On air – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Wed, 04 Jun 2025 06:44:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Se connaître pour mieux collaborer /alma-georges/articles/2025/se-connaitre-pour-mieux-collaborer /alma-georges/articles/2025/se-connaitre-pour-mieux-collaborer#respond Tue, 03 Jun 2025 12:37:48 +0000 /alma-georges?p=22397 Trop souvent, on voit le chercheur ou la chercheuse perché·e dans sa tour d’ivoire. Un stéréotype qui a pour conséquence que les mondes économique et universitaire se regardent à distance. Une soirée de la Chambre de commerce et d’industrie du canton de Fribourg et de l’Université de Fribourg visait à les rapprocher.

«Entre l’économie fribourgeoise et le monde académique, il existe toujours un fossé que nous voulons contribuer à réduire au maximum.» Directeur de la Chambre de commerce et d’industrie du canton de Fribourg (CCIF), Christophe Emmenegger fait partie de ceux qui veulent créer des ponts. Docteur en nanotechnologie, il fut d’abord actif dans la recherche fondamentale avant de rejoindre l’économie. Il connaît bien les deux mondes.

Et s’il comprend ce qui les sépare, il voit surtout le gain mutuel d’un rapprochement. Réduire ce fossé, c’était justement l’objectif de la rencontre intitulée «Pas de barrière», organisée conjointement par l’Université de Fribourg (Unifr) et la CCIF. Fin mai 2025, sur le site de Bluefactory, cette soirée de présentations et de réseautage visait à favoriser le contact entre entrepreneur·euse·s fribourgeois·e·s et les chercheur·euse·s issu·e·s du monde académique.

Rectrice de l’Unifr, Katharina Fromm constate que, trop souvent, le milieu universitaire est perçu comme retranché dans sa tour d’ivoire, déconnecté des réalités du tissu économique. «Nous voulons montrer que ce savoir fondamental est utile, que nos chercheuses et chercheurs possèdent de riches compétences et que le potentiel d’application est là», explique-t-elle. Et pour valoriser ce trésor que représente le savoir fondamental, la communication et la recherche de visibilité deviennent capitales, poursuit la rectrice, responsable entre autres du soutien à la recherche et l’innovation de l’Unifr.

Christophe Emmenegger abonde. Pour le directeur de la CCIF, il importe de ne pas cultiver la vision d’un monde bipolaire, entre entrepreneur·euse·s du cru d’un côté et monde universitaire de l’autre. «Nous voulons permettre un réseau de compréhension, car l’Université s’inscrit dans le paysage économique fribourgeois. Les liens existent, il faut les valoriser.» Parmi ces ponts déjà établis, citons l’implication de l’Unifr dans nombre de domaines: alimentation durable, matériaux et santé (Food Research and Innovation Center), nanomatériaux (Adolphe Merkle Institute), interaction humain-technologie (Human-IST) ou encore bâtiment (Smart Living Lab).

Sans compter trois startups de l’Unifr actives dans la lutte contre le surpoids (bewe), la détection du cancer du sein (Xemperia) ou encore la création de matériaux à base de cellulose (Seprify). En 2024, elles ont généré des postes de travail pour 25,6 équivalents temps plein (EPT) pour un capital obtenu de 4,9 millions de francs. A côté de ces contributions, d’autres collaborations se tissent entre chercheur·euse·s et entrepreneur·euse.

A l’image de WasteLogs, un outil d’aide à la décision pour optimiser la collecte des déchets par les services de voirie ou les entreprises mandatées par les collectivités publiques. Dans ce projet, né d’un partenariat entre l’Unifr et la société bernoise System-Alpenluft, et soutenu par InnoSuisse, les mathématiques et l’informatique viennent prêter main-forte aux entreprises de ramassage de déchets afin de résoudre le casse-tête quotidien du parcours à effectuer par le personnel.

«Nous avons traduit le problème du ramassage en un problème mathématique, puis avons développé des algorithmes pour résoudre ce problème», résume le professeur de mathématiques Bernard Ries, du Decision Support & Operations Research Group de l’Unifr. Au final, l’outil permet des tournées plus durables tandis que le gain d’efficacité pour les collectivités publiques est estimé à 10 ou 20%.

Dans un autre registre, on trouve l’exemple du partenariat entre l’Unifr et l’assurance La Mobilière, avec la création d’un cluster de recherche sur la résilience au niveau économique, politique et social. Ou encore l’intérêt surprenant des sciences humaines pour le secteur de la construction, à l’image des travaux de recherche de la prof. assistante en anthropologie sociale Madlen Kobi. Son projet Urban Bricolage. Mining, Designing and Constructing with Reused Building Materials montre les avantages de développer une économie circulaire en récupérant les matériaux de démolition.

Madlen Kobi évoque quelques chiffres surprenants. En Suisse, ce sont entre 6000 et 7000 bâtiments que l’on démolit chaque année, tandis qu’en Europe, la moitié des déchets de construction termine à la décharge. «Mais il faut savoir par exemple que la récupération de l’aluminium ne demande que 5% de l’énergie nécessaire à sa production initiale», explique-t-elle. Et de montrer des exemples de constructions en Suisse, réalisées à l’aide de fenêtres récupérées, comme le K118 à Winterthur ou l’Elys Basel.

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Les plantes seront son métier, mais les fourmis sont sa passion. /alma-georges/articles/2025/les-plantes-seront-son-metier-mais-les-fourmis-sont-sa-passion /alma-georges/articles/2025/les-plantes-seront-son-metier-mais-les-fourmis-sont-sa-passion#respond Mon, 02 Jun 2025 07:41:29 +0000 /alma-georges?p=22388 À 17 ans, Gaël Rey, apprenti jardinier, est incollable sur les hyménoptères qui peuplent le Jardin botanique de Fribourg. Ce mercredi 4 juin, notre Ant-Man préféré vous embarque pour un voyage fascinant au cœur du monde des fourmis.
Un avant-goût en vidéo. 

