Farida Khali – Alma & Georges /alma-georges Le magazine web de l'Université de Fribourg Thu, 13 Feb 2025 09:47:50 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.5 Donner corps au mythe de Pygmalion /alma-georges/articles/2025/donner-corps-au-mythe-de-pygmalion /alma-georges/articles/2025/donner-corps-au-mythe-de-pygmalion#comments Thu, 13 Feb 2025 09:42:06 +0000 /alma-georges?p=21987 Dans la cadre de son exposition CORPUS – Le corps hybride, le Musée d’art et d’histoire Fribourg s’associe à la Fondation Equilibre-Nuithonie pour proposer une relecture contemporaine du mythe de Pygmalion. Dimanche 16 février 2025, la représentation sera précédée par deux brèves conférences, dont une de Timothée Léchot, professeur en littérature française à l’Unifr, spécialiste de Rousseau.

Pourquoi Pygmalion occupe-t-il une place si particulière dans l’œuvre de Rousseau?
D’une part, Rousseau écrit rarement pour le théâtre. A chaque fois qu’il s’y essaie, il explore des formes littéraires et des thématiques qui l’intéressent tout particulièrement. Dans le cas de Pygmalion, rédigé vers 1762, l’enjeu consiste à réfléchir aux relations entre théâtre et musique: il cherche à associer ces deux arts d’une façon distincte de celle que propose l’opéra de son temps. D’autre part, le Pygmalion de Rousseau remplit une fonction de charnière dans l’œuvre de Rousseau. Juste après la publication retentissante d’un roman (La Nouvelle Héloïse), d’un traité d’éducation (ɳ¾¾±±ô±ð) et d’un essai de philosophie politique (Du contrat social), Pygmalion apparaît comme un texte plus introspectif. Il met en scène un artiste fasciné par son Å“uvre, la statue de Galathée qui prend vie entre ses mains. Or Rousseau lui-même éprouvait une fascination pour une de ses créations, l’héroïne Julie de La Nouvelle Héloïse, presque vivante à ses yeux. C’est à la même époque que l’auteur commence à rédiger ses «mémoires», comme il les appelle alors, qui deviendront Les Confessions.

Alors qu’il s’oppose à la construction d’un théâtre à Genève, Rousseau choisit d’incarner cette thématique sous la forme d’une œuvre théâtrale. Pourquoi cette contradiction?
Rousseau juge en effet, contre l’avis de la plupart des philosophes de son temps, que le théâtre contribue à la corruption des mœurs: c’est un lieu d’artifice, sinon de mensonge, où les acteurs·trices et même les spectateurs·trices jouent des rôles. Rousseau encourage au contraire ses contemporain·e·s à exprimer des sentiments vrais, sans feindre, sans porter de masques. Néanmoins, chez lui, le remède se trouve parfois dans le mal. Rousseau assume le paradoxe de publier La Nouvelle Héloïse, un des plus grands succès de librairie du XVIIIe siècle, alors qu’il juge les romans amoureux néfastes pour les jeunes gens et pour les jeunes femmes en particulier. De même, il pratique parfois l’art dramatique, tout en désapprouvant l’enthousiasme de ses contemporain·e·s pour le théâtre. Ces genres à succès constituent des canaux efficaces pour toucher un large public et lui offrent l’occasion de déployer une ample réflexion sur les ressources et les dangers de l’imagination.

Formellement, son Pygmalion représente une grande nouveauté pour l’époque. Pouvez-vous nous expliquer en quoi ?
En effet, Pygmalion invente un genre qui se développera après sa mort et qu’on appellera plus tard le mélodrame. Tandis que l’opéra associe traditionnellement théâtre et chant, Rousseau renonce au chant sans renoncer à la musique instrumentale. Celle-ci s’entremêle aux paroles du personnage de Pygmalion, exprimant quelque chose de ses émotions que les mots ne suffisent pas à formuler. Cette nouvelle façon de mettre en dialogue la voix et la musique a suscité des critiques, mais elle a conquis de nombreux auditeurs·trices. Rousseau était connu comme compositeur, avant d’acquérir une immense célébrité comme homme de lettres. Dans Pygmalion, il compose lui-même quelques intervalles musicaux, mais il délègue l’essentiel de ce travail au compositeur lyonnais Horace Coignet. L’exclusion du chant s’inscrit dans le prolongement des réflexions de Rousseau sur la musique française. Le philosophe estime en effet que la langue française n’est pas mélodieuse et que le chant français n’est par conséquent «qu’un aboiement continuel». Sa courte pièce musicale lui offre l’opportunité de concilier le pouvoir évocateur de musique et l’expressivité de la langue hors du domaine du chant.

