’Unifr, Katharina Fromm partage pour sa part l’inquiétude des étudiant·e·s. La difficulté, selon elle, ne tient pas dans la capacité de l’institution à se réinventer — «elle le fait en permanence» —, mais bien dans la mise sous pression, qui plus est sur un temps court. Elle craint que cela ne conduise à des coupes sur les postes de travail. «Une réduction de l’offre diminuerait l’attractivité de l’Université», dit-elle. Et plus loin, dans le sillage de cette spirale, le risque d’une baisse des ressources financières provenant de la Confédération est bien réel.

Une perspective d’autant plus dramatique que l’UniFr «se trouve aujourd’hui dans une dynamique positive qui va à l’encontre de la logique de ces coupes», continue la rectrice. Parmi les fruits de cette évolution, elle cite l’Adolphe Merkle Institute (AMI), la recherche sur les biomatériaux, qui place l’université fribourgeoise en 3e position dans ce domaine, après les écoles polytechniques fédérales, ou encore la formation en droit et en médecine.

Un vent favorable, mais fragile, et qui pourrait bien retomber. L’Université de Fribourg ayant peu de graisse en réserve, pour reprendre une image du prof.  Markus Schelker, il faudrait, en cas de coupes, entamer la chair, le muscle, voire le squelette. «Ce serait très dangereux», insiste Katharina Fromm, attachée à la diversité des disciplines actuelles à Fribourg. Cette offre large permet de traiter les problèmes de façon pluridisciplinaire et holistique. «C’est l’un de nos points forts», dit-elle, citant le Food Center ou le cluster «Future of Switzerland».

Forte concurrence dans le pays
«Avec ces restrictions, le risque est que l’on n’arrive pas à décoller», continue-t-elle. Et se développer est d’autant plus vital pour Fribourg que la concurrence s’accroit entre les universités et les hautes écoles du pays. Que ce soit à Lucerne, Neuchâtel, Bienne, ou encore le projet de transformer Unidistance en Université du Valais, on investit dans de nouvelles constructions pour la formation supérieure. Là où Fribourg peine à entretenir le bâti existant.

Portant la voix du Conseil d’Etat mercredi soir, Sylvie Bonvin-Sansonnens fait le même constat: la concurrence s’accroit dans le pays au niveau de la formation supérieure. Une situation qu’elle regrette. «Cela devient presque malsain», juge-t-elle. Sur les perspectives budgétaires de l’Unifr, la ministre précise que cette «baisse» représente en fait une diminution de l’augmentation initialement prévue au budget pour la législature. Question de vocabulaire. Car pour l’Unifr cela constituera bel et bien une diminution de ressources financières.

«Il ne fait pas de doute que l’Université de Fribourg est importante pour le canton», a rappelé Sylvie Bonvin-Sansonnens, tout en évoquant qu’il est demandé à chacun et chacune de faire un effort dans le cadre du PAFE. Elle s’est dit touchée par les prises de paroles de la soirée et invite tout un chacun à participer durant cette phase de consultation, soulignant l’importance, pour le canton, d’avoir des éléments chiffrés pour avancer.

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Festival Pluriel: Décollage imminent! /alma-georges/articles/2024/festival-pluriel-decollage-imminent /alma-georges/articles/2024/festival-pluriel-decollage-imminent#respond Fri, 15 Mar 2024 10:06:23 +0000 /alma-georges?p=19951 Exposition, concerts, conférence et cinéma. La première édition du Festival Pluriel de la culture universitaire fribourgeoise débute le lundi 18 mars 2023. Une manifestation gratuite, organisée par et pour les étudiant·e·s. Rencontre avec Pauline Cattin, initiatrice du projet.

Pauline Cattin

Pauline Cattin

Pluriel est le premier festival de la culture universitaire fribourgeoise. A quoi peut-on s’attendre?
En effet, le Festival Pluriel vit sa première édition, même si le concept se rapproche de ce qui avait déjà été fait. Il a pour but de mettre en avant la culture à l’université. Dans le bâtiment de PER 21, il y aura une exposition d’œuvres réalisées par les étudiant·e·s de l’Université, ainsi qu’une soirée concert au Centre Fries. Nous avions à coeur de donner aux étudiant·e·s la possibilité de proposer leur art sous différentes formes et de les inclure dans le projet. Un échange de livres aura également lieu à Miséricorde afin donner la possibilité de découvrir de nouveaux ouvrages. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de promotion de la culture. Le Festival propose également une conférence donnée par un professeur de l’Université et une séance au FIFF où les spectatrices et spectateurs pourront voir des courts métrages produits par les hautes écoles de cinéma suisse, ce qui correspond parfaitement à notre élan de mise en valeur et de promotion des productions des étudiant·e·s.

Qu’est-ce que la culture universitaire?
Toutes les associations et commissions qui visent à promouvoir la culture construisent la culture universitaire. La présence d’étudiant·e·s aux évènements et leur implication constitue le noyau central de cette culture. Nous avons aussi la chance d’étudier dans un cadre ouvert et varié avec la possibilité de mettre la culture en avant, ce qui représente une grande opportunité.

Comment avez-vous conçu votre programme?
L’idée était de varier nos évènements grâce aux propositions des étudiant·e·s et de personnes externes à l’université. L’idée est également de construire ce festival sur la durée et de pouvoir ainsi l’organiser chaque année. Les évènements qui n’ont pas pu se réaliser ne sont ainsi que reportés.

Avec qui avez-vous collaboré pour mettre ce projet sur pied?
Principalement avec les membres d’UniKult. Le concept du Festival permet de s’investir en fonction du temps qu’on a à disposition, tout en se coordonnant avec les autres membres et la graphiste. Nous collaborons aussi avec les personnes qui gèrent les lieux où se déroulent les événements, tels que le Centre Fries et LocauxMis pour l’exposition.

Quel est votre coup de cœur?
Je pense à la soirée concert au Centre Fries. En effet, accéder à la scène et se produire est une super opportunité, mais aussi un vrai challenge. Il est donc génial de venir soutenir les productions des étudiant·e·s.