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«La liberté et la démocratie ne sont jamais acquise pour toujours» /alma-georges/articles/2025/la-liberte-et-la-democratie-ne-sont-jamais-acquise-pour-toujours /alma-georges/articles/2025/la-liberte-et-la-democratie-ne-sont-jamais-acquise-pour-toujours#respond Fri, 30 May 2025 07:30:45 +0000 /alma-georges?p=22368 Invité de la 49ᵉ Journée de l’Europe à l’Université de Fribourg, l’ambassadeur de l’Union européenne en Suisse, Petros Mavromichalis, a livré un discours engagé sur les valeurs fondamentales de l’UE face aux menaces de la désinformation et dans un contexte géopolitique tendu. Son intervention est à (re)voir en vidéo.

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«L’histoire du foot féminin coïncide avec celle de l’émancipation» /alma-georges/articles/2025/lhistoire-du-foot-feminin-coincide-avec-celle-de-lemancipation /alma-georges/articles/2025/lhistoire-du-foot-feminin-coincide-avec-celle-de-lemancipation#respond Fri, 23 May 2025 13:40:11 +0000 /alma-georges?p=22358 L’organisation par la Suisse en été 2025 de l’EURO de foot féminin devrait doper – encore – l’intérêt pour ce sport. Il n’y a qu’un demi-siècle que les footballeuses suisses ont fait leur entrée officielle sur les terrains. Retour sur un boom en plusieurs temps avec la professeure d’histoire contemporaine Christina Späti.

Christina Späti, pratiquez-vous le football?
Malheureusement non. Durant mon enfance st-galloise dans les années 1970 et 1980, j’ai littéralement dû imposer la participation des filles aux parties de ballon rond dans la cour d’école. Reste que lorsque j’ai souhaité rejoindre un club de foot, j’ai vite déchanté: cela n’était tout simplement pas possible pour une fille dans la région. A l’image de nombreuses amatrices de sports d’équipe et de ballons, je me suis rabattue sur le handball.

Christina Späti © Stéphane Schmutz / STEMUTZ.COM

Quarante ans plus tard, votre fille a fait une expérience complètement différente…
En effet, lors de notre séjour familial d’une année aux Etats-Unis en 2018-2019, elle a assez naturellement commencé à jouer au football. Ou plutôt au «soccer», comme ils le nomment là-bas pour le différencier du «football», que nous appelons ici le «football américain». Alors que ce dernier est considéré en Amérique du Nord comme un sport masculin, le soccer, lui, est LE sport féminin par excellence. Quand nous sommes rentrés en Suisse, ma fille, alors âgée de huit ans, a intégré une équipe de football féminin. Ce qui, heureusement, est désormais possible un peu partout dans notre pays.

On revient de loin: longtemps, les femmes ont été systématiquement exclues du football…
Cette exclusion ne concerne pas que les femmes. Le football moderne est né en Grande-Bretagne au milieu du 19e siècle dans les internats pour jeunes hommes issus de l’élite. Ce sport était donc réservé à la population aisée, qui y voyait le moyen de se démarquer de la classe ouvrière. Rapidement, cette dernière s’y est néanmoins intéressée. Il faut dire que la pratique du football ne nécessite que peu d’infrastructure et de moyens. En outre, avec le changement sociétal entraînant une réduction du temps de travail, les samedis après-midi désormais libres pouvaient être consacrés par les travailleurs manuels aux loisirs, football en tête. Un bel exemple d’«empowerment». Les «gentlemen», eux, se sont tournés vers d’autres activités, telles que le cricket ou le hockey sur terre. Quand les équipes ont commencé à participer à des tournois internationaux – entretemps, ce sport avait été popularisé à l’étranger par les marchands britanniques – une autre grande étape a été franchie: la professionnalisation du football. Il n’était en effet financièrement pas possible pour les joueurs, désormais majoritairement issus des classes populaires, de se passer d’un revenu.

Dans quelle mesure les femmes ont-elles également profité du football comme outil d’«empowerment»?
Disons-le d’emblée: l’élargissement du football à d’autres catégories de la population que l’élite masculine britannique n’a concerné les femmes que dans une moindre mesure. Il faut rappeler qu’à l’époque, la société différenciait de façon stricte les genres, les rôles et, par ricochet, les activités sportives. Les hommes étaient invités à se défouler dehors, en équipe et de manière compétitive. Les femmes, elles, étaient considérées comme à leur place dans des salles de gym, à effectuer des mouvements graciles. Plus tard, les régimes politiques autoritaires ont repris – et renforcé – cette dichotomie. Dans ce contexte, le football féminin a toujours fait l’objet d’un grand scepticisme. Jusque dans les années 1970, il s’est généralement limité à des pratiques informelles, par vagues successives. L’ «art pour l’art» était mal vu. Pour les femmes, le football devait s’accompagner d’une autre fonction, par exemple caritative. Et dans tous les cas, il concernait les jeunes célibataires, pas les épouses et mères de famille.

Comment ces vagues successives d’émergence du football féminin en Europe au cours du 20e siècle se sont-elles organisées?
Elles ont quasi systématiquement coïncidé avec les vagues d’émancipation féminine dans la société, c’est-à-dire durant et après la Première Guerre mondiale, dans les années 1960 (libération sexuelle), dans les années 1990 (première grève des femmes) ou encore, tout récemment, avec le mouvement MeToo. On constate alors un effet de va-et-vient, de cercle vertueux: un mouvement d’émancipation féminine s’opère, qui permet d’ouvrir une porte pour le foot féminin, qui à son tour renforce le mouvement d’émancipation.

Les femmes se sont mises à jouer au foot en pleine Première Guerre mondiale?!
Tandis que les hommes étaient au front, les femmes ont pris leur place dans les usines… et sur les terrains de football. Les tournois interentreprises en Angleterre peuvent d’ailleurs être considérés comme les tout premiers tournois de foot féminins. A noter que plus tard, dans les années 1960, c’est également par la porte du football corporatif – qui, contrairement au football pratiqué en club, était accessible aux femmes – que les footballeuses se sont engouffrées dans la brèche.