Votre conférence précédera une réinterprétation contemporaine du mythe. Quelle approche en a-t-on aujourd’hui?
Le mythe de Pygmalion se trouve dans les Métamorphoses d’Ovide, mais il connaît de nombreuses réécritures littéraires et réinterprétations artistiques. Spécialiste des relations entre littérature et sculpture, Nathalie Kremer montrera que la figure de Pygmalion a fortement alimenté le mythe moderne du génie créateur. Quant à la représentation elle-même, je la découvrirai en même temps que les autres spectateurs·trices. Je crois savoir qu’elle explorera en particulier la thématique du fantasme: l’irrépressible désir de Pygmalion a le pouvoir de transformer la pierre en chair, de métamorphoser une statue en femme, manifestant avec force le pouvoir de notre imagination.

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Trois représentations de Pygmalion seront proposées dans la magnifique salle du lapidaire du Musée d’art et d’histoire Fribourg le vendredi 14 février 2025 à 20h00, ainsi que samedi 15 et dimanche 16 février à 18h00. Cette dernière sera précédée à 16h15 d’une double conférence par Nathalie Kremer, maîtresse de conférence à l’Université Sorbonne Nouvelle et membre de l’Institut Universitaire de France, qui s’intéresse à la littérature du XVIIIe siècle, à la théorie de l’art classique et à la critique d’art aux XVIIIe et XIXe siècles, et par Timothée Léchot, professeur assistant à l’Université de Fribourg, dont les spécialisations sont la littérature du XVIIIe siècle, la poésie classique, le journalisme d’Ancien Régime et Jean-Jacques Rousseau en particulier.
Plus d’infos:

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L’utopie conservatrice du «Réarmement moral» /alma-georges/articles/2024/lutopie-conservatrice-du-rearmement-moral /alma-georges/articles/2024/lutopie-conservatrice-du-rearmement-moral#respond Tue, 03 Dec 2024 14:32:11 +0000 /alma-georges?p=21557 Par essence, les thèses de doctorat ne sont pas vouées à devenir des best-sellers. Pour publier le fruit de son travail aux éditions AlphiL, Audrey Bonvin, aujourd’hui postdoctorante FNS au Département d’histoire contemporaine de l’Université de Fribourg, a dû se livrer à un méticuleux travail de réécriture. Elle en présentera le résultat, un livre intitulé L’Utopie conservatrice du«Réarmement moral», ce jeudi 5 décembre à la libraire L’Art d’Aimer à Fribourg.

«Tout·e chercheur·euse est un·e détective en herbe». En effet, dans le projet de recherche FNS à la base de ce livre, il faut admettre que tous les ingrédients nécessaires à ceux d’une enquête policière étaient présents dès le début. Un palace grandiose surplombant la Riviera vaudoise en guise de décor; un corps à disséquer, celui d’un mouvement politico-religieux international nimbé d’une aura de mystère. En guise de preuves à récolter, de riches fonds d’archives de nature diverses à croiser, provenant de 25 institutions, éparpillées entre la Suisse, le Royaume-Uni, les Etats-Unis. Il s’agissait d’identifier et d’expliquer le profil comme les mobiles des protagonistes principaux, qu’il s’agisse de sympathisant·e·s occasionnel·le·s issu·e·s de milieux d’élites provenant du monde entier ayant fréquenté le palace entre les années 1960 et 2000, mais aussi de prêter une oreille attentive à 26 témoins, les bénévoles ayant consacré leur vie au mouvement, prêt·e·s à partager leur propre version de «l’affaire».