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  • d’Unikult
  • Photos de titre: L’équipe d’Unikult
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Ces étudiant·e·s qui s’engagent: «Je me laisse parfois submerger par les idées!» /alma-georges/articles/2023/ces-etudiant%c2%b7e%c2%b7s-qui-sengagent-je-me-laisse-parfois-submerger-par-les-idees /alma-georges/articles/2023/ces-etudiant%c2%b7e%c2%b7s-qui-sengagent-je-me-laisse-parfois-submerger-par-les-idees#respond Tue, 16 May 2023 14:57:57 +0000 /alma-georges?p=18177 Enthousiaste et souriant, Mattia Cuccu, étudiant en management, siège au comité de l’AGEF, l’association générale des étudiants et étudiantes de l’Université. Le Valaisan bouillonne d’idées et doit se discipliner pour que ses études n’en pâtissent pas.

Pourquoi avoir décidé de t’engager à l’AGEF?
Cela fait pas mal d’années que je m’investis dans le milieu associatif, principalement sportif. Arrivé à l’Université, j’ai prospecté les associations, mais la covid est arrivée. J’ai passé toute la première année à la maison. Au début de la deuxième année, un ami m’a encouragé à prendre la présidence de la CESES, la Fachschaft des sciences économiques et sociales. J’y ai été en quelque sorte catapulté malgré moi, sans expérience préalable. Cela m’a plu et j’ai donc eu l’envie d’aller plus loin. Je me suis donc présenté l’année dernière au comité de l’AGEF. J’ai été élu et me voilà!

Et quelle fonction y occupes-tu?
Je suis responsable de la communication et membre du Sénat, l’organe délibératif suprême de l’Université.

N’est-ce pas ennuyeux? Beaucoup de séances et du blabla?
En partie. Ce qui est cool, c’est que c’est en lien avec ce que j’étudie, le management. Nous faisons de la gestion et je peux donc appliquer les concepts et méthodes vus en cours. Ce travail implique également un volet communication qui requiert beaucoup de créativité: je dois me creuser les méninges pour atteindre les étudiant·e·s qui ne nous suivent pas sur les réseaux sociaux ou qui, tout simplement, ne connaissent pas l’AGEF.

De quelles réalisations peux-tu te targuer?
Nous avons revu la partie réseaux sociaux, où nous diffusons également plus de contenus. Nous avons mis la signalétique du bureau au goût du jour, moderniser le site internet et la newsletter mensuelle. Nous avons mis des outils de management et des templates instagram à disposition des Fachschafts. On réalise des vidéos pour présenter les différents organes, on souhaite revoir l’affichage dans les bâtiments et nous avons un projet de bureau virtuel dans les bâtiments où nous n’avons pas de bureau.

Combien de temps te prend ton engagement associatif?
Avec l’AGEF, je suis à 30%, mais c’est sans doute trompeur car il y a de multiples petites tâches qui nous accaparent. Quand on aime, de toute manière, on ne compte pas trop.

Est-ce que cela interfère avec tes études?
Cela peut devenir prise de tête, mais il faut savoir rester organisé. Je me laisse parfois submerger par les idées et j’ai donc dû mettre en place une méthodologie. Je dois me dire que, de telle heure à telle heure, je travaille pour l’AGEF, puis je me consacre à autre chose. Jusqu’à présent, cela se passe bien.

Et qu’est-ce que cela t’apporte?
D’un point de vue professionnel, cela me permet d’appliquer ce que je vois en cours. Je m’intéresse également beaucoup à la politique et, en ce sens, avoir un pied dans le Sénat de l’Université est un privilège. Il y a aussi l’aspect social que je trouve super important, avec des étudiant·e·s des autres facultés ou avec le personnel de l’Université. Sans cet aspect humain, je ne suis pas certain que je m’investirais autant.

Ça peut être un tremplin vers une future carrière politique?
Pas de manière déterminante, mais cela en donne un avant-goût et quelques relations précieuses.

Un message à faire passer?
Je souhaite dire aux étudiant·e·s de s’engager, de participer à la vie de l’Université. Si on n’y vient que pour les cours, on passe à côté de quelque chose. La vie universitaire est riche, démocratique et l’on peut donner son avis. Participez aux assemblées générales des sections, élisez les personnes chargées de vous représenter, prenez part aux discussions!

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  • Site de AGEF
  • L’AGEF aura un stand lors de la journée portes ouvertes , le 27 septembre prochain.
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AGEF: 130 ans et pas une ride! /alma-georges/articles/2022/agef-130-ans-et-pas-une-ride /alma-georges/articles/2022/agef-130-ans-et-pas-une-ride#respond Tue, 12 Apr 2022 08:29:27 +0000 /alma-georges?p=15649 Depuis 130 ans, l’AGEF, l’Association Générale des Etudiant·e·s de l’Université de Fribourg, défend les intérêts de ses membres. Pour célébrer dignement cet anniversaire, le comité a mis les petits plats dans les grands! Rencontre avec Céline Haueter et Guillaume Haas.

L’AGEF est presque aussi vieille que l’Université de Fribourg. Connaissez-vous ses origines exactes?
Guillaume Haas: Nos recherches nous ont permis de découvrir, et nous n’en sommes pas peu fiers, la trace la plus ancienne attestant de la naissance de ce qui deviendra l’AGEF. Dans La Liberté du 16 juillet 1891, on peut lire que «le comité provisoire de l’Academia convoque aujourd’hui, à 1h1/2, en séance plénière tous les étudiants de l’Université. Un projet de statuts d’une Association générale y sera discuté. Nous applaudissons à la fondation d’une Academia qui, unissant davantage la gent académique, lui donnera cette cohésion et cette similitude de vues et d’intérêts qui font la force des grandes Universités ». On discerne très clairement la volonté de fédérer toutes les petites associations qui existaient à l’époque.

Et quels ont été les grands combats?
Céline Haueter: On observe des tensions récurrentes avec l’UNES, l’Union des étudiant·e·s suisses et une lutte perpétuelle contre la hausse des taxes. A l’interne, l’AGEF a toujours dû faire face à des problèmes de recrutement, dès les années cinquante au moins! L’association s’est aussi beaucoup engagée au niveau international, pour les étudiant·e·s Polonais durant la seconde guerre mondiale, pour les Péruviens, pour les Libanais.