Est-ce que ce premier mini-boom du football féminin s’est poursuivi au-delà du conflit de 14-18?
Non. La montée des régimes autoritaires tel que le nazisme et le fascisme a coupé la vague d’émancipation féminine, pratique du football y compris. Dans de nombreux pays européens, il a fallu attendre plusieurs décennies avant que ce sport ne ressorte au grand jour. Celles qui s’y adonnaient étaient qualifiées d’amazones, de garçons manqués. Que ce soit en France, en Allemagne ou en Angleterre, le football féminin n’a officiellement été reconnu par les fédérations nationales qu’à la fin des années 1960.

Quid de la Suisse?
Notre pays n’échappe pas à la règle. En terre helvétique, il y a eu comme ailleurs au fil du 20e siècle des élans favorables au foot féminin, ainsi que des actions – souvent isolées -de promotion et d’encouragement de cette activité. Dans les années 1920, un club dénommé Les Sportives -dont on a désormais perdu la trace – aurait été fondé à Genève. A la fin des années 1930, le village d’Adliswil, dans le canton de Zurich, a pour sa part accueilli une «démonstration» de football féminin en marge d’un tournoi masculin. Qui s’est d’ailleurs heurtée à pas mal de moqueries. Près de trente ans plus tard, l’équipe féminine FC Goitschel a demandé à l’Association suisse de football (ASF) l’autorisation de l’intégrer, qui lui a été refusée. En contrepartie, l’ASF a ouvert aux femmes la possibilité de devenir arbitres, ce qui a marqué une étape importante de l’histoire suisse du football féminin.

Toujours dans les années 1960, l’affaire Madeleine Boll a fait grand bruit…
Suite à un malentendu, cette jeune joueuse a participé en 1965 avec les juniors C du FC Sion à un match préliminaire de la coupe de l’UEFA contre l’équipe turque de Galatasaray. La presse internationale s’en est généreusement fait l’écho. En raison de ce scandale, l’ASF a retiré sa licence à la sportive. Reste qu’en 1969, un championnat suisse féminin inofficiel a été organisé. Un an plus tard, la ligue féminine nationale était créée, tout comme la «Nati» féminine.  Il a néanmoins fallu attendre 1993 pour que le football féminin intègre l’ASF.

L’officialisation du football féminin suisse au tournant des années 1970 a-t-elle rimé avec la «normalisation» de cette activité sportive?
Pas vraiment, non. Un exemple parlant est le compte rendu publié dans un média bien établi suite au tout premier match de l’équipe nationale féminine, gagné 9-0 contre l’Autriche. Une bonne partie de l’article est consacré au physique des joueuses. C’est à peine si le résultat est mentionné…
Que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, il faut attendre encore une bonne vingtaine d’années avant que le public ne manifeste un réel intérêt pour le foot féminin…
La dynamique est venue des Etats-Unis où, comme déjà indiqué, le «soccer» était traditionnellement établi comme sport féminin, tandis que le «football», le baseball ou le hockey sur glace étaient associés aux hommes. Le foot féminin drainait de plus en plus de public outre-Atlantique. En 1999, quelque 90’000 personnes – y compris le président Bill Clinton – ont assisté à la finale de la Coupe du monde féminine à Los Angeles. Sans surprise, l’euphorie s’est propagée en Europe, y compris en Suisse. Dans notre pays, l’intérêt est un peu retombé par la suite, avant de remonter en flèche dès 2015, lorsque la «Nati» féminine s’est qualifiée pour sa première Coupe du monde. Les nouveaux mouvements féministes, dont la grève, ont renforcé cet élan. L’EURO de l’été 2025, qui se tiendra en Suisse, devrait en rajouter encore une couche.

L’an dernier, vous avez donné un cours magistral sur l’histoire du football (masculin et féminin) comme phénomène global. Pourquoi ce choix thématique?
Le football est un fil rouge intéressant pour raconter l’histoire contemporaine européenne, voire globale. Il constitue une porte d’entrée vers de nombreuses thématiques, qu’il s’agisse de la politique, de l’extrémisme, du genre ou de la transnationalité. Sans oublier bien sûr le fait qu’il est très apprécié par de nombreuses personnes, tous horizons politiques, sociaux ou ethniques confondus. Bref, qu’il constitue un vrai aimant à étudiantes et à étudiants. J’ai néanmoins fait quelques déçues et déçus: celles et ceux qui s’attendaient à ressortir du cours avec des statistiques de matches à partager en soirée n’en ont pas eu pour leur argent. (Rires)

Vous disiez plus tôt que votre fille a eu un accès bien plus facile que vous au football. Celles qui luttent pour davantage d’égalité des genres dans ce sport peuvent-elles lever le pied?
En guise de réponse, voici une anecdote. L’hiver dernier, ma fille est à plusieurs reprises rentrée de ses tournois de foot en salle avec une médaille. D’un côté, on y voyait un garçon. De l’autre un homme.

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  • Christina Späti est professeure ordinaire au Département d’histoire contemporaine de l’Unifr. En 2024, elle a donné un cours magistral intitulé «Fussball. Geschichte eines globalen Phänomens»
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Dans l’ère du temps /alma-georges/articles/2025/dans-lere-du-temps /alma-georges/articles/2025/dans-lere-du-temps#respond Wed, 21 May 2025 13:21:49 +0000 /alma-georges?p=22343 Dans nos sociétés du «tout numérique», notre rapport au temps évolue au gré des avancées technologiques. Pour échanger sur le rapport entre temps et numérisation et ses impacts sur notre qualité de vie, un symposium interdisciplinaire s’est tenu à l’Université de Fribourg.