Si le «rapport final» de cette affaire prend cette forme, c’est aussi grâce aux «petites cellules grises» d’autres personnages: nombre de collègues issu·e·s de diverses disciplines qui ont commenté au fil des années mes chapitres se faisant rapports intermédiaires. Que l’on ne s’y trompe cependant pas: le corps en question, celui du Réarmement moral, est loin d’être moribond, puisqu’il fêtera ses 80 ans d’existence en 2026 à Caux: le mouvement a simplement adopté un autre nom en 2001, celui d’«Initiatives et Changement».

Dans votre ouvrage, vous mettez en lumière un mouvement peu connu du grand public. De quoi s’agit-il?
Le livre retrace l’histoire d’un mouvement conservateur international implanté en Suisse depuis 1946 appelé «Réarmement moral». Il répond aux questions suivantes: Qui formait la nébuleuse de ce cercle porté par un réseau de bénévoles consacrant leur vie à «changer le monde»? En quoi consistait le contenu et les formes de sa pensée conservatrice? Comment qualifier ce qui ne fut ni un nouveau mouvement religieux, ni une organisation politique? Quelles furent ses activités et comment expliquer sa pérennisation? La période au cœur du travail est marquée par les deux bornes suivantes: 1961, année de décès de son fondateur, un pasteur américain, et 2001, année de l’adoption de son nouveau nom, «Initiatives et Changement» sous l’égide de celui qui était alors l’ex-président du CICR Cornelio Sommaruga (2001). Le prologue remonte tout de même au début du XXe siècle pour comprendre les racines de ce mouvement et comment il arrive en Suisse depuis les campus d’Oxford et de Cambridge…

A qui s’adresse ce livre, avatar de votre thèse?
Qui n’a jamais levé les yeux et admiré la façade de ce palace en passant la région de Montreux? Le livre se destine donc tout d’abord aux esprits curieux intéressés de savoir ce qui s’est tramé dans ces tourelles depuis 1946. J’ajouterais que, jusqu’ici, l’histoire du mouvement a été principalement écrite par des «insiders», ce qui a contribué à véhiculer une mémoire mythifiée. Or, toutes langues confondues, il s’agit de la première publication sur ce mouvement émanant d’une historienne sur cette période des années 1960 à 2000, avec du matériel jamais exploité (les archives viennent de s’ouvrir) et prenant en compte la parole des bénévoles. Mon approche s’appuie sur une histoire croisée et mobilise l’interdisciplinarité. Ainsi d’une part, historien·ne·s de la guerre froide, politologues, sociologues des religions mais aussi philosophes y trouveront, je l’espère, un fil sur lequel tirer pour leurs propres recherches. D’autre part, des épisodes variés retiendront l’attention du lectorat selon le thème de prédilection: un apport théorique sur la pensée conservatrice et l’utopie, mais aussi la scène musicale d’une jeunesse occupée à contrer la contre-culture des années 1960; l’analyse de discours de femmes antiféministes, ou l’ex-URSS.

Appréhender ce mouvement comme une étude de cas m’a permis de proposer cette idée d’«utopie conservatrice» comme outil d’analyse des milieux de centre droit. Il faut savoir que dans le champ des études sur les courants conservateurs, la majorité des travaux portent sur l’extrême droite, mais encore peu d’attention est portée sur les milieux centristes se prétendant n’être «ni de gauche ni de droite», cette fameuse Troisième Voie; et encore moins à l’analyse de leur discours. A ce titre, le Réarmement moral consiste en une étude de cas fascinante pour analyser à la fois les paradoxes de ce positionnement, qui se montre intenable sur la longueur, et les moyens mis en Å“uvre qui s’avèrent faramineux.

Et à l’heure où l’on assiste à un retour en force de l’extrême droite ainsi que la banalisation de son vocabulaire dans la sphère publique, décrypter les effets de celles et ceux qui refuseraient de se voir attribuer l’étiquette de politique, tout en œuvrant dans les faits pour la catégorie des dominant·e·s, est crucial.