Guillaume Haas: On peut aussi évoquer le cas de Spectrum, le journal des étudiant·e·s, qui a souvent défrayé la chronique. L’Université avait même une fois imposé à l’AGEF, qui en est le propriétaire, de s’en distancer au risque sinon de lui couper les vivres!

Pourquoi les étudiant·e·s devraient rejoindre vos rangs?
Guillaume Haas: C’est une occasion unique de faire des expériences incroyables. L’AGEF, c’est 600’000.- de budget, 500 membres! C’est une grosse machine. Moi quand on m’a élu, je ne m’attendais pas à passer aussi souvent dans tous les médias fribourgeois. C’est une expérience de fou!

Céline Haueter: J’encourage tout le monde à s’engager, même dès le premier semestre. C’est l’occasion de faire des connaissances. L’université, sans ses associations, serait morte.

Politiquement, l’AGEF est-elle ancrée à gauche?
Céline Haueter: C’est très hétérogène et ça a considérablement varié. Je peux dire que l’AGEF a toujours été apolitique, mais se montre très ouverte d’esprit. Il suffit de regarder le nom des associations qui en font partie pour s’en rendre compte : EquOpp pour l’équité sociale, OFI/OBI et UNA pour l’accueil des réfugié·e·s, etc.

Des célébrités sont-elles sorties de vos rangs?
Guillaume Haas: On l’ignore. En revanche, nous pouvons dire qu’il y a des gens qui ont ensuite évolué professionnellement dans tous les domaines: le droit, l’économie, la culture, la politique. Je tiens à préciser que nous connaissons au moins «2 bébés AGEF», des enfants dont les parents se sont rencontrés dans le cadre de leurs activités à l’AGEF.

Que souhaiteriez-vous améliorer au sein de l’AGEF?
Céline Haueter: Ma priorité, en tant que seule germanophone au sein du comité, est de promouvoir le multilinguisme. Certains ont peur de s’engager par crainte de la barrière des langues, mais je tiens à les rassurer: chacun est libre de s’exprimer dans sa langue maternelle. Il ne faut surtout pas se gêner!

Guillaume Haas: Quant à moi, j’aimerais redorer le blason des étudiant·e·s. Beaucoup de personnes pensent que nous ne sommes que des fêtards, des fainéants, etc. Un exemple? Suite au refus de l’accord cadre, les médias n’ont parlé que du Programme Horizon 2020, de l’impact sur les chercheuses et chercheurs, et peu d’Erasmus +.

L’heure est à la fête, pourtant. Quels événements avez-vous prévus pour les 130 ans?
Céline Haueter:
Cette semaine, il y aura une série d’événements organisés par les Fachschaften et par des associations. Nous ferons égalementi une grande fête à Fri-Son avec une ribambelle d’artistes. Ce mardi, nous ferons une projection open air devant l’Aula Magna. Nous mettons aussi sur pied une exposition dans les couloirs de Miséricorde et un apéro au centre Fries.

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  • AGEF
  • des événements du 130ème

 

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«Menstruierende Männer sind für viele Menschen noch ungewohnt» /alma-georges/articles/2022/menstruierende-manner-sind-fur-viele-menschen-noch-ungewohnt /alma-georges/articles/2022/menstruierende-manner-sind-fur-viele-menschen-noch-ungewohnt#respond Fri, 08 Apr 2022 07:23:02 +0000 /alma-georges?p=15612 Haben Sie die bunten Boxen auf einigen Toiletten der Unifr schon entdeckt? Die Studierendenvereinigung EquOpp (Equal Opportunities) sensibilisiert für Fragen der Gleichheit und sozialen Gleichheit auf dem Campus und hat sich eine besondere Aktion für die nächsten Monate ausgedacht. Die Vereinigung erzählt, was es mit diesen Boxen auf sich hat.

Seit Kurzem sind an einigen Standorten der Unifr bunte Boxen aufgestellt, die die Aufmerksamkeit auf sich ziehen. Was sind diese Boxen genau und wofür sind sie gut?
Die Boxen stellen gratis Periodenprodukte zur Verfügung. Menstruierende Studierende können nach dem Prinzip «Nimm, was du brauchst!» frei davon Gebrauch machen. Im unteren Teil der Box kann mensch sich an den Tampons und Binden bedienen. Auffüllbar ist der Behälter durch den Deckel der Box. EquOpp wird sich einmal im Monat um die Auffüllung kümmern, aber natürlich wäre es auch schön zu sehen, wenn dies auch von anderen Studierenden kommt. Wofür sie gut sind, ist demnach ziemlich selbsterklärend, der Zugang zu Hygienenprodukten soll niederschwellig und in einer öffentlichen Einrichtung selbstverständlich sein. Darauf arbeiten wir hin.

Sie haben auch eine Öffnung für Erfahrungsberichte in Zusammenhang mit Periodenarmut eingebaut. Was ist Periodenarmut?
Periodenarmut bedeutet, wenn menstruierende Menschen sich Menstruationsartikel kaum oder gar nicht leisten können. Dies mag etwas überspitzt klingen, ist aber tatsächlich für viele Menschen mit niedrigen oder mittlerem Einkommen Realität. In der Schweiz sind vor allem Obdachlose, Menschen in prekären Verhältnissen, aber auch Studierende monatlich von dieser zusätzlichen finanziellen Belastung betroffen. Bei einem Mangel von Menstruationsprodukten entstehen unangenehme (man denke an Blutflecken) oder gar gefährliche Situationen wie den nötigen Zugriff auf weniger hygienische Produkte. Gerade in Schulen und öffentlichen Gebäuden ist es deshalb wichtig, dass diese Produkte frei zu Verfügung stehen. Auch etwa um zu verhindern, dass Betroffene während und aufgrund ihrer Periode nicht der Schule oder Arbeit fernbleiben müssen. In Schottland, Neuseeland und auch New York ist dies schon länger umgesetzt worden, und auch in Basel-Stadt wurde 2020 ein entsprechender Vorschlag angenommen.