«Le temps, c’est de l’argent», écrivait Benjamin Franklin en 1748. Mais le temps est bien plus que cela. S’il a toujours été une valeur limitée car non extensible, aujourd’hui il est devenu une denrée rare. Gagner du temps est une gageure, ne pas en perdre une obligation. De la rationalisation du travail survenue durant la Révolution industrielle à la possibilité d’être connecté·e·s 24h/24, notre rapport au temps a considérablement changé aussi bien dans nos vies professionnelles que privées. Avec pour conséquence un sentiment d’accélération continue, comme si les jours, les mois et les années passaient de plus en plus vite. L’utilisation de technologies numériques a encore accentué le phénomène, car en nous permettant d’être stimulé·e·s facilement, à tout moment et n’importe où, nous sommes constamment sollicité·e·s. Mais quels sont les impacts de ces changements sur notre qualité de vie? Pour y répondre, des expert·e·s de six pays européens, dont la Suisse, analysent en quoi la perception, l’utilisation et l’allocation du temps sont influencées par le niveau de numérisation et les normes culturelles.

Expériences temporelles étudiées
Réuni·e·s au sein d’un vaste projet baptisé TIMED, ces chercheur·euse·s décortiquent le rapport entre temps et numérisation. «Le projet européen consacré à l’expérience du temps à travers l’Europe à l’ère digitale réunit des sociologues, des philosophes, des ingénieurs, des psychologues et des spécialistes des médias. L’intérêt de ce symposium organisé à l’Université de Fribourg est de les réunir, ainsi que des personnes externes avec lesquelles nous pouvons échanger, réfléchir aussi à l’impact de nos résultats de recherches.», explique Chantal Martin Sölch, Vice-rectrice et professeure de psychologie clinique et de la santé à l’Université de Fribourg. Cette journée d’échanges interdisciplinaires favorise aussi le réseautage, le dialogue et les collaborations. De quoi mettre en valeur l’état des recherches sur des thématiques aussi variées que de comprendre comment les jeunes négocient le temps d’accès aux médias sociaux et à la socialisation ou le harcèlement numérique et les activités des jeunes en ligne, sans oublier aussi d’échanger sur les perceptions que nous pouvons avoir du temps qui passe. «Nous avons mené des études qualitatives par le biais d’entretiens avec différentes personnes dans tous les pays d’Europe associés au projet. Il en ressort que l’utilisation des technologies digitales nous vole du temps, les gens ont l’impression de perdre leur temps, de ne plus avoir la mesure du temps lorsqu’ils et elles sont sur les médias sociaux. Mais d’un autre côté, on constate que les personnes plus jeunes ont développé leurs propres stratégies pour diminuer le temps qui leur est volé sur les réseaux sociaux. Il y a donc une sorte d’apprentissage, d’adaptation qui se met en place.», précise Chantal Martin Sölch. La réflexion porte aussi sur la pression du temps qu’opère la digitalisation. «Nous recevons plus de messages, nous sommes constamment sollicité·e·s par tous les canaux et cela crée une plus grande charge mentale. Mais de l’autre côté, il y a le lien à la productivité. Lorsqu’on a le sentiment d’avoir été productif·ve, d’avoir gardé le contrôle, cela engendre un sentiment de satisfaction et de bien-être».

Se réapproprier le temps
L’étude menée par TIMED démontre que les personnes sondées ont le sentiment que les médias sociaux tuent leur temps. Or, Chantal Martin Sölch est convaincue «qu’il faut apprendre ou réapprendre à gérer son temps entre productivité au travail, temps de loisirs et pourquoi pas, perdre son temps. Il ressort aussi de nos recherches qu’il est difficile pour les gens d’avoir l’impression de ne rien faire de son temps. Cela engendre beaucoup de culpabilité. Ce qui est aussi le cas lorsque des personnes ont l’impression de perdre du temps parce qu’elles ont passé un moment plus ou moins long à regarder des vidéos sur les réseaux sociaux.» Se réapproprier son temps est donc nécessaire, quitte à se priver momentanément du numérique.

L’affect positif du Sudoku
Les chercheur·euse·s de TIMED ont analysé l’impact que peut avoir une privation numérique de sept minutes et demie sur l’état psychophysiologique et la perception du temps. Pour ce faire, 90 participant·e·s, réparti·e·s en trois groupes, devaient soit utiliser librement leur smartphone, soit effectuer un sudoku, soit attendre (privation numérique passive). Activité électrodermale, rythme cardiaque, état affectif des sujets ont été recueillis. Il ressort de cette expérience que les participant·e·s n’exerçant aucune activité s’ennuyaient plus que les sujets «actifs» et avaient le sentiment que le temps passait plus lentement. «Le Sudoku a induit plus d’affect positif et était plus engageant sur le plan cognitif que l’utilisation gratuite d’un smartphone en ce qui concerne les mesures de la variabilité de la fréquence cardiaque. Les résultats suggèrent que l’exécution d’une tâche numérique (utilisation gratuite d’un smartphone) est moins exigeante sur le plan cognitif qu’une tâche non numérique (sudoku) et qu’elle modifie la perception du temps de la même manière.», révèle, entre autres, l’étude qui devrait être répliquée sur le terrain avec des périodes de privation numérique plus longues afin de confirmer ces résultats.

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Joseph Deiss: «L’Université de Fribourg a été mon terroir intellectuel» /alma-georges/articles/2025/joseph-deiss-luniversite-de-fribourg-a-ete-mon-terroir-intellectuel /alma-georges/articles/2025/joseph-deiss-luniversite-de-fribourg-a-ete-mon-terroir-intellectuel#respond Wed, 14 May 2025 12:05:25 +0000 /alma-georges?p=22310 Face au risque de coupes budgétaires, les représentant·e·s du corps estudiantin de l’Université de Fribourg ont organisé une soirée de conférences. L’occasion de rappeler l’apport important, pour le canton, d’une institution forte de plus de 10’000 étudiant·e·s et 2500 collaborateur·trice·s. 