Finalement, le livre revient sur le rôle de la Suisse en période de guerre froide, qui s’est fait ainsi depuis 1946 le quartier général d’un mouvement d’ampleur mondiale. Ce dernier, bien que se métamorphosant au fil des décennies, se trouve être un cercle dont le noyau décisionnel est composé d’hommes blancs anglo-saxons protestants issus de classes sociales privilégiées, dont le but est de faire adopter au monde entier leur références et leurs valeurs, et qui ont bénéficié d’appui considérable…

Après avoir travaillé plusieurs années sur une thèse: quel est votre sentiment quand vous tenez ce livre entre vos mains?
Le retravail d’un manuscrit de thèse en un ouvrage accessible pour le grand public implique d’alléger et de retravailler le manuscrit initial, en publiant sous forme d’articles ce qui est délaissé, en sélectionnant seulement quelques illustrations, en ajoutant des parties de contextes, en approfondissant des passages théoriques, en intégrant de nouveaux documents ou en pensant particulièrement la communication – ici avec l’exemple du soin accordé à la couverture, qui a été réalisée par la graphiste de mon choix, Vanessa Cojocaru. Même si c’est tout un processus de deuil, je suis heureuse de pouvoir tenir un produit physique dans mes mains qui a été repensé par rapport à la première version et d’avoir eu l’occasion de travailler avec un éditeur si efficace et rapide qu’AlphiL. Le livre est plus léger que la thèse… mais plus lourd que les numéros rassemblant mes articles. Le fait que l’ouvrage soit mis en open access sur le site de l’éditeur grâce au FNS en plus du format physique est enfin une importante plus-value pour la diffusion des résultats.

Votre éditeur a organisé plusieurs dates de vernissage, dont celle du 5 décembre à Fribourg. Comment vous préparez-vous à ce contact avec le grand public?
En fait, le vernissage du 5 décembre est une initiative commune émanant de la postdoctorante Aurore Müller et moi-même. Ma consœur a en effet travaillé sur les enfants placés dans le cadre d’une thèse soutenue à l’Université de Fribourg et la publication de son aura lieu en même temps.
Notre démarche est caractérisée par la volonté commune de restituer au grand public les résultats de manière accessible, de sortir de la sphère académique pour inviter dans un cadre convivial un public curieux d’en apprendre davantage sur une histoire croisée qui dévoile des pans contrastés de l’histoire suisse récente. Nous avons choisi cette librairie L’Art d’Aimer, nouvellement installée à la rue des Epouses 5, en raison de sa sélection pointue et spécialisée dans la question des luttes sociales et des études genre qui font écho à nos travaux. La présentation des ouvrages comportera donc plutôt des anecdotes personnelles autour de la production de ces monographies, suivie d’une discussion où nous encourageons le public issu de divers horizons professionnels à échanger. C’est de plus l’occasion d’illustrer concrètement la vision de la recherche que nous défendons: celle qui valorise le travail d’équipe, tant au niveau académique qu’avec les institutions de médiation pour transmettre ce savoir dans la Cité.
La thèse de doctorat a pour cible un public de spécialistes mais les résultats d’une recherche scientifique ont vocation à être diffusés, sans quoi la recherche perd sa raison d’être. Sans les subsides institutionnels, une recherche de cette ampleur n’aurait pas pu être réalisée, ni le livre voir le jour mais sans le rôle crucial des maisons d’éditions, des médias, des librairies spécialisées et l’intérêt du lectorat, pas de diffusion de cette connaissance à large échelle. Nous avons donc prévu de visibiliser ces deux ouvrages dans différents cadres et sous différents format l’année à venir.

Après cela, votre texte vivra sa propre vie en quelque sorte. Et vous quels sont vos projets?
Le fil rouge de mes recherches reste la socio-histoire des mouvements conservateurs contemporains, avec une focale sur les organisations internationales chrétiennes dont j’approfondis les différentes facettes puisque, depuis 2023, je suis postdoctorante FNS dans le cadre du projet L’antiféminisme en Suisse, 1971-2001: discours, pratiques et circulations transnationales dirigé par la PD Dr Pauline Milani, dans le cadre duquel je me focalise sur l’essor des réseaux antiavortements en Suisse. Outre les articles ou colloques prévus, j’ai eu la chance d’échanger cette année par exemple avec des spécialistes de l’UQUAM et du Centre d’histoire de Science Po Paris.