Was werden Sie mit diesen Erfahrungsberichten machen?
Die Erfahrungsberichte sind in erster Linie für uns. Wir freuen uns über Rückmeldungen, Anregungen oder Kritik. Je nach dem kann uns ein Bericht oder eine Rückmeldung bezüglich der Periodenarmut auch helfen, die Wichtigkeit dieser Boxen bei den oberen universitären Instanzen oder Institutionen zu unterstreichen, selbstverständlich in anonymer Weise.

Die Menstruationsboxen sind bisher nur in den sogenannten «Damentoiletten» zu finden. Warum erfolgt die Aufrüstung in den anderen Toiletten nicht bereits von Anfang an?
In den «Männertoiletten» sind keine Boxen, weil die Box, die in eine Männertoilette sollte, in die Toilette für Menschen mit eingeschränkter Mobilität im PER 10 kam. Wir mussten mit den Mitteln und Ressourcen arbeiten, die uns zur Verfügung standen, und haben diese als die beste provisorische Lösung erachtet.

Inwiefern tragen die Boxen dazu bei, für das Thema «Menstruation bei trans Männern und non-binären Menschen» zu sensibilisieren?
Es gibt immer noch viele cis Männer, welche kaum mit dem Thema Menstruation in Berührung gekommen sind. Dass es Männer gibt, die menstruieren, ist für viele Menschen noch ein ungewohnter Gedanke. Also fallen die Boxen auf, gerade in den «Männertoiletten», und regen hoffentlich etwas zum Denken an. Nach einer gewissen Zeit ist der Anblick dieser Boxen nicht mehr so überraschend, und irgendwann gewöhnt sich mensch hoffentlich auch an den Gedanken menstruierender Männer und Menschen jedes Geschlechts.

Ab wann dürfen wir mit Boxen in allen Toiletten rechnen?
Das ist nicht mal unbedingt unser Ziel, zumindest nicht für die Boxen von EquOpp. Vielmehr sehen wir darauf ab, dass die Universität dieses Projekt auf kantonaler Ebene weiterführt und unser Projekt nur eine Art Testphase für sechs Monate darstellt. Schlussendlich wünschen wir uns, dass die Boxen überall vorhanden sind, aber dies vom Kanton organisiert ist und nicht von uns. Diesbezüglich sind wir da noch in Konsultationen.

Das Thema «All-Gender-Toiletten» ist an vielen Hochschulen aktuell. Wie ist die aktuelle Situation an der Unifr?
Da sind wir im Gespräch mit der Universität. Mit Bestimmtheit können wir sagen, dass das Projekt Step-by-Step vorankommt und eine erste All-Gender-Toilette in Regina Mundi noch dieses Jahr in Betrieb genommen werden kann.

Glossar

«Բ» kann als Alternative zum Pronomen «man» verwendet werden. Etymologisch stammt «man» vom Substantiv «Mann», ist somit nicht neutral und steht deshalb in der Kritik feministischer Sprachwissenschaftler_innen.

«ٰԲ» wurde erst kürzlich als Adjektiv in den Duden aufgenommen und beschreibt Menschen, die sich nicht mit dem Gender wohlfühlen, das ihnen bei der Geburt zugewiesen wurde.

«» sind jene Menschen, die sich mit dem Gender wohlfühlen, das ihnen bei der Geburt zugewiesen wurde.

«ԴDz-ä» sind jene Menschen, die sich entweder zwischen den zwei binären Geschlechtern «männlich» und «weiblich» verorten oder gar ausserhalb dieser Kategorien. Non-Binarität ist eine Form von Trans. Binäre trans Menschen sind trans Frauen und trans Männer.

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Témoigner pour lutter contre les discriminations /alma-georges/articles/2021/temoigner-pour-lutter-contre-les-discriminations /alma-georges/articles/2021/temoigner-pour-lutter-contre-les-discriminations#respond Mon, 26 Apr 2021 17:03:24 +0000 /alma-georges?p=13586 Vous êtes témoin ou vous vivez une situation discriminante au sein de l’Unifr? Pas toujours facile de témoigner. La Commission Equal Opportunities de l’Association générale des étudiant·e·s met à votre disposition un outil de report des discriminations. Totalement anonyme, il permettra de prendre la mesure de la situation sur nos campus. Lara Torbay, co-présidente d’EquOpp, répond à nos questions.

Sur quels constats Equopp a-t-elle décidé de proposer cet outil?
Après le scandale lié à de l’homophobie dans un cours de la Faculté de théologie, nous avons réalisé que les personnes souhaitant garder leur anonymat et ne pas entamer une procédure auprès du Service de médiation n’avaient aucun moyen d’agir face à des discriminations.

En plus, en tant qu’association agissant pour la justice sociale au sein de l’Université, nous avions déjà reçu des témoignages de personnes dépourvues face à certains comportements, une situation qui les rendait profondément mal à l’aise et entravait leurs études. Face à ces constats, nous avons décidé de remédier à la situation en permettant à toute la communauté universitaire de reporter facilement et anonymement les situations qu’elle ressent comme discriminatoires.

En quoi cet outil consiste-t-il?
Il s’agit d’un , actuellement disponible sur le site de l’Association générale des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg (AGEF). Les questions sont, avant tout, axées sur le déroulement des faits (quels gestes/propos jugés discriminatoires ont eu lieu et dans quel contexte), ainsi que sur les critères de discrimination auxquels ils se rattachent. A la fin du questionnaire, les participant·e·s sont invité·e·s à proposer des façons de prévenir ces comportements jugés discriminatoires. Ces suggestions leur permettent de devenir actives et actifs dans le processus de lutte contre les discriminations.

Par qui et comment l’outil a-t-il été élaboré?
Il a été élaboré par les membres d’EquOpp, en mobilisant les compétences de chacun·e des membres (en informatique, en sciences sociales, en psychologie et en droit) pour créer un outil de qualité. Ce travail bénévole nous a occupé·e·s de nombreuses heures, notamment pour tenir compte des suggestions qui nous étaient transmises et créer un outil sûr garantissant l’anonymat de toutes et tous. Nous avons également collaboré avec d’autres services universitaires, telles qu’Unicom Communication & Médias ou l’AGEF pour créer un projet pour et par la communauté universitaire.