Quelle mouche a donc piqué les étudiant·e·s de l’Université de Fribourg (Unifr) pour qu’ils/elles se lancent dans une telle promotion de l’Alma Mater? Un cri du cœur même. «La communauté étudiante ressent une profonde inquiétude face aux menaces de réductions budgétaires, que ce soit au niveau cantonal ou fédéral», déclare Jérôme Meyer, membre du comité exécutif de l’Association générale des étudiants de l’Université de Fribourg (AGEF).

Joseph Deiss, ancien président de la Confédération, Katharina Fromm, rectrice et Sylvie Bonvin-Sansonnens, conseillère d’Etat

La rencontre du 7 mai 2025 à Fribourg, intitulée «Fribourg, eine Universität, un canton», mise sur pied par l’organisation estudiantine, avait justement pour but de faire passer le message. «Il est important que les autorités politiques comprennent nos inquiétudes», souligne l’étudiant au terme d’une soirée lors de laquelle l’ensemble de l’association s’est mobilisée. Avec une idée: rappeler l’apport important de l’Université à son terreau fribourgeois.

Relever le défi ensemble
La soirée était ponctuée par diverses interventions. Celles de Katharina Fromm, rectrice de l’Unifr, de la conseillère d’Etat fribourgeoise Sylvie Bonvin-Sansonnens, cheffe de la Direction de la formation et des affaires culturelles, mais aussi de Martine Stoffel, présidente du comité de l’association Alumni et amis de l’Unifr, du professeur d’économie publique Mark Schelker. Sans oublier l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss, ancien professeur d’économie qui a étudié dans ces murs, qui a pris la parole ce soir-là dans l’auditoire portant son nom.

Membres de l’AGEF

De leurs côtés, les membres du comité de l’AGEF se sont également exprimés. A l’image de Jacques Deillon, qui concluait par un appel: «Il ne s’agit pas d’une complainte estudiantine, mais bien de dire que l’AGEF est prête à relever le défi avec vous». De quel défi s’agit-il? Pour l’université, il s’agit de mobiliser les forces économiques, mais surtout politiques, en sa faveur. De convaincre du rôle essentiel qu’elle joue pour le canton et de souligner les risques en cas de coupes budgétaires.

Fribourg, une université efficace
Car la menace est à la porte. Elle frappe par un acronyme qui sonne comme une catastrophe: PAFE, pour Programme d’assainissement des finances de l’Etat. Un plan de diète quasi généralisé, en consultation jusqu’au 15 juin 2025, décidé par le Conseil d’Etat fribourgeois en cours de législature et sur lequel se prononcera le Grand Conseil. Motif avancé par le Canton: un contexte d’allégement des finances fédérales et une baisse des revenus de la péréquation.

Mark Schelker, Professeur d’économie

Une cure qui doit amener 490 millions de francs dans les caisses de l’Etat d’ici 2028. Pour l’Université, le PAFE prévoit une réduction de l’enveloppe budgétaire de 2,5 millions de francs sur les trois prochaines années. Montant qui ne rend que plus austère le régime déjà entamé par l’Unifr depuis l’été 2024. Résultat: les économies devraient s’élever en tout à 21,6 millions de francs pour la période 2025-2028. Sans compter la perspective d’une baisse des ressources provenant de la Confédération pour environ 10 millions de francs ces prochaines années.

Une situation d’autant plus dure pour l’Unifr que celle-ci n’est pas l’institution la plus coûteuse du pays. En comparaison, Bâle, d’une taille similaire à Fribourg avec environ 12’000 étudiant·e·s, possédait en 2023 un budget plus de deux fois plus élevé avec 766 millions de francs, contre 310 millions pour Fribourg. «Cela fait de Fribourg une université terriblement efficace», a commenté dans une présentation chiffrée Mark Schelker, prof. d’économie publique à l’UniFr.

Les mots de Joseph Deiss
Pour ce spécialiste, pas de doute, il existe un lien symbiotique entre les deux institutions. «Une université forte conduit à un canton fort. Et réciproquement.» L’Université, par sa nature même, permet à l’Etat de remplir deux de ses rôles (l’éducation et la recherche). Et lui amène une ressource essentielle: le capital humain. Au lieu de rogner les budgets et préserver l’existant, Mark Schelker est d’avis que le canton gagnerait à repenser les conditions cadres susceptibles d’attirer davantage d’entreprises sur son sol. Et de rappeler que l’Unifr, citant une étude, a contribué à la création de valeur cantonale pour 227 millions de francs en 2015. La même année, son apport au pouvoir d’achat du canton se montait à 85 millions.

Bien qu’ancien professeur d’économie à l’Unifr, Joseph Deiss a préféré quant à lui souligner la dimension symbolique. «Cet endroit a été mon terroir intellectuel», a commencé par rappeler celui qui y a d’abord étudié. Très opposé au récent projet de la Confédération de doubler les taxes universitaires, une manière d’économiser à bon compte sur le dos des étudiant·e·s, le Fribourgeois voit dans l’Unifr l’un des ciments du canton, forte des valeurs latines inscrites au-dessus des portes de son Aula Magna : Scientia et sapientia (science et sagesse). Un lieu, non pas qui fait de la politique, mais permet à la politique de se faire, «un forum pour les grandes questions de la société et du monde».

Réduire l’offre de l’Université diminuerait son attractivité
Rectrice de l’Unifr, Katharina Fromm partage pour sa part l’inquiétude des étudiant·e·s. La difficulté, selon elle, ne tient pas dans la capacité de l’institution à se réinventer — «elle le fait en permanence» —, mais bien dans la mise sous pression, qui plus est sur un temps court. Elle craint que cela ne conduise à des coupes sur les postes de travail. «Une réduction de l’offre diminuerait l’attractivité de l’Université», dit-elle. Et plus loin, dans le sillage de cette spirale, le risque d’une baisse des ressources financières provenant de la Confédération est bien réel.