De plus, la santé publique constitue mon second pôle de recherches, avec une charge de cours sur les addictions à l’Ecole de médecine (Université de Lausanne) et une affiliation à l’Institut des Humanités en médecine du CHUV. Or, ces thèmes sont plus que jamais d’actualité – qu’il s’agisse des récents débats sur les droits reproductifs, le succès des droites ou celui des campagnes contre l’abus d’alcool de type «Dry January». Il est certain qu’il reste beaucoup à faire – et à publier – sur ces thèmes passionnants.

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Alexandre Fasel, un homme heureux /alma-georges/articles/2024/alexandre-fasel-un-homme-heureux /alma-georges/articles/2024/alexandre-fasel-un-homme-heureux#respond Mon, 18 Nov 2024 15:24:40 +0000 /alma-georges?p=21427 Le docteur honoris causa 2024 de la Faculté de droit se décrit comme un fonctionnaire et un nominé heureux. Alexandre Fasel, diplomate de haut rang et actuel secrétaire d’Etat au Département fédéral des affaires étrangères ne cache pas avoir eu la larme à l’oeil au moment de la remise de sa distinction. Nous abordons avec lui les notions de diplomatie scientifique anticipatoire et ses liens de cœur avec l’Université de Fribourg.

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  • Prix et distinctions de la Faculté de droit
  • Photos: Jessica Genoud
  • Vidéo: Christian Doninelli
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Vous sentez-vous happy? /alma-georges/articles/2024/vous-sentez-vous-happy /alma-georges/articles/2024/vous-sentez-vous-happy#respond Wed, 13 Nov 2024 08:22:48 +0000 /alma-georges?p=21275 Comment allez-vous? C’est la question qu’Uni-Social vous pose et vous invite à vous poser lors de la semaine «Happy?» du 19 au 21 novembre sur les campus de Miséricorde et Pérolles. Ateliers, conférences et stands vous offriront une vue d’ensemble des offres universitaires concernant le bien-être et la santé mentale – une occasion aussi d’échanger sur les différentes manières de préserver notre bien le plus précieux. Rachel Gerber, responsable des projets de prévention à Uni-Social nous raconte.

Rachel Gerber, sur quelle impulsion est née cette idée d’organiser une semaine sur le bien-être étudiant?
Les sondages «How are you?» et «Feeling good?» réalisés depuis 2020 à l’Université de Fribourg ont permis à Uni-Social d’identifier certaines difficultés auxquelles sont régulièrement confronté·e·s les étudiant·e·s de l’Unifr. Parmi les difficultés et obstacles au bon déroulement des études fréquemment relevés par les étudiant·e·s figurent des sujets souvent tabous: santé mentale, isolement, intégration, stress.
Un autre constat souligné par l’AGEF concerne la visibilité des offres de soutien internes en matière de santé mentale. L’Université de Fribourg dispose d’un large éventail d’offres, celles-ci restent cependant souvent méconnues de la population estudiantine.

Est-ce que ce type d’initiative est devenu particulièrement nécessaire post-covid?
La période covid a pour bénéfice d’avoir mis en lumière la nécessité pour chacun·e de se sentir appartenir à un groupe, de se sentir intégré·e et d’avoir des contacts sociaux. La majorité des étudiant·e·s de l’Unifr vient d’un autre canton, voire d’un autre pays. Ce besoin d’intégration et de rapport aux autres est donc particulièrement important dans ce contexte. Le sentiment d’isolement était probablement déjà une réalité avant, le contexte covid a néanmoins largement contribué à accentuer des difficultés déjà présentes en augmentant l’isolement social des étudiant·e·s.
La période covid a peut-être laissé des séquelles dans notre rapport aux autres ou la façon d’entrer en contact avec les autres. Aller vers l’autre semble aujourd’hui plus difficile pour les étudiant·e·s que cela ne l’était avant la période covid. L’initiative «Happy?» vise à mettre en lumière les offres fribourgeoises favorisant les échanges et permettant aux étudiant·e·s d’entrer en contact et de s’investir dans des actions comme Bénévolat Fribourg par exemple.