Qui peut témoigner?
Tout membre de la communauté universitaire peut témoigner (étudiant·e·x·s, mais aussi corps technique, corps administratif, corps enseignant, etc.), lorsqu’elles ou ils sont témoins ou cibles de comportements jugés discriminatoires.

Qui réceptionne les témoignages et que deviendront-ils?
Selon le règlement cadre du groupe de travail, seule une personne, élue par le CE, est habilitée à consulter les données, qui sont, rappelons-le, anonymes. Le but est d’obtenir un rapport statistique avec des données agrégées pour avoir une vue d’ensemble à l’échelle de l’Université. Idéalement, cela nous permettrait de dégager des tendances et de laisser la liberté aux instances décisionnaires de prendre des mesures pour améliorer la situation au besoin et si elles le souhaitent.

S’agit-il uniquement d’un outil de report ou la plateforme s’inscrit-elle dans un concept plus large de lutte contre les discriminations?
Il s’agit effectivement d’un outil qui s’inscrit dans une lutte plus large contre les discriminations. Cet outil nous permet de voir si les membres de la communauté universitaire pensent que des discriminations ont lieu à l’Unifr et, le cas échéant, de quels types elles sont et dans quels cadres elles s’exercent. Cela permet à toute instance et association universitaire qui le souhaite et qui en a la possibilité, EquOpp inclue, d’agir de manière ciblée et efficace contre les discriminations.

Sonder le ressenti de la communauté universitaire nous permet d’établir un état des lieux crucial. Si les membres de cette communauté jugeaient les discriminations absentes de l’Université, cela représenterait un grand soulagement. A l’inverse, si une partie de la communauté universitaire se sent ciblée par des discriminations, cet outil nous permettra de le montrer et d’alerter les instances en charge. Bien entendu, à qui nous transmettrons ces données et ce que nous en ferons de manière générale n’est pas de notre seul ressort, mais soumis à un règlement cadre et aux décisions du CE.

Quel est le but recherché?
Nous sommes véritablement dans une approche préventive et non pas punitive. Le questionnaire vise à faire ressortir des tendances, afin de prévenir, dans l’idéal, les situations discriminatoires. Nous ne cherchons pas de coupables à punir, ni la censure. Il s’agit ici de sonder le ressenti de la population au sein de l’Unifr, au même titre que les questionnaires qui nous parviennent en tant qu’étudiant·e·s sur la qualité de l’enseignement ou les mesures sanitaires prises dans le cadre de la pandémie. Cela permet un échange sur le sujet et encourage toute personne à se poser des questions quant à son vécu et ses actions au sein de l’Université. Le but est également d’éviter l’invisibilisation des discriminations et de rester à l’écoute de toute la communauté universitaire. Sonder son ressenti sur ce sujet est crucial pour permettre une atmosphère de travail, de recherche et d’étude saine et ouverte à toutes et tous. L’Université de Fribourg est d’autant plus riche et prestigieuse que toute personne la fréquentant est libre d’y travailler, d’apprendre et d’échanger sans craindre d’être atteinte dans sa dignité. Nous espérons que ce questionnaire œuvre dans ce sens.

L’outil est en phase pilote. Quelles seront les prochaines étapes?
Nous allons récolter des données pendant ce semestre et auront notre premier rapport à la fin de celui-ci. Nous allons également prendre en compte les remarques et suggestions qui nous seraient éventuellement relayées par les utilisatrices et utilisateurs. Ce dialogue nous tient particulièrement à cœur, car il permet de tendre vers une amélioration du questionnaire et une plus grande inclusivité. Nous espérons ensuite pouvoir le prolonger au moins un semestre pour voir les tendances qui se dessineraient en présentiel. Sur le long-terme, nous souhaitons que cet outil reste toujours à disposition de la communauté universitaire, afin de maintenir cette écoute et poursuivre le dialogue.

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L’AGEF relaie le cri du coeur de la communauté universitaire /alma-georges/articles/2021/lagef-relaie-le-cri-du-coeur-de-la-communaute-universitaire /alma-georges/articles/2021/lagef-relaie-le-cri-du-coeur-de-la-communaute-universitaire#respond Thu, 25 Mar 2021 07:03:34 +0000 /alma-georges?p=13300 Isolement, démotivation, manque de ressources financières… Les temps sont durs pour tout le monde, mais les conséquences du semi-confinement ont un impact particulier sur la communauté estudiantine. L’Association générale des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg tire la sonnette d’alarme en rédigeant une prise de position, que nous relayons ici.

L’Association générale des étudiant·e·s (AGEF ) est forcée de constater que la situation des étudiants et des étudiantes est alarmante. En effet, depuis le mois d’octobre 2020, les cours sont dispensés à nouveau entièrement à distance. Le semestre de printemps 2021 a ainsi donc commencé directement en ligne. Cette situation, devenue désormais la norme, rend le bon accomplissement des études de plus en plus compliqué. Devant ce constat, le Conseil des étudiant·e·s, dont les membres représentent l’entier du corps estudiantin, a chargé le comité exécutif de l’AGEF de vous faire parvenir la prise de position suivante.

Situation
Il n’y a pas de doutes, les étudiant·e·s sont gentiment à bout. C’est désormais le troisième semestre en ligne et l’isolement et l’éloignement nous frappent durement. L’AGEF a écho de plus en plus d’abandons ou de prolongements d’études. En effet, des étudiant·e·s ont lâché leur session d’examens car complètement dépassé·e·s par la situation. Certain·e·s étudiant·e·s choisissent de mettre temporairement leurs études en pause, en prenant que très peu de cours et préférant attendre des jours meilleurs pour pouvoir assister aux cours en présentiel. C’est globalement un ralentissement général que nous constatons. Les études dans ces conditions n’ont que peu de saveur…

En outre, il ne faut pas négliger les problèmes financiers et psychologiques, qui sont importants. Cela est dû à la disparition d’une bonne partie de l’offre de jobs étudiants, qui a privé de leur revenu principal de nombreux·ses étudiant·e·s. L’isolement et le manque d’interactions sociales affectent l’équilibre psychologique et contribuent à rendre difficile le bon suivi de l’enseignement. C’est en effet très difficile de garder le rythme depuis chez soi et sans contact avec les autres. Au-delà des études, ces aspects affectent durement la vie quotidienne des étudiant·e·s et auront un impact conséquent sur leur santé future.