Une perspective d’autant plus dramatique que l’UniFr «se trouve aujourd’hui dans une dynamique positive qui va à l’encontre de la logique de ces coupes», continue la rectrice. Parmi les fruits de cette évolution, elle cite l’Adolphe Merkle Institute (AMI), la recherche sur les biomatériaux, qui place l’université fribourgeoise en 3e position dans ce domaine, après les écoles polytechniques fédérales, ou encore la formation en droit et en médecine.

Un vent favorable, mais fragile, et qui pourrait bien retomber. L’Université de Fribourg ayant peu de graisse en réserve, pour reprendre une image du prof.  Markus Schelker, il faudrait, en cas de coupes, entamer la chair, le muscle, voire le squelette. «Ce serait très dangereux», insiste Katharina Fromm, attachée à la diversité des disciplines actuelles à Fribourg. Cette offre large permet de traiter les problèmes de façon pluridisciplinaire et holistique. «C’est l’un de nos points forts», dit-elle, citant le Food Center ou le cluster «Future of Switzerland».

Forte concurrence dans le pays
«Avec ces restrictions, le risque est que l’on n’arrive pas à décoller», continue-t-elle. Et se développer est d’autant plus vital pour Fribourg que la concurrence s’accroit entre les universités et les hautes écoles du pays. Que ce soit à Lucerne, Neuchâtel, Bienne, ou encore le projet de transformer Unidistance en Université du Valais, on investit dans de nouvelles constructions pour la formation supérieure. Là où Fribourg peine à entretenir le bâti existant.

Portant la voix du Conseil d’Etat mercredi soir, Sylvie Bonvin-Sansonnens fait le même constat: la concurrence s’accroit dans le pays au niveau de la formation supérieure. Une situation qu’elle regrette. «Cela devient presque malsain», juge-t-elle. Sur les perspectives budgétaires de l’Unifr, la ministre précise que cette «baisse» représente en fait une diminution de l’augmentation initialement prévue au budget pour la législature. Question de vocabulaire. Car pour l’Unifr cela constituera bel et bien une diminution de ressources financières.

«Il ne fait pas de doute que l’Université de Fribourg est importante pour le canton», a rappelé Sylvie Bonvin-Sansonnens, tout en évoquant qu’il est demandé à chacun et chacune de faire un effort dans le cadre du PAFE. Elle s’est dit touchée par les prises de paroles de la soirée et invite tout un chacun à participer durant cette phase de consultation, soulignant l’importance, pour le canton, d’avoir des éléments chiffrés pour avancer.

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Dix ans de recherches et de dialogue entre l’islam et la société en Suisse /alma-georges/articles/2025/dix-ans-de-recherches-et-de-dialogue-entre-lislam-et-la-societe-en-suisse /alma-georges/articles/2025/dix-ans-de-recherches-et-de-dialogue-entre-lislam-et-la-societe-en-suisse#respond Tue, 13 May 2025 13:40:39 +0000 /alma-georges?p=22272 Dix ans après sa création, le Centre Suisse Islam et Société a fêté son anniversaire dans une salle comble, entre discours officiels et échanges passionnants. Chercheuses et chercheurs y ont présenté leurs travaux de terrain, offrant un aperçu précieux de leurs recherches. Une occasion de mesurer le chemin parcouru — et celui qu’il reste à tracer — pour mieux comprendre et penser la place de l’islam dans la société suisse.

 

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Mord, Mysterien und Rumauntsch: Ein Krimi macht Schule /alma-georges/articles/2025/mord-mysterien-und-rumauntsch-ein-krimi-macht-schule /alma-georges/articles/2025/mord-mysterien-und-rumauntsch-ein-krimi-macht-schule#respond Thu, 08 May 2025 11:28:44 +0000 /alma-georges?p=22261 Gianna Duschletta verbindet Spannung mit Sprachförderung: In ihrer Masterarbeit hat sie einen Jugendkrimi im romanischen Idiom Puter entwickelt – samt didaktischem Begleitmaterial für den Einsatz im Unterricht. Ein innovativer Ansatz, der zeigt, wie Literatur Jugendliche für Sprache begeistern kann.

Warum haben Sie sich für das Genre Krimi entschieden, um ein Lehrmittel auf Romanisch zu gestalten? Was trägt dieses Genre zum Lernen bei?
Ich habe mich für dieses Genre entschieden, weil es mir dadurch am einfachsten erschien, eine spannende Geschichte zu verfassen, welche die Jugendlichen gerne bis zum Schluss lesen. Dadurch, dass ich am Ende einiger Kapitel einen kleinen «Cliffhanger» eingebaut habe, bleibt die Spannung erhalten und man möchte direkt weiterlesen. Mir war wichtig, dass möglichst viele Jugendliche die Geschichte mit Freude lesen, und erfahrungsgemäss greifen sowohl Mädchen als auch Jungen gerne zu Krimis, was bei anderen Genres vielleicht weniger der Fall ist.

Durch Krimis kann man den Spass an der Lektüre mit verschiedenen Lerngelegenheiten verbinden. Die Lernmöglichkeiten ergeben sich einerseits aus der Lektüre selbst, welche die Lesekompetenz verbessert. Andererseits fördern Krimis das kritische Denken und konfrontieren die Jugendlichen mit moralischen Dilemmas und ethischen Fragen, wie Mord, Brandstiftung, Entführung und Raub. Zusätzlich geschieht oftmals eine Identifizierung mit den Personen, wodurch die Jugendlichen Empathie und Mitleid entwickeln können.

Der Roman ist auf Puter verfasst – Was ist das?
Rätoromanisch lässt sich in fünf Idiome unterteilen. Jedes Idiom wird in einem anderen Teil Graubündens gesprochen. Puter ist das Idiom, welches im Oberengadin gesprochen wird.