A qui s’adresse ce programme? Est-ce que je dois forcément avoir le moral dans les chaussettes pour y participer?
Cet événement s’adresse principalement aux étudiant·e·s de l’Unifr, mais se veut également ouvert aux membres du personnel ainsi qu’à la communauté locale (événement du ).
Pas besoin d’avoir le moral dans les chaussettes pour s’intéresser à son bien-être. Cet événement s’adresse à toutes et tous les étudiant·e·s sans «prédispositions» spécifiques. L’idée est justement de prévenir et d’anticiper les baisses de moral qui font partie de la vie et d’ «outiller» les étudiant·e·s pour qu’elles et ils sachent comment réagir et vers qui se tourner.
Les sondages «How are you?» et «Feeling good?» font état d’environ un·e étudiant·e sur trois qui évaluerait son moral comme plutôt bas. Il s’agit de prendre cette donnée en considération et d’ouvrir le dialogue sur cette réalité, de proposer des pistes de réflexions et de visibiliser le réseau d’acteurs et d’actrices internes (services universitaires, associations estudiantines) mais également externes (fribourgeois et romand) qui représentent un soutien aux étudiant·e·s.
«Happy?» vise à sensibiliser les étudiant·e·s sur l’importance du bien-être et de son impact sur la réussite étudiante ainsi qu’à briser les tabous autour de la santé mentale.

A quoi devons-nous nous attendre? Qu’y aura-t-il au programme?
Cette première édition «Happy?» c’est une multitude d’activités, bilingues et variées, réparties sur trois jours et sur plusieurs sites du campus, et même en ville puisque le Café scientifique aura lieu à Ancienne Gare.
La programmation, constituée de stands, ateliers, conférences, film, témoignages, activités récréatives et concert, mettra en lumière les multiples facettes du bien-être physique et mental.
Des expert·e·s en santé mentale, des partenaires institutionnels et associatifs ainsi que des initiatives étudiantes se réuniront pour visibiliser les offres et prestations disponibles, tant internes qu’externes. Les participant·e·s auront l’opportunité de se familiariser avec des outils pratiques pour mieux gérer le stress, l’anxiété, le réseau social et d’autres défis psychologiques. L’objectif? Créer un environnement académique propice à la réussite personnelle et universitaire.

Un high-light? Un moment à ne pas manquer?
Difficile de définir un moment phare avec une programmation aussi riche! On vous invite particulièrement à rencontrer les «happy people»: des étudiant·e·s spécialement formé·e·s à la prévention et à la réduction des risques, notamment en santé mentale. Ces «happy guides» seront présent·e·s tout au long de l’événement sur le stand «Happy Info» ou circuleront sur le campus pour aller à la rencontre des étudiant·e·s. Leur mission? Renseigner sur la programmation du jour, écouter et orienter vers les services internes ou externe, selon les besoins, et guider vers les stands ou activités qui, pour une raison ou une autre, deviendront peut-être le high-light de chacun·e.

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La relève scientifique nationale sous les feux de la rampes /alma-georges/articles/2024/la-releve-scientifique-nationale-sous-les-feux-de-la-rampes /alma-georges/articles/2024/la-releve-scientifique-nationale-sous-les-feux-de-la-rampes#respond Mon, 01 Jul 2024 15:45:35 +0000 /alma-georges?p=20471 La finale nationale suisse de Ma thèse en 180 secondes s’est tenue à l’Université de Fribourg le 20 juin dernier. Au programme: une soirée tout en science et en paillettes, menée tambour battant par Claire Burgy et Marie-Alice Riley. Seize doctorant·e·s ont tenté de séduire le jury et le public avec leurs thèmes passionnants dans une aula magna illuminées aux couleurs de l’événement.

300 personnes en salles et 600 en lignes ont suivi la soirée et soutenu les candidat·e·s par leur vote. Vous n’avez pas pu y être? Retrouvez l’intégrale de la soirée sur notre chaîne Youtube.

Ma thèse en 180 secondes, ce n’est pas seulement une soirée magique, c’est aussi beaucoup de travail en amont et une grande journée consacrée à la communication scientifique. Ainsi les doctorantes et doctorants ont pu participer à une table ronde sur le journalisme scientifique durant la matinée, puis échanger leurs expériences autour d’un repas, participer à un filage accompagnés par des professionnel·le·s de la scène et de la télévision et profiter d’un échauffement préparatoire avant de monter sur scène. Alma&Georges vous offre un petit coup d’oeil dans les coulisses.