Il est clair que la vie universitaire ne consiste pas uniquement en la transmission pure d’un savoir, mais en une vie sociale et un échange entre étudiant·e·s et professeur·e·s et entre étudiant·e·s entre eux·elles. Il semble inutile de préciser que ce ressenti est partagé par les étudiant·e·s de toutes les universités affectées par de telles mesures.

Certes, les étudiant·e·s savent que la situation est extrêmement compliquée pour tout le monde, que ce soit les professeur·e·s, restaurateurs·ices, commerçant·e·s, et autres acteurs et actrices de la société, qui souffrent profondément de la situation. Nous savons aussi que les différentes instances universitaires font de nombreux efforts et soutiennent le corps estudiantin, dans la limite que leur permettent les injonctions fédérales. Le dialogue entre le corps estudiantin et les Facultés et le Rectorat a été riche et a permis de rendre les décisions compréhensibles. Toutefois, malgré les efforts consentis par les étudiant·e·s, la situation devient insoutenable. C’est pourquoi il est grand temps de réhabiliter la condition des étudiant·e·s au coeur des préoccupations car ils et elles représentent aussi l’avenir de notre société.

Revendications
Au vu des faits évoqués, le corps estudiantin demande qu’une attention particulière soit portée aux points suivants :

• Ré-ouverture de l’Université dans les plus brefs délais, accompagnée d’un enseignement en présentiel. Il est toutefois indispensable de garantir, au moins temporairement, la possibilité de suivre les cours à distance (en cas de quarantaine, résiliation de bail, situation à risque, etc.) ;
• Maintien de l’ouverture des bibliothèques et des bâtiments universitaires aux horaires normaux ;
• Renforcement des structures sociales universitaires, afin d’accompagner au mieux les étudiant·e·s en détresse ;
• Permettre aux instances universitaires et politiques de siéger en présentiel ;
• Permettre aux étudiant·e·s qui le souhaitent de se restaurer dans les Mensa, les cafétérias et les zones de picnic.
• Reprise des activités sportives.

Conclusion
Pour rappel, en septembre 2020, le semestre d’automne avait commencé en présentiel avec des mesures strictes, qui avaient permis d’empêcher la prolifération des cas au sein de la communauté universitaire. Il est dès lors encore plus difficile de comprendre les mesures actuelles. Le sacrifice qui nous a été demandé et auquel nous avons consenti doit désormais prendre fin. Il est temps de permettre aux étudiant·e·s de redevenir des étudiant·e·s.

Le corps estudiantin espère sincèrement que le printemps sera plus clément et que nous pourrons progressivement reprendre le cours ordinaire des choses. Toute la communauté universitaire a à coeur un enseignement en présentiel et un contact étroit entre les différents acteurs de la vie universitaire.

Nous vous remercions de votre préoccupation concernant la situation des étudiant·e·s et nous espérons sincèrement que vous ferez chacun et chacune votre possible afin d’améliorer la situation. L’AGEF reste à votre entière disposition afin d’améliorer la situation et de collaborer dans cette direction.

Pour le Comité exécutif de l’AGEF,
Olivia Trippel

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«Das System wird sich biegen» /alma-georges/articles/2020/das-system-wird-sich-biegen /alma-georges/articles/2020/das-system-wird-sich-biegen#respond Wed, 08 Jul 2020 12:18:38 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=11241 Die Corona-Pandemie hat auch einen Einfluss darauf, wie wir uns politisch vernetzen und engagieren. Während 2019 noch Tausende auf den Strassen demonstrierten, war der diesjährige Frauen*streik etwas zurückhaltender –  aber deswegen nicht weniger bedeutend. Améthyste und Maïna, Aktivistinnen und Co-Präsidentinnen im Verein EquOpp, erzählen uns, was sie in dieser aussergewöhnlichen Zeit besonders bewegt, ärgert und politisch antreibt.

Was ist und was will EquOpp?
EquOpp vertritt die AGEF-Kommission für Gleichheit und soziale Gerechtigkeit. Wir sind derzeit 19 Studierende aus verschiedenen Fakultäten der Universität Freiburg. Ziel ist, die verschiedenen Universitätsorgane für die in ihnen vorhandenen Diskriminierungen zu sensibilisieren. Wir setzen uns für das soziale und assoziative Leben der Universität Freiburg ein und organisieren Veranstaltungen (Konferenzen, Ausstellungen) zum Umgang mit verschiedenen Diskriminierungen (Transidentitäten, Feminismus, Weisssein usw.).

Welche Aufgaben übernehmen Sie als Co-Präsidentinnen?
Die Organisation von EquOpp soll so horizontal wie möglich sein. Die Mitglieder organisieren sich selbst und schliessen sich für jedes Projekt einer Arbeitsgruppe an, je nach Interesse und Wunsch. Als Co-Präsidentinnen stellen wir sicher, dass wir einen Überblick haben und für die verschiedenen Probleme und Fragen, die auftreten können, zur Verfügung stehen.

EquOpp hat sich letztes Jahr am Frauen*streik beteiligt. Hat es etwas gebracht?
Im vergangenen Jahr hat EquOpp hauptsächlich daran gearbeitet, die Studentenschaft für feministische Themen und die Existenz des Frauen*streiks zu sensibilisieren. Die Mitglieder von EquOpp waren am Kollektiv und an der Organisation des 14. Juni 2019 beteiligt, was zu einer engen Zusammenarbeit und guten Kommunikation mit der Studentenschaft führte. Allerdings war es angesichts der Zeit, in der der Streik stattfand, schwierig, Studium und Investitionen unter einen Hut zu bringen. EquOpp trug insbesondere dazu bei, dass die Studentenschaft am 14. Juni keine Prüfungen hatte, um die Forderungen des Frauen*streiks zum Ausdruck zu bringen.