Einer der Schauplätze der Geschichte ist der Piz Mezzaun über dem Lej da Prastinaun. Der Krimi spielt in der Umgebung von Zuoz, einem Ort, der den Jugendlichen aus dem Oberengadin vertraut ist und direkt an ihre Lebenswelt anknüpft. (Foto: Gianna Duschletta)

Wie haben Sie das Gleichgewicht gefunden zwischen einer spannenden Geschichte und dem didaktischen Anspruch?
Ich habe mich zuerst mit der Frage auseinandergesetzt, was gute Jugendliteratur ausmacht. Anhand dieser Kriterien habe ich versucht, ein Jugendbuch zu schreiben, das unabhängig von einem Unterrichtssetting gerne gelesen wird. Erst nachdem die Geschichte fertig war, habe ich mich mit der Literaturdidaktik und dem literarischen Lernen beschäftigt und überlegt, welche Lernmöglichkeiten sich aus der Geschichte ergeben. So habe ich Unterrichtsmaterial und einen Lehrpersonenkommentar erstellt, die den Einsatz des Krimis als Klassenlektüre begleiten können.

Wie haben Jugendliche auf den Roman reagiert? Waren sie überrascht, interessiert, kritisch? Wurden sie in den Entwicklungsprozess einbezogen?
Als Teil meiner Evaluation haben vier Jugendliche den Krimi gelesen und einen Fragebogen ausgefüllt. Daraus konnte ich entnehmen, dass zwei der Jugendlichen den ganzen Krimi an einem Tag gelesen haben, weil sie wissen wollten, wie es endet. Drei von ihnen konnten sich auch sehr gut mit verschiedenen Personen identifizieren, die in der Geschichte vorkommen. Die Rückmeldungen der Jugendlichen waren insgesamt sehr positiv, alle haben die Geschichte sehr gerne gelesen. Wäre es anders gewesen, hätte ich den Krimi stärker überarbeitet.

Aktuell behandelt ein befreundeter Lehrer den Krimi mit seiner Klasse. Von ihnen erwarte ich auch noch eine Rückmeldung, offenbar haben die Schüler_innen auch Ideen zur Gestaltung des Covers, auf die ich sehr gespannt bin.

Und Sie – was waren Ihre Lieblingsromane als Jugendliche?
Ich habe wirklich sehr viel und sehr Unterschiedliches gelesen – von Pferde- und Vampirgeschichten über herzzerreissende Liebesdramen bis hin zu Krimis und Thrillern. Bis heute haben Krimis jedoch einen sehr speziellen Platz in meinem Herzen und ich bin sehr stolz, dass ich dieses Jahr meinen eigenen veröffentlichen darf.

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Wann wird alles gut? Über den Wunsch nach Erlösung – OMG Podcast Folge 10 /alma-georges/articles/2025/wann-wird-alles-gut-ueber-den-wunsch-nach-erloesung-omg-podcast-folge-10 /alma-georges/articles/2025/wann-wird-alles-gut-ueber-den-wunsch-nach-erloesung-omg-podcast-folge-10#respond Fri, 11 Apr 2025 12:40:10 +0000 /alma-georges?p=22222 Unser aller Ur-Sehnsucht: Möge dieses Leben nicht vergeblich sein! Aber wer könnte das garantieren?
Vier Theologieprofessor_innen der Universität Freiburg – Daniel Bogner, Noemi Honegger, Markus Zimmermann und Elisabeth Zschiedrich – haben einen Podcast «über mehr als alles» gestartet, um Themen wie Alltag, Arbeit, Familie, Freizeit, Liebe und Leid zu erkunden. Trotz ihrer Unterschiede verbindet sie die Leidenschaft für Theologie.

Der christliche Erlösungsglaube ist ein harter Brocken. Er geht davon aus, dass wir Menschen alle Sünder_innen sind, aber durch Jesu Tod am Kreuz von unseren Sünden erlöst wurden. In dieser Podcastfolge fragen wir, ob dieses Glaubensverständnis noch funktioniert. Erlösung durch den stellvertretenden Sühnetod Jesu – ist das nicht ein ziemlich seltsames Konzept? Muss man Erlösung nicht viel weiter fassen, als Befreiung, Rettung oder Heilung? Und wäre nicht gerade das christlich, weil in der Bibel grundgelegt? Fest steht: Wir Menschen sind erlösungsbedürftig. Manche meinen, sie könnten sich selbst erlösen. Aber ist das nicht ein Irrglaube? Der religiöse Glaube verortet die Menschen in einem größeren Ganzen. Er ist eine Einladung, sich von jenen Mächten zu lösen, die alles vergeblich aussehen lassen. Er bietet die Möglichkeit, sich an eine neue Kraft zu binden. Mit Blick auf ein Später, aber auch auf das Jetzt. Er vermittelt die Botschaft: Ich bin nicht das Mass aller Dinge. Ich muss mich nicht selbst erlösen. Das heisst aber auch nicht, dass wir uns einfach dem Erlösungsglauben hingeben dürften und selbst nichts tun müssten. Wodurch wird ein Erlösungsglaube glaub-würdig? Und geht Erlösung auch ganz ohne Religion?

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«Derrière chaque chirurgien·ne, on trouve une personne» /alma-georges/articles/2025/derriere-chaque-chirurgien%c2%b7ne-on-trouve-une-personne /alma-georges/articles/2025/derriere-chaque-chirurgien%c2%b7ne-on-trouve-une-personne#respond Thu, 27 Mar 2025 11:02:51 +0000 /alma-georges?p=22119 Partager les connaissances chirurgicales et renforcer l’esprit de communauté pour améliorer la prise en charge des patient·es. C’est le but du congrès Colorectal THRIVE qui se tient du 30 mars au 2 avril à Fribourg. Nos questions à son organisateur Michel Adamina, médecin-chef du Service de chirurgie à l’HFR et professeur ordinaire en chirurgie générale à l’Université de Fribourg.

Comment vous sentez-vous au moment d’ouvrir cette édition 2025?
Serein et impatient. Le congrès est l’aboutissement de plusieurs mois d’efforts, consentis en plus du quotidien de la clinique et de l’université et portés par une vision. Il me tarde de lancer le partage d’idées et l’expérience conviviale qui sont au cœur de notre concept.