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  • Site de – Université de Fribourg
  • Site de – Suisse
  • Photos: Caroline Bruegger | Unicom
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Le Stade universitaire en fête après sa rénovation /alma-georges/articles/2024/le-stade-universitaire-en-fete-apres-sa-renovation /alma-georges/articles/2024/le-stade-universitaire-en-fete-apres-sa-renovation#respond Mon, 10 Jun 2024 07:20:32 +0000 /alma-georges?p=20378 Vendredi 7 juin 2024, les collaboratrices et collaborateurs de l’Unifr se sont réappropriés leur Stade universitaire flambant neuf. Si le ciel était mitigé, le bleu de la piste reflétait l’horizon et le soleil était dans les regards.

 

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Les familles dans la littérature suisse: miroir de la société actuelle? – Episode 5 /alma-georges/articles/2024/les-familles-dans-la-litterature-suisse-miroir-de-la-societe-actuelle-episode-5 /alma-georges/articles/2024/les-familles-dans-la-litterature-suisse-miroir-de-la-societe-actuelle-episode-5#respond Thu, 06 Jun 2024 15:09:32 +0000 /alma-georges?p=20356 «Famille je vous hais!», s’exclamait André Gide. Mais quelle place occupe la famille dans l’œuvre littéraire des auteur·e·s suisses? Ce podcast vous propose une plongée dans ce microcosme et des entretiens qui interrogent: la famille représente-t-elle vraiment un miroir de notre société? Dans ce dernier épisode, Joseph Incardona s’est prêté à un entretien haut en couleur.

Dans cet entretien, l’écrivain Joseph Incardona développe la place des relations familiales dans son œuvre romanesque ; pour approfondir le rôle joué par la famille, on fera référence à plusieurs de ses livres, comme Permis C (2016), récit d’un déracinement familial vécu par le fils d’un couple d’immigrés italiens en Suisse, ou encore Derrière les panneaux il y a des hommes (2015), roman noir au souffle tragique, dont l’intrigue principale se déroule sur une aire d’autoroute. Dans La Soustraction des possibles (2020), les personnages sont entraînés dans divers systèmes communautaires et claniques, de la haute bourgeoisie et ses loyautés, aux familles mafieuses et leur fidélité au sang. Le cadre familial paraît alors comme une forme d’utopie… quant au roman intitulé Les corps solides (2022), une mère et son fils s’entraident jusqu’au bout pour sortir de la misère. Un entretien haut en couleurs où il est question du corps familial et de ses extensions, entre noirceur et lumière.

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Ce podcast bilingue vous est présenté par Emily Eder,ÌýSylvie JeanneretÌý±ð³ÙÌýRalph Müller, chercheuses et chercheurs à l’Université de Fribourg. Tour à tour, ils interrogent des auteur·e·s suisses sur la manière dont le motif de la famille travaille leur Å“uvre. La série d’épisodes, diffusés à intervalles réguliers dans Alma&Georges, propose différents entretiens d’auteur·e·s reconnu·e·s, comme Jean-François Haas, Christoph Geiser, Joseph Incardona ou Rose-Marie Pagnard. Le projet se situe dans le prolongement du numéro de l’International Journal for Comparative Cultural ÌÇÐÄVolg consacré aux «» (DOI: 10.25353/ubtr-izfk-be1c-64c3), dirigé par Emily Eder, Sylvie Jeanneret, Ralph Müller

A lire:
Derrière les panneaux il y a des hommes (2015), éd. Finitude; Grand Prix de littérature policière 2015
Permis C (2016), BSN Press, repris chez Pocket sous le titre Une saison en enfance; Prix du Roman des Romands 2018
La soustraction des possibles (2020), éd. Finitude; plusieurs prix, dont le Prix Radio-Télévision suisse 2021
Les corps solides (2022), éd. Finitude.
A paru en 2024 : Stella et l’Amérique, éd. Finitude.