Wie hat der Streik Sie persönlich beeinflusst?
Améthyste: Der Frauenstreik vom 14. Juni 2019 hat mich sehr berührt. Zunächst einmal in einer sehr positiven Weise, denn das Gefühl der Stärke und der Schwesternschaft war sehr stark und hoffnungsvoll. Aber es gibt einen Hauch von Traurigkeit in dieser Erinnerung, denn 2019 und erneut 2020 müssen wir auf die Strasse gehen und für die Grundrechte demonstrieren, die unsere Grossmütter und Mütter bereits in den 1960er Jahren forderten. Mehr als 50 Jahre später hat sich wenig geändert, und in der heutigen patriarchalischen und kapitalistischen Gesellschaft ist die Gleichheit für alle noch nicht erreicht. Deshalb war ich am Sonntag, dem 14. Juni 2020, erneut auf dem Georgette-Python-Platz, um zu beweisen, dass unsere Entschlossenheit nicht wanken wird: Das System wird sich biegen und die Gleichheit wird erreicht werden. Sehr bald.

Maïna: Der Frauen*streik hat mich auch sehr berührt. Ich empfand ein immenses Gefühl des Stolzes, auf meiner Ebene an dieser Demonstration teilnehmen zu können und die Anzahl der Menschen zu sehen, die sich mobilisiert haben. Es bleibt jedoch noch viel zu tun, und die Kämpfe gehen weiter.

Wie hat sich die Coronavirus-Pandemie auf Ihren Aktivismus bzw. den Verein EquOpp ausgewirkt? 
Unser Aktivismus ist nur noch stärker geworden. Tatsächlich haben sich die Ungleichheiten während des Coronavirus noch verschärft, insbesondere in den Frontberufen (Verkauf, Reinigung, medizinische Versorgung), die überwiegend von Frauen* besetzt und gesellschaftlich wenig anerkannt sind. Innerhalb der Universität haben sich die Ungleichheiten verfestigt (Zugang zu Technologie – Computer, stabiles WiFi-Netzwerk –, ruhiger und günstiger Studienort, psychische Gesundheit, Arbeitslosigkeit). In Bezug auf EquOpp mussten wir die Organisation überprüfen: alle Veranstaltungen wurden zurückgestellt, die Sitzungen wurden per Zoom durchgeführt. Wir hielten unser feministisches Treffen jedoch online und in sozialen Netzwerken ab.

Kann man mit Cyberaktivismus oder Einzelaktionen die Demonstrationen auf der Strasse ersetzen?
Nein. Es handelt sich um zwei komplementäre Methoden, die nicht dem gleichen Zweck dienen. Vielmehr wird Cyber-Aktivismus eingesetzt, um das Bewusstsein zu schärfen, Informationen und Ressourcen bereitzustellen, während Demonstrationen Forderungen an politische und institutionelle Gremien darstellen. Diskriminierung ist systemisch, und individuelle Massnahmen reichen nicht aus, um sie wirksam zu bekämpfen.

Was waren Ihre Themen am diesjährigen Frauen*streik?
Unsere Forderungen sind die gleichen wie die auf der des Frauen*streiks.

Sie haben beide je einen feministischen Wunsch frei. Was würden Sie in der Schweiz sofort ändern?
Améthyste: Dass die Forderungen des Frauen*streiks unverzüglich umgesetzt werden.

Maïna: Die Abschaffung des patriarchalischen, kapitalistischen und rassistischen Cis-tems, in dem wir leben.

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  • von EquOpp
  • EquOpp auf
  • EquOpp auf
  • des Frauen*streiks
Info«ܱ*ٰ𾱰» wird manchmal mit einem sog. Gendersternchen versehen, um darauf aufmerksam zu machen, dass «Frau» auch nur eine sozial konstruierte Kategorie ist. Es gibt keine «natürliche Art», Frau zu sein.Cis ist das Gegenteil von trans und bedeutet, dass eine Person sich im Geschlecht wohlfühlt, welches ihr bei der Geburt zugewiesen wurde.
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« On va avoir de la peine à payer les salaires! » /alma-georges/articles/2020/on-va-avoir-de-la-peine-a-payer-les-salaires /alma-georges/articles/2020/on-va-avoir-de-la-peine-a-payer-les-salaires#respond Wed, 01 Apr 2020 06:38:53 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=10679 Administrateur de l’AGEF, Marco Garofano se fait du souci. Le coronavirus met à mal les finances de son association. Rencontre avec un étudiant que vous avez sans nul doute croisé dans les couloirs de Miséricorde.


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«Le plus grand intérêt des études réside dans les possibilités de participation» /alma-georges/articles/2019/le-plus-grand-interet-des-etudes-reside-dans-les-possibilites-de-participation /alma-georges/articles/2019/le-plus-grand-interet-des-etudes-reside-dans-les-possibilites-de-participation#respond Mon, 11 Nov 2019 12:22:59 +0000 https://www3.unifr.ch/alma-georges?p=9570 Durant ses études à l’Unifr, Caroline Muñoz n’a cessé de s’engager. Dans la culture d’abord, puis dans la politique universitaire. Autant d’expériences que la présidente sortante de l’AGEF compte mettre à profit dans le cadre de sa nouvelle aventure, une traversée de l’Atlantique à la voile.

Caroline Muñoz est l’une de ces personnes qui apprécient les aspects périphériques de la vie à leur juste valeur: l’avant et l’après autant que le pendant, le voyage autant que la destination, les années sabbatiques autant que les études. Une fois sa maturité fédérale du Lycée de Porrentruy en poche, la jeune femme a successivement mis le cap sur le Canada et la Colombie. L’Université pouvait bien attendre deux semestres! Quatre ans plus tard, rebelote: désormais titulaire d’un Bachelor en anthropologie sociale et philosophie de l’Unifr, la co-présidente sortante de l’AGEF a décidé «presque sans hésiter» de ne pas rempiler tout de suite avec un master. Histoire de bouger, goûter, expérimenter, rencontrer, se laisser inspirer puis, éventuellement, poursuivre ses études universitaires.