Qu’est-ce qui rend une telle rencontre si importante?
En 2024, la première édition de Colorectal THRIVE a dépassé nos attentes avec 759 participant·e·s, dont 548 présent·e·s sur site, venus de 5 continents. Ces chiffres confirment le besoin des chirurgien·ne·s de se retrouver dans un format qui favorise les échanges. Le congrès permet à des spécialistes d’apprendre ensemble de leurs expériences et des dernières innovations. Et avec plus de 36 heures et 70 présentations données, THRIVE a aussi une fonction de formation importante. Il permet de remplir près des trois quarts de notre formation continue annuelle, garante du maintien des compétences médicales.

En quoi Colorectal THRIVE 2025 se démarque-t-il d’autres congrès de ce type ?
Il se distingue par son côté humain, à savoir l’échange, l’ouverture et l’amitié. Cela au service d’une mission: promouvoir le partage des savoirs sans oublier tous les cœurs et les mains qui lui donnent vie. Des valeurs que vivent également nos orateurs et oratrices de renommée internationale. De plus, nous sommes organisés sur un modèle non-profit et nous réinvestissons nos revenus, par exemple pour faciliter la venue de chirurgien·ne·s des régions défavorisées. Le premier but, c’est d’évoluer comme communauté. D’où le mot thrive, qui invite à se mettre ensemble pour se développer. Le Covid a poussé universités et formations postgrades à mettre en place des prestations «à distance», mais le besoin de présentiel reste très net. On a besoin de ces échanges personnels.

La chirurgie colorectale attire-t-elle les spécialistes?
Oui, parce que c’est une chirurgie très polyvalente. Elle porte autant sur des maladies fonctionnelles banalisées, telles les hémorroïdes, que sur le cancer ou les fistules complexes. Le nombre de cancers et d’affections inflammatoires majeures comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse augmentent. Ces affections, qui sont liées à notre style de vie, demandent une prise en charge spécialisée pour optimiser les résultats. En termes de qualité, mais aussi de coûts.

Et pour le cancer?
Le cancer colorectal est le troisième à sévir le plus dans la population suisse, après celui du sein et du poumon. La bonne nouvelle, en revanche, c’est qu’aujourd’hui nous pouvons guérir la majorité des patient·e·s par une approche combinant chirurgie, oncologie médicale et radiothérapie: dans trois quarts des cas pour le rectum, et dans deux tiers pour le côlon.

Qu’est-ce qui explique cette amélioration?
L’oncologie médicale et chirurgicale a bien sûr connu des avancées, mais cela s’explique surtout par le fait que les prises en charge sont le plus souvent combinées et spécialisées, entre radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie et bien sûr la chirurgie. On opère aujourd’hui de manière plus personnalisée, parvenant bien mieux à enlever les tissus malades tout en préservant les tissus sains et les fonctions du corps. D’autre part, l’approche est aujourd’hui globale. Outre le ou la chirurgien·ne, la prise en charge réunit souvent un·e physiothérapeute, un·e nutrionniste et si nécessaire un·e travailleur·se social. Pour ma part, j’aime voir les chirurgien·ne·s comme des chef·fe·s d’orchestre, qui ne sont rien sans leurs musicien·ne·s.

Quelle évolution a connu la chirurgie colorectale ces 15 dernières années?
Depuis le début du 21e siècle, nous sommes passés d’une chirurgie abdominale qui laissait de grandes balafres à une approche qui ménage les fonctions en préférant de petites incisions. Cette chirurgie laparoscopique ou robotique a, lorsque combinée avec une mobilisation et une alimentation précoces, l’avantage de permettre un prompt rétablissement et donc un retour des patient·e·s plus rapide à la maison, et dans une meilleure forme. En moyenne, on compte quatre jours d’hospitalisation pour une intervention au côlon, et six jours pour le rectum. L’évolution technologique nous aide, mais elle ne fait pas tout.

Comment cela?
Le passage à la chirurgie minimalement invasive a permis le ménagement des corps, une meilleure vision et un geste opératoire plus précis. Mais au-delà des aspects techniques, l’approche globale a énormément évolué avec une prise en charge personnalisée, où nous prenons en compte les aspects humains et le chemin de vie des malades. Sur ce point également, le ou la praticien·ne est un élément majeur du succès d’une opération. Des études le montrent sans ambiguïté: le facteur humain est essentiel. Et justement, durant notre congrès, des présentations aborderont ce thème, tout comme celui de la résilience du ou de la chirurgien·ne.

Comment gère-t-on une telle pression au quotidien?
C’est une hygiène personnelle que chacun·e doit cultiver, même s’il est vrai qu’une idée prédomine encore malheureusement trop souvent: celle d’un ou d’une chirurgien·ne qui n’a pas besoin de se reposer, de manger ni de boire. A titre personnel, je me souviens d’une collaboratrice de salle d’opération qui s’était dite surprise que je prenne des pauses toutes les 3 ou 4 heures d’opération pendant des interventions complexes.

Votre congrès peut-il faire bouger les lignes sur ces questions?
Je le crois! Entre les différents impératifs du quotidien, les contraintes et les destins auxquels nous sommes confrontés, il en résulte souvent de la solitude pour le ou la praticien·ne. Face à cela, je vois notre congrès comme un remède, car le simple fait de se réunir et d’échanger dans un cadre ouvert et bienveillant est bénéfique. Il ne faut pas oublier que derrière chaque chirurgien·ne, on trouve une personne. Je le vois aussi dans la formation de la relève, un domaine qui me tient à cœur. Aujourd’hui, il s’agit de plus en plus de nous adapter au rythme de l’apprenant·e. Une vitesse d’apprentissage plus lente au départ ne préfigure en rien d’un échec de carrière. J’en sais quelque chose, si je songe à mes mauvaises moyennes de maths durant ma scolarité en comparaison avec mes titres académiques, notamment en biostatistique, 15 ans plus tard.

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