 

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Apéritif de la Rectrice: un Biergarten au Jardin botanique /alma-georges/articles/2024/aperitif-de-la-rectrice-un-biergarten-au-jardin-botanique /alma-georges/articles/2024/aperitif-de-la-rectrice-un-biergarten-au-jardin-botanique#respond Tue, 04 Jun 2024 13:17:35 +0000 /alma-georges?p=20305 Katharina Fromm a proposé son premier Apéritif de la Rectrice au Jardin botanique. Sous un soleil radieux, les participant·e·s ont profité d’un moment d’échange convivial et festif.

 

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La passion du jardinage fleurit au Jardin botanique /alma-georges/articles/2024/la-passion-du-jardinage-fleurit-au-jardin-botanique /alma-georges/articles/2024/la-passion-du-jardinage-fleurit-au-jardin-botanique#respond Fri, 17 May 2024 09:22:40 +0000 /alma-georges?p=20226 Le traditionnel Marché de printemps du Jardin botanique de l’Université a fait un véritable carton, samedi 11 mai. Plus de 5’000 personnes s’y sont pressées pour acheter plantes, plantons, graines et produits à base de végétaux. L’équipe du Jardin botanique y proposait des plantes de ses cultures, toutes certifiées Bourgeon Bio Suisse, dont de nombreuses spécialités botaniques que l’on ne trouve pas usuellement dans le commerce. Retour en images

Une vingtaine d’exposants et producteurs invités complétaient l’offre, avec pour invitée d’honneur la Ville de Fribourg et sa «Charte des jardins , qui encourage le public à favoriser la biodiversité chez eux. Si vous avez manqué le Marché, pas de panique: une sélection de plantes reste en vente au Jardin botanique, en libre-service, jusqu’à épuisement des stocks. Paiement en cash (pas de retour de monnaie) et par Twint.

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  • Site du Jardin botanique
  • Copyright photos: Annick Monod | Université de Fribourg
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Les familles dans la littérature suisse: miroir de la société actuelle? – Episode 3 /alma-georges/articles/2024/les-familles-dans-la-litterature-suisse-miroir-de-la-societe-actuelle-episode-3 /alma-georges/articles/2024/les-familles-dans-la-litterature-suisse-miroir-de-la-societe-actuelle-episode-3#respond Wed, 01 May 2024 08:39:18 +0000 /alma-georges?p=20118 «Famille je vous hais!», s’exclamait André Gide. Mais quelle place occupe la famille dans l’œuvre littéraire des auteur·e·s suisses? Ce podcast vous propose une plongée dans ce microcosme et des entretiens qui interrogent: la famille représente-t-elle vraiment un miroir de notre société? Dans ce troisième épisode, nous rencontrons Jean-François Haas, un auteur qui place la famille au cœur de son œuvre.
Dans ce troisième épisode, Valentin Kolly  rencontre Jean-François Haas. A partir de ses deux derniers romans (Tu écriras mon nom sur les eaux, Seuil, 2019 et La Folie du pélican, Bernard Campiche, 2022), cet entretien s’intéresse au motif de la famille à la fois en tant que lieu d’ouverture à l’altérité que de fermeture sur une identité. Au cœur de ces mouvement antagoniques se pose la question du rôle de la langue et des mots dans la mise en récit de la famille.

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Ce podcast bilingue vous est présenté par Emily Eder,ÌýSylvie JeanneretÌý±ð³ÙÌýRalph Müller, chercheuses et chercheurs à l’Université de Fribourg. Tour à tour, ils interrogent des auteur·e·s suisses sur la manière dont le motif de la famille travaille leur Å“uvre. La série d’épisodes, diffusés à intervalles réguliers dans Alma&Georges, propose différents entretiens d’auteur·e·s reconnu·e·s, comme Jean-François Haas, Christoph Geiser, Joseph Incardona ou Rose-Marie Pagnard. Le projet se situe dans le prolongement du numéro de l’International Journal for Comparative Cultural ÌÇÐÄVolg consacré aux «» (DOI: 10.25353/ubtr-izfk-be1c-64c3), dirigé par Emily Eder, Sylvie Jeanneret, Ralph Müller

 

 

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