Née en 1996 d’une mère française et d’un père colombien, Caroline Muñoz a passé son enfance à battre la campagne jurassienne en compagnie de ses deux frères et d’une joyeuse bande de copines et de copains. «Je suis une villageoise dans l’âme; une mégalopole comme Bogota, d’où vient mon papa, je ne pourrais pas y vivre: trop grande, trop chaotique pour moi!» C’est d’ailleurs sur la côte nord de la Colombie, plutôt que dans la capitale, que la bachelière décide de poser son sac à dos quelques mois en 2015. «Une de mes cousines travaillait dans une association qui cherchait quelqu’un pour donner des cours de musique à des enfants et à des aîné∙e∙s dans le cadre d’un programme culturel. Etant donné que j’avais un bon bagage musical – j’ai joué pas mal de piano, ainsi qu’un peu de percussion, de guitare et d’accordéon durant mon enfance – j’ai été engagée.»

Ce besoin de passer davantage que des vacances en Colombie, Caroline Muñoz l’explique entre autres par le fait qu’elle a entretenu avec son pays paternel un rapport un peu particulier durant toute l’enfance et l’adolescence. «La Colombie faisait partie intégrante de ma culture, mais je n’en parlais pas la langue.» En effet, par nécessité professionnelle – son diplôme colombien de médecine n’était pas reconnu en Suisse, l’obligeant à cravacher pour obtenir des équivalences –, le père de Caroline Muñoz a opté pour le français à la maison. «Maîtriser l’espagnol a constitué une importante clé d’accès à mes origines, se souvient la jeune femme. Même s’il a fallu subir les moqueries de ma famille de Bogota en raison de mon accent du nord», rigole-t-elle.

Durabilité, genre et culture
Après avoir ajouté coup sur coup l’anglais et l’espagnol à son CV en l’espace d’un an, la jeune femme lorgne naturellement vers l’allemand. «Le choix de l’Université de Fribourg, bilingue, allait presque de soi.» Un choix qu’elle n’a jamais regretté, assure-t-elle. «Ce bilinguisme donne une vraie ouverture au corps estudiantin fribourgeois!» Côté branche principale, c’est son envie de «comprendre les autres manières de vivre et de penser» qui a fait pencher la balance en faveur de l’anthropologie sociale. «J’ai beaucoup aimé cette matière; j’en ai tiré des outils concrets pour la suite.»

Sans surprise, c’est néanmoins hors des salles de cours, dans la partie périphérique de sa vie universitaire, que Caroline Muñoz s’est le plus épanouie. «A mon avis, le grand intérêt des études réside dans les possibilités de participation qu’elles offrent. Au lycée, j’étais déjà assez engagée, mais le champ d’action était limité. A l’Université, par contre, il y a un vrai foisonnement!» Dans un premier temps, son engagement porte plutôt sur la culture. Notamment au Centre Fries, où elle s’initie «sur le tas» à la technique du son et de la lumière. «Puis j’ai réalisé qu’il était important d’aller plus loin, en m’investissant dans la politique universitaire.»

La dynamique étudiante intègre alors le comité de la Fachschaft GKR (anthropologie sociale, science des religions et sociologie francophone) puis l’Association générale des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg (AGEF), où elle exerce les fonctions de co-responsable de la Faculté des lettres et de co-présidente politique, tout en assumant par intérim les tâches de communication. Durant son mandat, l’AGEF s’est concentrée en priorité sur trois dossiers, souligne-t-elle. «Le premier était la durabilité. Suite à la publication de l’étude du WWF plaçant l’Unifr parmi les mauvais élèves à l’échelle nationale, nous nous sommes battu∙e∙s aux côtés de l’association NEUF pour que la commission Durabilité se montre plus active. Dans un contexte de grèves du climat, notre engagement a porté ses fruits: je constate avec plaisir un vrai pas en avant.» Caroline Muñoz et ses collègues se sont également penché∙e∙s sur les questions de genre, notamment en généralisant l’écriture inclusive à toute la communication de l’association. Troisième cheval de bataille? «Renforcer la position des étudiant∙e∙s de l’Unifr en tant qu’actrices et acteurs culturel∙le∙s de la ville. Cela a abouti, entre autres, à la création de l’agenda culturel de l’AGEF.»

Un voyage sans destination précise
De l’avis de la jeune diplômée, ses multiples expériences de participation vont très certainement lui servir à l’avenir. «J’ai appris tellement de choses, notamment au niveau technique et pratique: prise de parole, webmastering, organisation événementielle, etc.» Gageons que Caroline Muñoz pourra mettre ce riche apprentissage à profit dès 2020, dans le cadre de sa prochaine aventure: traverser l’Atlantique sur un voilier, en compagnie de deux autres baroudeur∙euse∙s vingtenaires. «A la base, j’avais envie de laisser tomber les filets de sécurité et de faire du stop jusqu’en Colombie», rapporte-t-elle. «Puis j’ai entendu parler de la Vaudoise Sarah Gysler et de son blog «L’aventurière fauchée». Ca a fait tilt! J’ai pris contact avec elle et elle m’a proposé de partir sur le bateau qu’elle vient d’acheter. Sacha Benitah, un reporter-vidéaste parisien, sera également du voyage.»

L’anthropologue l’avoue sans rougir: «Il y a quelques semaines, je n’avais encore aucune notion de voile!» Une fois encore, elle apprendra sur le tas. Après tout, les trois aventurier∙e∙s ne sont pas pressé∙e∙s. «Nous n’avons aucune idée fixe, ni de la destination finale de notre voyage, ni du temps qu’il nous faudra pour y arriver.» Si elle rêve personnellement d’aboutir en Colombie, Caroline Muñoz précise que le but de cette épopée – qui devrait démarrer en janvier à Port-Saint-Louis-du-Rhône – n’est pas tant de naviguer que «de faire de belles rencontres à terre». Les aspects périphériques, encore et toujours.

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  • Photo de une: © Valeria Schmidt – AGEF | photo texte: © Sacha Benitah
  • de l’AGEF
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